on veut la suite

Le stage

Tu arrives donc à 9h ton premier jour, tu vois deux autres stagiaires d'autres écoles. Une femme qui s'occupe des stagiaires vient pour chacun vous déposer dans vos services.
Elle ressent ton stress dans l'ascenseur et te dit que tout va bien se passer ( ) puis une fois arrivé, te présente à une infirmière du service. Celle-ci te fait aller te changer dans une réserve avec du matériel médical ce qui t'enchante beaucoup, personne ne risque d'entrer dans la pièce pendant que tu seras en caleçon.
Elle te met ensuite avec une aide-soignante très gentille mais qui n'est malheureusement qu'une vacataire, elle ne pourra donc pas être ta référente.
Tu la suis dans les chambre des patients, c'est le matin, l'heure des toilettes donc on entre vite dans le vif du sujet même si tu ne fais qu'observer.
Tu ne vois que des personnes âgées, beaucoup sont démentes, semblent être déjà partis mais tu t'efforces de rester imperturbable. Tu rentres dans la chambre d'une personne en isolement contact, c'est à dire qu'il y a un risque de contamination par exemple au contact de l'urine, des selles, ou autre. Tu dois enfiler ta sur-blouse, tes gants, tes sur-chaussures, à la télévision, c'est peut-être élégant à voir, on te prendrait pour un chirurgien, mais c'est assez pénible en vrai.
Bien sûr l'aide-soignante te demande de respecter ce protocole tout en entrant dans la chambre sans gants, sans rien, oklm.
"Ne fais pas comme moi" est une phrase que tu entendras souvent pendant tes stages, ce à quoi tu aurais envie de répondre "alors pourquoi est-ce que vous le faites?".
Bien sûr, ton odorat est déjà bien sollicité cette matinée, la plupart des personnes âgées du service sont incontinentes et portent donc des couches (attention, on dit « protection », le mot « couche » est infantilisant ).
Même si cela faisait partie de tes appréhensions, tu t'y habitues assez vite.
En revenant vers le bureau de soin, une autre aide-soignante t'interpelle :
« Hep là, stagiaire ! »
« Bon...Bonjour... Oui... je m'appelle Célestin... »
« Ouais ouais ok, c'est moi ta référente donc aujourd'hui tu fais ta vie mais à partir de demain tu vas travailler »

C'est à ce moment que tu descend de ton petit nuage et que tu comprends que ton stage ne va peut-être pas si bien se passer...
Pour la suite de l'histoire et pour conserver son anonymat, nous appellerons cette aide-soignante Irma en référence au cyclone.
Ton planning pendant ce mois de stage va être celui de Irma, donc pas le moindre jour de répit.
Tu vas travailler en douze heures, de 8h à 20h pendant 4 jours une semaine sur deux et pendant 2 jours l'autre semaine. Sur le papier, ces horaires te plaisent mais tu t'apercevras très vite que c'est assez fatiguant, tu es tellement lessivé (et surtout déprimé mais ça, on va y revenir ) pendant tes moult jours de repos que tu n'as pas la moindre motivation pour ne serait-ce que sortir de ta chambre.
Te voilà donc avec Irma, tu n'attends pas la moindre reconnaissance, juste un peu d'indulgence pour ce premier stage qui est aussi ta première expérience professionnelle.
Heureusement, Irma est là pour remettre dans le droit chemin les branleurs dans ton genre.
Ses méthodes pédagogiques ont déjà fait leurs preuves au bled, elles consistent à te montrer les soins sans explications et en répondant par de simples « oui » ou « non » à tes questions puis ensuite à te les faire faire sans le moindre commentaire et sans t'aider lorsque tu as un doute puis en prenant le temps pour te casser une fois le soin terminé et parfois même en te refaisant faire ton soin, ainsi, le patient est lui aussi dérangé du fait de ton incompétence.
Rapidement, tu te rends à ce stage la boule au ventre et tu rentres chez toi déprimé, avec presque l'envie de pleurer (tu craqueras deux soirs, adieu virilité ), te sentant nul et te remettant en question sur ce choix alors que c'est dans ce milieu que tu voulais travailler depuis plusieurs années. Pour Irma, tous les prétextes seront bons pour te reprendre et elle te reprochera régulièrement de ne pas savoir des choses qu'on t'avait jamais expliqué.
Tes seuls moments moment pour respirer seront ta pause le midi que tu prends à l'extérieur (il t'est de toute façon interdit de prendre ta pause dans le service ), et le matin lorsque tu es avec tes deux patients (l'apprentissage en stage pour les élèves aide-soignants et étudiants infirmiers repose sur la prise en charge de quelques patients).
Ta routine pendant ce stage est de prendre les transmissions des collègues de la nuit (même si tu n'en verras rien le plus souvent puisque Irma sera enfermé dans la salle de repos avec l'aide-soignante de nuit pour prendre ses transmissions), réveiller les patients et distribuer leur petit déjeuner, ensuite les aides à la toilette pour tes deux patients avec réfection de leur lit. À midi, il faut également distribuer les repas, éventuellement aider certains patients à manger. Tu prends ensuite ta pause. En début d'après-midi, il n'y a pas grand chose à faire donc tu liras souvent les dossiers médicaux que tu connaîtrais vite par cœur, pour ne pas donner l'impression de ne rien faire.
Il y a quand même quelques changes à faire, certains patients qui appellent avec leur sonnette. Bien sûr en tant que stagiaire, on te fait bien comprendre que c'est à toi d'aller répondre à ces patients, mais tu ne peux malheureusement pas souvent satisfaire leur demande. Certains veulent être remis au lit lorsqu'ils sont au fauteuil, mais c'est impossible, ils y sont à la demande du médecin.
D'autres veulent des médicaments contre la douleur, malheureusement, cela n'est pas dans ton domaine de compétence, la seule réponse que tu peux leur donner est « je vais le dire à l'infirmière ».
L'après-midi, on te fera également prendre des glycémies capillaires (une petite piqure dans le doigt pour ceux qui ne savent pas) en t'expliquant que la glycémie fait partie du rôle de l'aide-soignant. Tu apprendras plus tard qu'il n'en est rien, même si les choses vont peut-être bientôt changer, tu as donc pris toutes ces glycémies en toute illégalité, sans le savoir.
Tu essaies tout au long de ce stage de cacher ta souffrance car tu penses être le seul fautif. Stupidement, tu expliqueras deux fois à Irma ton manque de confiance en toi lorsqu'elle t'interrogera sur ta motivation, tu aurais surtout envie de lui dire qu'en effet tu n'es plus motivé, par sa faute mais cela n'arrangerait sans doute pas ta situation.
La fin du stage arrive enfin, il te reste encore un moment désagréable à passer : l'évaluation de tes compétences.
Ce fut aussi la première fois que le cadre du service t'adressait la parole, si on ne compte pas le coup de téléphone avant le stage. Sans surprise, tes notes sont catastrophiques mais ce qui t'agacera le plus sera la fausse compassion dont fera parfois preuve Irma :
« Bon, on met quand même 1/3 à la communication, parce qu'il a parlé avec les patients »

Une fois toutes les compétences évaluées, le cadre qui t'avait beaucoup suivi tout au long de ce stage te fait tout un speech que tu fais sembler d'écouter.
« Estimez-vous heureux que je n'appelle pas votre école, et que je ne fasse pas un rapport circonstancié »
« Vous êtes jeune, remettez vous en question, sur votre capacité à faire ce métier »
Le soir enfin, tu t'en vas heureux pour la première fois depuis un mois. Un autre aide-soignant du service semble surpris que tu n'ais pas apporté de chocolat ou quelque chose d'autre pour ton dernier jour.
Tu te retiens de lui dire tout le bien que tu penses de lui et tu t'en vas.

J'ai lu khey c'est intéressant par contre le dernier paragraphe était un peu long

De toute façons, les 3/4 des "maîtres de stage" dans le milieu hospitalier c'est des déchets (ou disons plus tôt qu'il faut avoir de la chance) , moi aussi j'en aurai des histoires à raconter.

scroll scroll scroll scroll scroll Suite?
Risitas en kit c'est non

Le 28 septembre 2017 à 20:44:57 Plastic44 a écrit :
J'ai lu khey c'est intéressant par contre le dernier paragraphe était un peu long

C'est aussi ce que je me suis dit mais bon, j'avais beaucoup de choses qui me sont venues en tête.

Le 28 septembre 2017 à 20:46:21 ChoSwain a écrit :
De toute façons, les 3/4 des "maîtres de stage" dans le milieu hospitalier c'est des déchets (ou disons plus tôt qu'il faut avoir de la chance) , moi aussi j'en aurai des histoires à raconter.

Oui, c'est ce que j'ai pu comprendre, avec l'expérience de pas mal d'autres personnes.
Perso, sans spoil le Risitas, j'ai été plus chanceux sur les stages suivants, je suis pas tombé sur des lumières mais ils n'ont pas été mauvais avec moi comme elle.
Tu fais quoi comme travail/études?

Le 28 septembre 2017 à 20:52:16 ToTo0R a écrit :

Le 28 septembre 2017 à 20:44:57 Plastic44 a écrit :
J'ai lu khey c'est intéressant par contre le dernier paragraphe était un peu long

C'est aussi ce que je me suis dit mais bon, j'avais beaucoup de choses qui me sont venues en tête.

Le 28 septembre 2017 à 20:46:21 ChoSwain a écrit :
De toute façons, les 3/4 des "maîtres de stage" dans le milieu hospitalier c'est des déchets (ou disons plus tôt qu'il faut avoir de la chance) , moi aussi j'en aurai des histoires à raconter.

Oui, c'est ce que j'ai pu comprendre, avec l'expérience de pas mal d'autres personnes.
Perso, sans spoil le Risitas, j'ai été plus chanceux sur les stages suivants, je suis pas tombé sur des lumières mais ils n'ont pas été mauvais avec moi comme elle.
Tu fais quoi comme travail/études?

Rien à voir avec le milieu hospitalier justement, mais c'est une vocation dans ma famille. (je suis l'exception, ), donc des histoires j'en ai entendues, et surtout j'en ai vus pleurer à cause de ca. (Cousins/cousines, frère notamment).+ j'ai entendues les histoires que eux même racontaient de collègues à eux.

il y a vraiment des gens foncièrement méchants dans ce putin de monde.

Il y a quand même de sacrés monstres dans le monde médical, dans toutes les branches, du médecin à l'aide-soignant en passant par l'infirmière.
Quand j'ai dû apprendre le métier sur le tas, c'était vraiment vraiment pas facile, personne avait le temps de m'expliquer (mais plutôt le temps de râler parce que j'avais pas fait ci ou ça, ou que j'avais passé plus de 15 minutes à faire une toilette au lit pour une patiente de 120kg qui se tourne pas ).

Bref, sweet

J'ai ri ! Jaune mais j'ai ri !
La sweet ! Ou au moins la finalité s'il te plaît.
Est ce que tu as continué ? Cela en valait-il la peine ?
Te sens tu comblé maintenant ? Des regrets ?

Sweet

Sweat mon bon quai

Sweet mon khey. Je suis étudiant en ifsi.

Ah je n'avais pas vu que des gens avaient remonté mon Risitas, je posterai la suite un de ces soirs si ça intéresse de nouvelles personnes, là c'est un peu tard.

chocodirme Je vais pas trop spoil mais oui j'ai continué, même si j'ai beaucoup hésité, et que j'hésite encore maintenant, j'ai quand même un peu relativisé après ce stage en me disant que le problème était seulement venu de mes relations avec l'équipe, alors qu'avec les patients, ça se passait très bien.

Les deux sont concernés en principe, après j'ai vu des services en stage dans lesquels il n'y avait de transmissions orales qu'entre infirmiers voir même pas de transmissions orales du tout, sûrement que ceux de la nuit ne voulaient pas risquer de sortir deux minutes plus tard.

Ok, donc elle a bien pu faire connaissance avec pas mal d'entre-eux et me cuck indirectement ou le prévoir. Etrangement, elle n'avait aucun réseaux sociaux et m'a demandé qq semaines avant de me larguer ce qu'était snapchat, et m'a largué la veille de sa reprise de taf. Et qq semaines après toujours, " tu es le mec le plus compliqué que je connaisse " alors qu'elle n'avait aucun amis avant ça.

Bref, ça doit pas être compliqué pour eux de draguer des gourgandines avec 90 de QI influençables de toute façon, épaulé par la clique du milieu médical qui est un baisodrome. ( moi qui me croyais à l'abris car elle était dans une structure indépendante en mode voiture personnalisée etc .. )

bon risitas l'auteur, une suite ?

Sweet

Je up, j'ai envie de reposter un peu de sweet un de ces soirs.
Des gens intéressés?