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Orthodoxie de Chesterton.

Éloge de l'ombre de Tanizaki et Le livre du thé de Okakura si on peut considérer ça comme des essais.

Koestler Arthur, The Yogi and the Commissar, London, 1945
disponible gratuitement au format pdf
https://archive.org/details/in.ernet.dli.2015.59331/page/n9/mode/2up
et aussi gratuitement une version traduite en français, format pdf

Le sentiment tragique de la vie d'Unamuno

Le 09 mai 2021 à 13:59:07 :
Orthodoxie de Chesterton.

"S'il est vrai, et ce l'est certainement, qu'un homme peut trouver un plaisir exquis à écorcher un chat, le philosophe religieux ne peut en tirer qu'une des deux conclusions suivantes : il doit ou bien nier l'existence de Dieu, comme le font tous les athées ; ou bien nier l'union présente entre Dieu et l'homme, union à laquelle croient tous les chrétiens. Les nouveaux théologiens, eux, semblent croire que c'est une solution hautement rationnelle de nier le chat."

Ce qui est rassérénant dans ce livre, c'est que c'est l'un des très rares monuments de l'anti-modernisme qui croit en une méthode possible rendre le monde plus juste, et pas juste de conspuer les temps de l'apocalypse avec une esthétique lépreuse.

Son démontage en règle de Nietzsche tout le long du bouquin est magistral - surtout quand on pense au développement personnel de droite à la mode en ce moment - et propose une douceur d'une virilité extrêmement impressionnante.

C'est un vrai livre de moine.

Exact, pas de prosélytisme ; de la logique, de l'espoir (et aussi de l'humour). Littérairement, toujours fonctionnel et pertinent (pour un truc de catho converti c'est d'autant plus étonnant mais c'est GKC, pas un vendeur de tapis volants).
Je suis justement en train de le relire (entre autres).

Rarement un type à la lecture ne m'a paru avoir une vision du monde aussi constructive et plaisante que lui. Quand tu le lis, c'est un type qui respire la joie de croire et d'agir en fonction même si le monde est dur, et il a une manière parfois féroce mais jamais brutale, violente, haineuse de faire ça, atteindre cette force tranquille c'est incroyable. C'est la puissance pure, celle qui irradie sans avoir besoin d'être secouée tout le temps.

Quand on voit la masse d'abrutis qui ont essayé de passer leur vie à se faire pousser des crocs de tigre pour finir avec des coussinets de chaton, et quand on voit ce gros éléphant à côté, c'est sévère, c'est presque cruel comme contraste.

Il m'intéresse votre Chesterton. Je lis un bouquin sur l'holocauste ces temps-ci et la reprise nazie des idées nietzschéennes pétées de l'Antéchrist commencent à me fatiguer : "le christianisme a paralysé tout ce qu'il y a de noble dans l'humanité", "sa tolérance amolissante" en combo avec Jésus le nordique de souche ... J'ai besoin de me laver les yeux.

Vas-y du coup. Le dyptique Hérétiques / Orthodoxie c'est la base. Il a une vision d'un esprit du christianisme à la fois très solide mais très humain et j'irais même jusqu'à dire tendre à la fois, on rit presque à chaque page, et ça sait casser à la fois les critiques matérialistes de la gauche et les fantasmes virilistes de la droite avec le même esprit charmeur, dans tous les sens du terme.

Il est très fort pour un gros lard avec une moustache et un style de cow-boy.

Ok merci, j'avais repéré Hérétiques mais j'hésitais encore à le prendre.

Je vais regarder tout ça !

D'autre proposition ?

Une semi-fiction pour mettre en scène les idées de ses essais, "Ainsi parlait Zarathoustra" de Nietzsche.
En prime, les différentes traductions qui en existent lui donnent des résonances différentes.

Autrement, la merveille du "Mythe de Sisyphe" d'Albert Camus.
Et si on tire un peu hors du champ des essais à strictement parler, ses textes du premier "Actuelles", et particulièrement les publications de guerre. Sa présence d'esprit et ses intuitions pour parler, à l'instant même où ils se produisent, de la libération de Paris ou de l'explosion atomique.

Paludes de Gide, même si c'est un roman techniquement.
Il cause de Sisyphe aussi d'ailleurs.

Et tant qu'on est dans le roman / essai, Swim-Two-Birds de Flann O'Brien.
Hop je l'aurais à nouveau casé.