Le 23 février 2018 à 17:16:05 Ryoshim a écrit :
Djoko représente les prolos qui aspirent à une nouvelle classe (et les gays comme le rappelle Evgeny).

Le mendiant de Manacor en tragédien assume pleinement la fatalité de sa basse condition ; Fedou Ier est un aristo né qui n'a pas failli au maintien de son rang ; Djoko refuse sa condition et s'élève dans la douleur ; Dimitrov représente les aristos qui tournent mal ; Murray a la plus belle copine.

Et les plus beaux couverts en argent pour Murray. Qui peut recevoir plein de bourgeois chez lui pour manger.

Le 22 février 2018 à 22:11:57 SociologuedeJVC a écrit :
Intéressant.
Même si dans les faits Borg était le réel aristocrate de part son allure, son charisme et son comportement, contrairement à McEnroe le braillard new yorkais vulgaire et sans tenue.

pas d'accord

évidemment c'est une notion avec un sens qui varie selon les époques et les endroits mais pour prendre un exemple parfaitement franco-français, toute histoire de coeur et de sexe (comprendre : genre sexuel) mise à part :

borg serait hortense (du petit-maître corrigé), la petite noble de province, très empêchée, limitée par les convenances. respectueuse, calme, équilibrée, réservée, retenue, discrète, lisse.. négligeable. dominée dans la hiérarchie sociale malgré l'assurance de son nom. donc l'aristocrate proche du peuple (ok avec deleuze)

mcenroe serait rosimond, l'aristocrate parisien tout droit sorti des salons. prétentieux, arrogant, qui nourrit un "plaisir aristocratique de déplaire" (baudelaire), imbu de lui même, extravagant etc. etc. donc le pur aristocrate éloigné du peuple (ok avec deleuze)

(après je connais que très mal borgenroe, je me base sur les très grosses étiquettes qu'on leur a collées, leur caricature)

Murray représente à son paroxysme la soumission d'une entité (l'Ecosse) à son maitre colonisateur (l'Angleterre) que l'on peut transposer parfaitement à sa position au sein du Big 4. Il n'est ni respecté des aristos, ni des prolos, ni de ceux qui aspirent à s'élever.

En somme c'est un batard qui cherche en vain sa place dans ce bas monde.

Et Wawrinka c'est qui dans tout ça ?

un roturier qui a bonne grâce auprès de la noblesse.

Un serviteur du bon roi Federer, qui aura défendu avec honneur sa patrie lors des assaults répétés de l’ennemi Djokovic en 2015/2016.

Je vais finir par me sentir comme une social-traitre parce que j'adore Federer avec ce genre de conneries .
Perso quand je vois Federer je vois certes un génie au talent exceptionnel, mais je vois aussi et surtout l'immense travail qu'il a du exercer pour acquérir sa tehnique parfaite, surtout avec tout le boulot de transformation entre 2014-2017.
Après, c'est vrai qu'il faut bien connaitre ce sport, le suivre pendant longtemps et observer tous les joueurs, pour mesurer l'envergure du boulot que ça représente. Nadal on voit en effet direct les efforts physiques qu'il exerce quand il joue.

Plus qu'une opposition de classe d'inspiration marxiste, je trouve qu'on y voit plus le dualisme qui irradiait l'art antique, qui s'est retrouvée dans la tragédie grecque, et qui s'est prolongée plus généralement dans la civilisation européenne : l'opposition entre Apollon et Dionysos.

Le contraste du monde grec entre Apollon, dieu de la lumière, de la connaissance, le dieu solaire de l'élévation, de la sagesse, de la clarté, la cohérence, la raison, la perfection esthétique, face à Dionysos, représentant le déchaînement des forces vitales de la nature, la spontanéité de la jeunesse, les passions, le bouillonnement, les plaisirs de la chair, la déraison, le mouvement...

Comme les grecs l'avaient très bien compris, cette apparente opposition n'en est pas une mais doit se voir comme une complémentarité, fondement de la culture européenne.

Qu'on peut essentialiser ainsi : la pulsion vitale d'un côté, la force canalisatrice de l'autre ; l'ébullition face au contrôle. Conception plus universelle qu'il n'y parait. Nietzche et les grecs étaient taoïstes, l'histoire officielle nous ment

Moi je pense que le taoïsme est marxiste.
Nietzsche aussi, les grecs aussi.

Le prolétaire n'a pour lui que sa force de travail, sa pulsion vitale, qu'il fracasse contre les forces ordonnées du monde, les entreprises et le patronat. Nadal se fracasse contre la force ordonnée qu'est Federer, à la différence que son projet de démolition a très souvent abouti.
A la lumière de ces nouvelles informations, il est judicieux de penser que finalement Nadal n'est pas un simple prolétaire tragique, mais le leader d'un mouvement prolétaire révolutionnaire. Nadal est trotskiste.

Nadal qui proteste contre le calendrier surchargé et qui veut de la terre partout, c'est l'ouvrier qui milite pour les 35 heures. Mais en bon stakhanoviste, il pointe quand même tous les matins dans les 250.

Quand le capitaliste milliardaire Ion Tiriac a imposé des nouvelles conditions de travail (la terre battue bleue), Nadal et quelques autres prolétennismen ont agité la menace gréviste : ça a fonctionné, on n'a plus jamais revu cette terre blue... qui a comme par hasard magnifiquement convenu à Roger !!

HASTA LA REVOLUCION / YO NO SOY FAVOLI !!!