Chapitre VI – Fission

« TAYLOR ! »

Mon nom fait écho à l’intérieur de moi. Il me rappelle à la réalité.

« Vous êtes avec nous ? »

Je ne sais pas trop. Je suis perdu. J’ai le cœur lourd. La culpabilité s’est abattue sur mes épaules et son poids me fait courber l’échine.

Qu’est-ce que j’ai fait ?

« Bon je crois qu’on va faire une pause Taylor. Soufflez un peu. Un café ? Un verre d’eau ? »

Je fais non de la tête et l’officier ainsi que son coéquipier quittent la petite salle au sein de laquelle je dois faire ma déposition. Une triste histoire. Une histoire dont je suis loin d’être le héros.

Qu’est-ce que j’ai fait ?

Je n’y crois pas. Je n’y crois toujours pas. Je ne veux pas y penser. Je veux oublier. Revenir en arrière, changer le passé. Je regarde mes mains, écœuré par elles. Je m’épargne leur insoutenable vision en les cachant sous mes bras que je croise fermement, comme si je voulais les empêcher de commettre une nouvelle atrocité.

Je n’avais pas le choix. Pourtant, ça me pèse.

Qu’est-ce que j’ai fait ?

Ils entrent à nouveau. Je ne lève même pas la tête vers eux. Je reste dans une posture totalement fermée. Je sais cependant qu’il va falloir que je me mette à parler, à extérioriser. D’un côté, je pense que ça pourrait m’aider à traverser cette crise. De l’autre, ça serait officialisé un geste que je regrette amèrement. Je crois, non je suis certains, que c’est la pire chose que j’ai faite dans ma vie.

« Pouvons-nous redémarrer Taylor ? »

Cette fois-ci, après avoir pris une profonde inspiration, je fais signe que oui, je suis prêt à y aller.

« Vous nous disiez être arrivé au port, devant un entrepôt, le 923L. Quand vous voulez. »

Je parcours à nouveau la route de mes souvenirs, un voyage qui s’annonce compliqué. Je ne peux pas tout leur dire, il y a des petits détails qu’ils n’ont pas à savoir.

« J’avais reçu cette enveloppe, ces photos, ce message, cette adresse. Ma fille m’a été enlevé et c’est à cette endroit qu’on m’a envoyé, c’est là que j’espérais la trouver, la récupérer. Je suis rentré dans l’entrepôt et j’ai cherché partout. » Le problème à ce moment-là, c’est que je savais ce qui m’attendais. J’étais déjà en pleine appréhension en poussant la porte. Je ne comprenais pas l’intérêt de m’envoyer à cet endroit, sans même me menacer de venir seul ou de mettre quelques indications sur les modalités de la rencontre. C’était d’autant plus stressant. Pour ma part, je n’ai pris aucun risque. « J’avais envoyé un message à Roman, lui demandant de me retrouver à l’adresse, seul. »

« Pourquoi « seul » ? » Demande l’officier.

« Parce que j’avais peur des répercussions si j’appelais plus de personnes. ». L’enquête du Tueur du Péché prenait une tournure beaucoup trop complexe et Roman devait être présent. Il eue un peu de retard à notre rendez-vous, mais je ne comptais pas l’attendre pour agir. J’étais dans une rage noire.

J’ai parcouru de longs corridors, sombres et humides, dans un silence de mort. J’ai traversé tout l’infrastructure à une allure soutenue, à mi-chemin entre la précipitation et la précaution, fouillant tous les recoins poussiéreux et exempts de vie avant d’arriver dans l’ultime pièce de l’endroit et « j’y aie trouvé Cynthia, les mains et les pieds attachés, allongée au sol, bâillonnée en train de se débatt… uuuh… en train de… Une pause s’il vous plaît, je ne peux pas. ».

C’est dur. Mes yeux chauffent. Les larmes montent. La suite est insoutenable. J’expulse l’air par la bouche. Je ne peux plus respirer normalement. Mes inspirations sont plus franches et mes expiration plus amples. Cette nouvelle façon de faire éveille la douleur dans mes côtes. La suite, je n’ai pas envie de la raconter.

Ils le comprennent, mais ils essaient de me « motiver » :

« Taylor. Je te parle en tant que collègue, pas en tant qu’officier chargé de t’interroger. J’ai conscience du fait que ça ne soit pas évident, mais il faut qu’on aille au bout. Quand on aura finis ça, on sera libéré. Mais il faut faire cet effort… » M’explique mon ancien camarade avec beaucoup d’empathie.

Libéré ? Non. On peut en faire le déni. Supporter. Vivre avec. Mais on ne se libère pas de ça. C’est impossible. Je ne pense pas que l’homme soit fait pour encaisser ce genre de choc.

Qu’est-ce que j’ai fait ?

J’allais me précipiter vers Cynthia, pour la délivrer, mais à peine une seconde après passé le cadre de l’entrée de la pièce où elle se trouvait, « j’ai pris un coup sur la tête qui m’a mis à terre ». Ce fut un sacré moment de flottement. A quatre pattes, comme un chien, avec une migraine à en faire fondre l’intérieur de ma boîte crânienne. D’après le docteur qui m’a examiné hier, j’ai subi une commotion assez importante et il va falloir que j’évite de trop m’agiter à l’avenir, d’éviter les situations où ma tête serait trop exposée.

« Je reprenais mes esprits avant de prendre un coup de pied au visage », qui m’a sonné pour quelques secondes de plus. Ma tempe en est encore toute abîmée. J’étale les faits doucement, au rythme qui permet à mon esprit de s’acclimater à la tension qui se fait de plus en plus pesante. Je me prépare à revivre une scène qui va me suivre pour le restant de mes jours.

Qu’est-ce que j’ai fait ?

« J’ai vu quelqu’un ramasser mon pistolet. ». Je refaisais la mise au point à ce moment. J’observais une silhouette déformée par le flou s’approcher de Cynthia, dont le bâillon étouffait les hurlements, ce qui me mettait hors de moi. J’avais été l’être le plus idiot de la Terre. Je me suis jeté dans la gueule du loup. Trop impatient, trop présomptueux, comme si j’étais trop fort pour que quelque chose m’arrive. Ou trop sanguin. Peu importe en réalité.

Je me retrouvais face à mon échec. Face à ma fille. Face à son ravisseur. Face à…

J’ai prononcé ce nom et ce prénom un million de fois avant aujourd’hui, mais maintenant, il est venimeux. Il ne porte pas cette chaleur et toutes ses caractéristiques qui rendaient son audition agréable. Non. Mon cœur se resserre. Je n’y arrive pas. Je veux que ça s’arrête.

« Il faut que je prenne l’air, s’il vous plaît. »

Les deux policiers cachent mal leur exaspération. J’apprécie l’effort mais je n’ai que faire de leur avis et surtout de leur temps.
Le co-équipier, plutôt silencieux depuis le début, m’accompagne aux toilettes et monte la garde devant la porte, pour éviter que je ne me sauve. J’en meurs d’envie et je pense qu’ils en sont conscients.
Pas de chance, il n’y a pas de fenêtre par laquelle je puisse tenter une évasion. Je ne sais pas si j’aurais le cran d’aller au bout de l’idée, mais, une chose est sûre, elle est bien présente.

Je me passe des litres d’eau froide sur le visage. Ce-dernier est bouillant. Je regarde mon reflet dans le miroir…

Qu’est-ce que j’ai fait ?

Nous retournons au bureau où nous essayons de reprendre machinalement le fil de la conversation. On en était où déjà ?

Ah oui. Ça me revient. Mais je ne peux pas. Je ne veux pas.

Pourquoi toi ?

Pourquoi…

« …Sacha. »

Il est enfin sorti, m’arrachant au passage quelques larmes.

Je m’en étais douté en arrivant devant cet entrepôt. Sacha y avait perdu une partie d’elle-même dans une opération sans succès. Néanmoins, je n’y croyais pas. J’espérais me tromper. Mais tout était logique. Pas d’effraction. Cynthia avait parfaitement pu lui ouvrir la porte. Et en plus de ça elle était la cible de Roman. Où était passé la Sacha que je connaissais ? Quand est-ce que cette personne a remplacé la femme qu’elle était ? Autant de questions qui resteront sans réponses.

J’aurais dû être présent. C’est le genre d’évènement qui vous fait penser que vous auriez pu changer les choses, empêché qu’elles n’arrivent. Ce type de raisonnement ne donne naissance qu’aux regrets et à la culpabilité.

« Elle s’est approché de moi, elle a pointé son pistolet sur moi et m’a tenu en joug » tout en me disant que je savais pertinemment pourquoi elle devait m’attirer ici, pourquoi j’étais le prochain. Je nageais en pleine incompréhension. Plus tard je compris pourquoi elle disait ça, c’est la raison pour laquelle je préfère passer sous silence ce passage. « Puis elle s’est rétractée. Elle disait qu’elle n’en était pas capable. ».

On aurait dit qu’elle était habitée, qu’elle luttait entre le besoin de me tuer et le désir de m’épargner. C’était indescriptible et effrayant. Je n’étais pas encore tout à fait remis, j’étais à sa merci. J’avais une chance sur deux de m’en sortir. Elle faisait les cents pas, réfléchissant à ce qui allait se passer, se parlant à elle-même. Je me remettais petit à petit. L’adrénaline avait anesthésié la douleur. Je voulais la désarmer et en finir. J’attendais une ouverture.
Au bout d’un cours instant, j’ai aperçu la fenêtre que j’attendais et j’ai bondit. Mais avant même que je ne la saisisse elle me pontait à nouveau de son flingue, stoppant mon élan de ce seul geste. J’ai donc reculé, espérant juste que ce geste ne signait pas mon arrêt de mort.

Je vis son visage se défigurer, « puis elle m’a pris en bouclier humain et a pointé son arme en direction de Roman qui avait essayé d’intervenir dans mon dos. ». Mais elle l’avait vu. Sacha avait été si vive… Je ne l’avais même pas entendu arriver. Mon meilleur ami était dépité par ce qu’il voyait.

Sacha avait vrillé.

Cynthia était derrière nous, pleurant, se débattant...

Roman, devant cette situation avait tenté de calmer le jeu :

« Sacha, pose ton arme, ça peut se terminer autrem… »

Erreur.

« Elle a tiré dans la cuisse de Roman. ». Et il s’est effondré, serrant les dents de toutes ses forces tout en se tordant de douleur.
C’est là que j’ai agis. Elle ne me pointait plus, elle avait le bras tendu par-dessus mon épaule, visant Roman. J’ai donc saisis son poignet et j’ai tiré d’un coup sec vers le bas pour pousser son articulation au-delà de sa limite, le tout à une vitesse ahurissante. Sacha lâchait son arme et elle et moi nous engagions dans un affrontement mortel.

Je profitai de sa douleur au coude pour lui lancer un lourd coup de pied dans l’abdomen qui la plia en deux. J’attrapai ses cheveux pour stabiliser sa tête avant de lui plaquer mon genou dans la face et lui exploser le nez à l’impact. Un être humain normal aurait été séché, mais à mon grand étonnement, elle était encore debout, insensible à la douleur. J’allais envoyer une rafale de poings, je voulais continuer sur ma lancée, espérant trouver le K.O aussi vite que possible. Cependant, elle restait l’une des plus habiles combattantes du GCPD, et elle me l’a vite démontré.
Tout en combinant vitesse et puissance, Sacha enchaîna trois low kicks sur ma cuisse que j’encaissais comme je le pouvais malgré la sensation de brûlure. J’allais repartir sur un crochet du gauche, je visais sa tempe, mais ma cible avait anticipé et passa avec une grâce féline en dessous de mon bras qu’elle bloqua avec le sien avant de m’infliger de vicieux coups de genou dans les côtes. Ces-dernières s’en souviennent encore. Mais à ce moment-là, il lui aurait fallu me tuer pour m’immobiliser.

J’avais reculé de quelques pas pour reprendre mon souffle. Je l’ai regardé un bref instant. Derrière ce nez cassé et tout ce sang sur son visage il ne restait rien de Sacha, même son regard avait changé. Il n’était plus celui d’une femme forte teinté d’un fond de fragilité. Non. Il n’y avait plus rien que de la malveillance et de la cruauté dans ces yeux émeraude. Je n’avais plus Sacha en face de moi, plus que l’ombre d’une femme que j’avais connu.

Je devais simplement en finir. Je me place de trois quart de façon à protéger la gauche de mon thorax bien handicapé par le fait que certaines de mes côtes étaient brisées. Elle s’élance. Je ne vacille pas et la réceptionne d’un aller-retour de mon coude droit, raclant à deux reprises son visage, aggravant dans le même temps la blessure que je lui avais précédemment infligé.
D’un side kick je la propulse quelques mètres plus loin. Je mis à profit ce court instant pour me jeter sur mon arme et enfin la pointer, mais le temps que je l’atteigne et que je ne me retourne, l’enveloppe corporelle de « Sacha avait attrapé Cynthia. Elle la tenait en bouclier humain, une lame sous la gorge. Je la visais, j’espérais qu’elle poserait son couteau, que tout ça prendrait fin… ». Je me trompais.

Cynthia était écarlate, en sanglots, apeuré par l’idée de ce qui pourrait bien se passer. Le serpent qui la tenait crachait son venin, essayant de me faire peur, cherchant à trouver une échappatoire. Seulement, jamais je n’ai baissé mon arme. Car s’il arrivait quoi que ce soit à Cynthia, c’en était fini de Sacha. Malgré les apparences, j’étais en position de force, même si au fond de moi, cette vue m’était insoutenable.

La femme au visage ensanglanté cherchait une issue, un moyen de s’enfuir et Cynthia était sa meilleure option, car elle était la seule. J’étais l’obstacle entre elles et la sortie. Mais je ne pouvais pas permettre qu’elle parte avec ma fille à nouveau, je ne pouvais pas m’imaginer un tel scénario. Alors j’ai voulu la dissuader de faire une connerie, j’ai essayé de lui rappeler avec une grande difficulté qui elle était à l’intérieur, mais ce genre de discours est compliqué à produire quand vous n’avez plus que de la haine à l’égard de la personne en face de vous.

Sacha, du moins ce qu’il en restait, était de marbre, indifférente à mes phrases, tenant toujours aussi fermement Cynthia. Nous étions dans une impasse. Aucun de nous deux ne comptais plier. J’avais deux choix. La laisser égorger Cynthia avant que je ne la crible de balle dans un accès de colère, ou bien, faire le vide, me concentrer, bien viser et tirer.

Qu’est-ce que j’ai fait ?

« J’ai tiré. ».

L’impact a recouvert Cynthia d’hémoglobine. Je me suis précipité pour la rassurer du mieux que j’ai pu. J’ai dû dans le même temps, malgré mon envie d’être auprès de ma fille, aller comprimer la blessure de Roman en attendant les secours. J’ai utilisé ma ceinture pour faire un garrot et nous avons attendu les secours.

Au moment où je parle les deux sont à l’hôpital en train d’essayer de prendre un peu de repos.

J’essuie mes quelques larmes avant de répondre aux dernières petites questions des policiers et de signer la déposition. Je me lève de mon siège, prêt à partir vers l’hôpital.

(suite)

(suite)

Ce sont mes collègues qui m’y conduisent. Le trajet se fait dans le plus grand des silences.

Nous arrivons.

« Ca va aller ? » Me demande le conducteur, inquiété par mon état.

Je lui fais signe que oui puis, après quelques minutes de marche, je rejoins la chambre de Roman, qui, à l’instar de celle de Cynthia, est très bien protégée par le GCPD.

Le grand gaillard ressemble à une multiprise et est vêtu de la célèbre nuisette d’hôpital.

Il est encore éveillé.

« Comment va-t-elle ? » Lui dis-je en pointant du doigt sa jambe emmitouflée dans un bandage blanc.

Il fait une grimace dubitative avant de déclarer :

« Pas trop mal. »

Je m’assieds sur une chaise proche du lit avec un peu de difficulté. Malgré les bandages posés plus tôt et les antalgiques que j’avale par dizaine, la douleur reste pour le moins, gênante…

Nous sommes tous deux plongés dans nos pensées. Son visage est marqué par l’incompréhension.

Quelques minutes s’écoulent avant qu’il ne brise le silence :

« A ton avis, pourquoi elle a fait ça ? »

Je prends un instant avant de lui répondre :

« Je pense que ce qu’il s’est passé avec Markov l’a changé. Peut-être que c’était une façon pour elle de se racheter de ce qu’elle a vécu comme un échec. Une façon de rendre justice. »

Roman me fixe en fronçant les sourcils. Ma réponse l’étonne. Elle lui semble sortir de nulle part. Or, je lui explique, en d’autres termes que ceux qui suivent, que j’ai eu depuis l’incident un peu de temps pour réfléchir aux motifs valables pouvant conduire à ces récents évènements. Et c’est le seul qui m’ait semblé plausible et aussi, ça me fait beaucoup penser à Dean. Un évènement, un changement radical. Différent certes, mais bien présent.

« C’est possible. Mais je trouve qu’elle a été très théâtrale dans ses… mises en scène. Elle est allé plus loin que le simple « rachat » et tout ça ne lui ressemble pas… »

« Elle avait l’air totalement « ailleurs » quand on l’a vu en effet... »

« Peut-être qu’elle avait un problème médical. Il faudrait voir dans son dossier… »

Peut-être. J’empoigne mon téléphone dans le but de jouer un peu avec mes contacts pour nous dégoter d’éventuelles réponses avant d’y réfléchir, de le reposer et de lui dire :

« En fait, je ne veux pas savoir… »

Il me scrute un petit instant avant de détourner le regard en faisant un léger oui de la tête. Nous nous replongeons dans le silence un moment avant qu’il ne relance la conversation à nouveau :

« Pourquoi Cynthia ? »

« Je ne sais pas.. »

Avant qu’il ne puisse poursuive, Ashley entre dans la chambre. Je m’éclipse donc, les laissant ensemble et je vais rejoindre ma fille dans sa chambre.

Elle dort. Étrangement, elle a l’air paisible. Je pense qu’il va falloir un moment pour qu’elle se remette, mais je serai là, je ne compte plus la quitter, temps qu’elle ne sera pas tranquille et au clair avec sa tête.

Pour en revenir à ma précédente conversation, je n’ai pas été honnête avec Roman. Je lui ai menti comme j’ai menti à mes collègues plus tôt dans la soirée. Je sais pourquoi Cynthia. Je sais pourquoi j’étais le prochain. Je n’avais pas compris pourquoi sur l’instant, ça m’est revenu plus tard.

Sacha a découvert que j’avais tué l’Eyeless. J’ai omis de le mentionner, mais, ce jour-là, je me suis rendu compte d’où j’étais prêt à aller pour sauver Gotham. Je regrette aujourd’hui. Pas de m’être abaisser au niveau de l’Eyeless, ni d’être allé contre mes valeurs, mais d’avoir embarqué Cynthia dans cette histoire.
A la base, je m’étais dit que pour remporter ce jeu, il fallait que je m’adapte aux règles. J’ai toujours voulu être droit, faire les choses bien, dans les règles. Mais j’étais le seul à jouer au jeu de la loi. Tout le monde, du plus petit criminel au commissaire, contourne les règles, en invente d’autres, en supprime... Comment jouer dans ces conditions ? Pour survivre il faut s’adapter. C’est chose faite et, c’est triste à dire, mais aujourd’hui, la plupart de mes emmerdes sont derrière moi.

Je ne sais pas comment Sacha l’a su, je ne le saurai probablement jamais, mais, de fait, j’entrais dans la liste de ses cibles. Ma théorie est qu’elle s’est servi de Cynthia pour provoquer une situation où nous serions obligés d’en finir, de façon à s’affranchir du dilemme réunissant son besoin de justice et ses sentiments. Je ne sais pas si c’est clair, mais, c’est ma théorie.

L’Eyeless… Une histoire aussi ancienne…

Si j’ai fait tout ça c’est uniquement pour protéger Cynthia. Si j’ai commencé ce métier c’était avant tout pour qu’elle grandisse dans une ville où elle serait en sécurité. Pourquoi se fourvoyer. Il faut que j'arrête. J’ai surtout fait ça pour moi. Pour me rassurer. Mais aussi parce que j’ai toujours aimé ce métier. Je l’ai dans les veines.

Je vais devoir lever le pied. Je pense. Je ne sais pas. On verra. En attendant, je vais concentrer mon attention sur mon enfant qui se repose. Je me penche au-dessus d’elle, avant de lui glisser quelques mots à l’oreille :

« Plus jamais personne ne posera sa main sur toi. Tu entends ? Jamais… »

Le temps passe et je ne me consacre plus qu’à mon petit bout. Nous parlons des heures et des heures pour renforcer son jeune esprit. Elle va aussi voir une psy pour traiter les points du traumatisme qui échappent à mes compétences de père. Je fais de même, car je me sens quelque peu différent, sur plein de plans. J’ai rendu ma plaque et mon flingue. Je n’ai pas le temps pour cette carrière et, je pense, au vu des récents évènements, qu’il vaut mieux que je ne goûte pas trop à la traque de criminels : j’aurais trop envie de jouer.

Ma relation avec Maggie n’a pas survécu à cette histoire. C’est entièrement de ma faute je le reconnais, mais je n’ai pas le temps de m’occuper de quelqu’un d’autre que ma fille et moi-même. Je pense qu’elle serait restée à me soutenir, mais, je ne sais pas, il arrive que parfois, certaines choses ou personnes semblent être des poids. Alors, pour éviter un futur coup dur, j’ai préféré y mettre un terme.

Cela va faire près d’une semaine que toutes les journées sont glaciales. Et comme si ça ne suffisait pas, les nuages lâchent des trombes d’eau qui s’écrasent avec un sacré fracas sur la sinistre Gotham. Même aujourd’hui, alors que nous rendons Sacha à la terre. Un hommage à la véritable personne qu’elle était lui est rendu. Tout le monde est présent : Roman, Maggie, Loeb… Même Gail est venu. Personne ne s’éternise une fois la cérémonie terminée. Sauf moi.

Je reste devant sa sépulture très longtemps. Malgré la pluie et le vent. Je reste car je ne dis pas seulement au revoir à Sacha Rhodes. Ici ne gît pas que son corps, car aujourd’hui j’enterre aussi Seth Taylor.

Epilogue

Beaucoup de temps s’est écoulé depuis ce jour maudit. Au début, il défilait lentement, puis, à mesure que la distance nous éloignait des évènements, il a petit à petit repris sa course. Nos vies aussi.

Roman a continué de travailler au GCPD quelques temps, avant de définitivement rendre sa plaque. Il a quitté Gotham avec Ashley. Ils se sont mariés et ont eu deux garçons. Des petits monstres. Je pense que ce sont eux qui ont pris la meilleure décision. Celle de partir, et de vivre contrairement à d’autres.

Je pense à mon père particulièrement. Qui, comme toujours, n’arrive pas à quitter sa bien-aimée Gotham. Il me fait de la peine. Il a de plus en plus de maux de tête. Son docteur dit que ça arrive souvent aux personne sous tension, de façon extrême et aux personnalités entêtées et obstinées. Le tout est exacerbé par la peur, l’insécurité ou le danger… La description parfaite du vieux Seth Taylor.
Il est chauffeur privé maintenant, une sorte de transporteur. Il voulait un métier où il verrait du monde avec qui il pourrait parler, ça lui « évite de trop penser » dit-il.
Une nouveauté le concernant : il collectionne les articles parlant du justicier masqué qui sévie à Gotham depuis quelques temps maintenant. Je suppose qu’il vit par procuration une vie qui lui aurait bien plu.

Gotham a tellement changé…

Onze ans… Onze ans et je me rappelle de cette scène au hangar 923L comme si c’était hier. Les accès de reviviscence se raréfient et bien qu’ils soient toujours présents, je suis convaincue que nous devons aller de l’avant. Papa me l’a souvent répété.

J’ai mis du temps à m’en remettre. Beaucoup de temps. Mais cette épreuve m’a forgé et je suis plus déterminé que jamais. Aujourd’hui j’ai une rage de vivre défiant l’entendement.

J’ai fait mes études ailleurs. Je voulais aller loin, m’éloigner de tout ce qui me rappelait mon trauma. Mon père en tête. Il a porté sur son visage, pendant des années le masque de la culpabilité. Je revivais continuellement le hangar à travers son regard, son attitude protectrice. Ses peurs ont déteint sur moi. Je le remercie infiniment d’avoir été là pour moi après le drame. Mais, l’atmosphère était bien trop pesante, je ne pouvais respirer. Un état de stress permanant, une boule au ventre qui vous dévore l’appétit. J’avais perdu énormément de poids.
Puis je suis partis, et j’ai renforcé mes acquis et appris de nouvelles choses, rencontré de nouvelles personnes qui m’ont énormément apporté. J’ai enfin pu reprendre mon souffle. L’effet que ça m’a fait est comparable à cette grande inspiration que l’on a lorsque l’on sort enfin la tête de l’eau après une apnée prolongée.

Puis un beau jour, j’ai enfin achevé mon cursus. Et il a fallu que je me trouve un endroit où exercer. J’y ai réfléchis pendant de longues nuits dans mon petit appartement et, à mon grand étonnement, un seul endroit me venait à l’esprit : Gotham. J’ai longtemps rejeté l’idée avant de finalement décider d’y retourner et devenir la meilleure dans mon métier. Ce jour, tout a changé. J’ai décidé de ne plus subir ma vie. J’ai repris mes droits et les rennes de ma vie. Cette-dernière m’appartient et je ne laisserai personne tenter de me la voler ou de me la briser.

Et c’est pour ça que je rentre à la maison. Parce qu’il y a un nombre trop important de le besoin et je veux aider. Je veux inspirer. Je veux leur insuffler cette étincelle de vie qui a enflammé mon désir d’être à nouveau Cynthia Taylor !

« Maître Taylor ! Nous allons démarrer. »

Je relève la tête. Un officier vient me chercher. L’audience va commencer.

Aujourd’hui est un jour particulier. Je me retrouve face à l’un de mes modèles : l’ancien procureur de Gotham. Je me suis préparé pendant des semaines. Je ne peux rien laisser au hasard…

C’est une opportunité de montrer ce que j’ai dans le ventre, de rendre justice. C’est beaucoup de pression.

Ca va aller… Il faut respirer…

Trop de choses sont en jeu…

Ma carrière… Elle pourrait souffrir de ce procès. Je ne parle pas de la chute qui serait inévitable en cas d’échecs, mais des risques qui pourraient la garnir en cas de victoire. S’attaquer à ce genre de poisson n’est pas sans conséquences. Mais c’est un choix que j’ai fait. Il va falloir l’assumer. Je suis ici pour m’affirmer et affirmer la Justice comme étant une valeur puissante à Gotham.
Et puis, d’un autre côté, ça serait presque flatteur d’être « menacée », ça voudrait dire que je fais bien mon job.

Je veux apporter ma pierre l’édifice. Je veux figurer parmi les noms qui auront aidé Gotham à grandir, des noms comme celui de l’incontournable Jim Gordon, qui est sans aucun doute aujourd’hui l’agent du GCPD le plus respecté en service.

Pour ça je dois réussir.

Je ramasse mes dossiers, mon stylo et je me redresse.

Il est temps pour moi d'entrer dans l'histoire de Gotham.

Voici la Fin de Gotham's Chronicles...

J'espère qu'elle vous plaira...

Un jour peut-être je la reprendrai et je consoliderai le tout...

Ca a pris du temps mais bon, on y est, j'ai enfin posté cette fin...

C'est particulier comme instant (oui j'écris ce que je vis en ce moment...)

Bref...

Profitez bien et n'hésitez pas à me faire un retour, de critique, d eme conseiller, de dire ce qui vous a plu, moins plus au cours de cette histoire, de me faire un Top 5 des scènes, moments qui vous ont plus et un Flop 5 de ce qui vous a paru nul, pas top etc...
Ca serait génial car ça me permettrait de m'améliorer pour de futurs écrit

Et n'hésitez pas à conseiller cette fic à d'autres personnes, histoire qu'elle soit partagée

Je le note ici :

Copyright Xhied-

Eh bien bravo, tu as réussi à la finir.

Je n'ai pas encore lu, mais je le ferai sous peu.

Merci Arthur
Dak

Désormais, tu figures au panthéons des rares élus ayant achevé leurs fics.

Une belle conclusion à une histoire que j'ai beaucoup apprécié SpoilAfficherMasqueret qui laisse un goût amer quant au destin de ce pauvre Seth

Bravo l'artiste

J'espère faire une critique de l'ensemble de l'histoire après avoir tout relu, vu que mes souvenirs en sont fragmentaires

J'espère te revoir à l’œuvre !

Le 24 juillet 2019 à 23:11:14 samfisherjv a écrit :
Désormais, tu figures au panthéons des rares élus ayant achevé leurs fics.

Une belle conclusion à une histoire que j'ai beaucoup apprécié SpoilAfficherMasqueret qui laisse un goût amer quant au destin de ce pauvre Seth

Bravo l'artiste

J'espère faire une critique de l'ensemble de l'histoire après avoir tout relu, vu que mes souvenirs en sont fragmentaires

J'espère te revoir à l’œuvre !

Merci Beaucoup Sam pour avoir lu du début à la fin !

Content que ça t'ai plu

J'attends donc, il faudrait que je m'y replonge aussi, sûrement qu'un jour j'y ajouterai du contenu, histoire d'étoffer les relations et que certains points paraissent moins sortis du châpeau !
Si il y a un nouveau fofo, je la reposterai entièrement, ça sera l'occasion de faire les améliorations qui s'imposent et les corrections qui rendraient le tout plus coéhrent !

Et quand à SpoilAfficherMasquerSeth, il ajuste subi le phénomène que je voulais mettre en évidence dans cette histoire, le fait que Gotham change les gens... D'ailleurs, dans ma maquette de l'histoire, c'était lui le Tueur du Péché, une sorte d'alter ego maléfique qui prendrait possession de lui quand la situation nécessite une justice alternative (toutes les scènes de migraines étaient pensées à la base pour être lié à l'émergence de l'alter, qui réussirait à prendre le dessus après de nombreux échecs ou situation où Seth bascule dans l'inconscient (sommeil, évanouissement, assomé etc..). C'est une autre niveau de lecture. Et le point de vue de interne m'a permis de faire en sorte que le personnage soit menteur. J'avais peur de la reception de ce twist, alors je ne l'ai pas mis en place, et aussi je ne voulait pas une fin trop tragique par rapport à Cynthia, qui je l'espère fera partie de la suite, pas direct, mais dans la suite de ce Bat-verse

J'ai lusieurs projet en chantier, un Gotham's Chronicles II est à réfléchir, plutôt concentré sur Cynthia Taylor et John Constantine (antagoniste qui a déjà fait l'objet d'un one shot dans un des récents topic d'écriture).

Il y en a d'autre, mais le prochain, qui démarra je pense dans les semaines à venir sera focalisé sur :

Helena Wayne, aka Huntress

Le 24 juillet 2019 à 23:55:28 Xhied- a écrit :

Le 24 juillet 2019 à 23:11:14 samfisherjv a écrit :
Désormais, tu figures au panthéons des rares élus ayant achevé leurs fics.

Une belle conclusion à une histoire que j'ai beaucoup apprécié SpoilAfficherMasqueret qui laisse un goût amer quant au destin de ce pauvre Seth

Bravo l'artiste

J'espère faire une critique de l'ensemble de l'histoire après avoir tout relu, vu que mes souvenirs en sont fragmentaires

J'espère te revoir à l’œuvre !

Merci Beaucoup Sam pour avoir lu du début à la fin !

Content que ça t'ai plu

J'attends donc, il faudrait que je m'y replonge aussi, sûrement qu'un jour j'y ajouterai du contenu, histoire d'étoffer les relations et que certains points paraissent moins sortis du châpeau !
Si il y a un nouveau fofo, je la reposterai entièrement, ça sera l'occasion de faire les améliorations qui s'imposent et les corrections qui rendraient le tout plus coéhrent !

Très bonne idée et ça sera plus agréable à suivre

Et quand à SpoilAfficherMasquerSeth, il ajuste subi le phénomène que je voulais mettre en évidence dans cette histoire, le fait que Gotham change les gens... D'ailleurs, dans ma maquette de l'histoire, c'était lui le Tueur du Péché, une sorte d'alter ego maléfique qui prendrait possession de lui quand la situation nécessite une justice alternative (toutes les scènes de migraines étaient pensées à la base pour être lié à l'émergence de l'alter, qui réussirait à prendre le dessus après de nombreux échecs ou situation où Seth bascule dans l'inconscient (sommeil, évanouissement, assomé etc..). C'est une autre niveau de lecture. Et le point de vue de interne m'a permis de faire en sorte que le personnage soit menteur. J'avais peur de la reception de ce twist, alors je ne l'ai pas mis en place, et aussi je ne voulait pas une fin trop tragique par rapport à Cynthia, qui je l'espère fera partie de la suite, pas direct, mais dans la suite de ce Bat-verse

J'ai lusieurs projet en chantier, un Gotham's Chronicles II est à réfléchir, plutôt concentré sur Cynthia Taylor et John Constantine (antagoniste qui a déjà fait l'objet d'un one shot dans un des récents topic d'écriture).

Ah bon ? Le topic du multiverse ?

Il y en a d'autre, mais le prochain, qui démarra je pense dans les semaines à venir sera focalisé sur :

Helena Wayne, aka Huntress

Bientôt on aura le XWU SpoilAfficherMasquerXHIED WRITING UNIVERSE

Le 25 juillet 2019 à 00:13:32 samfisherjv a écrit :

Le 24 juillet 2019 à 23:55:28 Xhied- a écrit :

Le 24 juillet 2019 à 23:11:14 samfisherjv a écrit :
Désormais, tu figures au panthéons des rares élus ayant achevé leurs fics.

Une belle conclusion à une histoire que j'ai beaucoup apprécié SpoilAfficherMasqueret qui laisse un goût amer quant au destin de ce pauvre Seth

Bravo l'artiste

J'espère faire une critique de l'ensemble de l'histoire après avoir tout relu, vu que mes souvenirs en sont fragmentaires

J'espère te revoir à l’œuvre !

Merci Beaucoup Sam pour avoir lu du début à la fin !

Content que ça t'ai plu

J'attends donc, il faudrait que je m'y replonge aussi, sûrement qu'un jour j'y ajouterai du contenu, histoire d'étoffer les relations et que certains points paraissent moins sortis du châpeau !
Si il y a un nouveau fofo, je la reposterai entièrement, ça sera l'occasion de faire les améliorations qui s'imposent et les corrections qui rendraient le tout plus coéhrent !

Très bonne idée et ça sera plus agréable à suivre

Et quand à SpoilAfficherMasquerSeth, il ajuste subi le phénomène que je voulais mettre en évidence dans cette histoire, le fait que Gotham change les gens... D'ailleurs, dans ma maquette de l'histoire, c'était lui le Tueur du Péché, une sorte d'alter ego maléfique qui prendrait possession de lui quand la situation nécessite une justice alternative (toutes les scènes de migraines étaient pensées à la base pour être lié à l'émergence de l'alter, qui réussirait à prendre le dessus après de nombreux échecs ou situation où Seth bascule dans l'inconscient (sommeil, évanouissement, assomé etc..). C'est une autre niveau de lecture. Et le point de vue de interne m'a permis de faire en sorte que le personnage soit menteur. J'avais peur de la reception de ce twist, alors je ne l'ai pas mis en place, et aussi je ne voulait pas une fin trop tragique par rapport à Cynthia, qui je l'espère fera partie de la suite, pas direct, mais dans la suite de ce Bat-verse

SpoilAfficherMasquer

Franchement j'y ai souvent pensé surtout avec ces moments de blancs où Seth ne se souvenait de rien. Certes, le final aurait été plus sombre mais ça reste bien amené dans le sens où le lecteur ne connaîtra jamais les réelles motivations de Sacha même si comme tu dis elle peut avoir été corrompue par Gotham.

J'ai lusieurs projet en chantier, un Gotham's Chronicles II est à réfléchir, plutôt concentré sur Cynthia Taylor et John Constantine (antagoniste qui a déjà fait l'objet d'un one shot dans un des récents topic d'écriture).

Ah bon ? Le topic du multiverse ?

Pas sûr, eut-être oui, je l'ai posté sur deux topic, soit celui de l'Hiver, soit celui de l'Eté, et peut-être celui du multiverse

Il y en a d'autre, mais le prochain, qui démarra je pense dans les semaines à venir sera focalisé sur :

Helena Wayne, aka Huntress

Bientôt on aura le XWU SpoilAfficherMasquerXHIED WRITING UNIVERSE

En vrai, why not C'est plus ou moins ce que je vais essayer de faire

Up

J'ai été très long, mais comme promis, j'ai lu. Je reposte mes félicitations pour avoir tenu jusqu'au bout sur une aussi longue durée (trois ans), peu le font. Bravo.

Il faudrait sans doute que je me relise tout d'une traite un jour car je ne me rappelle pas de tout, mais je ne peux qu'applaudir le style, particulièrement plaisant à lire, et un scénario prenant à suivre.

Je te remercie beaucoup Arthur ! Pour ta régularité surtout, ça me fait plaisir que tu sois allé au bout !
Content que ça t'aie plu

Merci encore cher ami !

Prochaine étape : Rise of the Huntress.

Yesssssaaaaaaiiiiieeeeee

Redécouvrez un classique

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