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Sujet : [Fic] Quand danse le sabre...

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Monstar6 Monstar6
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Niveau 10
20 novembre 2018 à 16:51:43

Chapitre soixante-treize.1: Jour de merde !

« La ville de Jez était la plus grande ville de l‘ile d’Ahrar. Autant en termes de superficie qu’en terme de population. La ville était si grande qu’il fallait une journée entière pour la parcourir de bout en bout en marche modérée. Si bien, qu’un dispositif de taxi fut mis en place. Ce système était géré par le syndicat des cochers associés, elle regroupait tous les cochers de l’ile et était l’un des groupes d’influence le plus important d’Ahrar. Cela avait été notamment démontré quand le syndicat avait lancé une grève générale qui avait paralysé le royaume pendant une semaine. Pour beaucoup, après Teddy Renso et le roi, l’homme le plus influent d’Ahrar et l’un des plus riche était Lucian Néri. Malheureusement cette richesse ne rejaillissait pas sur ses employés, qui étaient uniquement payés à la course. Ceci les obligeait à travailler tous les jours et dans des conditions précaires. »

***

18h05 :

*Putain, mais qu’est-ce qu’ils foutent ces bourgeois ?! Il pleut des cordes et ça fait maintenant une heure que je les attends ! Foi de Gorka, c’est la dernière fois que j’accepte un job le jour de mon anniversaire. J’aurais dû écouter Mary-Bethany…elle m’avait bien prévenu que ce serait un boulot de merde. Faut dire qu’elle s’y connait en bourgeois, en étant une elle-même. Je me demande bien ce qu’elle trouve à un pauvre chauffeur de diligence comme moi ? Ptete qu’elle veut un peu s’encanailler avant de se marier avec un monsieur bien sous tous rapports. Le pauvre pigeon ne saura pas que la prude et timide Mary-Bethany se faisait butiner le pistil par ce vieux Gorka ! Gorkakakaka! Hâte de voir la tête de ce bouffon n’empêche…*

- « A-a…ATCHOUM !!! Putain de temps de merde !!!! ».

*Et si je me barrais ? Ils auraient l’air bien cons, ses gros plein fric !! P’tain ça se fait pas de faire attendre le gens comme ça, j’te jure ! Et puis faut penser aux bêtes aussi. Mes pauvres chevaux, ils vont se chopper un truc et je vais me retrouver sur la paille. Si seulement cette course n’était pas payée cent mille berries pour un aller et retour, j’aurais jamais accepté. Ma cupidité me perdra ! Mais j’ai une femme et des gosses à nourrir, moi ! Et puis j’aimerais bien acheter un collier à Mary-Bethany, mais pas un truc en toc. Un truc bien qui brille un peu, qu’elle garde un souvenir de ce vieux Gorka…Ils ont intérêt à me laisser un bon pourboire, les richous !! Hein !! Parce que pour être logé dans l’hôtel particulier le plus cher de Jez, ils doivent forcément rouler sur l’or et ne pas avoir les oursins dans les poches, obligé ! *

18h30 :

*Aaaah ! Enfin cette maudite pluie s’arrête ! Et voilà que la porte de l’hôtel particulier s’ouvre. En fait, ces enfoirés attendaient que la pluie s’arrête pour se bouger le fion !! J’y crois pas ?! Allez, on se bouge Gorka ! On descend de son siège, on va ouvrir les portes de la diligence et on sourit. Oui voilà comme ça, un bon sourire hypocrite. Mon fameux sourire « Bonjour madame, Comment allez-vous très chère ? Puis-je te culbuter salope ! » …Oh putain, ils ont des têtes patibulaires, les mecs ! Des têtes à faire tourner la mayonnaise quoi ! Et puis, pas un sourire ou un bonjour, hein ?! Enculés ! Même pas une gazelle dans le lot pour que je puisse me rincer un peu l’œil, Pfff…Ah si, c’est la retardataire. Les femmes aiment vraiment se faire attendre, ce sont les pires garces !! *

- « Bonsoir ! Désolé de vous avoir fait attendre », dit la femme avec un sourire, tout en posant sa main gantée sur mon bras, ce qui réchauffa mes pauvres os transit de froid.
- « Bon-bonsoir, il n’y pas de mal madame ! ».
- « Appelez-moi Mademoiselle, mademoiselle Anor », précisa-t-elle.
- « Très bien, mademoiselle Anor ! ».

*Pff, elle croit que son sourire enjôleur et ses manières chaleureuses vont m’attendrir ? Salope ! Manipulatrice ! …mais c’est vrai que c’est un beau petit lot ! *

- « Chauffeur, on ne vous paie pas pour discuter !! Nous allons être retard ! », me dit le plus vieux du groupe.
- « Oui, Monsieur ! ».
- « Anor tu nous a déjà suffisamment retardé avec tes minauderies ! Ferme la porte que l’on s’en aille ! ».
- « … ».

*Mais quel gros enfoiré, celui-là !! Vas –y, dis carrément que c’est moi qui vais vous mettre en retard ! Et puis comment, il parle à mademoiselle Anor !! Si je m’écoutais, je lui collerais mon poing dans la tronche mais ma mère m’a appris à respecter les vieux…il a de la chance !! *

19h15 :

*Ils sont pas bavards ceux-là. Ils vont me gâcher ma journée jusqu’au bout ! L’un des plaisirs que je prends à faire ce boulot c’est pour pouvoir entendre les conversations de mes clients. Déjà parce que c’est distrayant mais aussi parce que si j’entends un truc intéressant, je peux toujours revendre l’info à Niks. Je sais qu’il travaille pour Teddy Renso mais ça c’est typiquement le genre d’information que je dois pas avoir…bref, s’ils pouvaient au moins dire un truc compromettant parce que je sens que niveau pourboire ça va être sec. Oh, les langues commencent à se délier…*

- « Pourquoi on doit s’habiller comme ça ? Je ne me sens pas du tout à l’aise ! », dit un homme.
- « On doit s’habiller comme ça car c’est le code vestimentaire de tous les gardes du corps invités à cette vente aux enchères », lui répondit un autre homme.
- « Autant je peux comprendre que l’on n’ait pas le droit de prendre nos armes mais le nœud papillon, franchement… ».
- « Oh mais arrête de te plaindre Bunta ! ».

*Ah la voix de la petite Anor ! Elle semble avoir du caractère, j’aime ça ! *

- « Tu crois que moi, ça me fait plaisir de porter une jupe aussi serrée et aussi courte ? ».

*Moi ça me fait plaisir, Hahahahaha ! *

- « Je me moque pas mal de tes problèmes, si j’ai envie de me plaindre, je me plains, point. Ne crois pas que tout le monde va accepter ta mauvaise humeur comme Jubei !! ».
- « Hé ho ! Ne me mêle pas à ça Bunta ».
- « Qu-qu’est-ce que ça veut dire ça ?! ».
- « Tu m’as très bien compris, Anor… ».
- « Non, je ne comprends pas ! Développe !! ».
- « Laisse tomber… ».

*Mais vas-y parle Bunta ! Il se passe quoi entre mon Anor et ce Jubei ? C’est son mec ? Parle enfoiré ! *

- « Trop facile, tu l’as trop ouvert, maintenant il faut assumer ! ».
- « Dit-elle…mais puisqu’il faut assumer allons-y… ».
- « TAISEZ-VOUS !! ».

*Putain le vieux ! Juste au meilleur moment, pfft…en tout cas, il a une sacrée autorité. Je suppose que c’est lui le chef de ce petit groupe. Mais, du coup, je n’ai pu avoir aucune information croustillante, peut être au retour quand tout ce petit monde sera ivre, les langues vont certainement se délier. *

19h45 :

- « Voilà nous sommes arrivés messieurs-dames ! ».

*Évidemment, personne ne répond…pourquoi ça me surprend encore…Même ma petite Anor ne parle plus… *

- « Passez une bonne soirée ! ».

*Pas de pourboire, bien sûr ! Radins ! Peut-être au retour…même moi je n’y crois pas. Généralement, après ce genre de soirée, ils sont tellement bourrés qu’ils ne savent même plus où ils habitent alors donner un pourboire. Je peux m’asseoir dessus. *

- « Tu la bouges ton épave, Gorka !! ».
- « Tu le vois celui-là ?! Assieds-toi dessus Alonzo !! ».

*C’est vraiment pas le soir de me faire chier ! *

20h15 :

*Voilà, les bêtes sont en train de manger et la diligence est prête, maintenant c’est le moment d’aller fureter et de voir qui est le beau monde qui est invité à cette soirée. Puis après je passerais par les cuisines. J’espère revoir le petit cul d’Anor, gorkaka ! *

20h20 :

*J’ai bien fait de grimper sur cet arbre, j’ai une vue parfaite sur la cour et sur tous les invités. Il y’a toute la noblesse d’Ahrar, même Mary-Bethany, pas mal la robe ma petite mais je te préfère toute nue, gorkakaka… Il y a aussi des têtes que je ne connais pas, surement des richards d’ailleurs, en tout cas, Renso sait recevoir. Mais où est ma petite Anor ? …Aaaah! La voilà ! Tellement sexy ! Je vais peut-être laisser tomber Mary pour Anor, gorkakaka !! Tiens, c’est qui le groupe de personne qui s’approche de ses compagnons et d’elle ? Ils ont l’air hostile ! …Woaw? Qu’est-ce qui se passe ?! La branche est en train céder !! *

- « Noooooon! ».

*Aie, mon dos !! Mais quel jour de merde !!! *

Message édité le 20 novembre 2018 à 16:52:37 par Monstar6
Monstar6 Monstar6
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Niveau 10
27 novembre 2018 à 20:37:43

Chapitre soixante-treize.2: Jour de no stress

« Ahrar était appelée l’ile aux merveilles car elle avait en son sein cinq des huit merveilles du nouveau monde. L’une d’entre elles se trouvait à Jez, c’était le Palais d’Ivoire. Son nom lui venait du fait que ses murs, ses tuiles, ses dalles ainsi que les nombreuses sculptures qui ornaient ses murs, étaient en ivoire. De plus, deux énormes portes, faites dans la même substance, servaient d’ouverture au Palais. Leur particularité, au-delà d’être ornées de sculptures représentant l’histoire de la famille royale, était que pour les ouvrir et les fermer, il fallait au minimum cinq hommes pour chaque battant. Ceci expliquait pourquoi elle restait en permanence semi-ouvertes.
Ce fut pendant des siècles le palais de la famille royale mais cela changea quand Kaaraj Refn IV, le grand père du roi actuel, déménagea la cour dans le nouveau palais dont la construction avait été commencé sous Kaaraj Refn Ier. De fait, maintenant, le Palais d’Ivoire servait de lieu de réception pour les bals royaux ou pour certains galas organisés par Teddy Renso. »

***

07h12 :

*Et merde ! Je suis encore en retard !! Je vais me faire passer un méchant savon par maitre Togoli. Je savais que je n’aurais pas dut accompagner les copains chez Cor Camus hier soir. Mais j’aime trop jouer aux dés et puis je suis assez en veine en ce moment, il faut dire. Toujours est-il que rentrer chez soi à trois heure du mat’ quand on se lève à six heures et demi, ce n’est pas l’une des meilleures idées que j’ai eu. Surtout qu’aujourd’hui c’est la vente aux enchères de Teddy Renso donc maitre Togoli va être sur les nerfs. Il faudra mieux pas se faire remarquer par lui… *

09h06 :

*Ouf ! Enfin arrivé !! Et avec un peu de chance personne ne remarquera que… *

- « C’est à cette heure-là que tu arrives Deacon ?! », dit une voix derrière moi. « Quand je dis neuf heures, c’est neuf heures. Pas neuf heures et six minutes. C’est ton deuxième retard ce mois et c’est deux retards de trop ! ».
- « Je-je suis désolé Maitre… ».
- « Ne sois pas désolé, sois ponctuel. C’est le dernier avertissement, compris ! ».
- « Ou-oui Maitre ! ».
- « Change toi et va aider les cuisiniers et les commis à mettre les plats dans les calèches. On doit être parti pour le Palais d’Ivoire dans une heure ».
- « J’y vais de ce pas ! ».

*Héhé ! Je l’ai échappé belle, ça s’est mieux passé que je pensais. C’est bizarre, je le trouve étrangement calme. Pourtant vu comment il s’est fait remonter les brettèles par Renso, il y a deux jours, je m’attendais à ce qu’il soit plus tendu. Peut-être qu’il est tellement satisfait de ce qu’il fait qu’il ne craint aucune remontrance de la part du maitre de cérémonie… *

- « Bonjour tout le monde !! », dis-je en rentrant dans la cuisine.
- « …Une tchoin pour mon coin-coin, mon coin-coin pour une tchoin et trois florins pour mon défunt de coin-coin ! », dit un des cuisiniers.

Cette phrase déclencha l’hilarité générale des personnes présentes dans la cuisine :

- « C’est quoi la blague ? », demandai-je à un des commis.
- « T’avais qu’a arriver à l’heure si tu voulais l’entendre ! », me répondit-il d’un ton taquin.
- « Salaud, c’est à cause de vous que je suis en retard ! ».
- « À cause de nous ?! ».
- « Oui, c’est vous qui m’a convaincu d’aller chez Cor Camus hier soir ! Vient-on va s’amuser Deacon, on va juste jouer un peu Deacon, fais pas ta chochotte Deacon, pense à l’esprit d’équipe Deacon…. Alors assume tes responsabilités, Chet ! ».
- « Déjà parle plus bas, tout le monde n’a pas besoin de connaitre nos activités…nocturnes. Ensuite, c’est bizarre mais je ne me souviens pas de tout cela », dit-il en affichant une mauvaise foi évidente. « Oh ! Ce n’est pas très sympa de montrer son majeur à ses ainés mon petit Deacon ».
- « Je ne suis pas ton « petit » Deacon », traitre ! ».
- « Kékékékéké ! ».
- « Plutôt que te fendre la poire, viens m’aider à porter cette pièce-montée ».
- « D’ailleurs, t’as réussi à éviter le maitre ce matin ? ».
- « Non, il a bien vu que je suis arrivé en retard ».
- « Bizarre, je ne l’ai pas entendu gueuler… », dit Chet dubitatif.
- « C’est normal, il n’a pas crié. Il était même étrangement calme ».
- « Bizarre… ».
- « Pas bizarre, effrayant serait plus précis. Ce n’est clairement pas son genre de laisser passer un retard ».
- « Mais c’est vrai que ce matin, moi aussi je le trouve plus calme que d’habitude ».
- « Tu sais, moi, je ne vais pas m’en plaindre, si on l’a moins sur le dos c’est tout bénef pour nous, la journée va être suffisamment stressante et fatigante comme ça ! ».
- « Tu as raison, mon pote !! ».

17h00 :

*À chaque fois que je viens ici, je suis impressionné par la beauté et la majesté de cet endroit. Je suppose que pour quitter un tel lieu, la famille royale doit trouver leur nouveau palais plus beau. J’espère avoir la chance de voir ce palais un jour. Mais pour ça il faut que je rentre d’une manière ou d’une autre dans les bonnes grâces du maitre ou d’un des nobles. *

- « Deacon ! Arrête de bailler aux corneilles et va voir le maitre pour lui demander si les arrangements de la salle de dégustation lui conviennent ! », m’admonesta un des cuisiniers.
- « O-ok j’y vais ! Il est dans la cour c’est ça ? ».
- « Oui, je crois ».

* Putain j’ai jamais pu le piffrer celui-là ! Il se prend trop pour le maitre. T’es pas encore maitre mon vieux Raheem. Et vu tes talents de cuisinier ça ne risque pas d’arriver. Je me demande vraiment comment, il a pu se hisser aussi haut dans la hiérarchie celui-là. ‘Fin bref, où qu’il est le maitre ? Ah là ! *

- « Oui, j’ai bien reçu votre message. Oui, il sera fait comme vous me l’avez dit. Je lui ferais servir le plat au moment idoine. Oui, oui le plat sera préparé par moi-même… ».
- « Mai-maitre Togoli ? ».
- « Euh…attendez, je vous reprends tout de suite Ma dame », dit-il d’une voix affolée à l’escargophone qu’il avait en mains. « Qu’est-ce qu’il y a ?! Tu ne vois pas que je suis occupé ? ».
- « C’est Raheem qui m’a demandé de venir vous voir pour vous demander de venir voir si les arrangements de la salle de dégustation vous conviennent, maitre ».
- « Bon d’accord, dit lui que j’arrive dans cinq minutes ».
- « Bien, maitre ».

*A qui peut-il parler ? En tout cas, ça a l’air d’être quelqu’un d’important. Je l’ai vu plus stressé sur ce coup de fil que durant tout le reste de la journée. ‘Fin bref, c’est pas mes oignons ! *

18h35 :

*Les invités commencent enfin à arriver. Bon, c’est le moment d’assurer. Si j’assure ce soir, je pourrais demander au maitre de m’introduire dans les cuisines royales. *

- « Bonsoir Monseigneur le comte, voulez-vous un verre de vin ? ».
- « Quel type de vin est-ce ? ».
- « C’est du vin rouge issue des caves de la famille royale de Grenat ».
- « Oh du vin de Grenat ?! Versez m’en un verre mon brave ! ».
- « Voilà ».
- « Un peu plus voyons, ne soyez pas radin mon cher ! ».
- « Très bien Monseigneur ».
- « Hum, excellent ! Renso a vraiment du gout pour un roturier. Vous avez bien fait de me le proposer, quel est votre nom ? ».
- « Je me prénomme Deacon, Monseigneur ».
- « Très bien Dixcornes je dirais à votre maitre du bien de vous ! ».
- « Merci Monseigneur. Si vous voulez bien m’excusez Monseigneur ».

* « Dix cornes » ? « Dix cornes » ?? Enfoiré !! C’est DEACON !! Je t’en foutrais moi du dix cornes. Quoique c’est surement le nombre de cornes qui ont dut lui pousser vu ce que l’on raconte sur sa femme. Héhéhé…mais bon je l’aime bien le Ron Léo. Au moins lui, il nous parle. Il n’agit pas comme si les membres du petit peuple étaient des meubles et avec un peu de chance maitre Togoli comprendra qu’il s’agit de moi et ça c’est tout bénef ! Comme dirait Teddy Renso : « Gagne le cœur de ton ennemi en lui offrant ce qu’il aime pour en en faire un ami et ensuite un esclave. » *

20h10 :

*Oh…voici me maitre de cérémonie. Toujours aussi classe et toujours aussi débordant de charisme. Ce mec est mon héros. Un jour je me hisserais aussi haut que lui. Moi aussi, je baiserais leurs femmes, leurs filles et leurs sœurs. Mais pas leurs mères, faut pas pousser, hein. Moi aussi, le roi me dira « tu ». *

- « Un verre de vin Monsieur Renso ? ».
- « Oui, merci ! ».

*Putain mais même quand il boit du vin il est classe ! *

- « J’ai très bien choisi ce vin. Je m’adore quand je fais des choix aussi pertinents. Toi, c’est Deacon, c’est ça ? ».

*Il connait mon nom ?! *

- « Ou-oui ?! ».
- « Ne reste pas trop loin de moi. Je pense que je prendrais souvent du vin ce soir ».
- « Oui monsieur ! ».

*De toutes les manières, je comptais bien le suivre. Puisqu’il me faut voir et entendre comment il agit avec les nobles pour quand je serais à sa place, héhéhéhé ! Répéter ses belles paroles m’a déjà ouvert pas mal de cuisses maintenant je veux que cela m’ouvre des portes ! *

- « Comment se fait-il qu’il connaisse ton nom ? », me demanda Chet qui avait assister à la scene.
- « Je ne sais pas mais je compte faire en sorte qu’il ne l’oublie pas ! ».
- « Moi à ta place, je ferais gaffe. C’est bizarre qu’un homme aussi puissant connaisse le nom d’un mec insignifiant comme toi ».
- « Ouais t’as raison, je ferais gaffe… ».

*Jaloux !! *

Monstar6 Monstar6
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Niveau 10
04 décembre 2018 à 17:39:29

Chapitre soixante-treize. 3: Jour de fête

« Les Refn, la famille royale régente d’Ahrar était réputée pour non seulement avoir des liens très étroits avec le gouvernement mondial mais aussi pour avoir l’armée de terre la plus puissante de tous les royaumes ou pays ralliés sous la bannière de l’autorité mondiale. Si bien que les membres de ladite garde royale étaient dispatchés en tant qu’instructeur auprès d’autres royaumes ou auprès des Cypher Pol et ce, de manière régulière. Il était dit qu’un garde royal d’Ahrar était aussi fort qu’un amiral de la marine. Quand une réception avait lieu au Palais d’Ivoire, un certain nombre de gardes y étaient déployés. Ils avaient pour mission officielle de protéger le Palais de toutes dégradations, de protéger les invités d’eux-mêmes et pour missions officieuses d’écouter les conversations des convives pour les rapporter au ministre Damman, le maitre stratégiste de la cour. »

***

10h00 :

- « Ce soir seront déployés dix gardes au Palais d’ivoire », dit le commandant de sa voix éraillée.
- « Ce sont cinq gardes de plus que d’habitude ! Pourquoi cette augmentation, commandant ? » demanda Gavin.
- « C’est une demande expresse de Teddy Renso. Apparemment, cette fois-ci, il n’y aura pas que des nobles parmi ses invités… ».
- « Comment ça ?! Il ne va quand même inviter et mettre à la même enseigne des nobles et des roturiers ? » s’exclama Célick avec indignation.
- « Je crois bien que oui », répondit le commandant Pixys Tayssir de Kahari avec dépit.
- « Il ne respecte donc rien ? Pourquoi peut-il faire ce qu’il veut comme cela ? » demanda Célick.
- « Il peut faire ce qu’il veut car c’est un ami proche du roi », répondit simplement le commandant.

*C’est plutôt qu’il tient le roi par les couilles, si je puis me permettre l’expression. Tout le monde sait qu’il couche régulièrement avec la reine et qu’il détient des informations très compromettantes sur de nombreux personnages importants de la cour et sur le roi lui-même. Rien à voir avec une quelconque amitié… *

- « Bref ! », continua le commandant, « ceux qui seront affectés à cette garde sont : Célick, Gavin, Scotch, Sind, Aenki, Norm, Mareck, Lake, Isami et Carice ».
- « Quoi ?! Mais commandant je viens d’enchainer cinq jours de garde », me suis-je insurgée avec force.
- « Je sais mais vous avez malgré tout, comme vos collègues que je viens de nommer, moins travailler que les autres gardes », me répondit le commandant. « Par conséquent, il est tout à fait normal que ces derniers se reposent ».
- « Mais… »
- « Suffit !! », m’interrompit-il en levant la main.

*Putain !! J’avais prévu de faire autre chose ce soir que de jouer les baby-sitter pour les invités de ce serpent de Teddy Renso. *

- « À quelle heure devons-nous être sur place Commandant ? », demanda Sind.
- « La réception commence à dix-huit heures donc le mieux est que vous soyez en place à dix-sept heures. Pour ce soir, le chef d’équipe sera Scotch ».
- « Et je serais chef d’équipe jusqu’à quelle heure ? », demanda-t-il avec une pointe d’ironie dans la voix.
- « Jusqu’à la fin de la soirée », répondit le commandant sur le même ton. « Par contre l’un d’entre vous devra rester sur place après la soirée puisque M. Renso, va certainement dormir là-bas ce soir. Je pense que Carice sera ravi de se charger de cette mission, n’est-ce pas ? », m’interrogea-t-il en posant sur moi son regard acéré.

*Il n’est pas sérieux ?! Ok, j’ai compris c’est pour punir ma grande gueule… *

- « O-oui, bien sûr commandant ».
- « Très bien, sur ce, vous pouvez disposer, vous avez quartiers libres jusqu’à ce soir pour ceux qui sont de garde au Palais d’ivoire ! ».
- « Oui commandant, merci commandant !! ».
- « Carice, restez j’ai à vous parler ! ».
- « Qu’il y a-t-il commandant ? », demandai-je une fois que mes camarades furent sortis.
- « Je t’ai déjà dit que je n’apprécie pas que tu remettes en cause mes ordres devant mes hommes, si tu recommence je t’affecte à la garde de Sicario ».

*Oh non !! Être affecté en province est humiliant pour un garde royal. C’est considéré comme une punition. *

- « Je suis désolé père, je n’ai pas réussi à me retenir ».
- « Ce n’est pas une excuse, Carice. Être un garde royal c’est avoir une maitrise totale de son corps et de ses émotions. Je t’ai prévenu, devenir un garde royal demande une discipline et un mental d’acier donc je ne veux plus t’entendre geindre parce que tu travailles trop ! ».
- « Oui, père ».
- « Ceci étant dit si je t’ai choisi pour cette garde c’est parce que tu auras, ce soir, une mission particulière à accomplir ».
- « Qu’est-ce donc père ? ».
- « C’est une mission d’une très haute importance, alors sois très attentive ».
- « Oui, père ».

17h00 :

*Voilà, voilà, mon secteur sera donc le vestibule entre la cour et le salon sud. La position la plus chiante car sera celle avec le plus de passage. Je suis sûre que Scotch l’a fait exprès car je suis la fille du commandant. Ou est-ce parce que je suis nouvelle ? Une forme de bizutage ? Bref, je dois arrêter de me plaindre sinon je ne deviendrais jamais un garde royal à la hauteur de père. J’ai d’ailleurs énormément de mal à croire qu’il m’ait confié cette mission. Je ne le décevrais pas ! *

18h15 :

*Les premiers invités commencent à arriver. Je ne comprends pas pourquoi les femmes s’habillent avec ses robes amples. Cela sert à quoi d’avoir une robe avec un faux cul ? Mère serait surement outrée de m’entendre de parler comme ça et me dirait de prendre exemple sur mes sœurs qui sont plus féminines que moi. Mais à quoi bon être féminine si on ne peut pas se défendre soi-même ? Je n’échangerais jamais mon armure et ma hallebarde pour une de ses robes et tant pis si cela m’empêche de me trouver un homme. Je n’en ai pas besoin de toutes les manières, je me suffis à moi-même ! Quel est l’intérêt pour une femme d’avoir un homme dans sa vie si elle est indépendante ? Faire des enfants ? Nous sommes déjà suffisamment nombreux sur terre, non ? Pour tout dire, elles me font pitié ses femmes. Passez des heures à se maquiller pour essayer de plaire à des hommes qui les tromperont ou les quitteront à la première occasion... Passons, je ferais mieux de me concentrer plutôt que de laisser mon esprit divaguer… *

19h30 :

*Il est bizarre ce groupe. Les hommes sont de toute évidence des roturiers. Notamment, celui qui a un masque de tengu sur le visage mais une des femmes à la démarche et la prestance d’une femme issue de la noblesse. Je savais qu’il y aurait des roturiers à cette réception mais je ne pensais pas voir parmi eux une femme aussi belle et aussi classe. Je me demande ce qu’elle fait avec un homme aussi vulgaire. Je n’ai pas besoin de l’entendre parler pour le savoir. Cela se voit à sa tenue et sa manière de se tenir. C’est le genre de nouveau riche qui pense que sa richesse lui donne tous les droits et le hisse au niveau des nobles. Alors que la noblesse ne peut s’acheter. L’exemple parfait est Teddy Renso. Bien qu’il soit un roturier et bien que je ne l’apprécie guère, il faut admettre qu’il a plus de prestance que la plupart des nobles. Oh le groupe se rapproche de moi. Je n’avais pas remarqué qu’il y avait deux autres femmes avec eux. *

- « Alors je ne pensais qu’il y avait des femmes parmi la garde royale ! Vous êtes nombreuse ? Avez-vous le droit parler pendant que vous êtes en service ? », me demanda la très belle femme. « Je ne voudrais pas vous déranger… ».
- « Oui nous avons le droit de parler pendant notre garde Ma dame. Et non, vous ne me dérangez pas. Mais oui, il y a des femmes dans la garde royale bien que nous soyons trop peu nombreuse selon moi ».
- « J’imagine que votre entrainement doit être difficile ? ».
- « Oui mais rien d’insurmontable quand l’on a une discipline et un mental d’acier Ma dame ».
- « Alors je n’y arriverais jamais », dit-elle en riant.

*Quelle rire enchanteur ! Cette femme est définitivement une noble. *

- « Tu ne vois pas que tu l’embêtes ?! », intervint son compagnon sur un ton désagréable.
- « Mais non, je… ».
- « Je ne suis pas venu ici pour te voir faire la conversation à une boite de conserve », ajouta-t-il à mon égard avec mépris.
- « Je suis désolé », me dit-elle silencieusement en s’éloignant avec lui.

*Je le savais !! Ce mec est un vrai goujat ! Comment une femme telle que celle la peut-être avec lui. C’est tout simplement incompréhensible. Quoiqu’il en soit, ce petit groupe est composé de costauds. Aucun d’eux ne ferait le poids contre un garde royal mais ils sont forts. Je vais les garder à l’œil. *

20h00 :

*Un autre groupe de roturiers. Toutefois, cette fois-ci il n’y personne qui remonte le niveau en termes de noblesse. Mais eux aussi se sont des costauds, surtout celui avec le cache-œil. Si jamais les deux groupes rentraient en conflit cela pourrait faire du grabuge. Je comprends mieux pourquoi Renso a demandé plus de gardes pour cette réception. Il a invité des gens dangereux. En parlant de lui, je me demande où il est actuellement. Cela fait deux heures que sa soirée à commencer et il n’est toujours pas là. Quel manque d’étiquette ! *

20h20 :

*Je n’aime pas ça. Les deux groupes se sont vus et maintenant il se rapproche les uns des autres. Je vais descendre un peu sur l’escalier pour qu’il me voit et que cela les dissuade de faire toutes sortes de carabistouilles. *

- « Mais n’est-ce pas ce bon « vieux » Sun Jen Chen ? » demanda le goujat.
- « Enchanté de vous revoir mon cher Rokoçoko Azzero ! », dit le vieil homme de l’autre groupe.

*Ils ont tous les deux parler avec un large sourire sur les lèvres comme s’ils étaient de vieux amis mais la tension est palpable. *

- « Vous êtes venus visiter Ahrar mais vous vous êtes perdus ici, c’est ça ? La sénilité vous aura fait vous tromper de chemin. Écoutez mes indications, la maison de retraite que vous recherchez se trouve à Kale pas à Jez. Allez ne tardez pas, il va être l’heure de vous changer les couches ».
- « Non, pour tout vous dire je suis venu participer à une vente aux enchères et je pensais que le prix serait votre compagne cela se voit que c’est une femme que l’on peut acheter. C’est d’ailleurs comme ça que vous l’avez eu, non ? ».
- « Santana ! ».
- « Jaeger ! ».

*Mais c’est qu’ils vont se battre ces idiots ! *

- « ARRETEZ !!! », criai-je en abattant ma hallebarde pour séparer les deux hommes qui s’étaient jetés l’un sur l’autre. « Ayez du respect pour ce lieu bande de sauvages ! ».

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11 décembre 2018 à 08:31:44

Chapitre soixante-quatorze: Le maitre de cérémonie

Il avait assisté à toute la scene. D’abord, comment Rokoçoko et Chen s’étaient repérés. Ensuite, comment ils se sont rapprochés l’un de l’autre, puis avec quelle habilité verbale ils avaient échangé des « amabilités ». Pour finalement, voir un membre de leur garde rapprochée respective se jeter l’un sur l’autre. Il avait espéré que la situation s’envenimerai un peu plus à partir de là mais Carice Supreme de Kahari, était intervenu pour séparer les deux belligérants.

*Qui a demandé à cette gourde d’intervenir ? pensa-t-il. Qu’elle se contente de jouer à la garde royale et qu’elle laisse les hommes s’amuser entre eux ! *

Maintenant, tous les invités présents dans la cour avaient les yeux tournés vers les deux groupes. Il se devait d’intervenir pour que le flow de la soirée reprenne son cours normal :

- « Allons, allons messieurs, calmez-vous voyons ! », dit-il d’une voix forte mais apaisante en descendant les escaliers d’ivoire menant la cour centrale. Vous aurez largement le temps de vous « entretuer » quand la vente aux enchères aura commencé en attendant, profitons paisiblement de cette soirée au clair de lune ».

Il resta au milieu des escaliers, pour que tout le monde puisse voir qui avait parlé et leur signifier qu’il les dominait tous :

- « Vous avez raison Renso ! », acquiesça Sun Jen Chen, « profitons « paisiblement » de cette soirée ».
- « Oui nous aurons l’occasion de nous « entretuez » plus tard », ajouta Azzaro.

*Oh mais je l’espère bien, je l’espère bien…*

Puis les deux groupes s’en allèrent dans des directions opposées, ce qui dissipa la tension qui s’était installée. Il se rapprocha de Carice :

- « Merci de votre intervention toute à propos », lui dit-il sur un ton rassurant. « Sans vous qui sait ce qui serait survenue par la suite ».
- « J’ai juste fais mon travail M. Renso, rien de plus », répondit-elle avec une mine renfrognée.

*Je n’ai pas besoin de vos remerciements, serpent ! pensa-t-elle. Je sais quel est mon rôle et je sais comment m’en acquitter. *

Elle avait énormément de mal à cacher ses sentiments face à cet homme. Le fait de ne pas arriver à déchiffrer ses pensées ni ses véritables intentions la mettait mal à l’aise. D’habitude, elle évitait tout contact avec lui pour cette raison. Elle avait parfois l’impression de voir du désir dans son œil unique quand il la regardait. Pas que ce soit le désir en lui-même qui la dérangeait. Non, bien qu’elle soit beaucoup moins belle que ses sœurs, des hommes l’avaient déjà regardé avec convoitise, ce qui la dérangeait c’était que le désir qu’elle lisait était malsain. Ce n’était pas de la simple concupiscence, c’était le désir qu’un prédateur a pour une proie qu’il s’apprête à dévorer. C’était un désir carnassier et elle savait que si elle s’approchait trop de cet homme, ni sa hallebarde ni son armure ne pourrait la protéger de lui. De fait, quand elle était en sa présence, elle avait toujours les poils de sa nuque qui se dressaient et tous ses sens en alerte. Il fit mine de ne pas remarquer la mine renfrognée qu’elle affichait et continua :

- « Combien de gardes votre père a-t-il dispatché ce soir ? » demanda-t-il avec douceur.

*Comme si tu ne le savais pas, serpent ! *

- « Nous sommes dix ce soir, M. Renso », répondit-elle en essayant de reprendre de la constance sans vraiment y parvenir.
- « Bien, je vois que, comme d’habitude, le commandant de Kahari est très prévoyant et je suis ravi de voir qu’il fait suffisamment confiance à sa fille, malgré son inexpérience, pour se charger d’un lieu de passage si important » rajouta-t-il avec un sourire enjôleur.
- « Ce n’est pas mon père qui m’a placé ici mais notre chef d’équipe pour ce soir, Scotch Neace ».
- « Ah oui ?! », dit-il d’un ton faussement gêné.
- « Mai-mais cela ne veut pas dire que… »
- « Oui oui, je suis sûr qu’un jour votre père vous confiera une mission d’importance », l’interrompit-il.
- « Mais c’est déjà le cas !! »
- « Voyez-vous ça…et de quoi s’agit-il ? », interrogea-t-il en la transperçant de son regard inquisiteur.

*Merde ! J’en ai trop dit !! *

- « Je-je ne peux pas en parler, c’est-c’est confidentiel », dit-elle en essayant de noyer le poisson.
- « Quel dommage, j’eus été ravi d’en savoir plus », il semblait véritablement déçu.

Il but un verre de vin puis tendit son bras sur le côté. Aussitôt, un commis apparu avec une bouteille pour exécuter l’ordre silencieux. C’est à ce moment-là qu’elle constata que Renso n’était pas seul. Il avait ce commis et son âme damnée, Tongpo, dans le dos.

*Depuis combien de temps le Rudra est là ? Depuis le début ? Saperlipopette ! J’étais tellement obnubilé par ma conversation avec le serpent que je n’ai même pas senti la présence de son garde du corps. Je dois être beaucoup plus concentrée !! *

- « J’ai encore du monde à voir, je vous laisse très chère garde. Je compte sur votre vigilance ! », finit-il par dire avec un sourire chaleureux sur le visage.

Et il s’éloigna d’elle avant même qu’elle n’ait eu le temps de répondre.

*Comme je le pensais, et contrairement à ce que les apparences laissent penser, le point faible du commandant de Kahari, c’est elle, pensa Renso. Pas la vénalité de sa femme, pas l’ambition de ses fils ou la superficialité et l’inanité de ses autres filles, non, c’est elle. La cadette. Si j’arrive à la briser, je pourrais obtenir des informations sur son père et la garde royale sera sous mon total contrôle !! Toutefois, je n’arriverais pas à la posséder par le sexe ou l’amour. Non, ce qu’elle recherche désespérément c’est une figure paternelle qui lui fasses confiance. Je dois devenir cette figure paternelle. Cela prendra du temps, vu les aprioris négatifs qu’elle semble avoir sur moi mais rien ne m’est impossible. Rien ! Par contre, j’aimerais beaucoup savoir qu’elle est la mission importante qui lui a été confié…huuum…j’aurais le temps de découvrir cela plus tard ! Pour l’instant concentrons-nous sur l’instant présent. *

Par la suite, il prit le temps de saluer et de faire la conversation à chacun des invités présents. Cela était fastidieux mais nécessaire, d’une part entretenir de bonnes relations avec chacun mais aussi pour ne vexer aucune susceptibilité. Sa présence emplissait toute la cour et il écrasait de son charisme tous ses invités. Il portait une chemise à manches longues en soie noire. Cette dernière était enfoncée dans un pantalon vert du même tissu, celui-ci était tenue à la taille par une ceinture en cuir marron avec une boucle en forme de lingot d’or sur laquelle on pouvait voir inscrite les lettres M et C. Sur les épaules, il avait un manteau en fourrure d’ours noir dont le revers était vert. Pour compléter sa tenue, il avait aux pieds, des chaussures en cuir marron avec des arabesques en or. Comme bijoux il portait un collier, une gourmette à chaque poignet et des bagues en or, ainsi qu’un petit couteau de cérémonie qui était attaché à sa ceinture. Comparée à celle de ses invités, sa tenue était relativement simple. De ce côté, elle se rapprochait du costume sur mesure noir et orange d’Azzaro Rokoçoko mais la tenue de Renso lui allait bien mieux. Une fois ses salutations faites, il gravit les escaliers qui menait à la salle à manger extérieure, qui s’appelait le Salon Veyron en l’honneur du nom de la première femme de Kaaraj Ier, et dit :

- « Mes chers invités, il est temps passer au deuxième temps de la soirée : la dégustation ! ».

Comme attendu, un brouhaha d’incompréhension se fit entendre :

- « Ne sommes-nous pas ici pour une vente aux enchères ? », demanda le comte Ron Leo en disant tout haut ce que tout le monde se demandait tout bas.
- « Oui, vous êtes bien là pour cela Monseigneur mais cette dégustation est nécessaire pour que vous perceviez la valeur de ce qui va être mis aux enchères ».

Un nouveau brouhaha se fit entendre :

- « Je vois que j’ai attisé votre curiosité, alors que seuls ceux et celles qui vont participer à la vente me suivent dans le Salon Veyron ! ».

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18 décembre 2018 à 16:16:42

Chapitre soixante-quinze: Dégustation

Il ne fallut qu’une petite dizaine de minutes aux invités, qui participeraient à la vente aux enchères, pour prendre possession des sièges mis à leur disposition dans le salon Veyron. Ils s’assirent tous autour d’une table richement décorée. Les sièges étaient en bois d’Ève, capitonnés en cuir de whale island et rembourré en plumes de harpies. Sur la table, on pouvait trouver des couverts en platine qui entouraient des assiettes en or. La pièce était éclairée par de nombreux chandeliers, tous composés de métaux nobles et de pierres précieuses. La lumière des bougies venait s’ajouter à la lumière naturelle qui passait à travers la verrière qui servait de plafond à la pièce. Aux murs, se trouvaient des sculptures en ivoire qui racontaient l’histoire d’Ahrar en montrant les moments forts qui ont marqué ladite histoire.

Une fois, qu’ils furent en place, Teddy Renso, qui était resté debout, pris la parole :

- « Mes chers amis, ce soir, vous aurez l’occasion de gouter un met d’une finesse exquise. Ce plat n’a été préparé qu’une fois et sa recette est un secret très bien gardé. La légende dit que ce plat a été inventé par le grand chef Sanji Vinsmoke pour célébrer la victoire de l’équipage des mugiwaras sur l’ancien gouvernement mondial. Voici donc pour le plaisir de vos papilles : Le curry de garuda cuit à l’étouffé façon cuisine offensive !! ».

Juste au moment où il terminait sa phrase, il claqua des doigts et une dizaine de chefs entrèrent dans le salon pour servir ses invités. Tout alla très vite car le ballet des cuisiniers était réglé avec minutie. Les convives de Teddy Renso avaient désormais dans leur assiette du blanc de garuda, trempant dans sa sauce curry, entouré d’un film plastique et dans leur verre, ils avaient du vin issu des caves royales :

- « Maintenant, percez les films !! », ordonna Renso.

Ils s’exécutèrent.

***
- « Je n’aime pas ça ! », grogna Jaeger.
- « Quoi donc ? », demanda Bunta.
- « Que le boss soit convié à une dégustation sans que l’on soit à ses côtés, si c’est un piège on ne pourra pas intervenir ! », répondit-il.
- « Je ne pense pas que Renso soit le genre d’homme à faire tuer ses invités », tempéra Jubei. « Il me semble être le genre de calculateur qui ne se sali jamais les mains directement ou alors que quand il est sûr que l’on ne pourra pas remonter jusqu’à lui », ajouta-t-il.
- « Comme notre boss », rajouta Anor.
- « Je ne pense pas que Jaeger s’inquiète des intentions de Renso mais plutôt de celle de Rokoçoko, me trompe-je ? », demanda Tesshu à son supérieur hiérarchique.
- « C’est exactement ça Tesshu ! », confirma Jaeger. « Mais vous avez surement raison, je dois me faire du souci pour rien. Ces hommes sont assez malins pour ne rien tenter aux yeux de tous ».

Quelques instants après qu’il ait terminé sa phrase une clameur jaillit du Salon Veyron, celle-ci fut suivi par une odeur aussi forte qu’envoutante :

- « C’est quoi cette odeur ? », demanda Anor. « Elle est trop agréable ! ».
- « Je confirme, je n’ai jamais rien senti d’aussi bon !! », s’exclama Jaeger en s’essuyant machinalement la bouche.

Il se rendit compte que l’odeur l’avait fait salivé. Il remarqua que toutes les personnes restées dans la cour avaient le même problème.

*Mais quel est ce plat ? Moi qui ai passé une grande partie de ma vie en cuisine, je n’ai jamais ressenti ni senti quelque chose comme cela. C’est fort, agréable, doux, salé…tout en même temps. C’est incroyable !! pensa-t-il. Si rien qu’à l’odeur il fait saliver tout le monde, qu’est-ce que cela doit être à la dégustation. Comme je vous envie maitre !! *

***

Dans le Salon Veyron, le temps n’était plus à surprise mais à la mise en bouche et après avoir gouté le plat qui leur avait été servi, certains convives s’étaient évanouis de bonheur et ce, après une seule bouchée. Ceux qui étaient encore conscients dévoraient leur portion sans retenue, sans classe et sans aucune forme d’élégance. Ils mangeaient comme s’ils n’avaient pas mangé depuis des jours, allant jusqu’à manger les restes des invités qui avaient tournés de l’œil. Le tout sous le regard satisfait de Teddy Renso. Une fois qu’il ne restait plus aucune trace de garuda dans aucune des assiettes, Sun Jen Chen dit :

- « J’en veux encore !!! ».
- « Moi aussi !! », ajouta Azzarro Rokoçoko.

Et ce fut la demande de tous les invités encore conscients. Après une minute de silence, tout à fait calculée, Renso répondit :

- « Il n’y en a plus, vous avez tout dévoré mes seigneurs ».
- « Faites en cuisiner une nouvelle ration, j’attendrai le temps qu’il faudra ! », dit la comtesse Natalia Lawrence Denys Lyren.
- « Ce n’est pas possible à l’heure actuelle », répondit-il d’un ton désolé.
- « Pourquoi ? », insista-t-elle.
- « Parce que, comme vous le savez certainement, le garuda est une espèce éteinte ».
- « Comment avez-vous pu cuisiner ce plat alors ?! », intervint Rokoçoko irrité.
- « C’est très simple, je me suis procuré le livre de recette du Chef Vinsmoke et j’ai créé artificiellement un garuda ! », dit-il simplement comme si c’était la chose la plus banale du monde.

L’annonce laissa l’assemblée complètement déconcertée :

- « Co-comment ça vous avez créé artificiellement un garuda ? », demanda Sun Jen Chen qui fut le premier sortir de sa surprise.
- « Il s’avère que lors de mes nombreux voyages, j’ai eu l’opportunité d’acquérir de l’ADN de garuda. J’en ai trouvé dans une plume fossilisée dans de l’ambre. J’ai ensuite fait de nombreux scientifiques travailler sur ce projet et cinq ans plus tard j’avais mon propre garuda. Mais maintenant, il a fini dans vos estomacs ».
- « Combien pour que vous me donniez la recette ainsi que les informations nécessaires à la fabrication d’un garuda ? », demanda la comtesse.
- « C’est justement cela l’objet de la vente aux enchères ! ».
- « Au diable la vente aux enchères !! », s’écria Sun Jen Chen. « Donnez-moi votre prix, quel qu’il soit, votre prix sera le mien ! ».
- « Non. Nous ferons les choses dans les règles. Je vous laisse une heure pour vous remettre de vos émotions et pour me rejoindre dans le Salon Saleesh, pour le début du troisième temps de la soirée ».

Et sur ces mots, il s’en alla.

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24 décembre 2018 à 08:06:52

Chapitre soixante-seize: La vente aux enchères

Le salon Saleesh, portait ce nom en l’honneur de la lance que le roi Cassian Refn, tout premier roi d’Ahrar, avait utilisé pour tuer le rhinocéros géant, Nabtam, qui ravageait l’ile à cette époque. C’est du moins ce que la légende disait. C’est pourquoi le symbole de la famille royale représentait une lance entourée d’une couronne de feu vert perçant le ventre d’un rhinocéros blanc cambré sur ses pattes postérieures, le tout sur un fond orange. Et que leur devise était « Reculez jamais, transpercez toujours ».
En temps normal, le salon était une bibliothèque. Aux murs, du sol au plafond, il y avait des étagères remplies de livres issus du monde entier et traitant de tous les sujets possibles et imaginables. De fait, comme dans toute bibliothèque qui se respecte il y avait de nombreux mini-bureaux et divans pour permettre aux lecteurs de lire tranquillement le ou les livres qu’ils avaient choisis. Pourquoi des deux-cent cinquante pièces du Palais d’Ivoire, Teddy Renso avait choisi celle-ci en particulier pour tenir sa vente aux enchères ? Seul lui le savait. Mais pour se faire, il fit enlever les mini-bureaux et les divans pour les remplacer par de nombreuses chaises et une estrade. Il avait très soigneusement fait mettre en place deux fois plus de chaises qu’il n’y avait de convives participant à l’adjudication des prix du jour. Son objectif était de forcer les acheteurs à choisir dans le groupe qui les accompagnait leur personne de confiance. Comme ça, il saurait, lui, qui il devait corrompre pour atteindre les atteindre s’ils n’étaient pas encore sous son joug. Et s’ils l’étaient, il saurait qu’elle susceptibilité froissée caresser dans le bon sens pour affaiblir sa cible encore plus le cas échéant.

*Il existe toujours au moins deux moyens de soumettre un homme ou une femme. Soit grâce aux gens qu’ils traitent bien, soit grâce aux gens qu’ils traitent mal que cela soit vrai ou fantasmé. Il suffit juste de savoir, attiser les bonnes passions et on peut tout obtenir dans ce monde. *

Une heure précise après la dégustation, tous les participants étaient assis à leur place, accompagnés de leur personne de confiance, et piaffant d’impatience :

- « Ce plat était si délicieux que ça maitre ? », demanda Jaeger. « Je ne vous ai jamais vu faire preuve d’autant d’impatience ».
- « Tu n’as pas idée ! Je pense que tu seras ravi d’apprendre que le prix du jour est un lot et qu’un des éléments de ce lot est, en quelque sorte, le One Piece des cuisiniers ».
- « Le One Piece des cuisiniers ? », interrogea Jaeger dubitatif. « Non ?! Vous mentez !! », s’exclama-t-il en élevant la voix sans s’en rendre compte.
- « Baisse d’un ton veux-tu ! », le sermonna son employeur. « Ai-je pour habitude de mentir ? ».
- « Non mais…attendez c’est vraiment le livre de recettes du Chef Sanji Vinsmoke ? », demanda-t-il les yeux brillants comme un enfant avant d’ouvrir ses cadeaux de Noel.
- « Oui et pas que… »
- « Qu’il y a-t-il d’autres ? ».
- « Tu verras… », répondit le vieil homme sur un ton énigmatique.
- « En tout cas merci de m’avoir choisi pour vous accompagner ! ».
- « Ne crois pas que je l’ai fait par bonté d’âme ».
- « … ».
- « Je t’ai choisi car avec ton talent de cuisinier ainsi que ton expérience culinaire tu vas pouvoir me permettre de véritablement évaluer la valeur de ce lot. Et me stopper à temps pour que j’évite de le surpayer », ajouta-t-il d’un ton glacial.
- « Oui, je m’en doute mais merci quand même ! ».
- « Humpf !! ».
- « Toutefois, vous comptez vraiment renoncer à ce lot si le montant excède sa valeur ? ».

Pour toute réponse, le maitre de l’ile de Kino lui jeta un regard en biais. Le genre de regard, qu’avec les années, Keon avait appris à interpréter de la sorte : « Ne sois pas stupide, si je ne peux l’avoir ainsi, je l’aurais autrement ! ». Suite à cela, le chef des gardes du corps ne dit plus rien et se mit à réfléchir à un plan d’appoint.

***

- « Mais qu’est-ce qu’il fiche cet enfoiré ?!! », s’impatienta Azzaro Rokoçoko. « Il croit que je n’ai que ça à faire que de l’attendre ? Quand on dit une heure on s’y tient ! Il a cinq minutes de retard déjà !! ».
- « Pourquoi tant de précipitations ? Il n’a « que » cinq minutes de retard et la nuit ne fait que commencer », le tempéra son fidèle bras droit, Ryo Ryouga.
- « On voit que tu n’as pas gouté ce plat, mon ami ! Je n’ai jamais rien mangé de si bon. On m’avait parlé des orgasmes alimentaires que certains chefs, par leur talent, pouvaient provoquer mais je n’y avais jamais cru jusque-là. Et ben dis-toi que ce plat m’a fait jouir plus d’une fois ».
- « A ce point ?! ».
- « Plus encore ! Si j’arrive à me procurer ce lot, les gens viendront à Mydas-Tychée autant pour les jeux que pour la nourriture, je pourrais même me permettre d’ouvrir une chaine de restaurants !! Les perspectives de business sont énormes !! ».
- « Cela fait bien longtemps que je ne t’ai pas vu aussi enthousiaste ! J’espère que tu l’emporteras ».
- « Cela ne fait aucun doute ! Mais encore faut-il que cette vermine de Renso montre le bout de son nez !! ».

***

- « Cela fait une demi-heure que vous les faites attendre M. Renso, ne vont-ils pas mal le prendre ? », demanda naïvement Deacon.
- « Oui mais ils ne peuvent rien y faire. Cette attente à deux objectifs : 1/ asseoir un peu plus ma domination mentale sur eux. C’est moi qui décide quand les choses se font et quand elles ne se font pas. Je les tiens dans le creux de ma main. 2/ en augmentant leur frustration, je ne fais qu’attiser leur désir de vouloir s’approprier ce lot. Donc ils voudront dépenser plus. C’est une situation gagnant-gagnant pour moi ».

*Ce mec est un génie ! pensa Deacon avec admiration. Un génie du mal mais un génie tout de même. J’ai tellement à apprendre de lui !! *

Quelques minutes plus tard, il se décida à faire son entrée en scene. Des grognements de mécontentements se firent entendre. Pour toute réponse il se mit au milieu de l’estrade, les mains dans le dos et attendit que le silence se fit. Il regarda chacun d’entre eux, un sourire froid et méprisant sur les lèvres. Le message était clair. Une fois le silence total installé dans la pièce, il dit :

- « Bien, nous allons pouvoir commencer ! ».

Il claqua des doigts et les serviteurs du Palais d’Ivoire mirent en place un pupitre sur lequel l’on pouvait voir un marteau et une table sur laquelle se trouvait deux livres et une seringue. Il monta au pupitre. Pris le marteau en main et tapa deux fois :

- « J’OUVRE LA SÉANCE !! », dit-il d’une voix forte. « Sur cette table, se trouve deux livres et une seringue. Le premier, est le second exemplaire du recueil de toutes les recettes du Chef Sanji Vinsmoke. Le deuxième, est la méthode pour créer un garuda et la seringue, elle, contient de l’ADN de garuda. Les trois objets ne seront pas vendus séparément, il s’agit d’un lot. Le prix de départ de ce dernier est de : un milliard cinq cent millions de berries !! ».

Un brouhaha se fit entendre dans la salle. Il leva la main pour demander le silence. Une fois ce dernier revenu, il annonça :

- « Je vous écoute !! ».

Le premier à ouvrir les hostilités fut Sun Jen Chen :

- « Un milliard et cinq cent dix !! ».
- « Un milliard et cinq cent vingt !! », renchérit Azzaro Rokoçoko.
- « Un milliard et cinq cent trente !! », dit le comte Ron Léo Sebastianito Serlio.
- « Un milliard et six cent !! », annonça la comtesse Natalia Lawrence Denys Lyren.

*Oh tu veux te la jouer comme ça petite conne ! pensa avec mépris Sun Jen Chen. Je vais vous montrer qui est le maitre ici !! *

- « Un milliard et huit cent millions !! », s’exclama-t-il créant la stupeur dans le Salon Saleesh.
- « Un milliard neuf cent !! », renchérit Azzarro Rokoçoko de plus belle.

*C’est ça, c’est ça ! Battez-vous, se réjouit Renso. Battez-vous pour moi !! Distrayez –moi ! Affaiblissez-vous pour mon bon plaisir !!! *

Et c’est ce qu’ils firent. Pendant la demi-heure qui suivi les différents participants ne cessèrent de faire monter les prix, jusqu’à ce que seuls deux d’entre eux restent en lice :

- « Cinq milliards !! », lança Azzaro Rokoçoko.

*Je ne peux pas perdre, pensa-t-il. Pas contre ce vieux bouc !! *

- « Cinq milliards et cent millions !! », s’écria Sun Jen Chen.

*Je peux accepter de perdre face à n’importe qui mais pas face à ce petit parvenu. Quitte à me ruiner, je gagnerais ce lot !! *

- « Cinq milliards et deux cent millions !! ».
- « Cinq milliards et trois cent millions !! ».

*Ils sont bientôt à leur limite. Selon les informations que j’ai sur leurs finances respectives, s’ils investissent plus, ils risquent de se mettre dans le rouge. Allez-vous aller jusqu’à vous ruiner pour ne pas perdre ? Jusqu’où votre égo vous mènera-t-il ? *

Et c’est à cet instant qu’un homme leva, il n’avait pas encore ouvert la bouche jusque-là. C’était un petit homme replet à la peau laiteuse. Il avait un début de calvitie au niveau du front, de petits yeux, un nez brusqué et des lèvres fines voire inexistantes qui étaient surmontées par une moustache fine. Cet homme était Yozef Thovar d’Irezumi, le duc d’Ahrar et aussi l’homme le plus riche de l’ile.

*Et voici mon arme secrète…*, pensa Renso.

Il se racla la gorge. Et quand tous les regards furent tournés vers lui, il dit :

- « Quinze milliards de berries ! ».

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24 décembre 2018 à 08:09:33

Chapitre soixante-dix-sept: Le plan

Il dit cela avec une voix parfaitement calme qui ne laissait transparaitre aucune émotion. Mais le maitre de cérémonie, qui le connaissait bien, put lire dans ses yeux une flamme qu’il ne lui avait jamais vu jusqu’à aujourd’hui.

*Je crois avoir trouvé ce qui lui fait chauffer le sang… *

La salle en resta complètement coite. Même les deux rivaux ne dirent plus un mot tant la somme était astronomique :

- « Quinze milliards, une fois ! Quinze milliards, deux fois !! Quinze milliards, trois fois !!! ADJUGEZ, VENDU AU DUC YOZEF THOVAR D’IREZUMI !!!! ».

Puis, il frappa trois fois sur le pupitre pour signifier la fin de la session.

***

Trois heures après la fin de la vente aux enchères dans l’hôtel particulier de Sun Jen Chen :

- « Maitre vous devriez vous asseoir, cela fait une heure que vous tournez en rond », dit Jaeger d’une voix qui se voulait apaisante.
- « Depuis quand tu me dis quoi faire, Jaeger ?! Je te prierai de rester à la place qui est la tienne !! », sa voix était si tendue et contenue à la fois que Jaeger crut que la veine qui battait sur son front allait exploser.
- « Oui… ».
- « Plutôt que de parler pour ne rien dire tu devrais plutôt réfléchir à un plan pour que je récupère ce lot !! ».
- « Mais j’ai un plan ! ».
- « Ah oui ?! », demanda Chi Long de manière tout à fait ingénue. « Je t’écoute ! », ajouta-t-il avec avidité.
- « C’est un plan simple mais il faut agir… ».

Il fut interrompu par la sonnerie de l’escargophone personnel de Sun Jen Chen. Cela les surpris tous les deux car peu de personne connaissait ce numéro et aucune d’entre elle n’oserait l’appeler aussi tard dans la nuit :

- « Qui est-ce ?! », demanda le maitre de Kino d’un ton irrité.

Il s‘apprêtait à incendier son interlocuteur à lui faire payer son insolence, son outrecuidance :

- « C’est Teddy Renso », dit une voix calme à l’autre bout du fil.
- « Teddy Renso ?! Qu’est-ce qu…comment as-tu eu ce numéro ? », demanda Chi Long aussi surpris qu’irrité.
- « Là n’est pas la question, j’ai une proposition à te faire. Es-tu prêt à l’entendre ? ».

*Là n’est pas la question ??, pensa Sun Jen Chen. Mais de qui se moque-t-il ?! Bien sûr que c’est la question !! Comment cette vermine a pu avoir ce numéro ? Seuls cinq personnes l’ont et d’eux d’entre elles sont dans cette pièce ! *

- « Alors ? », insista Renso.
- « Je t’écoute », finit par dire le maitre de Kino.
- « Après que le Duc d’Irezumi soit rentré chez lui avec le lot, il a été cambriolé ».
- « … ?!!! ».
- « Selon les caméras de surveillance qui entoure sa résidence, le voleur n’est nul autre de Santana Navajero. Il devait certainement exécuter un ordre d’Azzaro Rokoçoko. D’ailleurs sa suite au Meria est vide. Ne voulant pas que cela s’ébruite car cela pourrait entacher sa réputation, le Duc ne peut pas faire appel à la garde royale ou à la garde insulaire et encore moins à la marine. Il s’est donc tourné vers moi pour lui trouver une solution. Malheureusement, je n’ai pas de force armée sous mes ordres me permettant de faire face à Rokoçoko et ses hommes. Par conséquent, j’ai pensé à toi ! ».
- « Tu veux que je poursuive cette ordure de Rokoçoko pour récupérer le prix et le ramener au Duc ? ».
- « Oui c’est ça ! ».
- « Pourquoi je ferais ça ? », demanda Sun Jen Chen avec morgue.
- « Co-comment ? », répondit Renso qui ne s’attendait pas à cette réponse.
- « Que le Duc se débrouille ! C’est son lot, il n’avait qu’à mieux le protéger. Mes hommes et moi avons mieux à faire que de lui servir de chiens de chasse ! Je ne vois pas ce que j’y gagne donc c’est non ! », ajouta Chi Long d’un ton ferme.
- « Tu ne vois pas ce que tu y gagnes ? Tu veux dire mis à part une coquette somme d’argent et la reconnaissance éternelle de l’homme le plus riche d’Ahrar et probablement du nouveau monde ? », demanda Renso avec incrédulité.
- « Oui, mis à part ça ».
- « Si cela peut te motiver, le Duc s’est engagé, en plus de tout le reste, à te céder une copie de la recette du garuda au curry et la moitié du sang se trouvant dans la seringue ».
- « C’est tout ? Il me faut aussi le deuxième livre pour savoir comment faire recréer un garuda !! », dit-il avec plus d’envie qu’il ne voulait le laisser paraitre.
- « Ne sois pas trop gourmand mon cher ami. L’offre qui t’est faite est extrêmement généreuse aux vues des circonstances », tempéra Renso.
- « Huum…d’accord, j’accepte ! ».
- « Bien, je… ».
- « Attends, je te passe Jaeger Keon, il a des questions à te poser ».
- « Bon… », dit Renso avec dépit.
- « Bonsoir monsieur Renso, Jaeger à l’appareil. J’ai entendu toute la conversation que vous avez eu avec maitre Chi Long et j’aimerais avoir quelques précisions ».
- « Je vous écoute monsieur Keon », répondit Teddy Renso en retrouvant un ton plus aimable.
- « Depuis combien de temps le vol a-t-il été constaté ? ».
- « Depuis deux heures ».
- « Savez-vous depuis combien de temps Rokoçoko et sa bande ont quitté leur suite ? ».
- « Selon le garçon d’étage cela fait une heure ».

*Donc ils ont une heure d’avance sur nous… *

- « Savez-vous quel moyen de transport ils ont utilisé ? ».
- « Ils sont probablement parti en calèche de toute évidence car la suite était complètement vide ».
- « Savez-vous par quel port ils sont arrivés ? Où est amarré leur navire ? ».
-Il est amarré à Kale ».
- « A Kale ?! », intervint Sun Jen Chen courroucé. « C’est à cause de lui que tu nous as fait accoster au port miteux de Carbon ? ».
- « Oui », répondit simplement Teddy Renso.
- « Espèce de… ».
- « Maitre nous n’avons pas le temps pour ça ! ».
- « Humpf !! Nous réglerons nos comptes plus tard, Renso ».
- « Monsieur Renso, comme ils sont amarrés à Kale, je suppose que vous avez prévenu les autorités du port et qu’elles ont saisi leur bateau ? ».
- « Bien sûr, toutefois, quand la garde portuaire a voulu s’exécuter, le navire n’était déjà plus là ».
- « Dernière question, j’ai entendu dire que vous possédiez les chevaux les plus rapides d’Ahrar, est-ce vrai ? ».
- « Oui, ça l’est », répondit Renso avec fierté. « Vous êtes bien renseigné ».
- « Pouvez-vous nous en allouer six, s’il vous plait ? Cela nous serait d’une grande aide ».
- « Bien sûr ! Tout ce qu’il vous faudra. Mon écurie se trouve à cinq cent mètres de votre Hôtel particulier. Dans la rue Nostralis. Je fais tout de suite appeler mes palefreniers pour qu’ils vous les préparent ! ».
- « Merci de votre coopération. Nous vous tiendrons au courant de l’avancer de nos recherches. À bientôt ! ».

Et sur ces mots, il raccrocha. Il resta un moment silencieux, les yeux fermés. N’importe qui l’observant avec attention, remarquerait la tension de ses traits liée à une forte concentration :

- « Alors tes conclusions ? », finit par interroger Sun Jen Chen pour briser le silence.
- « Je pense qu’après avoir voler le lot, Navajero a rejoint son employeur et qu’avec toute sa smala ils ont quitté Jez. Ils se sont séparés en trois groupes. Chacun d’entre eux ayant une destination différente. Celles-ci sont Ko’un, Siccario et Tsubamé. Ils n’iront pas à Kale car ils savent qu’ils y seront certainement attendus. Par conséquent, soit ils sont un navire dans un des ports précités soit le navire avec lequel ils sont venus les y récupérera. Si c’est la deuxième option, le navire les récupéra soit à Ko’un soit à Sicario car Tsubamé se trouve à l’extrême opposé de Kale donc le temps de voyage serait trop long ».
- « Comment sais-tu tout cela ? », demanda Chi Long autant intrigué qu’impressionné.
- « Je le sais parce que c’était mon plan ».

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31 décembre 2018 à 09:26:15

Chapitre soixante-dix-huit: La poursuite

Une heure et trente minutes plus tard, à quelques encablures de la sortie est de Jez.

« - « Nous allons nous séparer en six équipes de deux. Chaque équipe ira en direction d’un de ses trois ports. Ils sont de l’avance sur nous mais ils sont en calèche et nous nous auront les chevaux les plus rapides d’Ahrar donc on devrait pouvoir les rattraper avant qu’ils n’arrivent à destination ». »

* J’espère que tu as raison Jaeger, pensa Chi Long. Sinon je passerais pour un idiot aux yeux de tous ! *

Il faisait habituellement confiance au chef de sa garde rapprochée mais cette fois-ci sa réputation était en jeu. C’est d’ailleurs pourquoi il avait lui-même pris part à la poursuite malgré les protestations de Jaeger. Son binôme était Tesshu. Il avait une confiance très limitée dans le transfuge des Starr Pirates donc il voulait le garder à l’œil car comme le disait le proverbe : « Garde tes amis près de toi et gardes tes ennemis encore plus près ».

Il avait mal aux fesses et à l’intérieur des cuisses alors que cela ne faisait qu’une heure qu’il chevauchait. Il payait son manque de pratique et il se demandait comment il pourrait tenir jusqu’à la fin de cette cavalcade. Puis il repensa au gout du garuda au curry ainsi qu’à la perspective d’embrocher la tête de Rokoçoko sur un pic et tout de suite la douleur disparut.
Pendant qu’il se réjouissait par avance de ces deux « récompenses », Tesshu interrompit sa rêverie en disant :

- « Je crois que l’on nous attend ».
- « Quoi ? ».
- « Regardez devant vous, une femme semble nous attendre. Et si mes yeux ne me trompent pas, cette femme est Oren Shirayuki. »
- « Bien. Tu vas t’occuper d’elle pendant que je continue la poursuite ! ».

Tesshu acquiesça d’un signe de tête :

- « Et tu as évidemment l’autorisation de la tuer ! », rajouta Sun Jen Chen avec un sourire sadique.
- « Je vous ramènerais sa tête !! ».
- « J’y’ compte bien… ».

*Je connais tes penchants, mon cher Tesshu et c’est parce qu’ils sont si proches des miens que je t’ai si facilement accepté dans ma garde rapprochée. Alors ne me déçois pas ! *

Quelques minutes plus tard, quand ils arrivèrent à hauteur d’Oren Shirayuki, Tesshu mis pieds à terre tandis que son maitre continua son chemin sans jeter un coup d’œil à la jeune femme :

- « Alors mon adversaire est un petit ninja de pacotille ?! Tu me diras que c’est mieux qu’un vieux crouton qui doit déjà sentir le formol ».

Tesshu ne releva pas l’insulte mais il comptait prouver à cette gourgandine que son ninjustsu était redoutable.

***

Au même moment au Palais d’Ivoire, Teddy Renso qui n’avait pas quitté les lieux depuis la fin de la soirée se dirigea vers l’aile ouest du palais. Il avait sur ses talons, Deacon et Tongpo qui le suivaient comme son ombre :

- « Où allons-nous monsieur Renso ? », demanda le commis à demi-mots.
- « Maintenant que les acteurs sont en place, nous allons aller dans le Bureau du Roi pour assister au spectacle ».
- « Au spectacle ?! ».
- « Oui, au spectacle, tu vas d’ailleurs aller à la cuisine pour moi. Dans le troisième réfrigérateur, sur ta droite, en partant du fond tu trouveras une bouteille en verre de couleur jaune luminescent. Ramène-la-moi avec un verre ! ».
- « Ou-Oui monsieur ! ».

Et sur ces mots Deacon quitta son idole au pas de course.

*Brave idiot ! Si servile et si désireux d’apprendre…Je sens que tu me seras très utile plus tard. La stupidité bien dirigée peut s’avérer être une arme redoutable ! *

Quelques instants plus tard, Tongpo et lui rentrèrent dans le Bureau du Roi. Mais la scene qu’il vit le laissa tout pantois.
Il vit deux femmes accroupies devant un coffre. Devant son coffre. Devant son coffre secret. Celui dans lequel il rangeait la plupart des informations sensibles sur les personnes qu’il faisait chanter. Les deux femmes étaient en train de fouiller ses papiers et étaient tellement concentrées sur leur besogne qu’elles ne les avaient pas remarqués. Celle de droite portait une tenue extrêmement moulante noir et verte. Elle avait ses cheveux blonds coiffés en chignon. Tandis que sa complice, portait une robe de cérémonie et avait ses cheveux lâchés qui tombaient nonchalamment sur ses épaules. Teddy n’eut pas besoin de voir leur visage pour savoir que qui il s’agissait. Ces deux femmes n’étaient autre que Yulia Crequi et Ana Sana Sebastianito Serlio.

*Le coffre est ouvert ? Comment est-ce possible ? se demanda-t-il en saisissant instinctivement la clé autour de son cou. La clé est toujours là alors comment… ? *

Juste à cet instant Yulia se retourna et les vit. Son visage perdit toute couleur. Sa comparse voyant son changement de physionomie, tourna la tête. Toutefois, contrairement à sa voisine elle, elle sourit. Un sourire acide. De ceux que l’on adresse à nos ennemis après s’être salement vengé. Sans attendre qu’elles puissent réagir Renso, qui suait à grosses gouttes, dit :

- « Tongpo ! ».

Comme s’il attendait simplement que l’ordre soit donné pour agir, le Rudra se détendit prestement vers les deux femmes. Mais alors qu’il était à quelques centimètres d’elles, la fille du comte Ron Leo dit :

- « Muro di cera »

Un mur de cire blanche se dressa, du sol au plafond, entre eux. Cela donnerait aux deux complices du temps pour établir une stratégie :

- « Bien joué ! », dit Yulia.
- « Je t’ai dit que mes pouvoirs pouvaient s’avérer utile en de multiples occasions », répondit Ana.
- « Oui mais cela ne le retiendra pas bien longtemps… ».
- « Je sais. Va-t’en, je les retiendrais ! ».
- « Tu es folle ! Il te tuera ! », dit Yulia avec de l’inquiétude dans la voix.
- « Non, ne t’en fais pas. Il n’osera pas aller jusque-là surtout avec mon père et plusieurs autres nobles en train dormir à quelques mètres de nous ».
- « O-ok mais fais attention ! ».

Pour toute réponse la fille du comte fit un baiser humide sur la bouche de l’ancienne domestique de Teddy Renso. Puis celle-ci s’en alla par la fenêtre non loin. Elle ne prit même pas le temps de l’ouvrir et se contenta de se défenestrer. Au même moment, Tongpo brisa le mur de cire :

- « Poursuit celle qui est partie par la fenêtre !! », cria son employeur.

Il s’exécuta et ne prêta aucune attention à l’autre. L’autre, justement, s’était relevée. Elle jeta un regard de fierté et de défiance à son ancien amant :

- « Voilà ce qui arrive quand on méprise les femmes ! J’espère que cela vous servira de leçon monsieur », dit-elle de ton très condescendant. « Quand un roturier tel que vous à la chance d’avoir les faveurs d’une femme telle que moi, il devrait savoir l’apprécier avec humilité et non se prendre pour le roi de la basse-cour. Le peu de pouvoir que vous aviez sur les nobles d’Ahrar vient de s’envoler par cette fenêtre. Vous êtes fini !! Mais peut être que si vous daignez me montrer le respect qui m’est dû je pourrais rappeler mademoiselle Crequi. La balle est dans votre camp ! ».
Elle s’attendait à ce qu’il la supplie. Qu’il se jette à ses pieds et lui demande pardon. Elle s’était imaginée la scene de nombreuses fois et avait préparé, avec soin, chacune des répliques qu’elle lui sortirait. Elle lui avait fait mal, elle le savait et, peut-être que, sa fierté l’empêcherait, au début, de se soumettre. Alors il essaierait de négocier en gardant sa contenance dans un premier temps. Elle, elle se montrerai inflexible. Puis quand il s’aplatirai devant elle, enfin elle daignerait faire preuve d’un peu d’égard. Elle voulait l’humilier comme il l’avait humilié. Et une fois complètement soumis, il serait à elle. Et à elle seule.
Mais il ne supplia pas. Il ne tenta même pas de négocier. Il se contenta de s’approcher lentement d’elle. Une fois à sa hauteur, il planta son œil droit dans le sien, lui caressa la joue droite du revers de la main gauche :

- « Vou-vous n’avez rien à dire ?! », demanda-t-elle d’une voix tremblante.

Les choses ne se passaient pas comme elle les avait fantasmé. Son silence et la lueur qu’elle voyait dans son œil valide, lui faisait peur. Finalement, Renso brisa le silence et dit :

- « Pauvre.Conne. ».

Puis il alla, comme si de rien était, vers le très grand bureau en chêne et en orme qui était dans la pièce. Avant de s’asseoir, il rengaina son couteau de cérémonie.

*Je ne comprends pas…c’est tout ? Juste une insulte ? C’est tout ce que ça lui évoque ? *

Elle allait lui crier dessus mais quand elle essaya de parler, seul un gargouillis ignoble se fit entendre. Puis tout alla très vite. D’abord elle cracha du sang, puis elle sentit un liquide chaud couler sur son cou. Elle y mit la main, vit que c’était du sang et compris mais c’était déjà trop tard. Quand des larmes commencèrent à mouiller ses yeux, elle s’effondra et se vida de son sang sur le grand tapis en cachemire du Bureau du Roi.

***

Dans les jardins qui se trouvaient en face de l’entrée principale du Palais d’ivoire se tenait un conciliabule entre quatre hommes et une femme :

- « La mission est claire, nous ne devons pas seulement assassiner Teddy Renso mais aussi mutilé son corps de manière à ce qu’il serve exemple », dit la femme qui se nommait Jelle Izarn.
- « Je suppose que c’est pour ça que nous devons filmer la scene… », ajouta un homme.
- « Oui, tout à fait », répondit-elle.
- « D’accord mais pourquoi doit-on être une trentaine pour se faire ? », demanda un deuxième homme.
- « Selon nos informations, il serait beaucoup plus fort qu’il n’y parait et nos employeurs ne savent pas si la cible sera ou non accompagnée de son garde du corps. Donc disons que nos employeurs sont très prudents ».
- « Bien, ceci étant établi comment allons-nous nous dispatcher ? »
- « Nous ne ferons pas dans la discrétion, nous allons investir le hall du Palais d’Ivoire dès que le signal nous sera donner par notre homme à l’intérieur. Ce soir, c’est la fin de Teddy Renso ! ».

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31 décembre 2018 à 09:29:38

Chapitre soixante-dix-neuf: Tongpo

Il entra dans le Bureau du Roi mais resta sur le pas de la porte, complètement interloqué :

- « Tu comptes rester là combien de temps ? », lui demanda, irrité, Teddy Renso.

Cela le sortit de sa stupeur. Il s’approcha de lui et lui donna la bouteille qu’il avait réclamé. Il vit ensuite, Renso l’ouvrir et se servir un verre :

- « Aaaaah ! », soupira-t-il tout à son aise après une gorgée. « Cela fait six mois que j’attends de déguster cette liqueur. Mais ça valait le coup, la nuit s’annonce passionnante et rien de mieux que l’alcool issu du fruit étoilé pour accompagner les savoureux évènements auxquels nous allons assister ».

*Co-comment peut-il parler comme ça a-alors qu’une femme est en train de se vider de son sang au beau milieu de la pièce ?!, se demanda Deacon. Il n’a donc pas de cœur ? *

Comme s’il avait entendu sa question silencieuse, son idole dit :

- « Si je ne me préoccupe pas ce cette femme, c’est qu’elle est déjà morte et que se préoccuper des morts c’est une perte de temps. Tu devrais faire de même sinon ils finiront par t’attirer dans la tombe avec eux ».
- « O-oui monsieur Renso », dit-il en essayant de raffermir sa volonté. « Mais comment allons-nous assister au dit « spectacle » en étant dans cette pièce ? ».

Il espérait qu’il lui dirait qu’ils n’allaient pas rester là. Ainsi, il n’aurait plus à faire semblant qu’il n’y avait pas un cadavre à ses pieds :

- « Très bonne question ! Mais regarde le mur en face de moi ! ».

Deacon obéit mais il n’y vu qu’un simple mur et ne comprit pas. Puis il entendit un « clic » comme si quelqu’un avait appuyé sur un bouton et soudain le mur tourna sur lui-même pour révéler un panneau avec une multitude d’écran :

- « Qu’est-ce que c’est que ça ? », interrogea-t-il complètement pris au dépourvu.
- « C’est, comme tu peux le voir, un panneau de contrôle vidéo. Il a été installé ici par le roi Refn IV, à la fin de la construction du Palais d’Ivoire, cela lui permettait de surveiller tout ce qui se passait dans le palais et aux alentours. Il faut savoir que Refn IV était un voyeur et son plus grand plaisir était de surprendre ses invités ou les domestiques voire même la reine en train de copuler ».
- « Non, je ne peux pas y croire !! », réagit Deacon totalement incrédule.
- « Et pourtant c’est bien vrai. C’était un vice connu de ses proches à la cour. Mais je comprends que tu sois choqué, ce n’est pas l’image de pudibonderie qu’il se donnait en public. Mais sache que, bien souvent, les plus puritains sont aussi les plus vicieux ».
- « Et c’est ça le spectacle auxquels on va assister ? Des gens qui copulent ? », demanda-t-il avec une pointe de déception dans la voix.
- « Ne te fais pas plus idiot que tu ne l’es ! », le sermonna Renso. « Ce n’est évidemment pas cela qui m’intéresse ».
- « Qu’est-ce qui vous intéresse monsieur ? », demanda-t-il avec ingénuité.
- « Ce qui m’intéresse c’est la course poursuite qui a lieu en ce moment même entre l’équipe d’Azzaro Rokoçoko et celle de Sun Jen Chen ».
- « Mais comment allez-vous faire pour la suivre si les caméras ne sont disposées que dans le Palais et ses alentours ? ».
- « Je vais finir par croire que tu le fais exprès…tu te doutes bien que j’ai agrandi le réseau de caméra à toute l’ile ».
- « Je vais peut-être poser une autre question idiote mais avec ce que vous venez de me dire, je me demande vous aviez prévu tout cela ? ».
- « Tu as raison… »
- « Ah oui ?! »
- « Oui. Ta question est idiote », dit-il sans aucune patience. « Maintenant tais-toi, tu m’ennuies », rajouta-t-il avec agacement.

***

Cela faisait déjà plusieurs minutes qu’il la poursuivait mais il ne l’avait toujours pas rattrapé.

*Elle est rapide, pensa-t-il. Mais j’ai quand même l’impression d’être plus lent que d’habitude. *

Malgré cette sensation, mètre après mètre, centimètre après centimètre, il se rapprochait inexorablement d’elle. Il finirait par la rattraper dans une dizaine de minutes à ce rythme-là. Il avait compris où elle se dirigeait et comptait bien l’empêcher d’atteindre sa destination.

Tongpo parlait peu voire pas du tout, mais ce n’était pas, contrairement à ce que certains pensaient, parce qu’il était stupide ou parce qu’il ne comprenait pas la langue. Non, s’il parlait peu c’est parce qu’il estimait que peu de monde méritait d’entendre sa voix. De plus, le temps qu’il ne perdait pas en discussion, il le gagnait en introspection et en réflexion sur le monde qui l’entourait. Il avait, nonobstant son talent pour le combat, un esprit vif, un savoir aiguisé sur les comportements humains et une intelligence que peu de personne à sa connaissance égalait. À vrai dire, la seule personne qu’il connaissait qui l’égalait voire même le dépassait sur ce plan était son employeur. Il ne connaissait pas d’homme aussi rusé et machiavélique que lui. Il ne l’admirait pas car certaines de ses actions contrevenaient aux principes Rudra mais il le respectait énormément.

Il était maintenant presqu’à hauteur de sa cible soudain celle-ci changea de direction. Il ne la suivit pas. Il savait que c’était une feinte pour l’induire en erreur. Il continua donc à courir vers là, où elle se dirigeait vraiment. Si, pour d’autres cela aurait pu sembler être un pari risqué, pour lui c’était une certitude et quelques minutes plus tard il sut qu’il avait eu raison. Comme prévu, sa destination était l’écurie de Teddy Renso. Elle comptait certainement prendre un cheval et rejoindre la personne qui l’avait employé. Elle fut particulièrement surprise de la voir déjà sur place. Il lit sur son visage qu’elle avait pensé l’avoir vraiment semé.

*Petit idiote ! Comme si quelqu’un de ton niveau pouvait me filer entre les doigts. *

Il se dirigea lentement vers elle. Elle n’avait aucune échappatoire. Il le savait. Elle le savait. Il compta la ramener auprès de Renso car il savait que juste récupérer les documents ne serait pas suffisant. Son maitre voudrait la torturer pour lui soutirer toutes les informations qu’elle avait. Alors qu’il était à deux pas d’elle, il se sentit pousser et projeter, à plusieurs mètres de là, par une énorme masse :

- « ENFIN !!! », cria Yulia le soulagement perçant sa voix. « J’ai bien cru que s’en était fini de moi ! ».
- « Désolé, j’attendais le bon moment pour frapper ! Mais trêves de bavardages, prenez un cheval pendant que je le retiens ! ».

Crequi ne se fit pas prier et pénétra dans l’écurie. Elle monta un cheval à cru et s’en alla au galop. Peu de temps après, Tongpo se releva, secoua la tête et regarda qui l’avait percuté.

*Elle ? Ici ? Pourquoi protège-t-elle cette voleuse ? Et comment a-t-elle fait pour me surprendre comme ça. Il y a vraiment un truc qui ne va pas avec moi ce soir… *

En face de lui, se tenait Carice Supreme de Kahari. Elle était toujours en armure et avait sa hallebarde en main. Son armure était une armure de plates de couleur blanche. Comme toutes les armures de la garde royale d’Ahrar, la salière gauche représentait la gueule de Nabtam avec ses trois cornes. Sa cuirasse et chacune de ses jambières, étaient recouvertes d’un surcot orange sur laquelle était dessiné plusieurs lances avec une couronne de feu vert. Sa hallebarde, qui n’avait pas de nom, avait un manche en bois de deux mètres. Sur le bois était gravé les armoiries de la maison de Kahari. À son sommet, elle avait un fer large et pointu pour l’estoc. Il était accompagné d’un autre énorme fer en forme de croissant sur le côté droit du manche et d’un troisième fer, plus petit, en forme de dard crochu sur le côté gauche.

Elle fit tournoyer son arme plusieurs fois devant elle avant de planter le manche violemment dans le sol.

*Elle veut me faire comprendre qu’elle ne me laissera pas passer. Vu qu’elle porte son armure je suppose que cela signifie que la garde royale est impliquée dans tous cela. Très bien. J’ai toujours rêvé de me mesurer à l’un deux et éprouver, avec mon corps, leur niveau de combat. Toutefois, je me demande bien pourquoi, alors que mon niveau est connu et reconnu, ils envoient combattre une novice ? Novice réputée pour être la plus faible du lot. Ce serait de la sous-estimation ? Non, le général de Kahari est plus malin que ça. Il n’enverrait pas sa fille à une mort certaine. À moins qu’il pense que je ne la tuerais pas pour ne pas mettre en difficulté mon maitre ? C’est un pari risqué. Une fois qu’un combat est commencé, tout peut arriver. Mais peut-être pari-t-il sur le fait que je me retiendrai…Mais même. Il n’enverrait pas sa fille vers un échec assuré…à moins…à moins qu’il soit sur qu’elle gagne. Mais on ne peut pas jamais être sûr d’une victoire, ce n’est pas comme une défaite. On peut être sûr que quelqu’un va perdre si les dés sont pipés au départ. Donc s’il est sûr que je vais perdre…c’est parce que…ESPECE D’IDIOT !!! Tu t’es fait avoir comme un bleu. Voilà ce qui arrive quand on ne suit pas les préceptes de Tebul ! se sermonna-t-il. En plus, je n’en ai pas respecté deux d’un coup…Mon père aurait honte ! Bref, c’est trop tard maintenant. L’heure n’est plus à l’autoflagellation mais au combat ! *

Après cette réflexion, il dégaina Phina, son sabre court et se mit en garde. Son adversaire baissa la visière en cristal de son casque corinthien à plume aussi rouge que l’était sa cape et se mit elle aussi en garde. L’aura de Tongpo pris la forme de Tebul, le dieu du vent et de la guerre des Rudra, un homme, aux yeux aveugles, à quatre bras qui avait respectivement dans chacun d’entre eux une balance, une lance de foudre, un bouclier et une mini-tornade. Quand Tebul pointa sa lance vers Carice, elle sut que le combat avait commencé.

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31 décembre 2018 à 09:32:00

Chapitre soixante-dix-neuf et demi :

Quelques heures plus tôt, pendant que les convives de son maitre dégustaient les plats qu’il leur avait concocté, il fut approché par Maitre Togoli alors qu’il attendait à l’extérieur du Salon Veyron. Cela le surprit car, jamais auparavant, le cuisinier royal ne lui avait adressé la parole :

- « Bon-bonsoir Tongpo, comment se passe la soirée ? », demanda-t-il d’une voix hésitante.
-« … ».
- « Il-il est vrai que vous ne parlez pas…euh…huuum…je suis venu vous apporter ceci », dit-il en tendant un bol remplit d’un liquide.
-« … ».
- « C’est de la soupe Harusame, elle a été faite par mes soins. J’en ai servi à tous les commis, à tous les coqs et à tous les gardes royaux en poste ce soir. J’ai fait cela pour éviter qu’ils ne salivent devant les invités. Ce ne serait pas seyant n’est-ce pas ? Que penseraient-ils de nous et de monsieur Renso si c’était le cas ? », ajouta-t-il sur le ton de la confidence.

*Il est vrai que l’odeur du curry de garuda m’a mis en appétit et que malgré ma grande maitrise de moi, j’ai énormément de mal à ne pas saliver abondamment. Mais selon les principes de Tebul, il ne faut jamais manger un plat que l’on a pas cuisiner soit même ! *

- « Vous n’en voulez pas ? », insista le cuisinier royal. « Je ne connais pas bien monsieur Renso mais je crois qu’il fait très attention à son image et je ne pense qu’il n’apprécierait pas que ses invités, ses partenaires en affaires aient une mauvaise image de lui parce que son garde du corps ne peut s’empêcher de baver partout comme le dernier des chiens abandonnés qui a flairé un os juteux ».

*Il a raison ! Le maitre serait très mécontent si cela arrivait… Bon, si je fais une exception pour une fois, ce ne sera pas dramatique. *

Et sur ces pensées, il prit des mains tremblotantes et moites de Togoli, le bol de soupe. Il le but d’une traite et le rendit à son propriétaire. Il fit un signe de tête pour signifier qu’il avait apprécié et se replongea dans ses pensées. Toutefois, il fut surpris par le visage de Togoli quand il lui rendit son bol. Il n’avait pas le visage habituel du cuisinier qui était content d’avoir satisfait un client. Non, il avait le visage d’un homme soulagé car il vient de déposer sur le sol une charge beaucoup trop lourde pour lui. Cela le surprit mais il ne s’en préoccupa pas. Togoli aussi grand cuisinier qu’il était, était totalement insignifiant pour lui. Car il ne présentait aucun un danger pour son maitre. Pas le moindre.

Message édité le 31 décembre 2018 à 09:32:29 par Monstar6
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08 janvier 2019 à 17:59:37

Chapitre quatre-vingt: Tesshu vs Oren Shirayuki

Cela faisait bientôt une heure qu’il avait commencé à se battre. L’affrontement avait lieu à la porte est de Jez, porte qui menait à la ville de Ko’un. Comme tous les quartiers qui étaient adjacent à l’une des portes de Jez, ce quartier, qui s’appelait Sonoharo, était un quartier marchand et résidentiel. De fait, il y avait de nombreux spectateurs involontaires à leur pugilat. Aucun des habitants n’osaient sortir de chez lui, trop effrayés de devenir un dommage collatéral. Certains avaient tout de même appelés la garde insulaire mais cette dernière tardait à intervenir. Par conséquent, ils étaient reclus chez eux à espérer que ce combat se termine bientôt et que le vainqueur s’en irait. Loin. Toutefois, la nature humaine étant ce qu’elle est, de nombreux riverains avaient entrebâillés leurs fenêtres ou leurs portes pour pouvoir assister au spectacle. Malheureusement pour ceux-ci, les deux protagonistes se déplaçaient bien trop vite pour que des yeux inexpérimentés puissent vraiment appréhender ce qui se passait dans les rues pavées de Sonoharo.

Pour le moment, elle avait un léger avantage sur lui. Étant une experte du maniement de la faucille à chaine, elle savait parfaitement mener le rythme du combat. Elle alternait les phases de combat rapproché avec les phases de combat à distance avec maestria. Tesshu avait dû esquiver in-extremis plusieurs de ses attaques et était pour le moment incapable de lui en porter une seule :

- « Comme je le disais, un petit ninja de pacotille !! », s’écria-t-elle avec morgue après une nouvelle attaque infructueuse de Tesshu.

Il avait lancé des kunais qu’elle avait dévié très facilement avec la lame de sa faucille. Puis elle se mit à rire à gorge déployée.

*Je l’ai assez observé et maintenant je connais ses schémas offensifs et défensif. Il est temps de passer à la vitesse supérieure ! *

Sur cette pensée, il rengaina Zennosuke. Fit des mudrâs puis lança :

- « Yami barai »

Juste après il apparut dans le dos d’Oren et tenta de l’empaler. Comme il s’y attendait, elle bloqua son attaque avec la lame de sa faucille qu’elle tenait de la main droite. Il enchaina en lui donnant un coup de pied au visage. Elle fut projetée à quelques mètres de là :

- « Alors ? On t’entend moins fanfaronner maintenant », s’exclama-t-il avec sa voix rieuse caractéristique.
- « … », elle ne répondit rien mais du sang coulait de la commissure de ses lèvres.
- « J’espère que tu es prête car cela ne fait que commencer », rajouta-t-il en dégageant un aura meurtrière particulièrement malfaisante.

Elle ne comptait rester sur la défensive en attendant qu’il l’attaque. Elle savait que les combats sont, la plupart du temps, gagnés par celui qui mène la danse. Et elle comptait bien faire en sorte d’être la seule chef d’orchestre de cet affrontement. Donc avant que son opposant ne continue son offensive, elle lança, à toute vitesse, le poids au bout de la chaine de sa faucille vers la tête du ninja. Elle crut l’avoir touché dans un premier temps mais quand elle y regarda de plus près, elle vit la silhouette de Tesshu devenir toute noire. Il avait une nouvelle fois utilisé la technique « Yami barai » et pendant que son ombre maintenait fermement la chaine de son adversaire, il s’était de nouveau glissé dans son dos :

- « Tekken »

Lança-t-il cette fois. Sa prothèse métallique vint s’écraser brutalement sur les côtes d’Oren. Et elle fut une nouvelle fois projeté au loin. Le flow du combat avait complètement changé :

- « Ne crois pas que tu as gagné, ninja de pacotille !! », dit-elle d’un ton revêche. « Je vais maintenant utiliser toute l’étendue de mon pouvoir !!».
- « J’ai hâte de voir ça ! », répondit Tesshu sur un ton moqueur.
- « Tu ne le sais certainement pas mais je suis la détentrice du doku doku no mi !!».

Après avoir dit cela, son corps se mit à produire un liquide violet et visqueux. Il exhalait par tous les pores de sa peau détruisant lentement mais surement son environnement immédiat. Les pavés fondirent et le peu de végétation qui se trouvait en dessous mourut instantanément. Elle passa ensuite à l’attaque :

- « Doku chain »

Elle projeta une nouvelle fois sa chaine en direction de Tesshu mais cette fois-ci cette dernière était recouverte de poison. Par conséquent, le ninja ne pouvait pas juste bloqué ou esquivé de justesse. Il devait esquiver totalement ou alors il prenait le risque que du poison lui tombe dessus. Et vu la létalité du liquide, cela signifierait la mort. La chaine rata sa cible et alla s’écraser contre la porte en métal d’un commerce. La porte fondit aussi rapidement que le poison se propageait du point d’impact jusqu’au gonds.

*Je ne peux vraiment pas me permettre de me faire toucher par ce poison. Je ne suis pas du tout sûr que mon niveau de haki de l’armement soit assez élevé pour m’en protéger. Le problème, c’est que je peux pas non plus l’attaquer à part si je sacrifie Zennosuke mais je n’aurais droit qu’à une seule chance ! *

Le jeu du chat et de la souris dura ainsi durant quelques minutes. Si Shirayuki ne réussit jamais à toucher à Tesshu, elle détruisit de nombreux commerces et habitations. Toutefois, lassée, elle décida de changer de stratégie :

- « Doku Gumo »

Elle souffla un gaz empoissonné qui recouvrit tout le quartier de Sonoharo. Ce gaz était un gaz neurotoxique. Elle l’avait utilisé pour le tuer ou au moins le paralyser, le temps qu’elle le tue. Malheureusement pour elle, grâce à l’entrainement du clan Nashen, Tesshu avait une bonne résistance aux poisons de ce type. Mais il était malgré tout en situation critique. Aussi résistant que soit son corps, il finirait par lâcher s’il respirait trop de ce gaz. Il décida donc de ne plus respirer. Mais le fait de ne plus respirer, accentuerait sa fatigue, ce qui à terme ralentirait ses mouvements et il finirait quand même par se faire tuer. Il avait alors envisagé de fuir mais il ne savait pas exactement quelle était la taille de la zone que recouvrait le gaz et il ne pouvait prendre le risque de donner son dos à son adversaire. Il ne lui restait qu’une seule solution, finir se combat au plus vite :

- « Yami Doukoku »

Son ombre le recouvrit complètement de la tête au pied, épée comprise. En s’entrainant durement après sa cuisante défaite contre Kariya Shigure, il avait mis au point cette technique. En recouvrant compétemment son corps, il augmentait non seulement ses capacités défensives mais aussi ses capacités offensives. Mais il ne s’arrêta pas là :

- « Fujin Kyaku »

Il envoya un slash aérien horizontale avec sa jambe gauche. Oren sauta pour esquiver.

*Elle est exactement là où je voulais qu’elle soit ! *

- « Zankosen »

Cela met du temps à être raconter mais ça s’est passé en un instant.
Tesshu rengaina Zennosuke, tout en gardant sa main sur la poignée, puis il se projeta vers Shirayuki à la vitesse de la foudre. L’instant d’après, il se trouvait derrière elle. Ensuite, du sang jaillit du corps de sa victime, simultanément, d’une plaie à la poitrine, d’une autre au ventre et pour finir d’une plaie aux cuisses.
Le combat était fini.

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15 janvier 2019 à 07:39:59

Chapitre quatre-vingt-un: Deuxième clash :

Aussitôt Oren Shirayuki vaincu, le gaz se dissipa. Malheureusement, les dégâts qu’il avait fait sur la population était critique. Pas que cela préoccupait Tesshu mais il savait que la demande de secours, si elle n’avait pas encore été faite, ne devrait tarder. Il regarda son épée et la vit se désagréger sous ses yeux.

*Même si les contacts ont été infimes cela a suffi à la détruire. *

Il ferma les yeux et dit :

- « Merci Zennosuke pour tes bons et loyaux services ».

Puis il entendit arriver la garde insulaire et parti immédiatement en direction de la porte Sud.

***

Au même moment, dans le canyon menant à la ville de Sicario. Jaeger et son binôme virent au loin l’une des calèches d’Azzaro Rokoçoko. Et apparemment, les passagers de la calèche les avaient repérés puisqu’une silhouette sauta de celle-ci tandis que la calèche continuait à s’enfuir à tombeaux ouverts :

- « Visiblement, quelqu’un nous attend », remarqua Jaeger.
- « Oui j’ai vu. On fait quoi ? », lui demanda son binôme.
- « Il n’y a pas grand-chose à faire si ce n’est affronter notre adversaire quel qu’il soit. On ne peut se permettre d’avoir un ennemi dans le dos ».
- « On va l’affronter à deux ? ».
- « Non, Anor. Je resterai en arrière pour l’affronter et toi, tu continueras ! ».
- « Pourquoi c’est toi qui l’affronterais ? On ne sait même pas qui sait ! », protesta-t-elle.
- « Mon instinct me dis que c’est mieux ainsi… ».
- « Mais… ».
- « Ne discute pas ! », l’interrompit-il.

Elle se tut. Elle savait que quand il faisait preuve d’autorité avec elle cela voulait dire qu’il n’y avait pas de discussion possible. Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent au niveau de la silhouette. Silhouette que Jaeger reconnu tout de suite comme étant Santana Navajero :

- « Tu es sûr que tu ne veux pas d’aide ? », insista Anor.
- « Va !! », répondit-il sèchement tout en commençant à faire ralentir son cheval.

Une fois que ce dernier fut complètement arrêté, il mit pieds à terre :

- « Comme on se retrouve… », dit Jaeger en faisant craquer les articulations de ses mains.

Pour toute réponse, il vit juste son adversaire se mettre garde. Une garde plutôt bizarre au gout de Keon. Santana se tenait face à lui, tourné de trois quart, les bras très largement écartés du corps.

*C’est quoi cette garde ?! Il est plein d’ouvertures. C’est comme s’il m’invitait à venir l’attaquer…Hum…ce genre de tactique doit certainement très bien fonctionner avec des combattants moins expérimentés ou qui ne connaissent pas sa réputation. Mais avec moi, il faudra être un peu plus subtil mon petit père. On va donc commencer avec une petite mise en bouche. *

- « Sound fury : Quake »

Jaeger frappa le sol avec son poing. Rien ne se passa dans un premier temps, puis le sol sous Santana se mis à trembler, ce qui déstabilisa l’assassin d’Azzaro Rokoçoko. Keon profita de cette déstabilisation pour passer à l’attaque :

- « Sound fury : Bullets »

Il créa des balles de son, avec sa bouche, qui foncèrent vers son adversaire. Celui-ci sauta sur place pour les éviter. Jaeger continua à tirer. Navajero n’eut d’autre choix que de se protéger. Mais contrairement à ce qu’il pensait les « Bullets » n’étaient pas des balles perçantes mais des balles explosives. Au contact de son corps, ses dernières explosèrent en créant des vibrations qui résonnèrent en lui et endommagèrent, à défaut de ses organes internes, ses os. Mais au grand dam de Red Gloves, son opposant ne montra aucun signe de blessures et se remit dans la même garde improbable que précédemment.

* Ce n’est pas possible ! Il a dû forcément en souffrir. Même si sa tenue cache son corps et même si mes attaques ont plus des effets internes qu’externes, il devrait montrer des signes de souffrances. Toutefois, ni sa respiration ni son rythme cardiaque n’ont changé...*

Il fut tiré de ses pensées par une attaque éclair de son adversaire :

- « Kuensho »

Red Gloves eut tout juste le temps de se protéger en croisant ses deux bras devant lui mais il fut quand même repoussé quelques mètres plus loin.

*Ce coup de poing était lourd ! Mes bras en tremblent encore…M’en fous si sa garde est un traquenard, j’y vais ! *

Il fonça vers Santana et cria :

- « Sound fury: Explosive roaring axe »

Il lui assena un coup de la corde à linge avec son bras droit. Navajero bloqua l’attaque avec sa main droite. Se tourna sur lui-même. Et lança :

- « Kukinsoryoku »

Puis abattit son coude gauche sur le front de Jaeger. Ce dernier se protégea in-extremis en mettant du koka au point d’impact. Ensuite, il attrapa à son tour le bras gauche de son opposant et après avoir libéré son bras droit s’en servi pour désarticuler le coude de Navajero. Pour finir, il lui assena un coup de genou des plus brutal dans les cotes découvertes de Santana. L’attaque toucha et envoya voler son opposant.
Peu de temps après, ce dernier se releva, et comme si de rien n’était, remit son coude en place. Ceci fait, il adopta de nouveau sa garde peu orthodoxe.

* Il y a quelque chose de bizarre avec son corps. Un homme de sa corpulence ne devrait pas être aussi lourd. Le secret de sa résistance doit venir de là. Je dois d’abord découvrir ce que son corps à de particulier avant de pouvoir le battre. *

Et c’est avec cette idée en tête qu’il repartit à l’assaut.

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22 janvier 2019 à 18:51:26

Chapitre quatre-vingt-deux : Troisième clash

À peu près heures d’heure plus tard, sur le chemin menant de Jez à Akobel, deux hommes se regardaient en chien de faïence :

- « Je n’ai pas de temps à perdre avec toi ! », dit un d’entre eux avec arrogance.
- « Et pourtant il faudra bien que tu le perdes ! », répondit le deuxième sur le même ton.

Les deux hommes se regardèrent, le sourire aux lèvres, comme deux anciens amis qui ne se seraient pas vu depuis des années. Sauf, qu’eux, ils étaient adversaires :

- « On va enfin pouvoir terminer un de nos combats, j’ai hâte de te battre ».
- « Je crois que tu te surestimes, vieillard ! Mais, je m’en excuse car, c’est de ma faute. Lors de nos affrontements précédents, je t’ai laissé penser, en ne me battant pas pleinement par souci d’économie, que nous serions égaux alors que je te suis bien supérieur ».
- « Attends…tu ne crois tout de même pas que, moi, je me battais à fond lors de ces escarmouches ?! ».
-« … ».
- « Bunta-ta-ta-ta ! Que tu es naïf ! ».

Ryo Ryouga dégaina lentement un de ses katanas et se mit en sha no kamae :

- « Je ne crois pas que tu réalises l’écart qu’il existe entre nous mais te l’enseigner ce sera distrayant ».

Bunta Daito se mit lui aussi en garde. Il était sur la pointe des pieds, de profil par rapport à son adversaire, le pied gauche en avant. Il tenait sa lance dans la continuité de sa ligne de corps, c’est-à-dire qu’il la tenait de manière à avoir la lame de Kototsuki au-dessus de son pied gauche et la fin de son manche au-dessus de sa tête :

- « Il sera, effectivement, très distrayant de t’embrocher sur ma lance !! ».

Suite à cette bravade, les deux hommes s’observèrent à nouveau, puis Daito passa à l’attaque :

- « Suiseidzuki »

Il se jeta sur son opposant avec l’intention de l’empaler sur sa lance comme il l’avait annoncé. L’impact fut si violent qu’il créa une explosion qui souleva la poussière entre et autour des deux hommes. Au moment de l’impact un bruit métallique s’était fait entendre dans la plaine. Tout d’abord, Bunta crut que ce bruit était dû à la rencontre entre Kototsuki et, Mungejin, le katana de Ryouga. Mais quand la poussière se dissipa, il constata qu’il n’en n’était rien.
La lance de Bunta avait été arrêté du bout de l’index par un homme :

- « Hohohohoho ! Ne nous précipitons pas », dit le nouvel arrivant avec calme.
- « Mais t’es qui toi ?! », demanda Daito mi surpris mi irrité.
- « Moi ? », demanda l’homme.

Il recula, sorti une tasse à thé et une théière de nulle part, se versa du thé dans sa tasse, bu une gorgée et dit :

- « Moi, je suis le majordome ».

***

Pendant ce temps au Palais d’Ivoire :

- « Alors que penses-tu de ce spectacle jusque-là ? », lui demanda Teddy Renso.

*I-il me reparle ?! Bien, je ne dois plus le décevoir. Il faut que mes questions et mes réponses soient pertinentes. Sinon je perdrai son respect et tout le bénéfice de cette soirée. *

- « Vous aviez raison, c’est effectivement très distrayant. Même si je trouve dommage que les habitants de Sonohara aient été victime de cette femme ».
- « Ce sont les aléas de la vie que veux-tu…mais je te rassure, le meilleur reste à venir ! ».

Il voulait bien le croire. Il n’avait aucune attente particulière pour la suite des évènements. En fait, il se moquait pas mal de qui gagnerait. Tout ce qui lui importait était de faire bonne impression auprès de Teddy Renso. Il sentait que s’il jouait les bonnes cartes au bon moment, cette nuit pouvait lui être très profitable :

- « Je savais qu’un garde royal c’était fort mais je ne savais pas que c’était à ce point ! », dit-il avec admiration. « Arriver à tenir tête à Tongpo c’est impressionnant ».
- « Tu as raison, les gardes royaux ne sont pas aussi forts et certainement pas Carice », répondit Renso. « Je suspecte que Tongpo ne soit pas dans son état normal… ».
- « Que pensez-vous qu’il a ? ».
- « Nous le découvrirons bien assez tôt… ».
- « Vous pensez qu’il peut perdre ? ».
- « Et voilà que tu recommences à dire des âneries… », répondit son idole d’un ton dépité en roulant les yeux vers le plafond.

*Et merde !! *

***

Cela faisait plusieurs heures que les deux hommes se battaient. Le théâtre de leur affrontement n’était autre que l’une des quatre merveilles de Jez, le Canyon aux statues. Il était nommé ainsi en raison des statues, sculpté à même ses parois et sur toute la longueur du Canyon. Les statuts représentaient des humanoïdes ailés et semblaient raconter une histoire. Même si peu de personne au monde savait laquelle.

Le combat, lui, semblait avoir trouvé son vainqueur car Jaeger Keon était couché dans une mare de sang.

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29 janvier 2019 à 18:49:53

Chapitre quatre-vingt-trois: Jaeger Keon vs Santana Navajero

Revenons un peu en arrière. Cela faisait un certain temps que les deux belligérants échangeaient coup pour coup sans arriver à trouver la faille. Puis lentement mais surement Red Gloves commençait à prendre le dessus. Un coup de poing par-ci, un coup de genou par là. Le temps passant, sa précision et sa rapidité semblait être supérieure à celle de son adversaire.

*Je n’ai pas réussi trouver le secret de son corps mais de toute évidence, il n’est pas habitué au combat long. Par conséquent, il se fatigue beaucoup plus vite que moi. Il est temps d’en finir ! *

Il fonça vers son adversaire. Feinta de vouloir le frapper à la tête. Ce dernier se protégea le visage. Jaeger voyant que Santana avait mordu à l’hameçon, lança :

- « Sound fury : Crushing mountains »

Il avait recouvert chacun de ses poings de koka et d’une bulle de son. Il frappa avec la rapidité de la foudre. Il enchaina une multitude coups de poings dans le ventre de Santana. La violence et la vitesse de ses coups soulevèrent Navajero du sol. Il finit son enchainement en le frappant simultanément des deux poings au niveau du torse. Projetant l’autre combattant au loin. Celui-ci alla lourdement s’enfoncer contre une paroi rocheuse du canyon.

L’attaque que venait d’achever Keon était une de ses meilleures attaques. Elle était d’une violence extrême car elle créait des dégâts externes et internes à ses adversaires.
Externe, grâce à ses poings couverts de koka et interne, grâce aux bulles de son qui explosaient à chaque impact. Le son, grâce à l’action de l’eau dans le corps, faisait vibrer chaque cellule, de chaque tissu, de chaque organe. C’était une attaque mortelle. Pourtant Navajero s’extirpa de l’entrave rocheuse.

*Incroyable !! Qu’il puisse bouger après ça ! Mais…cela l’a affecté. Sa respiration et son rythme cardiaque sont perturbés. Encore un petit effort et il est fini ! *

Toutefois, sa dernière attaque l’avait épuisé. Il avait besoin de temps pour récupérer et ne put donc pas continuer son offensive. Cette pause permis à Santana de, non seulement se retaper quelque peu mais aussi, de contre-attaquer. Il retira ses gants. Et dit :

- « Shikotsumyaku »

Des lames faites à partir de ses propres os sortirent de ses mains.

*Qu’est-ce que c’est que cette merde ?! pensa Jaeger. Il vient de sortir ses couteaux de ses mains ?! Attends…mais ça expliquerait tout !! Il est donc capable de manipuler ses os. Cela lui permet de créer ses armes mais certainement aussi de modifier la densité de son squelette. Ce qui expliquerai son poids et pourquoi il encaisse si bien. Son rythme cardiaque et sa respiration sont redevenus plus régulier mais il est quand même épuisé. Voyons voir comment il se sert de ses lames et agissons en conséquence ! *

Il resta donc sur ses gardes et ses avant-bras devinrent noirs. Il fit un signe de mains à son adversaire pour l’inviter à l’attaquer. Santana ne déclina pas l’invitation :

- « Hone Hone no katto »

Une fois à hauteur de son opposant, Navajero enchaina une série d’attaques coupantes que Red Gloves eut beaucoup de mal à arrêter. Heureusement pour lui, il utilisait le haki pour se protéger. Toutefois, il comprit que se battre avec des lames était le vrai style de combat de Santana.

*Il jouait avec moi jusque-là ! Enfoiré !!*

Voyant qu’il ne pourrait pas venir à bout de son adversaire rapidement en attaquant ainsi, l’assassin d’Azzaro Rokoçoko décida de passer à la vitesse supérieure. Littéralement. Il couvrit ses lames de koka et dit :

- « Shinku Budda giri »

L’instant d’après, il se retrouva derrière Jaeger. Quelques secondes plus tard, le chef des gardes du corps de Sun Jen Chen tomba face contre terre. Du sang s’écoulait abondamment de la plaie unique qui balafrait son torse :

- « Reste à terre. Rien ne sert de souffrir plus ».

C’était la première fois, depuis le début combat, que Santana s’exprimait.

*Et c’est pour me prendre de haut…mais je n’ai pas dit mon dernier mot !! *

Suite à un effort de volonté incroyable, Jaeger se remit debout. Pourquoi il se relevait ? Il ne le savait pas lui-même mais il savait qu’il ne perdrait pas. Il ne le permettrait pas !

- « Je vois, tu es têtu…mais je n’en attendais pas moins de Jaeger Red Gloves Keon, le chef de la garde rapprochée de Sun Jen Chen. Ce combat fut plaisant. Je t’enterrerais dans les règles. Que veux-tu comme épitaphe ? ».
- « Ici git, Jaeger Keon, celui qui a tué Santana Navajero ».
- « Tenter de faire de l’humour dans cette situation ne te rends pas plus courageux, juste plus pathétique ».
- « Viens ! Je vais te montrer qui… », il fut interrompu par une toux ensanglantée.
- « Comme je le disais, pathétique. Il est temps d’en finir mais avant, tu vas souffrir pour te faire payer ton outrecuidance ! ».

Sur ces mots, il jeta une bombe fumigène sur le sol et disparut.

*Il a complètement disparu !! Je ne l’entends même plus. Moi, je n’arrive pas entendre quoi que ce soit ?! C’est une blague ?!! *

La bombe fumigène qu’il avait utilisée n’était pas un fumigène classique. C’était un fumigène modifié par Oren Shirayuki. Il affectait non seulement la vue mais aussi les autres sens. Il entendit la voix de Navajero, venant d’un peu partout autour de lui :

- « Sebongiri »

Il comptait infliger mille coupures à son adversaire avant de l’achever. Il voulait lui faire regretter sa présomption. Les premières attaques touchèrent sa cible sans aucun souci. Toutefois, cette dernière ne comptait pas se laisser faire.

*Si tu crois m’avoir comme ça, tu te fourres le doigt dans l’œil… *

- « Loc Echo »

Jaeger claqua plusieurs fois sa langue contre son palet, à un rythme régulier et ce, malgré les attaques répétées du possesseur du Hone Hone no Mi. Il se servait de ce son et des parois du canyon pour localiser Santana. Il se créait ainsi son propre sonar.

*Pourquoi reste-t-il ainsi sans bouger ? se demanda Navajero. A-t-il finalement abandonné ? *

Il fonça une énième fois sur Red Gloves mais contrairement aux attaques précédentes où il l’avait coupé puis avait de nouveau disparut dans la brume, cette fois-ci, Keon l’attrapa :

- « Je te tiens », dit-il en serrant ses deux bras autour du torse de son opposant.
- « Certes…mais à quel prix ? », demanda Santana.

Car si Jaeger l’avait bien immobilisé, lui, avait enfoncé ses deux lames d’os dans le ventre du chef de la garde rapprochée de Sun Jen Chen :
- « Lâche-moi, ordonna l’assassin en faisant tourner ses lames à quatre-vingt-dix degrés dans les chairs de Keon ».
- « Aaargh !! », cria ce dernier.

Il cracha du sang et dit :

- « Non, je n’en ai pas encore fini avec toi ! ».
- « Ton obstination ne fait aucun sens. Pourquoi aller aussi loin pour un homme comme ton patron ? Quelqu’un qui te remplacerait du jour au lendemain sans la moindre hésitation et sans le moindre regret ? ».
- « Je ne fais pas ça pour lui… ».
- « Pour qui alors ? ».
- « Pour moi ! ».
- « Qu… ?! ».
- « Trèves de bavardages, mange ça « Sound Rage : Sonic Scream » ! ».

Jaeger Keon ouvrit la bouche et fit vibrer ses cordes vocales à une vitesse surhumaine, ce qui lui permis de créer un son extrêmement puissant. Si puissant qu’il fît vibrer toute la zone comme si celle-ci subissait un tremblement de terre. Le son était si destructeur et si perçant que même s’il modifia la densité de ses os, Santana n’arrivait que très partiellement à se protéger des effets de cette attaque.

*Ugh…Il faut que je me libère !! Si ça continue comme ça, mon cerveau va fondre ou mon crane va exploser !! *

Les deux vitres de son masque à gaz explosèrent. Du verre rentra dans son œil droit :

- « CA SUFFIT !! », cria-t-il. « Hone Hone no Bakuhatsu »

Des os pointus jaillirent de tout le corps de Navajero simultanément. Les os percèrent Jaeger de toutes parts. Ce qui eut pour effet de le faire lâcher prise et de le faire taire par la même occasion. Les deux hommes se regardèrent un instant puis Keon tomba sur le dos. Santana mis genoux à terre :

- « En-enfoiré !! Personne ne m’avait jamais poussé à ce point… », dit-il avant de s’effondrer à son tour.

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05 février 2019 à 19:32:04

Chapitre quatre-vingt quatre: Le majordome

« Deux jours plus tôt, au Meria, dans le bureau de la suite d’Azzaro Rokoçoko.

- « Alors il arrive à quelle heure ? », demanda Rokoçoko.
- « Il ne devrait pas tarder », répondit Ryouga.

Juste à ce moment quelqu’un toqua à la porte :

- « Je pense que c’est lui ».

Il alla ouvrir. Devant lui se tenait un homme de taille moyenne. Il portait un chapeau melon noir, un monocle, ainsi qu’une petite moustache blonde qui couvrait complètement sa bouche et avait les pointes qui remontaient vers le haut :

- « Vous êtes ? ».
- « Je suis le majordome. Je suis attendu par Monsieur Rokoçoko ».
- « Entrez ».

Il laissa l’homme pénétrer dans la suite. Ce dernier entra et attendit sur le côté qu’on lui indique où se rendre. Une fois la porte refermée, Ryo indiqua :

- « Suivez-moi ».
- « Bien ».

Quelques secondes plus tard, ils rentrèrent tous deux dans le bureau d’Azzaro. Le majordome s’inclina et se découvrit devant celui qui allait peut-être devenir son nouvel employeur. Celui-ci, d’un signe de la main l’invita à s’asseoir, sur le canapé en cuir capitonné, en face de lui. Ryouga se plaça, debout, au côté de son boss. Une fois que son invité fut assis, Rokoçoko sortit un dossier et l’ouvrit sur la table basse en ébonite qui se trouvait entre eux. Il le consulta pendant un moment et il finir par demander :
- « Alors vous êtes Klaus Zapp Altestein, c’est ça ? ».
- « Oui tout à a fait, monsieur Rokoçoko ».
- « Et vous êtes un majordome-combattant de l’institution Hendricksen ? ».
- « Oui c’est cela, monsieur Rokoçoko ».
- « Qu’est-ce qu’un majordome-combattant ? Qu’est-ce que je gagne à vous prendre à mon service ? ».
- « Un majordome-combattant c’est un employé qui fait le travail de garde du corps et de majordome en même temps. Si vous me prenez à votre service, vous vous assurez d’augmenter de manière drastique votre sécurité, ainsi que le standing de votre petit personnel. Et ce, en engageant qu’une seule personne… ».
- « J’augmente aussi drastiquement ma masse salariale ! ».
- « C’est tout simplement le prix de l’excellence, monsieur Rokoçoko ».
- « Le prix de l’excellence, hein ?! Certains de mes partenaires se sont montrés très satisfaits par le travail de vos collègues, c’est pourquoi quand votre institution m’a démarché, j’ai accepté de vous rencontrer. Mais je ne suis pas vraiment convaincu…Je vais réfléchir et je vous tiens au courant ».
- « Bien monsieur Rokoçoko. Je reste à votre entière disposition ».

Byakko raccompagna Klaus Zapp Altestein et quand il revint devant son employeur celui-ci lui demanda :

- « Alors ? Tu en penses quoi ? ».
- « Il ne dégage rien de particulier mais je suppose que c’est ce qui attendu d’un majordome. Par contre, pour un garde du corps, c’est un peu plus problématique ».
- « Pourtant d’après ce que l‘on m’a dit ces majordomes-combattants sont des guerriers exceptionnels ».
- « Hum…j’ai aussi entendu ces rumeurs mais je préfère juger de mes propres yeux avant de me faire un avis ». »

- « Qu’est-ce que tu fais là ? », demanda Ryouga.
- « Monsieur Rokoçoko m’a fait savoir qu’il avait besoin de moi. Il m’a donné votre position et m’a demandé de prendre mes ordres auprès de vous. Il a dit que ce serait la bonne opportunité pour moi de faire mes preuves ».
- « Hum, je vois… »

*On va voir ce qu’il a vraiment dans le ventre, pensa Ryo. Je doute qu’il soit en mesure de poser de vrais problèmes à Daito mais au moins il le retiendra suffisamment pour me permettre de rejoindre Azzaro. *

- « Ok. Je te laisse te charger de lui. Essaie de le retenir le plus longtemps possible. Si tu t’acquittes de cette mission, tu seras embauché ».
- « Je dois juste le retenir, pas le battre ? ».
- « Parce que tu penses pouvoir le battre ?! ».
- « Oui, sans aucun souci monsieur Ryouga ».
- « Bunta-ta-ta-ta !! Désolé d’interrompre votre conciliabule mais je n’ai pu m’empêcher d’écouter. Et j’ai bien fait car cela fait longtemps que je n’ai rien entendu de si drôle ».

Sans se soucier de cette interruption, Byakko continua :

- « Si tu arrives à le battre c’est encore mieux. Par contre, il nous faudra une preuve de cela. Sa lance par exemple ».
- « Très bien, je vous ramènerais sa lance. Vous pouvez y aller ».
- « Je te laisse entre de bonnes mains Bunta, amuse-toi bien !! », s’exclama Ryo en rigolant.

Il se dirigea ensuite en courant vers le cheval de Daito.

*Eh mais c’est qu’il va vraiment se barrer le salaud !! *

Bunta essaya de courir après son adversaire mais le majordome se mis sur son chemin :

- « C’est moi votre adversaire désormais ! », dit-il calmement avant de reprendre une gorgée de thé.
- « Je t’emprunte ton cheval !! », cria Byakko quand il fut en selle.
- « Espèce de… ! ».

Dépité de voir son adversaire partir au galop, Bunta Daito, posa ses yeux sur l’homme qui s’était interposé entre eux. L’homme qui avait dit, avec un aplomb à toute épreuve, qu’il allait le battre et prendre sa lance. L’homme en question était de stature moyenne. Il portait un chapeau melon noir, un monocle, ainsi qu’une petite moustache blonde qui couvrait complètement sa bouche et avait ses pointes qui remontaient vers le haut. Comme tenue, il avait un costume trois pièces noir. Son nœud papillon blanc était assorti ses gants et sa pochette de costume. Il ne dégageait aucune impression de puissance. Il n’avait rien d’un guerrier.

*Comment un simple domestique pourrait m’arrêter ?! Il semble rapide mais la vitesse ne fait pas tout. Il va mourir bêtement…mais bon c’est de sa faute après tout. *

Bunta fit tournoyer sa lance et la pointa vers son nouvel adversaire :

- « Je n’ai rien contre toi mais je vais devoir t’éliminer. J’ai une mission à accomplir ! ».
- « Hohohohoho !! Comme c’est cocasse, j’allais dire exactement le même chose, monsieur Daito ».

Suite à cela, la tasse à thé et la théière disparurent et le majordome enleva son chapeau melon. Ce qui dévoila une coiffure qui dénotait avec sa tenue. Il avait ses cheveux blonds coupés à l’iroquoise. Il jeta son couvre-chef en l’air et dit :

- « Quand il retombera, ce combat sera terminé ».
- « Je suis bien d’accord !! ».

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12 février 2019 à 20:17:53

Chapitre quatre vigt cinq: Bunta Daito vs Klaus Zapp Altestein

Daito se mit en garde et constata que son opposant ne faisait pas de même. Il restait là, les bras ballants.

*Il ne doit même pas savoir ce qu’est une garde… *

- « Suiseidzuki »

Il attaqua sans sommation. Il voulait en finir vite et repartir à la poursuite de Ryouga. Mais malheureusement l’attaque ne toucha pas sa cible. Il avait visé la tête et la pointe de Kototsuki était passé juste à côté.

*Hum, c’est la première fois que ça m’arrive… *

Il allait repasser à l’attaque quand il sentit un énorme poids s’écraser sur son abdomen et il fut projeter plusieurs mètres plus loin.

*Qu’est-ce, qu’est-ce qu’il s’est passé ?! *

- « Je suis désolé mais vous étiez complètement ouvert donc je n’ai pas pu me retenir d’attaquer, monsieur Daito ».
- « Qu…c’est toi qui m’a attaqué ?! ».
- « Voyez-vous une autre personne que nous ici, monsieur Daito ? ».

Bunta se releva difficilement. Il cracha du sang et dit :

- « Je crois que je t’ai sous-estimé… ».
- « Oh, ne vous blâmez pas monsieur Daito, cela arrive souvent ».
- « …mais maintenant c’est fini ! ».
- « Je l’espère pour votre propre sécurité monsieur Daito ».
- « Senpu »

Daito fit tournoyer sa lance à une vitesse ahurissante, il créa ainsi une tornade qu’il lança sur son adversaire. Ce dernier la regarda avancer vers lui sans sourciller et quand elle fut à sa hauteur, il se contenta de faire un mouvement du haut vers le bas avec la tranche de sa main droite. Cela eu pour effet de faire disparaitre complètement la tornade. Bunta en resta stupéfait. Erreur grave. Un autre coup de poing vint s’écraser sur son corps. Sur son visage cette fois.

Après avoir pris quelques instants pour récupérer, il se releva, en tenant son visage, et demanda :

- « Tu es qui, putain ? ».
- « Je vous l’ai déjà dit monsieur Daito, je suis le majordome ».
- « Tu vas arrêter avec tes « monsieur Daito » !! Et répondre à ma question ! Aucun majordome n’est aussi fort ! ».
- « C’est que vous n’avez pas rencontrer les bons, monsieur Daito ».
- « Espèce de petite merde !! Tu veux te la jouer comme ça ?! Ok, fini de rigoler !! »

Juste après cette déclaration, le corps de Bunta Daito changea. Il grandit de plusieurs mètres, ses pupilles devinrent horizontales, ses iris devinrent rouges cuivrées, sa peau devint verdâtre et pustuleuse :

- « Oh, je vois. Vous possédez un zoan, monsieur Daito ».
- « Tout à fait, je possède le Gama gama no mi version Oyabun ! ».

Sans plus de préambules, le crapaud géant qu’était devenu Bunta se servi de la puissance de ses jambes pour sauter très haut. Une fois à une hauteur satisfaisante, il rebondit en l’air et lança :

- « Rakusei »

Il fonça vers son opposant sa lance droite devant lui. Il allait si vite que la friction entre la pointe de Kototsuki et l’air fit cette dernière s’enflammer. Encore une fois, le majordome resta totalement impassible.

*J’ai été surpris par ta puissance mais je ne ferais plus cette erreur, pensa Daito. L’ironie du sort est, qu’apparemment, maintenant c’est toi qui me sous-estimes, cela causera ta perte Majordome ! *

Un clignement d’œil plus tard, il percuta Klaus Zapp Altestein de plein fouet. Le choc créa une explosion trois fois plus importante que lors de son attaque contre Ryo Ryouga. Si bien, que l’impact créa un énorme cratère dans la plaine. Autour de celui-ci, l’herbe s’était enflammé.

Quand la poussière retomba, Bunta constata qu’il n’y avait aucun corps autre que le sien dans le cratère :

- « J’y suis peut-être allé trop fort ?! Il n’y a même pas de cadavre ! Il a été désintégré, bunta-ta-ta-ta !!! ».

Il était tout à sa joie quand il entendit derrière lui :

- « Hohohohoho ! Je ne suis pas désintégré, monsieur Daito. Mais ce n’est pas passé loin, il est vrai ».

Bunta se retourna et vit avec stupéfaction que le majordome était parfaitement indemne. Il était hors du cratère et le regardait de haut tout en nettoyant son monocle :

- « Vous semblez avoir la fâcheuse tendance à soulever la poussière quand vous attaquez. Ce n’est pas très propre, monsieur Daito ».

- « Bakuhatsu »

Fut la seule réponse de Daito. Malheureusement pour lui, Altestein esquiva une nouvelle fois. Et réapparu, humiliation ultime, sur la lance de son assaillant. Il courut sur celle-ci à la vitesse de l’éclair et asséna un violent coup de pied en pleine face au lancier de Sun Jen Chen. Le coup l’envoya voler hors du cratère. Il atterri sur le dos mais roula quasi immédiatement pour se remettre sur ses pieds. Il vit ainsi Altestein sauter nonchalamment hors du cratère. Bunta était essoufflé. La violence de ses attaques et celles de son adversaire entamaient peu à peu son endurance :

- « Vous ne semble plus trop en état de vous battre, monsieur Daito. Je vais donc abréger cet affrontement ».
- « COMME SI J’ALLAIS ME FAIRE BATTRE AUSSI FACILEMENT !!!! », cria Bunta qui sembla revigoré par cette provocation.

Il jeta ensuite toutes ses forces dans la batailles. Il attaque le majordome de toutes part. Aussi vite, aussi précisément, aussi puissamment qu’il le pouvait. Mais son adversaire esquivait toutes ses attaques sans difficulté. Au bout d’une quinzaine de minutes, lassé de ces échecs successifs, Bunta se résigna à utiliser une tactique qu’il n’aimait guère. Il se servit de sa langue extensible de crapaud et emprisonna son opposant de dedans. Il réussit se tour de force car Klaus ne s’attendait pas du tout à ce genre d’attaque. Une fois, ce dernier bien maintenu, Daito le décapita :

- « Tu es mort !! », jubila Bunta.

Mais juste au moment sa lance rentra en contact avec le cou ennemi, un son métallique se fit entendre :

- « Vraiment ? », demanda calmement le majordome.

Daito regarda attentivement le cou du majordome, il vit que ce dernier était recouvert d’un métal vert :

- « Qu ‘est-ce c’est ?! Tu as un fuit du démon ? ».
- « Oui. J’ai le fruit du jade. Ma défense est impénétrable ! Vous m’en voyez navré, monsieur Daito mais vous ne pouvez pas gagner ».

Juste après avoir dit cela, il arriva à se libérer de la langue de Bunta. Il l’attrapa et s’en servi pour projeter le lancier avec brutalité sur le sol à plusieurs reprises. Le punissant par là où il avait péché. Après une dizaine de projections, en servant toujours de sa langue extensible, il le lança au loin. Malgré la violence du traitement qu’il venait de subir, Daito montra de la résilience et se réceptionna sur ses pieds. Après quelques minutes d’arrêt dont il se servi pour reprendre son souffle, il dit :

- « Ta défense est impénétrable ? C’est ce qu’on va voir…tu vas gouter à ma technique secrète ultime ! », dit-il avec un sourire carnassier sur le visage
- « Ho ?! Qu’est-ce donc que cela, monsieur Daito ? », demanda Klaus réellement intrigué.

Le lancier ne répondit pas mais sauta en l’air. Plus haut que la dernière fois, puis il lança :

- « Amakakeboshi »

C’était une version améliorée du « Rakusei ». Cette fois il rebondissait une dizaine fois en l’air de manière à créer une attaque qui serait dix fois plus rapide et dix fois plus puissante que la précédente.

*Celle-là, non seulement, tu ne pourras pas l’esquiver mais, en plus, tu ne pourras pas la bloquer avec ton corps de jade ! *

Juste à l’instant où termina sa réflexion, il vit Klaus Zapp Altestein apparaitre face lui. Il avait les mains coupe au niveau de sa hanche droite comme s’il se préparait à lancer une boule de feu :

- « C’est la fin, monsieur Daito ! Ama no sein »

Ses mains devinrent noires puis avec une brutalité inouïe, il frappa Bunta avec les deux en même temps au niveau du torse. La violence du choc fut si intense que non-seulement, elle stoppa Daito dans son élan mais elle le fit aussi lâcher sa lance et le projeta à des kilomètres de là. Klaus attrapa la lance en plein vol et atterri gracieusement sur le sol. Le combat était fini. Cela fut, d’ailleurs, ponctué par la chute, quelques secondes plus tard, de son chapeau melon sur le crâne :

- « Bon, maintenant, je vais où ? ».

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19 février 2019 à 09:14:22

Chapitre Quatre-vingt-six: Quatrième clash

À équidistance d’Akobel et de Tsubamé se trouvait une l’ancienne commune d’Isami dite la ville rose. Cette dernière était abandonnée. Mais c’était initialement une petite bourgade de cinq cent âmes. Elle servait de point de ravitaillement ou de rafraichissement secondaire pour les voyageurs qui se rendaient à Tsubamé mais qui, soit n’avaient pas pu, soit n’avaient pas voulu s’arrêter à Akobel. Toutefois, il y avait une cinquantaine d’année, suite à un décret royal, la commune avait dut être abandonné par ces habitants. Cela était dû à la présence du cerisier millénaire qui trônait au beau milieu de la bourgade. La particularité de cet arbre, au-delà de son âge, était le fait qu’il était en fleur toute l’année. De fait, ses feuilles recouvraient tout. Du toit des maisons, au sol, en passant par le rebord des fenêtres. C’est ce qui valait à la commune son surnom.

À vrai dire, le village avait été construit autour de cet arbre majestueux. Les fondateurs pensaient que l’arbre leur porterait chance. Ils pensaient que vu que le cerisier était très vieux et très massif, il fallait au moins d’une trentaine d’hommes pour en faire le tour, mais pourtant constamment en fleur, cela voulait dire que le sol était riche en minéraux et que la terre était fertile. C’est donc la perspective de récoltes agraires abondantes qui les motiva. Malheureusement pour eux, même si le sol était riche en minéraux et la terre fertile, rien ne pouvait pousser à Isami. Et ce, pour deux raisons, la première était que le cerisier phagocytait tous les sels minéraux. Et la deuxième, parce que ces feuilles étouffaient la terre empêchant les jeunes pousses d’accéder au soleil. Ils avaient malgré tout persister à cultiver le sol mais rien n’y faisait, tant que le cerisier serait là c’était peine perdue. En désespoir de cause, ils essayèrent de le couper mais aucune de leur arme ne réussissait à entamer l’écosse épaisse de l’arbre. Même le feu ou la dynamite se montraient inefficaces. Par conséquent, ils décidèrent de faire autre chose de la commune. Et c’est ainsi qu’elle devint un village-relais. Mais il y a cinquante ans de cela, le cerisier devint l’une des cinq merveilles d’Ahrar et en conséquence, les familles qui vivaient depuis des générations à Isami furent prier de s’en aller pour ne pas risquer tuer ou blesser l’arbre par inadvertance. Et ce, même s’il était admis de tous que l’arbre était indestructible.

C’est dans cette ville rose et déserte qu’il arriva une heure après avoir quitté Bunta. Il descendit de cheval. Se concentra. Il sentit une force immense et une plus modeste juste à côté. C’était tout. En dehors de ses deux forces, il n’y avait personne dans les parages. De plus, aucune de ses deux forces n’étaient hostiles.

*Soyons tout de même prudent, se dit-il. Cela pourrait être un traquenard. *

Il avança droit devant lui en direction des deux présences, tout en gardant sa main droite sur la poignée de Zanmato, son sabre. De cette manière, il serait prêt à dégainer à tout instant. Quelques minutes plus tard, il arriva devant le cerisier millénaire et fut ébloui par sa majesté. À son pied, se trouvait un homme assis en tailleur avec son katana sur le giron. Quand il arriva à bonne distance de lui, l’homme se leva. Il portait un masque de tengu rouge, avec un bouc blanc et des cheveux de même couleur, qui cachait complètement son visage. Il portait aussi une veste à manches courtes grise enfoncée dans un pantalon bleu nuit. Lui-même enfoncé dans des bottes noires. Celles-ci n’avaient pas de lacets mais se fermaient grâce à deux mini-ceintures violettes à boucle d’or. Le pantalon était maintenu par une ceinture Shimenawa violette et dans celle-ci était enfoncée un manteau rouge qui tombait le long de ses hanches. Aux poignets, il avait des bandes de tissus de couleurs violettes et aux mains, des gants noirs. Il tenait son épée dans sa main gauche mais l’enfonça dans sa ceinture au niveau de la hanche gauche peu de temps après s’être levé.

Ce qui frappa Jubei, c’est que bien que le vent fît tomber en permanence les feuilles du cerisier, aucune d’entre elle ne tombait ni sur ni autour de l’homme en face de lui. Comme si une force invisible les repoussait :

- « As-tu le lot ? », demanda-t-il en guise de salutations.
- « Non, je ne l’ai pas », répondit l’autre simplement.
- « De fait, nous ne sommes pas obligés de nous battre ».
- « Non nous ne le sommes pas ».

Juste à la fin de cet échange d’amabilité, les deux épéistes se sautèrent dessus la lame au clair. L’impact, quand leurs deux lames se rencontrèrent, fit s’envoler toute les feuilles de cerisier qui se trouvaient sur le sol. Depuis des millénaires, c’était la première fois que le sol d’Isami pouvait respirer. Après avoir gauger leur force respective pendant plusieurs secondes, les deux hommes se séparèrent :

- « Désolé mais mon âme d’épéiste m’empêche de passer à côté de cette opportunité », dit Jubei faussement contrit.
- « De même », répondit Yojimbo sur le même ton.

À la fin de cet entracte, les deux belligérants débutèrent le deuxième acte de leur ballet mortel.

***

*Enfin je vois le bout de ce maudit canyon !!, pensa-t-elle soulagée. J’espère que Jaeger va bien… *

Encore quelques minutes et elle atteindrait la ville de Sicario. Elle se demandait qui serait son adversaire. Elle espérait que ce serait Vihaïo Baz. Elle voulait pouvoir se confronter à l’un des meilleurs tireurs d’élite de son époque.

Quand elle arriva à l’entrée de la ville, elle y vit une calèche abandonnée. Elle se douta que c’était celle après laquelle elle galopait. Elle ralentit la course de son cheval pour qu’il passe du galop au trot quand elle commença à arpenter une des artères principales de la localité. Sicario était une des plus grande villes d’Ahrar et elle ne comptait pas la parcourir à pied. Malheureusement pour elle, c’est à cet exact moment qu’une balle frappa son cheval en pleine tête. Elle arriva à sauter de celui-ci avant qu’il ne l’écrase sous son poids et à rouler, sur la gauche, dans une des ruelles adjacentes.

*C’était quoi ça ?!!! C’est lui qui m’a tiré dessus ? *

Elle jeta un coup d’œil hors de cachette pour voir d’où le tire avait pu provenir mais à peine avait-elle pencher la tête qu’une balle siffla et lui érafla la joue. Elle s’accroupi et ferma les yeux pour se concentrer.

*Vu l’angle de la première et de la deuxième balle, il se trouve en hauteur…à peu près à une cinquantaine de mètres au-dessus du sol. Je n’ai vu qu’un seul endroit pouvant correspondre à cette localisation et le c’est le clocher qui se trouve au bout de cette artère, à deux cents mètres d’ici à peu près. C’est une place de choix. Il a une vue d’ensemble sur l’entrée de la ville et sur les ruelles adjacentes. Je ne pourrais même pas le contourner car au-delà de la perte de temps, et du risque accru pour les civils alentour, je serais juste une cible facile pour un tireur de cette trempe. Je dois avoir une stratégie plus offensive… *

Elle dégaina de Sunder, sa carabine.

*Si je me mets debout et que je tire deux balles successivement dans ces deux angles différents. La deuxième balle devrait donner à la première la poussée nécessaire pour atteindre le haut du clocher. Peu de temps après avoir tiré je sortirais de ma cachette pour l’appâter. Au mieux, ma balle le touche, au pire, elle me servira de tir de barrage. *

Une fois satisfaite de sa stratégie, elle s’exécuta :

- « Twin Bullets »

Comme prévu, la deuxième balle fit bien son office en propulsant la première. Malheureusement pour elle, sa première balle ne toucha pas sa cible mais servi juste de tir barrage. Elle le sut quand après voir avoir avancer de vingt-cinq mètres en direction du clocher une balle siffla au-dessus de son crâne. Elle savait qu’utiliser deux fois la même technique ne fonctionnerait pas. Pourtant si elle voulait être à l’abri, il fallait impérativement qu’elle arrive au pied de cette tour.

*Encore cent soixante-quinze mètres à parcourir !! *

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26 février 2019 à 08:27:38

Chapitre quatre-vingt-sept: Une danse à trois

Depuis près d’une heure, les coups d’épée s’échangeaient à toute vitesse, bien que les deux adversaires fussent très statiques. Tous les deux se testaient mutuellement.

*Il est très doué en fin de compte, pensa Jubei, je ne m’attendais pas un tel niveau de sa part. Mais il y a quelque chose de bizarre dans la manière dont il manie son sabre, il semble quelque peu emprunté… *

La danse macabre entre les deux épéistes continua pendant quelques temps puis ils entendirent :

- « Shurado : Shizan »

Une fine pellicule d’eau apparue entre les deux hommes et ils s’éloignèrent l’un de l’autre, de quelques centimètres. S’ils ne s’étaient pas dégagés à temps, la fine pellicule d’eau les aurait coupés car cette dernière fut acérée comme la meilleure des lames, en témoignait toutes les habitations qui se retrouvaient désormais coupés en deux :

- « Je me permets de vous « couper » ! », dit quelqu’un non loin d’eux.

Jubei et Yojimbo se tournèrent vers le son de cette voix d’homme pour découvrir qui osait les interrompre.

*Qu-que fait-il ici ?! se demanda Heiishiro. Est-ce que ça veut dire que Bunta est mort ? *

- « Je n’ai pas besoin de ton aide ! Je peux m’en charger seul », dit Yojimbo.
- « Oh mais je ne suis pas venu t’aider », répondit le nouvel arrivant.
- « Que veux-tu alors ? ».
- « Je veux ta tête !! ».
- « Comment ça ? ».
- « Je suis au courant de tout… ».
- « De quoi parles-tu ? ».
- « Nul besoin de faire l’innocent. Nous savons tous les deux pourquoi tu es rentré dans notre organisation et ce que tu as fait. Mais pour être tout à fait honnête avec toi, je ne suis pas là pour punir ta trahison à proprement parlé. Non, je suis là car depuis notre première rencontre, je ne souhaite qu’une chose, croiser le fer avec toi !! Et on va dire que les derniers évènements sont un parfait prétexte pour cela », dit-il avec un sourire carnassier sur le visage.
-« … ».
- « Si vous voulez, je peux vous laisser régler cela entre vous ? », intervint Jubei sur un ton sarcastique.
- « Non, reste, je veux croiser le fer avec toi aussi ! Donc pour ne léser personne je vous propose que vous m’attaquiez tous les deux en même temps ».
- « Monsieur est ambitieux à ce que je vois », dit Yojimbo. « Mais je n’ai pas besoin de lui », dit-il en désignant Jubei, « pour venir à bout de toi, Ryo Ryouga ! ».
- « Oh vraiment ?! », s’exclama Byakko faussement surpris.
- « Je suppose donc que ce sera une bataille royale entre nous trois ! », dit simplement Heiishiro.
- « Cela me va parfaitement », se réjouit Ryouga en dégainant Atamaryuu, son deuxième katana, avec sa main, droite, et en se mettant en waki gamae hidari.
- « Cela me va aussi très bien », ajouta Yojimbo.

Pour accompagner ses mots, il rengaina son katana. Pris le fourreau de celui-ci dans sa main gauche. Fléchit les genoux et mis sa main droite au-dessus de la poignée de son sabre.

*Changement de style, hein ? pensa l’épéiste borgne. Je suppose que c’est le style dans lequel il se sent le plus à l’aise ce qui expliquerait pourquoi je le trouvais un peu emprunté durant nos échanges précédents. *

Heiishiro, de son coté, enleva ses bras des manches de son kimono et se mis en chudan no kamae.

Les trois hommes se regardèrent pendant un long moment se jaugeant mutuellement. Leur sakki étaient si dense qu’ils formaient une aura autour d’eux. Chaque aura ayant une forme différente. L’aura de Byakko était un tigre blanc, celle de Jubei était un dragon de jade et celle de Yojimbo était un doppelganger violet. Les auras se poussaient et se repoussaient mutuellement. L’une essayant d’écraser les deux autres et vice-versa. Le sol vibrait sous l’intense pression que les trois belligérants généraient. Les cailloux bougeaient d’eux-mêmes et les feuilles du cerisier millénaire se désagrégeaient tant l’atmosphère était brulante et électrique. C’est finalement le nouvel arrivant qui ouvrit les hostilités :

- « Shurado : Gokojin »

Il fit ses lames bouger très rapidement et envoya, simultanément, deux slashs aériens à ses opposants. Ceux-ci bloquèrent et lui sautèrent dessus de manière synchrone.

*Ce qu’il nous a envoyé ce n’étaient pas de simples slashs aériens, pensa Heiishiro, c’étaient des slashs d’eau. De toute évidence, il a une affinité avec cet élément. *

Ryouga bloqua les attaques concomitantes. L’impact fut si violent que les maisons alentours vibrèrent. Malgré tout Byakko repoussa ses deux assaillants sans difficulté. Mais Jubei repartit tout de suite à l’assaut :

- « Amanozako-ryuu : Koten Tacho »

Il se mit en jodan no kamae, fonça sur Ryo et abattis son katana, du haut vers le bas, avec violence. Pour bloquer cette attaque le chef des gardes du corps d’Azzaro Rokoçoko passa en chudan.

*Cette attaque était lourde ! Quelle force !! *

Une attaque si lourde, qu’il s’enfonça quelque peu dans le sol :

- « Minuano »

Profitant de ce moment de flottement, Yojimbo attaqua les deux hommes en même temps. Il dégaina et rengaina à une vitesse supersonique, tout en restant sur place, son katana. Au moment où son sabre fut complément rengainé, une dizaine de lame d’air frappèrent ses ennemis. Ceux-ci se séparèrent en bloquant et en déviant ces dernières. Les lames d’air déviées allèrent s’écraser sur les habitations alentours.

Les trois hommes n’en restèrent pas là. Cette fois, c’est Jubei et Ryouga qui attaquèrent Yojimbo. Ce dernier arrêta les trois lames avec sa propre épée et son fourreau. Puis Heiishiro lui donna un coup de pied dans le ventre qui le poussa quelques mètres plus loin. Quand il remit son pied à terre, il attaqua tout de suite Ryouga :

- « Amanozako-ryuu : Senkei »

Il se mit en sha no kamae et assena une violente attaque de taille à son opposant. Ce dernier bloqua mais fut poussé quelques mètres en arrière. Jubei continua son offensive. Il sauta en l'air et cria :

- « Amanozako-ryuu : Susano’o »

Une énorme tornade apparue. Elle était composée de vents extrêmement coupants et d’éclairs. La tornade avançait vers Yojimbo et Ryouga en laissant des lacérations sur le sol. :

- « Teppusatsu », cria Yojimbo

En dégainant prestement son katana dans un mouvement allant du bas vers le haut, il créa une lame d’air verticale qui, non seulement coupa la tornade en deux, la détruisant, mais aussi percuta Jubei. Ce dernier alla s’écraser dans une des maisons derrière lui. Profitant que l’attention de son ancien subordonné soit concentrée ailleurs, Ryouga l’attaqua :

- « Shurado : Kiri otoshi »

Il sauta sur place en tournant sur lui-même et abatis consécutivement ses deux lames. L’attaque fut esquivée par un saut en arrière de Yojimbo. Toutefois, Byakko continua son offensive :

- « Shurado : Shizuka »

Il bougea rapidement ses deux katanas et envoya une pléthore de fines gouttelettes d’eau extrêmement coupantes vers son adversaire. Ce dernier contre-attaqua :

- « Tōdai-ji »

Il dégaina et rengaina son katana, en tenant la poignée avec l’auriculaire vers la garde, à une vitesse qui rendit son mouvement invisible à l’œil nu et créa un mur de lame d’air. Ce mur arrêta toutes les gouttes. Juste à la fin de ce court échange, la maison dans laquelle avait atterri Jubei explosa en flammes. De celles-ci apparu l’épéiste borgne et il dit :

- « Amanozako-ryuu : Taimatsu »

Ce qui suit est long à raconter mais s’est passé en un instant.
Son katana, Zanmato, qu’il tenait en gedan no kamae, se recouvrit de flammes. Il fit un vif mouvement du haut vers le bas :

- « Amanozako-ryuu : Itto Kaso »

Une lame de flamme verticale se dirigea à grande vitesse vers Yojimbo. Puis Jubei tourna rapidement sur lui-même et termina son mouvement en faisant une attaque de taille dans l’espace vide en face de lui, tout en disant :

- « Amanozako-ryuu : Hae-nim »

De la pointe de sa lame se créa un phénix de feu qui se dirigea vers Ryouga et fut sur lui en quelques battement d’ailes enflammés. Ses deux opposants réagirent tout de suite :

- « Mizuchi », cria Yojimbo.

- « Shurado: Tenryu », cria Ryo Ryouga.

Yojimbo grâce à une attaque de Iaijutsu coupa la lame de flammes. De son coté, Byakko créa un dragon d’eau qui percuta le phénix et le fit disparaitre dans un nuage de fumée.

*Il a une affinité avec le feu, pensa Ryouga. Je vois…il est temps que moi aussi je passe aux choses sérieuses ! *

Et il s’exécuta :

- « Shurado : Mizuhame »

Mungejin et Atamaryuu se recouvrirent d’une membrane d’eau. Comprenant que ses opposants souhaitaient passer au niveau supérieur, l’épéiste masqué dégaina son épée et dit :

- « Hachiman-jin »

Des lacis de foudre parcoururent sa lame. Il la rengaina et se mit en garde. Chacune des trois techniques augmentaient, à leur manière, l’affutage de leurs lames respectives. Après un moment d’observation, les trois belligérants reprirent la danse du sabre.

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05 mars 2019 à 19:39:06

Chapitre quatre-vingt huit: Anor la hyène vs Vihaïo Baz

*Voila !! J’ai réussi, je suis en bas de cette maudite tour !! *

Elle avait effectivement réussi à se faufiler jusqu’en bas de la tour se trouvant ainsi hors de portée du tireur. De plus, elle avait réussi cela en utilisant toujours la même tactique. Elle n’avait pas eu le choix, rien d’autre ne lui était venu comme idée. Son manque d’imagination l’avait frustrée mais elle avait quand même réussi à atteindre son but. Malheureusement pour elle, cela avait tout de même eu un coup. Elle s’était pris une balle dans la cuisse droite.

*Heureusement que la balle est passée au travers sinon j’aurais été encore plus mal. *

Elle avait fait un garrot à sa cuisse pour stopper l’hémorragie et se servait de Sunder comme béquille. Là, elle attendait que son opposant daigne descendre pour l’affronter en face. En patientant, elle avait déchiré une partie de sa veste pour se faire un pansement de fortune.

Quelques minutes plus tard, elle entendit un tintement régulier. C’était le bruit que font des éperons quand quelqu’un marche. Le bruit devenait plus fort au fil du temps donc elle comprit que c’était le tireur qui arrivait.

*Vu le rythme de ses pas, il n’est pas pressé...peut-être prend-il son temps pour que je m’affaiblisse à cause de la perte de sang ? Ou peut-être est-il tellement sur de m’avoir qu’il ne me prend pas au sérieux ? *

Elle dû attendre encore quelques minutes de plus pour voir le visage de son adversaire. Ce dernier ouvrit avec lenteur la porte du clocher.

*Je savais que c’était lui !! *

Lui, c’était Vihaïo Baz aussi appelé Blue Grass à cause de son addiction à ce tabac. Il était d’ailleurs en train de fumer un cigarillo de Blue Grass quand il se planta devant elle :

- « Toujours vivante ? », dit-il en la regardant de haut.

Il avait sa carabine rengainée dans son dos et ses deux pouces enfoncés dans son holster :

- « Comme tu peux le voir ».
- « Mais un peu amochée quand même », rajouta-t-il en frottant son menton, faussement soucieux.
-« … ».
- « Tu sais, je n’ai pas le lot avec moi. Tu devrais te barrer d’ici et aller faire soigner ça ! », dit-il en pointant dédaigneusement sa blessure du menton.
- « Dès que j’aurais le dos tourné, tu me tirerais dessus, je ne suis pas complètement idiote ! ».
- « Yahahaahha ! Il est vrai qu’il est peu probable que je te laisse quitter Sicario en vie. Toutefois, je ne vois pas bien ce que tu peux accomplir en te tenant devant moi ainsi blessée ».
- « Je te défie !! »
- « Tu me défies ?! Et que gagnerais-je à accepter ton défi ? ».
- « Rien. Si ce n’est du prestige, je suis sûr que ton honneur de tireur d’élite te chatouille ».

*J’espère qu’il a un honneur !! *

- « Il est vrai qu’affronter et battre Anor la hyène, la tireuse qui ne rate jamais sa cible ferait grandement grandir ma réputation… », dit-il pensif. « Mais vu ton état, je ne vois pas trop comment tu pourrais te révéler être un quelconque challenge… ».
- « Je te propose un duel à l’ancienne. Pas de carabine, un revolver, six balles, le meilleur est celui qui est encore vivant quand les barillets sont vides ! ».
- « Huuum… ».

*Accepte, accepte, accepte, accepte…. *

- « C’est d’accord », finit-il par dire avec une lueur d’intérêt dans les yeux.

Pour montrer sa bonne volonté, Anor jeta sa carabine au loin ainsi que Yrhom. Elle garda Ipanema car c’était le plus léger des deux. Blue Grass fit de même :

- « Qu’est-ce qui donnera le top départ ? », demanda-t-il intrigué.

Pour toute réponse, elle sortit une pièce d’une de ses poches :

- « Je vais lancer cette pièce en l’air et au moment où elle touchera le sol, les hostilités commenceront. Est-ce que cela te va ? ».
- « Cela me va très bien !! », dit-il avec l’assurance de celui qui pense qu’il ne peut pas perdre.

Anor, sans lâcher son adversaire des yeux, lança la pièce en l’air. Ceci fait, elle mit sa main droite au-dessus d’Ipanema et attendit. Elle avait les mains moites, sa jambe blessée était flageolante et lui faisait mal mais elle ne devait se préoccuper de rien d’autre que de la pièce. Quand la pièce arriverait sur le sol, elle jouerait sa vie.

Quelques secondes plus tard, le tintement significatif d’une pièce qui touche le sol se fit entendre. Simultanément, les deux opposants dégainèrent et tirèrent. Les deux balles se rencontrèrent en vol. Ils tirèrent à nouveau mais leurs balles se rencontrèrent de nouveau en plein vol.

*Plus que quatre balles… *

Conscients qu’ils avaient un niveau de précision proche voire égale à cette distance, les deux tireurs d’élite comprirent que celui qui gagnerait ce duel serait celui qui prendrait le plus de risque. Anor augmenta donc sa cadence de tir. Elle fut imitée par Baz mais en plus ce dernier avança vers elle. Si les troisièmes et quatrièmes balles se rencontrèrent, elles aussi, en vol ce ne fut pas le cas des suivantes. La cinquième balle d’Anor non seulement dévia la cinquième de Baz mais, en plus, elle alla se planter dans un mur alentour alors que la balle déviée de son adversaire vint de planter dans sa jambe valide. Elle n’avait plus d’appui. Elle allait tombée. Mais avant ça elle tira sa sixième balle vers le visage de Vihaïo. Malheureusement pour elle, ce dernier esquiva de justesse. Elle tomba. Il vint se mettre au-dessus d’elle et pointa son revolver vers son front :

- « Je crois que c’est ici que s’arrête ta route, Anor la hyène ! », dit-il moqueur. « Dommage que tu ais gaspillé ta dernière balle. Adieu ».
- « Gaspillé ? Tu ferais mieux de regarder derrière toi ! ».

Blue Grass tourna légèrement la tête et vit la balle d’Anor revenir vers lui. Il comprit instantanément ce qu’il s’était passé. Elle n’a jamais visé son visage, elle savait qu’il esquiverait, elle avait visé les deux enseignes en métal derrière lui. La balle avait ricoché sur la première enseigne puis sur la deuxième et revenait maintenant vers lui. Le calcul qu’elle avait effectué, en si peu de temps, était parfait.

*Et merde !! *

Furent les deux derniers mots qu’il pensa avant que la balle d’Anor la hyène ne lui transperce le crane de part en part.

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12 mars 2019 à 18:09:07

Chapitre quatre-vingt neuf: Ryo Ryouga vs Yojimbo vs Jubei Heiishiro

- « YEAAAAAAH !!!!!!! », cria-t-elle.

*Je n’arrive pas à y croire, j’ai gagné !! J’ai battu Vihaïo Blue Grass Baz dans un duel !! *

Elle n’en revenait pas de son exploit. Mais les deux orifices qu’elle avait respectivement à chacune de ses cuisses la ramenèrent à la réalité et la sortirent de son euphorie. Elle déchira un autre morceau de son manteau et pansa la nouvelle plaie.

*Bon ça, c’est fait ! Mais je ne peux pas marcher…comment je vais faire ? *

Elle entendit des pas qui se rapprochaient d’elle. Elle essaya de bouger la tête mais sans succès car tout son corps était engourdi et de toutes les manières sa vue commençait à se troubler. Elle avait perdu trop de sang. Puis une silhouette indistincte se tint au-dessus d’elle et dit :

- « Et ben c’est du propre ! »

Puis elle sentit un objet lourd s’abattre violement sur son crâne et tout devint noir.

***

L’affrontement était très mobile. À un moment ils étaient en l’air, à un autre moment ils étaient au sol. Chacun essayant de prendre l’avantage sur les deux autres sans y arriver. Chaque impact de lame laissait sa trace sur le sol ou sur les habitations du patelin abandonné.
Soudain Ryouga planta son épée dans le sol et dit :

- « Shurado : Harusame »

Un geyser d’eau jaillit de l’endroit où était planté la pointe de sa lame. L’eau qui en jaillit se divisa en feux et fonça vers ses opposants :

- « Amanozako-ryuu : Ennetsu Jigoku »

Jubei traça très rapidement, sur le sol, une ligne avec son sabre. Cette dernière formait un demi-cercle en face de lui. De cette ligne sortie un mur de feu qui fit l’eau s’évaporer à son contact. De son coté, Yojimbo lança :

- « Kiri Ichimonji »

Il dégaina son katana, en tenant la poignée avec l’auriculaire vers la garde, du bas vers le haut, de façon violente. Créant ainsi une lame d’air en direction de Byakko qui eut pour effet de couper en deux son attaque. Puis abatis son sabre du haut vers le bas, de façon tout aussi violente, pour créer une deuxième lame d’air en direction de Heiishiro. Les deux lames d’air étaient chacune couvertes d’éclair. Ces deux adversaires esquivèrent.

Les trois hommes se regardèrent un moment. Ils profitèrent de cette accalmie pour reprendre leur souffle. Bien qu’aucun d’entre eux n’aient subi de grosses blessures, jusqu’à maintenant, leurs vêtements étaient marqués des stigmates de leur furieux affrontement qui durait depuis des heures. Jubei avait perdu son chignon, Yojimbo avait de nombreuses fêlures sur son masque et Ryouga avait sa veste qui était en lambeaux. Ils savaient instinctivement, au fond d’eux, que le prochain échange serait le dernier. Leurs auras, manifestation physique de leur volonté, s’affrontaient encore. Sans qu’aucune d’entre elles ne parviennent à prendre le dessus.

Ryouga rengaina ses épées sans lâcher leurs poignées. Les recouvrant par la même occasion de koka et d’une aura malfaisante. Le désir de sang de Mungejin et d’Atamaryuu étaient aussi palpable que celui de leur maitre. Jubei fit de même en se mettant en ko gasumi et dit :

- « Amanozako-ryuu: Totsuka-no-tsurugi »

La flamme qui recouvrait sa lame s’agrandit. Et ce, à un tel point que maintenant son sabre semblait faire dix pieds de long. Yojimbo, lui, imita les autres belligérants. Il fléchi ses genoux, couvrit ses avants bras et son katana de koka. De plus, désormais, les lacis de foudre se voyait aussi sur son fourreau :

- « Ce fut fort plaisant messieurs mais il est temps d’en finir », dit Byakko.
- « Je me faisais la même réflexion », renchérit Jubei.
- « Vider complètement son esprit. N’avoir ni début ni fin, n’avoir aucun contour défini…être comme l’eau ! », marmonna Yojimbo.

Et sans plus de cérémonies, les trois épéistes foncèrent les uns vers les autres et crièrent simultanément :

- « Shurado-Iai ougi : Rashomon »

- « Amanozako-ryuu ougi : Shinzan »

- « …ougi : Denjin Yonokaze »

À la fin de leurs attaques respectives, les trois combattants rengainèrent leurs katanas. Quelques instants plus tard, une gerbe de sang jaillit des trois corps faisant éclater le collier de perles qui entourait le torse de Jubei, le plastron qui entourait celui de Ryo et le masque de Yojimbo. Après un bref moment, les trois hommes tombèrent simultanément face contre terre.

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