En pleine lecture du Classique du vide parfait, c'est plaisant, simple, presque misologue, et plein de sagesse. En s'appuyant uniquement sur les 3 textes que sont le Tao te king, le classique du vide parfait et Tchouang-tseu, y a-t-il une mise en pratique taoïste dans la vie de tous les jours ?
Lis mes postes en tant que sergentpoivre
J'ai mis deux liens sympas (plus que ça mais au moins deux dedans peuvent te donner une idée).
Comme je l'ai rappelé sur le topic Guénon, le taoïsme c'est fluidité, spontanéité, simplicité.
Le deuxième point, j'ai longtemps et j'en suis encore sceptique vu que je suis une personne "réfléchie" et qui aime réfléchir et donc ne pas être spontanée.
Lis le Tao te ching, Tchouang tseu, Lie tseu, relis et recopie des passages de Tchouang tseu qui t'interpelles, relis et écris des passages du tao te king. Vis (dans le dao). Relis le Tao te king. Vis. Relis le Tao te king, etc.
Cette vidéo j'ai aussi du la mettre ici :
https://www.youtube.com/watch?v=vfAWlJYZ5g4
Je ne sais pas s'il fait ça mécaniquement avec beaucoup d'entrainements. Peut-être, oui, mais il a surement appris sans réfléchir et là comme tout sportif, il danse spontanément, sans réfléchir. Il est en parfait wuwei. Il est dans le Tao.
Le 12 mai 2019 à 21:09:59 -The[Flash]- a écrit :
Lis mes postes en tant que sergentpoivreJ'ai mis deux liens sympas (plus que ça mais au moins deux dedans peuvent te donner une idée).
Comme je l'ai rappelé sur le topic Guénon, le taoïsme c'est fluidité, spontanéité, simplicité.
Le deuxième point, j'ai longtemps et j'en suis encore sceptique vu que je suis une personne "réfléchie" et qui aime réfléchir et donc ne pas être spontanée.
Lis le Tao te ching, Tchouang tseu, Lie tseu, relis et recopie des passages de Tchouang tseu qui t'interpelles, relis et écris des passages du tao te king. Vis (dans le dao). Relis le Tao te king. Vis. Relis le Tao te king, etc.
Cette vidéo j'ai aussi du la mettre ici :
https://www.youtube.com/watch?v=vfAWlJYZ5g4
Je ne sais pas s'il fait ça mécaniquement avec beaucoup d'entrainements. Peut-être, oui, mais il a surement appris sans réfléchir et là comme tout sportif, il danse spontanément, sans réfléchir. Il est en parfait wuwei. Il est dans le Tao.
Pour ce qui est de son entraînement, je peux te garantir qu'il a répété des milliers de fois les mêmes gestes, qu'il a appris par coeur des formes codifiées qui existaient déjà. C'est seulement après cette répétition tout sauf spontanée que peut se réaliser la spontanéité dans les arts martiaux.
On rentre au début dans un moule, puis on s'en libère qu'en on en a intégré les principes.
En tout cas il est très impressionnant.
J'adore les arts martiaux, j'en pratique moi même
Le 12 mai 2019 à 22:04:54 Jan-Hus-Pater a écrit :
Le 12 mai 2019 à 21:09:59 -The[Flash]- a écrit :
Lis mes postes en tant que sergentpoivreJ'ai mis deux liens sympas (plus que ça mais au moins deux dedans peuvent te donner une idée).
Comme je l'ai rappelé sur le topic Guénon, le taoïsme c'est fluidité, spontanéité, simplicité.
Le deuxième point, j'ai longtemps et j'en suis encore sceptique vu que je suis une personne "réfléchie" et qui aime réfléchir et donc ne pas être spontanée.
Lis le Tao te ching, Tchouang tseu, Lie tseu, relis et recopie des passages de Tchouang tseu qui t'interpelles, relis et écris des passages du tao te king. Vis (dans le dao). Relis le Tao te king. Vis. Relis le Tao te king, etc.
Cette vidéo j'ai aussi du la mettre ici :
https://www.youtube.com/watch?v=vfAWlJYZ5g4
Je ne sais pas s'il fait ça mécaniquement avec beaucoup d'entrainements. Peut-être, oui, mais il a surement appris sans réfléchir et là comme tout sportif, il danse spontanément, sans réfléchir. Il est en parfait wuwei. Il est dans le Tao.
Pour ce qui est de son entraînement, je peux te garantir qu'il a répété des milliers de fois les mêmes gestes, qu'il a appris par coeur des formes codifiées qui existaient déjà. C'est seulement après cette répétition tout sauf spontanée que peut se réaliser la spontanéité dans les arts martiaux.
On rentre au début dans un moule, puis on s'en libère qu'en on en a intégré les principes.
En tout cas il est très impressionnant.
J'adore les arts martiaux, j'en pratique moi même
Ok jean Claude Van damme
C'est dans tous les sports et toutes les activités de la vie en fait...
Mais le but ou plutot la voie taoïste (donc ce n'est pas quelque chose à atteindre, c'est quelque chose à faire !) est d'agir par le non agir.
Comme quand tu vas à ton entrainement et que tu t'exécutes sans réfléchir, tu fais ce qu'il y a à faire.
Idéalement, si tu es bon, tu es tellement "dans le Tao", sur la Voie, dans la Voie, dans le flux cosmique, universel, dans le Ku, la vacuité, dans le Ki (chi), que tout se fait par soi-même, sans que tu aies l'impression de faire quoi que ce soit. Et tous tes gestes, pensées (non pensées), tout est en parfaite coordination avec ce qu'il faut faire à ce moment et tout le temps. Tu ne détruis pas le cycle universel, tu es dans le cycle universel.
Comme tu as fait des arts martiaux, on retrouve ça dans le judo. Le but n'est pas d'attaquer, le but est d'utiliser l'attaque pour se défendre, mettre l'autre en pls. Le judo est de loin un des arts martiaux qui est fondé sur le principe taoïste.
Mais en réalité, dès qu'on pratique un art martial avec un but, surtout un but d'auto défense ou que sais-je, ce n'est plus vraiment une vraie voie spirituelle. Le plus proche est le taiji. Mais ce n'est pas un art martial pour se battre. Ca imite des sortes de coup mais le but, non but, grosso modo, c'est d'imiter l'eau. Là encore je peux faire le lien avec le judo. Dans la vidéo, le chinois fait des formes de tai-chi. On voit qu'il imite des coups, mais souvent il contre attaque, et neutralise. On voit que comme dans le judo, il recule, si l'autre t'attaque, que tu recules, qu'il accélère et se précipite vers toi, tu dois juste le prendre et accélérer encore plus la vitesse vers toi tout en le fauchant et il est à terre en pls... Voilà mais le taoïste fait cela sans réfléchir, naturellement, spontanément. Je crois en effet que dans la vidéo, il a appris une sorte de choré mais le vrai taoïste n'apprend aucune choré, il fait tout intuitivement, spontanément, simplement, sans réfléchir, avec fluidité, comme l'eau : l'eau ne rivalise avec rien, s'infiltre partout, domine sans s'imposer de force et personne n'est contre. Voilà la philosophie taoïste. Wu wei, non agir, ou wei wu wei, agir par le non agir.
On s'éloigne des textes. Je me fiche complètement de l'alchimie ou de l'énergie. Quand je lis Lie-Tseu et Tchouang-Tseu j'y vois surtout des anarchistes libertaires épicuriens avec beaucoup d'humour et de sagesse. Des ancêtres du Dude de The big Lebowski
Il existe même un courant spirituel basé sur le Dude qui ressemble pas mal au taoïsme !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dudeisme
Oui mais ça me parait trop athée.
Le taoïsme a un Dieu non dieu avec le Tao. Une sorte d'énergie complète, en toute chose, quelque chose d'immanent, de supra rationnel.
Bien sûr quand on lit Tchouang tseu, ça paraît tellement anarchiste que ça paraît décadent mais ce n'est décadent que pour les personnes qui ne savent pas se tenir, qui font n'importe quoi et qui ne sont pas dans le Tao donc
Un libertin ou libertaire est synonyme d'anarchiste. Les deux sont les mêmes en fait. Mais si on prend le côté péjoratif de l'anarchiste, c'est plutôt un mouvement libertaire en effet : permettre aux choses, à l'entièreté du cosmos d'être ce qu'il est, ce qu'il doit être. Ne pas trop régler ou réglementer les choses, et les choses en elle même n'ont pas à avoir d'actes égoïstes mais plutôt des actes où ils font ce qu'ils doivent faire pour être en synergie parfaite avec la Nature.
Le 13 mai 2019 à 08:36:19 -The[Flash]- a écrit :
Oui mais ça me parait trop athée.Le taoïsme a un Dieu non dieu avec le Tao. Une sorte d'énergie complète, en toute chose, quelque chose d'immanent, de supra rationnel.
Bien sûr quand on lit Tchouang tseu, ça paraît tellement anarchiste que ça paraît décadent mais ce n'est décadent que pour les personnes qui ne savent pas se tenir, qui font n'importe quoi et qui ne sont pas dans le Tao donc
Un libertin ou libertaire est synonyme d'anarchiste. Les deux sont les mêmes en fait. Mais si on prend le côté péjoratif de l'anarchiste, c'est plutôt un mouvement libertaire en effet : permettre aux choses, à l'entièreté du cosmos d'être ce qu'il est, ce qu'il doit être. Ne pas trop régler ou réglementer les choses, et les choses en elle même n'ont pas à avoir d'actes égoïstes mais plutôt des actes où ils font ce qu'ils doivent faire pour être en synergie parfaite avec la Nature.
Je ne parlais pas d'anarchisme avec un coté péjoratif. Je dirais même que je suis pour un retour au communisme primitif des tribus ou villages. C'est vrai que le dudeisme est intéressant dans ses références, je crois qu'on doit pouvoir rire de sa propre croyance.
Ah oui, bien sur.
Je suis sceptique envers l'anarchisme mais en revoyant le gros documentaire dessus. J'ai entendu "anarchisme primitif" (ou primitiviste, je ne sais plus). Ca m'a fait penser au taoïsme.
Mais dans le tao te king, en soi, il peut y avoir des chefs, des rois, ce n'est donc pas anarchiste. Mais ces dirigeants sont beaucoup dans un laisser faire. Selon Laozi, tout se passe mieux quand il n'y a pas trop d'interférence, quand on n'afflige pas le peuple. C'est libéral politiquement. Mais je ne crois pas que ce soit forcément anarchiste (anarcho-communiste). Ce n'est pas très capitaliste non plus car c'est plutot anti productivisme. Le but est de vivre avec la nature, pas contre, ou pas en se mettant au-dessus, plutot en se mettant "dedans".
Le taoïsme, la révélation continue
De Vincent Goosaert et Caroline Gyss
Le dao et l’émergence du taoïsme
Il n’y a pas de début daté du taoïsme, sinon la création de l’univers lui-même, que les textes cosmogoniques taoïstes décrivent comme un processus spontané faisant émerger du Dao – le principe primordial, souvent traduit par « la Voie » - l’un, puis le deux, puis le multiple et tous les êtres. Ce processus peut être analysé objectivement, maitrisé voire inversé. […]
Ecole du Dao : daojia
Ou
« enseignement du Dao » : daojiao
Le culte des immortels
En réaction à la religion sacrificielle antique, très hiérarchisée socialement et dont le confucianisme s’affirme être le continuateur, les penseurs taoïstes envisagent une voie de salut plus individuelle et égalitaire, dont le modèle est celui des immortels (zhenren, « homme vrai », ou xian) qui ont pu s’abstraire des contingences de l’existence (contraintes sociales, mais aussi limitation du corps physique).
La révélation continue
Le taoïsme se caractérise par une révélation ouverte, au contraire des monothéismes occidentaux pour qui la révélation est close avec le dernier prophète/messie.
Ce courant religieux ou philosophique est donc en éternel retour. Des écrits saints s’ajoutent d’eux-mêmes au fil du temps. Deux grandes périodes ont été marquantes. La première a eu lieu au 4e et 5e siècle avec la Pureté Suprême ou « Shangqing » : sur les techniques de culture de soi, sur l’esthétique et la mystique taoïste. Le second qui a eu lieu du 10 au 13e siècle est le Joyau Sacré ou « Lingbao », sur la liturgie.
La vision du monde :
Ce qui caractérise le taoïsme, dans sa recherche du principe absolu, Dao, c’est l’antériorité donnée au souffle primordiale (yuanqi) venu organiser le chaos originel en faisant advenir l’univers – par ses incessantes et multiples combinaisons – et animant les « Dix Mille Êtres ». Cultiver le souffle (qi) pour nourrir en soi la vie devient ainsi la constante démarche de l’adepte. L’immortalité est conçue comme l’affinement ultime des souffles réalisé au sein du corps-microcosme. Dans un univers en perpétuel transformation dont la (re)création spontanée est garantie par le mouvement perpétuel du yin et du yang et la fluidité des souffles, la seule action congrue est la « non-action », wuwei.
Ce concept, si étranger à la pensée occidentale, constitue un autre fondement du taoïsme. Toute intervention contrevenant à la marche spontanée de l’univers est mortifère et inefficace, il importe seulement à l’individu de tenir sa place dans le concert des Dix Mille Êtres. Ces idées s’appliquent autant au microcosme constitué par le corps humain (théorie des souffles, circulation de l’énergie dans les méridiens qui parcourent le corps) que dans la théorie politique : pour Laozi, le bon gouvernement qui assure aux sujets liberté et prospérité est celui qui se garde d’intervenir sur le cours des choses.
Fluidité, spontanéité, simplicité : traits de la mystique taoïste.
Corps humain, corps cosmique
La vision taoïste du corps humain est indissociable de sa vision du monde et de sa cosmologie. Elles se fondent en effet sur le même ensemble de symboles efficaces (le yin et le yang, les trigrammes, etc.) qui en expliquent le fonctionnement. Cette vision est dynamique : le corps est un lieu d’échange entre l’intérieur et l’extérieur, et de circulation interne des fluides et des énergies. La circulation est naturelle ; les maladies sont souvent interprétées comme l’effet de blocages, et la santé comme l’état du corps où le souffle circule aisément partout. « Le saint, di Zhuangzi, respire avec ses talons. »
Contrairement aux monothéismes et au bouddhisme ( ?), la taoïsme ne conçoit pas le corps comme impur ou comme marqué de péché ; au contraire le corps du nouveau-né est représenté comme doté d’une part du souffle originel, puissance créatrice à l’origine de toute chose. C’est le cycle naturel des échanges avec le monde extérieur (l’entropie, à peu près, dans la physique moderne) qui mélange ce souffle originel avec les matières de ce monde et le fait dégénérer en un souffle ordinaire, qui s’affaiblit et mène vers la mort, mais ce cycle peut être contrôlé voire inversé. L’image du nourrisson qui crie des jours entiers sans jamais s’enrouer est une métaphore de la puissance inaltérable du souffle originel.
Retrouve l’enfançon qui est en soi est donc un idéal taoïste de plénitude.
Le paysage intérieur
Représentation du corps humain par une carte du monde ou une carte de mondes pour le travail alchimique. Le pratiquant doit l’utiliser pour guider son souffle à traverser tous les réseaux et les pores de son corps.
Textes « Laozi zhongjing » (Livre central de Laozi).
Âmes internes :
- 3 yang, les hun, qui aident à la recherche spirituelle, à l’épanouissement et au bien-être
- 7 yin, les po, qui souhaitent la mort.
Le but de l’alchimie est l’équilibre interne.
Neijingtu, carte des circulations internes.
Nourrir le corps : les techniques de longue vie
Diverses méthodes sont trouvées pour atteindre l’immortalité, par la culture du corps.
Ouvrage « Baopuzi », « Le maitre qui embrasse la simplicité ».
La diététique prend aussi une place importante dans le taoïsme.
Le corps mystique : l’alchimie taoïste
L’alchimiste doit voir son corps comme un mécanisme que l’on peut non seulement comprendre mais aussi maitriser et manipuler à l’aide des symboles (ceux de l’alchimie (chaudron, cinabre, rythmes du feu, et aussi les chiffres, les hexagrammes divinatoires, etc.). Se développe ainsi l’idée que, bien entrainée, la force de l’imagination créatrice peut transformer le corps, le déconstruire et le reconstruire en en extirpant les causes naturelles de déchéance, pour le rendre parfait et donc inaccessible aux contingences de ce monde.
-
Le taoïsme s’inspire parfois du bouddhisme. Mais une différence entre les deux est que le taoïsme ne rejette jamais le corps. Il y a même une histoire racontant le saint taoïste et un maitre bouddhiste ayant été à l’autre bout du monde puis d’être revenu. Le bouddhiste et la taoïste pouvaient parler de l’autre bout du monde tranquillement, mais seul le taoïste a pu ramené quelque chose (physiquement).
-
Le corps alchimique idéal est un corps sans « fuite » qui ne laisse aucun fluide s’écouler vers l’extérieur. (arrêt des règles et rétrécissement du sexe jusqu’à disparition)
L’alchimie se présente alors comme une intériorisation de la sexualité.
Il y a aussi des adeptes de l’alchimie sexuelle à deux mais elle est déconseillée pour beaucoup, car une erreur peut faire justement perdre l’énergie vitale ou créer une sorte de vampirisme et d’absorption de l’énergie vitale de l’autre, ne conduisant qu’à l’échec.
Les textes taoïstes ont très rarement condamné la sexualité, mais ont toujours tenté de la canaliser.
-
Lu Dongbin, l’alchimiste devenu immortel le plus vénéré des temps modernes.
Témoignages et documents
Le Dao selon Zhuangzi :
Le Dao
Il est perceptible, il est avéré, mais il n’agit pas et il n’a pas de forme.
Il peut être transmis, mais il ne peut pas être enseigné ;
Il peut être obtenu, tout en restant invisible.
Il est fondé et enraciné en lui-même ;
Avant qu’il n’y ait eu ciel et terre, depuis les temps anciens surement il existe.
Esprits terriens, esprits célestes, c’est lui qui les rend divins.
Il a fait naitre et le ciel et la terre.
Devançant le faîte suprême, il n’est pourtant point « haut ».
En dessous les Six Pôles, il n’est pourtant point « profond ».
Né avant l’univers, il n’est pourtant point « long ».
Plus ancien que la plus haute Antiquité, il n’est pourtant point « vieux ».
(L’école du premier principe, Zhuangzi, chapitre 6.)
Le canon de la Pure Tranquillité ou « Qingjing jing » :
Taishang Laojung a dit : « La grande voie sans forme, donne naissance et fait croitre le Ciel et la Terre.
La grande voie, sans sentiment, fait mouvoir le soleil et les étoiles.
La grande voie, sans nom, nourrit les êtres vivants.
Je ne connais pas son nom, aussi je lui affuble le nom de Voie [Dao].
La Voie est ainsi : pure ou trouble, mouvante ou tranquille.
Le Ciel est pur, la Terre est trouble. Le Ciel bouge, la Terre est tranquille.
L’homme est pur, la femme est trouble. L’homme bouge, la femme est tranquille.
Descendant depuis son origine, et s’écoulant vers sa fin, elle donne naissance aux êtres vivants.
Le pur est la source du trouble, le mobile le fondement de la tranquillité.
Si l’homme peut demeurer dans la pure tranquillité, Ciel et Terre retournent à leur origine.
L’esprit humain aime la pureté, mais son cœur est troublé.
Le cœur de l’homme aime la tranquillité, mais il est mené par les passions.
Si tu peux durablement dissiper tes passions, ton cœur de lui-même se calmera.
Apaise ton cœur et ton esprit de lui-même se purifiera.
Les six passions cesseront spontanément d’apparaitre, et les trois poisons seront détruits.
Celui qui ne peut atteindre cela, son cœur n’est pas apaisé, et ses passions ne sont pas dissipées.
Mais, celui qui a dissipé ses passions, observe à l’intérieur son propre cœur, et fait son cœur de tous les autres cœurs.
Il observe à l’extérieur son propre corps, et fait son corps de tous les autres corps.
Il observe de loin les choses, et fait sa chose de toutes les autres choses.
Quand tu auras été au terme de ces trois observations, tu ne verras plus que la vacuité.
Observe alors la vacuité comme vide, et fais le vide dans tout ce qui n’est pas vide.
Alors, quand même la vacuité n’est rien, il n’est plus rien qui n’existe pas, tout est entièrement et éternellement en paix.
Si tu apaises tout ce qui n’est pas en paix, comment les passions pourraient-elles encore apparaitre ?
Si les passions n’apparaissent plus, tu as atteint la vraie tranquillité.
Poème des cinq veilles de Ma Danyang, de l’école Quanzhen :
Au premier coup du tambour, je « dors » seul et me retiens.
D’un nuage, je laboure mon précieux terreau
Et je plante dru les pousses du champignons pourpre.
Dès lors, mon paradis intérieur ne souffre plus de fuite,
Plus de perte, plus d’écoulement.
Le tigre-kan et le dragon-li s’embrassent.
Au deuxième coup de tambour, je « dors » seul et me retiens.
Les nuages se déchirent sur un ciel constelllé.
Où soleil et lune échangent leur éclat.
Dès lors, mon précieux vase ne souffre plus de fuite.
Plus de perte, plus d’écoulement.
Dragon et serpent sortant de terre engagent le combat.
Au troisième coup du tambour, je « dors » seul et me retiens.
Je frappe à coups redoublés à la porte du mystère
Et réveille à grands cris celui qui s’y trouve enfermé.
Dès lors, le verrou de jade ne souffre plus de fuite.
Plus de perte, plus d’écoulement.
La demoiselle et l’enfant se prennent par la main.
Au quatrième coup du tambour, je « dors » seul et me retiens.
Par d’infinies précautions je repousse les voleurs,
Et ma sagesse vigilante met les démons en déroute.
Dès lors, ma moelle d’or ne souffre plus de fuite,
Plus de perte, plus d’écoulement.
Une goutte de lumière toute-puissante se forme.
Au cinquième coup du tambour, je « dors » seul et me retiens.
Dans une parfaite sérénité la présence surgit au cœur de l’absence ;
Je participe au monde en restant dans l’immuable.
Dès lors, mon cinabre divin ne souffre plus de fuite,
Plus de perte, plus d’écoulement.
Apparait dans sa splendeur mon embryon d’immortel.
Morale et règles de vie :
Contrairement à l’idée romantique répandue en Occident qui en fait un pur individualisme hédonique marqué par la spontanéité et le rejet des normes, le taoïsme est en réalité structuré par une éthique exigeante et un ensemble complexe de règles. Chaque rite, chaque initiation s’accompagne de l’observation de règles de pureté précises, tandis que les malheurs sont expliqués par les transgressions vis-à-vis des autres, des divinités, de la nature, ou de son propre corps.
Taoïsme et politique :
Le taoïsme a toujours eu un projet de société et un projet politique, même si celui-ci, sauf exception, s’est toujours aligné sur celui du régime en place, tendant à le compléter plutôt qu’à le supplanter ou le concurrencer. L’idéal taoïste est une fédération de sociétés locales largement autonomes, organisées autour de leurs saints, qui communiquent dans un cadre commun – celui de la cosmologie et du rituel. Si de nombreuses dynasties impériales ont utilisé le taoïsme pour se légitimer et repris, dans une certaine mesure, son projet social politique, la cohabitation est beaucoup plus difficile depuis l’avènement de la République en 1912.
Un lien sur le Zen ou Ch'an, le bouddhisme japonais (enfin chinois à la base). http://www.friesian.com/divebomb.htm
Il y a plein de passages sur le taoïsme. Ici avec le sabre du samourai ou l'apprentissage de l'épée ou le fait de passer de wu wei (non agir) précédent l'instruction, l'apprentissage au wei (agir) pour enfin retourner au wu wei (quand on maitrise la chose) :
The sword as an art easily fits a Taoist paradigm, articulated through the kôan of a Chinese master, who said that before he ever studied Ch'an, he always thought that mountains were just mountains. Then when he began studying, he found that mountains were not mountains (a typical Taoist paradox). After long study, he stopped worrying about this and mountains went back to being mountains again. This easily describes the stages of reaching enlightenment through meditation, but it can also describe the stages of learning an art or skill, not just something like the sword, but even very humble skills.
For instance, learning to drive an automobile with a clutch, which cannot be done without some instruction, actually involves a very simple rule: (1) step on the clutch, (2) put the engine in gear, and (3) slowly step on the gas pedal and the release the clutch at the same time. This simple procedure always turns out to be very difficult to effect. It takes, not more instruction, but just constant practice. Eventually, it becomes easy, smooth, and natural, and the driver simply forgets about it, doing it automatically, which is good, since a driver needs to look where he is going. Learning the use of a sword has an added aspect that a completely ignorant person can still pick up a sword and, in general, know what to do with it. Such a person can even be dangerous, since in a fight he will be desperate and there is no telling what they might do. Someone who receives instruction, however, is endangered by their own concentration on the techniques they are learning. They may even be a worse swordsman than the ignorant person, until the techniques become natural and automatic. This is easily explained by the circumstance that ignorance is much more like "not-doing" than is the "doing," effort, and trying of the stage of instruction.
---
L'épée en tant qu'art correspond à un paradigme taoïste, articulé dans le kôan d'un maître chinois, qui a déclaré qu'avant d'avoir étudié Ch'an, il avait toujours pensé que les montagnes n'étaient que des montagnes. Puis, lorsqu'il a commencé ses études, il a découvert que les montagnes n'étaient pas des montagnes (un paradoxe typique du taoïsme). Après de longues études, il a cessé de s’inquiéter pour cela et les montagnes sont redevenues des montagnes. Ceci décrit facilement les étapes pour atteindre l'illumination par la méditation, mais il peut également décrire les étapes d'apprentissage d'un art ou d'une compétence, pas seulement une chose comme l'épée, mais même des compétences très humbles.
Par exemple, apprendre à conduire une voiture avec un embrayage, ce qui ne peut être fait sans certaines instructions, implique en fait une règle très simple: (1) passer sur l’embrayage, (2) mettre le moteur en prise, et (3) avancer lentement. sur la pédale d'accélérateur et relâchez l'embrayage en même temps. Cette procédure simple s'avère toujours très difficile à effectuer. Cela prend, pas plus d'instruction, mais juste une pratique constante. Finalement, cela devient facile, lisse et naturel, et le conducteur l’oublie simplement en le faisant automatiquement, ce qui est bien, puisqu'un conducteur doit regarder où il va. L’apprentissage de l’utilisation d’une épée comporte un autre aspect: une personne complètement ignorante peut encore prendre une épée et, en général, savoir quoi faire avec. Une telle personne peut même être dangereuse, car dans un combat, elle sera désespérée et on ne sait pas ce qu’elle pourrait faire. Quelqu'un qui reçoit un enseignement, cependant, est mis en danger par sa propre concentration sur les techniques qu’il apprend. Ils peuvent même être un épéiste pire que l'ignorant, jusqu'à ce que les techniques deviennent naturelles et automatiques. Cela s'explique facilement par le fait que l'ignorance ressemble beaucoup plus à un "non-faire" qu'à un "faire", à un effort et à une tentative d'instruction.
---
Vous voyez le genre de fables taoïstes.
"Je vois une montagne." (avant la pratique)
"Je vois des trucs bizarres avec la montagne ou sur la montagne. (doute, début de pratique)
"Ah nan c'est bon la montagne est une montagne héhé ^^ " (fin de la pratique, pourrait-on dire être dans le Tao et comme le lien parle du ch'an satori)
Le sigle du taoïsme (enfin pas celui du yinyang) :
(J'ai pas mis le plus clair car normalement c'est un cercle qui commence quelque part et forcément, puisque c'est un cercle, il revient au départ.)
Je trouve que par la pratique et dans la vie de toute façon, on tourne toujours comme ça :
Point de départ : bien, normal.
Puis vient un moment critique de vie, on ne voit plus clairement les choses, puis on commence à pratiquer telle ou telle chose, essayer différentes choses, on voit le monde de façon biaisée, obscure, on lutte comme des fous : on descend dans le cercle, on est fluctuant, on s'accroche à une tradition, on se met des règles, on se complique la vie.
Enfin, on revient au point de départ : compréhension, bien, calme, heureux. Tout va bien en fait BMG ? Tant de temps dans la souffrance (qu'on s'inflige soi-même) Et la montagne redevient une montagne.
Une image représentative de l'esprit taoïste :
Le Taoïsme n'est il pas une voie initiatique qui requiert l'enseignement d'un maître ?
Comme tout enseignement il vaut mieux un érudit mais comme toute philosophie ça se vit et donc ça se fait par expérimentation personnelle.
Il faut surtout un maitre si tu veux faire des pratiques ésotériques, je dirais.
Ou quand tu cales dans la voie.
On a tendance à progresser plus vite ensemble, en groupe (de pratiquants). Un peu comme quand tu fais un sport : tu peux l'apprendre tout seul, tu peux continuer à t'entrainer tout seul 3/4 du temps, mais c'est bien d'aller à des entrainements avec vrai coach, avec d'autres pratiquants, certains plus avancés, certains moins avancés que toi.
Cette vidéo que je gardais en réserve a l'air excellente : https://www.youtube.com/watch?v=kFGJkRo4Pw8&list=PLhzwhUeMBEIjwP2907SlpWuHjLB12P9Lm
A 6 min34, c'est en fait lui le Maitre que j'ai vu en séminaire à Bruxelles
J'espère le revoir quand je serai à Beijing
Bon je regarde la suite
Il y a déjà eu cette belle prose spirituelle un peu avant, quelque chose comme "Pour commencer la Voie, vous devez d'abord vider le thé complètement qui est en vous avant de goutter le vrai thé du Tao."
"Celui qui est très attaché aux choses du monde ne pourra suivre la Voie du Tao. Il faut savoir lacher prise avec le matériel."
D'ailleurs je vais vous mettre des parties de ses enseignements. J'ai retranscrit toutes mes notes sur word. La plus grande partie est ultra basique pour celui qui s'est déjà intéressé au taoïsme.
13 min, petit enseignement par rapport à l'eau, rester en quiétude permanente, ne pas épuiser ses forces vitales ailleurs que dans le Tao.
22 min : "En vivant là, nous absorbons l'union harmonieuse des Qi du Ciel et de la Terre : le Ciel, la Terre et l'Homme sont Un. L'Un c'est le Tao."
25 min, enseignement mystique sur l'univers et sa création.
29 min : les cinq grands éléments
32 min : méditation, carte de l'alchimie intérieure
34 min : rencontre avec un ermite
45 min : enseignement sur l'essence
"L'Essence devient Souffle Vital,
Qui devient Esprit,
Puis l'Esprit devient Vide,
Et le Vide devient Tao."
54-55 min : dieux, vie, enfer, âmes. Le taoïste peut tout vénérer et voir tout comme un ou des dieux. (Ca peut-être des cailloux, des rochers, des arbres, de l'herbe, des animaux, etc.)
57 min : L'art permet de représenter le Tao. La vie est donc un art pour les chinois.
Entretiens avec Maitre Meng
Introduction
Maitre Meng fait partie de l’école Quanzhen. Cette école revient sur le système antique mystique du célibat et demande aux adeptes un ou plusieurs ermitages dans les montagnes pour pouvoir se concentrer sur le Tao.
A présent, les moines taoïstes sont de plus en plus intégrés à la société chinoise. La culture traditionnelle est en baisse permanente.
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Pour Maitre Meng, les religions d’occident et d’orient ont leurs trésors. Aucune n’est réellement supérieure à une autre. Le taoïsme est en fait la mystique chinoise antique qui a perduré à travers le temps. Pourquoi est-elle si peu connue ? Car les chinois se gardent de lancer des missionnaires ailleurs. Ceux qui veulent comprendre le taoïsme, ceux qui veulent cultiver, trouver, rechercher le Tao doivent se déplacer chez eux, pas l’inverse. Le taoïsme est fait pour ceux qui veulent s’engager d’eux-mêmes, de leur propre gré.
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Maitre Meng va expliquer les bases du Tao durant les séminaires. Au niveau de la pratique, il ne parlera que de la pratique méditative qui est le fondement, la base de la doctrine et qui peut être son unique travail. Il l’appelle la méthode de la tranquillité. Il conseille pour commencer deux fois cinq à quinze minutes de méditations par jour.
Explication théorique du Tao
Le taoïsme est très proche de toutes les autres religions voire on peut dire qu’elles expliquent toutes ou tentent toutes d’expliquer la même chose.
Mais globalement, dans les autres religions, il y a "quelqu’un" qui gouverne, qui dirige (Dieu, Allah…). Dans ces religions, on dit souvent que cet êtreté est inaccessible à l’homme, qu’elle lui est supérieure. Pour Maitre Meng, c’est une croyance psychologique, purement mentale. Il y a un anthropomorphisme à dépasser. Dans la plupart des religions, Dieu est une sorte d’idéal impossible à atteindre. Dans le taoïsme, il est dit que n’importe qui peut devenir un saint et égaler le ou les dieux. Pour atteindre ce but (immortalité), il faut cependant une pratique assidue.
L’homme a accès au monde grâce à ses cinq sens. Tout ça relève de la matière. Les cinq sens sont nos limites.
Il explique le transfert :
Cinq sens -> esprit, âme, « citta » ou cœur -> connaissances.
Les cinq sens donnent des informations à notre esprit qui les analysent et les classent pour créer des connaissances.
On peut donc croire qu’il n’y a que ce qu’on peut sentir qui existe. Les religions parlent en plus d’un monde divin, immatériel, imperceptible par l’homme (limité par ses cinq sens). C’est pour le taoïsme ce qu’on peut nommer comme connaissance limitée.
Maitre Meng donne l’exemple d’un poisson dans l’eau. Le poisson est complètement dans l’eau. Il ne perçoit qu’à sa manière l’eau. L’homme va regarder le poisson dans l’eau. Il va voir l’eau, le poisson et ce qu’il y a autour. Tous les deux ont la perception de l’eau. Mais le poisson ne voit pas et ne sent rien d’autre que l’eau. Il ne connait pas l’air, l’espace, ce qui dépasse l’eau.
Les sens nous limitent donc. Faut-il également croire aux sens ? Pas forcément. Ils ne nous donnent qu’une perception limitée du réel, une perception qui déforme le réel. Dans la méditation, il va falloir ne plus y prêter attention.
Pour les taoïstes, il y aurait des êtres spirituels supérieurs, bien au-dessus de l’homme et de l’univers que l’on connait. Ici Maitre Meng reprend l’exemple du poisson dans l’eau mais avec l’homme ou quelque chose coincé au fond un puit. Le but de la pratique taoïste est de sortir de ce puit, de cette cave, de nos limitations pour découvrir le réel entièrement. La pratique commence et ne se réaliser qu’avec l’élimination de toutes nos croyances et connaissances limitées.
Le niveau 1 (ou 0) est d’abandonner tous nos savoirs. Aussi il faut abandonner toutes nos émotions, toutes nos pensées. Le but va être de ramener le cœur sur soi. (En méditation, le Qi peut s’arrêter, a-t-il dit, mais je ne sais plus pourquoi il a parlé de ça à ce moment-là.)
Maitre Meng parle de son ermitage de plus de dix ans. Le but d’un pratiquant avéré, d’un ermite va être de rester en état méditatif au moins deux tiers de chaque journée. Par moment, la pratique peut monter à un ou plusieurs jours de méditation en continu. Ils peuvent ne plus dormir. Si on entre dans une vraie méditation profonde, le Qi (le souffle) immatériel en nous est ressenti.
Le deux mondes, matériel et immatériel, existent dans notre corps. Il y a donc un lien à faire. La pratique taoïste va être de créer le lien entre leur mystique ou métaphysique et le corps du méditant : ne pas sortir du corps pour aller chercher ailleurs qu’en nous, mais bien connaitre le Ciel qui est en nous.
Ici j’ai réalisé un petit schéma dans mes notes pour expliciter la vue métaphysique taoïste. J’ai créé un petit cercle avec dedans le monde matériel avec la philosophie et la psychologie. Autour de celui-ci, il y a un cercle plus grand qui est le monde immatériel.
Rituels
Le système de rituel taoïste est très complet et complexe. Il peut y avoir dans la pratique une succession de 40 jours avec 40 rituels différents.
Dans les autres religions, l’utilité est plus psychologique : « Ah Dieu pensera à moi. »
Ca tranquillise les croyants.
Dans le taoïsme, les rituels sont dans un but pratique, pragmatique, utile, d’efficacité, de progrès. (Exemple d’un chef de grande ville qui a été demander à un maitre taoïste de faire tomber la pluie car ça faisait des mois qu’il faisait sec, que tout le monde mourrait de faim, que les récoltes allaient être mauvaises… Le maitre taoïste a appelé le ou les dieux correspondants et a réussi à faire tomber pendant plusieurs jours la pluie.)
Selon Maitre Meng, il n’y a plus que deux maitres spirituels capable de faire ce genre de rituels. Ils vivent en ermitage.
Des choses sont négligentes pour les divinités, comme l’alcool, la viande, l’oignon, les œufs, l’ail… Ainsi, le pratiquant doit rester propre à l’intérieur comme à l’extérieur pour continuer à cultiver le Tao.
(Temple Taiqing gong, Shenyang en Aoning.)
Pratique méditative
La pratique méditative consiste à calmer le cœur pour entrer en état de quiétude. On focalise la conscience sur nous-même pour cela.
Exemple du bébé qui est tranquille, focalisé sur lui-même. Il ne pense à rien de spécifique.
Laozi : « Est-ce que tu peux te faire semblable à un nourrisson ? »
Objectif : se remettre EN SOI et non à l’extérieur de soi, revenir à la condition originelle de l’Homme, en entrainant le cœur.
L’état originel de l’homme et de tous les êtres (de toutes les choses) est un état de quiétude.
Ensuite Maitre Meng a présenté les trois axes à travailler et qui sont entreliés :
- Qi (ou « souffle » ; ce n’est pas « le souffle matériel » ou la respiration qu’on pense)
- Shen (ou « l’Esprit » : l’Esprit Céleste gouverne tout ce qui Est, et l’Esprit Humain, dans petitesse, peut diriger « son corps », en devenir maître)
- Jing (ou « l’Essence », carburant, principalement dans la reproduction)
Maitre Meng dit qu’on ne peut utiliser la philosophie (ou la science) pour toucher au monde immatériel. Cela peut paraitre hallucinant à l’époque actuelle mais c’est une théorie assez basique dans la plupart des théories mystiques de la Grèce antique, de l’Inde, etc.
Le Qi :
Celui qui a beaucoup de force, d’énergie, de puissance, de vivacité est quelqu’un qui a beaucoup de Qi. Le Qi est donc également une puissance motrice. Il est une « essence » pour le corps et l’esprit (je réécris mot pour mot mes notes qui étaient mot pour mot les dires du traducteur ; il me semblait dans l’explication du dessus que le Qi était plus le moteur, la puissance innée, donc pas forcément l’essence d’une voiture ?!).
Il y a déperdition du souffle, il y a une perte de l’essence Jing, par efforts physiques trop intenses et par la parole.
Le Shen :
Shen ou l’Esprit est le conducteur.
L’Esprit s’affaiblit de par nos pensées et nos vues quand on l’utilise trop.
Le plus important dans la voie du Tao est le yang shen, l’art de cultiver l’esprit.
La voie du Tao demande une activité modérée, d’être dans le juste milieu.
Le Jing :
Le Jing est l’essence de la reproduction, mais une essence immatérielle avant tout.
On peut perdre du Jing par deux canaux : les désirs sexuels et l’ouïe.
Cultiver l’Essence est le plus important pour le corps.
Ceux qui cherchent l’immortalité ne doivent pas perdre d’essence, donc faire vœu de chasteté pour en perdre le moins possible et cela va jusqu’à la « prohibition » d’avoir des pensées de ce type, des désirs de ce type.
Sur la naissance :
Dans le ventre de la mère, le nourrisson utilise l’énergie vitale de la mère. « L’âme » arrive lors du premier cri du bébé à la sortie du ventre. Les parents nous ont donné le corps physique mais pas notre âme. Celle-ci descend plutôt du Grand Esprit du Ciel.
Pour Maite Meng, la déperdition en Occident pour s’enraciner petit à petit dans le monde uniquement matériel a eu lieu avec ou vers Aristote qui a commencé à remettre en doute le monde immatériel.
Premier enseignement sur la méditation
Il faut avoir la conscience sur son corps et à un endroit particulier : le dantian. Pour les hommes, il se trouve environ 3 centimètres en-dessous du nombril. On l’appelle aussi le champ des cinabres.
Pour les femmes, il se trouve au niveau du processus xiphoïde et du plexus solaire.
Après la méditation, la Tradition veut qu’on se frotte les mains puis qu’on les pose sur le visage pour le réchauffer (les mains se réchaufferaient avec la méditation). On frotte le visage de haut en bas, vers l’extérieur, puis on se bouche aussi les oreilles. Cela permet un entretien du visage et du corps.