Bonsoir, le peuple.
En l'an de grâce 1151, le roi Guy de la Maison Capet, à qui la postérité attribuera l'épithète du "bon", affrontait alors aux frontières de son royaume, son infâme cousin Anselm dit « le germanique », Empereur du Saint-Empire et Duc de Metz, qu'un lien de sang direct unit, depuis le mariage de la princesse Constance.
Hélas, l'Empereur des Tudesques méconnaissait les règles de l'honneur, faisaient peu cas des liens sacrés de la famille et ne raisonnaient qu'en termes de rapport de force... Ainsi, souhaitait-il rendre vassal son cousin, n'hésitant nullement à recourir à tous les outils, toutes les parjures, les intrigues et les manipulations possibles pour mettre en oeuvre sa funeste suprématie sur la pars occidentalis de l'Europe.
L'Europe toute-entière ne pourrait passer sous la poigne d'airain, sous la loi du Teuton, sous la domination de tout ce que signifiait le Teuton... Il fallait éviter cette catastrophe...
Mais le jeune souverain du fier et vaste Royaume de France n'était ni un sot ni un couard ! Un été seulement après son sacre à Reims, il convoqua tous ses barons et chevaliers, engageant une guerre sans merci contre son infâme cousin germain (ndlr : jeu de mot terriblement vaseux). Outre les grandes questions d'ordre géostratégique, le jeune Guy voulut venger son père défunt, transpercé par vingt-six coups de lance par les soldats allemands !
Fort heureusement, Guy était doué pour le combat. Cet hiver, par ses prouesses, il fit prisonnier l'héritier du Royaume, l'imprononçable Vokfurst, moyennant sa libération contre sept-mille et deux cent florins versés rubis sur l'ongle ! Quelques semaines plus tard, aux environs d'Epernay, le monarque franc écrasa une redoutable, et pléthorique, armée de Teutons ivres de bruits, de carnages et de sang avec des forces infiniment moins nombreuses.
D'aucuns, parmi les soldats francs, affirmaient qu'il ne s'agissait que de l'apéro avant le grand repas !
Hélas ! Maudit soit l'astre qui éclaira notre débâcle ! La morgue française fut - encore une fois - une piètre conseillère, la terrible machine impériale fit prisonnier Guy, lors d'une bataille sanguinaire à proximité de Dijon, un jour maudit où les valeureuses armées du Lys furent défaites par une horde gigantesque de barbares germaniques en loques, à tel point que les trouvères récitèrent la célèbre chanson des mois durant, selon laquelle « la Germanie s'était vidée de ses mâles »... ! Ces scélérats ont osé réclamer la somme EXORBITANTE de vingt-sept mille écus royaux, frappés d'or massif ! Toutes mes économies... envolées !!
Privées de son chef, les ost du Roy connurent la débandade. Les soldats allemands s'apprêtent à se jeter sur Paris, projetant non seulement de la mettre à sac, mais aussi de livrer ses habitants (ainsi que ses habitantes) à la furia teutonicus...
Paris sera-t-elle allemande !?