Je lis assez souvent sur ces forums que Golden Sun est un jeu très apprécié, et cela me fait plaisir
En revanche, j'ai l'impression que beaucoup de gens préfèrent le deuxième au premier épisode... et ça m'interpelle. Non que le deuxième soit mauvais ; mais il contient à mon sens bien plus de défauts que le premier. Je vais tenter d'expliquer mon point de vue, attention aux spoils occasionnels si jamais vous n'avez pas encore fait le jeu.
Golden Sun 1 est très aimé pour toutes les raisons que l'on connaît, et que je ne vais pas énumérer : il suffit de lire les tests sur le site.
Pour ce qui est des défauts, on a pu lui reprocher une aventure trop linéaire et courte. Il est vrai que le jeu se termine en une vingtaine d'heures, mais quelle vingtaine d'heures ! Le jeu se termine en une bouchée, il nous propose un voyage initiatique fascinant au cours duquel on rencontre un tas de personnages et de créatures fabuleuses. On n'a pas le temps de s'ennuyer dans Golden Sun 1 ; à mon sens, la longueur du jeu n'est pas importante, car sa qualité réside dans sa densité et sa cohérence, justement rendue possible par sa linéarité.
C'est de ce point de vue que je souhaite critiquer le deuxième opus, plus précisément en regardant l'histoire, le scénario, les dialogues et l'écriture des personnages. D'abord, le scénario ne prend pas la peine de faire une continuité entre le groupe de Vlad du 1 et celui de Pavel dans le 2. Le début du deux est assez troublant, vu qu'il nous met aux commandes des anciens ennemis sans JUSTIFIER ce changement. L'explication en est donnée plus tard, par les Lémurians, au bout d'au moins vingt heures de jeu.
Ainsi, si le premier se veut percutant dans sa simplicité, ce qu'il réussit très bien d'ailleurs (on incarne les gentils qui vont empêcher les méchants de faire du mal), le deux propose un retournement de situation ; cela aurait été appréciable si la transition avait été bien faite. Mais, il faut se rendre à l'évidence, dans Golden Sun 2, tout ce qui touche au scénario et aux dialogues est raté. Idem pour le premier, mais, comme dit plus haut, celui-ci ne s'embête pas de masquer ce défaut. Golden Sun 1 propose une histoire cliché et ne cherche pas plus loin, ce qui n'a par ailleurs aucune importance, car le génie de ce jeu réside dans la jouabilité exemplaire qui mélange combats très dynamiques et phases de réflexions. De ce fait, le scénario ne sert qu'à lier les événements entre eux, à apporter une cohérence à l'action et surtout à justifier l'aventure.
Dans le 2, il n'y a pas eu d'effort supplémentaire au niveau du scénario et des dialogues, ce qui devient un défaut pour un jeu qui, d'abord, invalide en rétrospective toute l'action du premier volet en changeant d'enjeu (pendant 20 heures, on a cherché à empêcher l'allumage des phare, et d'un coup il faut les allumer), qui ensuite cherche à créer une atmosphère de fin du monde, qui aurait été exploitable et qui aurait pu donner lieu à des mises en scène originales, et qui enfin est construit comme un monde plus ouvert que celui du 1. Un jeu en monde ouvert, il faut lui donner vie, le rendre le plus possible cohérent - ce qui est très difficile, j'en conviens - et surtout, j'y tiens, le lier par les dialogues et le scénario. C'est très bien qu'on puisse aller dans tout Weyard, encore faut-il qu'on nous indique où aller. Une grosse partie du temps est consacrée à faire des aller-retours entre les espaces du jeu pour trouver où l'action va se poursuivre parce que personne ne nous a dit où il fallait aller et qu'Alex ne veut rien dire, ce petit galapiat.
Tout cela pour dire que si le 1 peut sembler plus petit, il n'en est pas moins plus intéressant car il ne se perd pas dans des enjeux et une jouabilité trop flous. Le 1 est un très bon jeu qui va droit au but, le 2 est encore plus ambitieux mais rate ce qu'il entreprend de nouveau par rapport au 1. IL n'en est pas pour autant mauvais : non seulement il est du même bois que le 1er en ce qui concerne sa réalisation, mais en plus il apporte quelques nouveautés de jouabilité intéressantes, comme les nouvelles invocations. Néanmoins, il est dommage qu'il n'y ait pas eu d'améliorations du côté de l'écriture.