je pense que c'est un contre-sens de poser de l'absolu chez Nietzsche. L'ubermensch comme vous le soulignez si bien est un concept qui pourrait prêter une forme d'anthropotheisme à Nietzsche. Pour autant, même si je suis tout à fait d'accord pour dire que le nihilisme de Nietzsche est un artifice de commentateur (contrairement au caractère tragique de sa pensée), je le suis moins pour prêter une forme d'absolu à une pensée qui se réclame de l'éternel retour, concept heraclitéen. je crois avoir tout dit en prêtant cela, vous prêtez encore une pousse metaphysique à un penseur qui a constaté la mort de cette dernière (comme tu le soulignes si bien en début de discussion Duplessis)
Au fond, Nietzsche n'est qu'un phenomeniste qui ne cherche rien derrière l'apparaitre et qui, dans l'héritage revendiqué de Spinoza, fait de sa pensée une quête de vie, une quête de la santé meilleure. Et c'est là que vient l'ubermensch, dans sa quête de perfection tant de la corporéité que de l'intellect (les deux sont essentiels), Nietzsche a trouvé une perfection
en disant cela* correcteur pervers
Merci DarkSmooth. Si ce n'est pas abusé, peux-tu expliciter la distinction que tu fais entre "perfection" et "absolu" ?
T'es dur ^^
L'absolu c'est ce qui ne souffre d'aucune relativité à un autre objet, il est ce qu'il est dans sa totale intégrité sans besoin d'autre chose. La perfection, même si elle est souvent comprise dans l'absolu (comme Dieu) est en l'occurrence relative à quelque chose, l'effort pour y parvenir. L'homme parfait a besoin d'un monde pour exprimer sa perfection. En cela c'est une perfection imparfaite pourrait-on m'objecter comparé au divin, et c'est vrai, c'en est une. Malgré tout on peut parler de perfection parce qu'il s'agit de l'homme dans sa potentialité la plus idéale réalisée. (Les lecteurs d'Aristote se crisperont en me voyant emprunter un lexique aristotélicien pour parler de Nietzsche mais je crois que l'artifice a au moins un intérêt explicatif)
Ah, d'accord. Pour moi la perfection c'est une absence de défaut. En ce sens, même si je maximise mes potentialités dans cette vie, je ne l'attendrai pas. Mais dans le sens que tu dis, on peut l'atteindre donc je crois qu'au final, ça me va mieux.
La boucle est bouclée.
Mon fameux "absolu relatif à l'homme" est finalement ce que nous appelons perfection. ;-)
Nietzsche, c'est la quintessence de l'homme intégral.
Diriez-vous qu'il a proposé de renoncer à l'absolu illusoire de la religion pour proposer un absolu de la vie ?
Je dirais que ce n'est pas l'un à la place de l'autre, c'est l'un à la place des 2. Il y a un absolu de la vie auquel l'individu croit nécessairement : le monde sensible spatiotemporel qui l'entoure. Par dessus cela, est venu se greffer un absolu religieux contingent qui décrit un monde incohérent vis à vis du monde immanent (le premier, celui auquel on croit nécessairement). Nietzsche pointe du doigt ces incohérences et justifie que l'on renonce à ces incohérences et donc au second monde (puisque la croyance en le premier est nécessaire) par le fait que on veut survivre et que d'avoir une vision cohérente du monde est facteur de survie.