Merci merci j'ai commencé à rédigerla suite. Je remercie au passage Lapynheart et Seth. Leur comportement m'ont permis de poursuivre la trame ^^

mdr ils sont utiles finallement

finalement*

Chapitre 4 : Take it easy!

3 Juillet 2012, 23 heures

Matt Thamieut prit l’ascenseur principal de l’hôpital universitaire de Georgetown accompagné de son partenaire Tony Zellebos. Il s’apprêtait à frapper à la porte de la chambre 309 lorsque celle-ci s’ouvrit. Les deux agents montrèrent au docteur leur badge et exigèrent de parler à Dormel sur le champ.

— Je suis le docteur Ourobouros ! chuchota t-il en fermant la porte. Monsieur Dormel est en état de choc, les visites ne sont donc pas autorisées.

Zellebos, Ourobouros ! Thamieut se demanda s’il existait une communauté grecque à Washington DC. Remis de sa surprise, il insista pendant de longues minutes et obtint finalement gain de cause. Les deux agents virent Dormel assis sur un fauteuil totalement plongé dans ses pensées. Il poussa un soupir d’agacement.

— Je pensais que les visites se terminaient à 20 heures. Il est 23 heures !
— Suffit Dormel ! répliqua Zellebos. Y’a eu deux cents morts au Lisner Auditorium ce matin. Alors je pense que tu devrais faire profil bas.

La pique de Zelleboss agaça son partenaire qui tenta de calmer le jeu.

— Jay ! dit Thamieut. Désolé de débarquer si tard mais nous tenons à recueillir ton témoignage à chaud. Tu as été en contact avec les tueurs ! Pire même ! Selon certains témoignages tu as été vu en compagnie de l’un d’eux !
— Ouais ! reprit Zelleboss. Il a même fallu notre intervention pour que le proc n’obtienne pas un mandat d’arrêt à ton encontre. Tu es suspecté de complicité avec ces deux malades.
— C’est totalement faux ! s’emporta Dormel. Je n’ai rien pu faire, voilà tout !
— Je n’en doute pas ! répondit Thamieut. Mais ton apport est crucial.

Thamieut sortit trois photographies de sa poche et les montra à Dormel.

— Voilà ce qu’on a trouvé sur le corps de Lapynheart. Trois feuilles de papier plantées dans son corps à l’aide d’un couteau. Chacune semble comporter un message différent.

Dormel les examina. La première représentait le dessin d’une balance avec un drapeau français dessus. Sur la seconde était écrit le mot ORIGINE. Enfin se trouvait sur la dernière un mot en hiéroglyphes anciens :

— Qu’est ce que ça veut dire ? demanda Dormel.
— En réalité, reprit Thamieut, il semblerait que les hiéroglyphes fassent référence à la mythologie égyptienne. C’est le dieu guerrier Seth qui y est mentionné.
— Mais quel rapport avec la balance ? reprit Dormel. Et le mot Origine?
— C’est pour ça qu’il est impératif que tu te mettes à table connard ! dit Zellebos. Parce qu’il y a un putain de message caché et il est clair que cela pourrait nous mener à ces deux malades.

3 Juillet 2012, 23h15, quelque part à Bethesda, banlieue chic de Washington

Squall et Shaun focalisèrent leur attention sur leur partie d’échec tout en écoutant les nouvelles sur CNN. La journaliste à l’écran couvrait un évènement que l’Amérique considérait comme étant la plus grande tuerie ayant eu lieu sur un campus. Elle résumait l’évènement de la manière suivante : John Lapynheart avait été retrouvé éventré et ses organes retirés et mis dans un bocal. Les étudiants qui suivaient la conférence avaient été retrouvés empalés à leur place. Elle expliquait que entreprise spécialisée dans le bâtiment avait remporté un appel d’offre de l’université afin de rénover le Lisner Auditorium. Squall et Shaun étaient très fiers de leur coup. Ils avaient tué les membres de cette entreprise familiale et pris leur place pour installer leur système effroyable. Le but du jeu consistait à mettre en place des piques de ferrailles pointues incrustés dans des tubes. Puis en actionnant un bouton ces tubes devaient libérer ces stalagmites avec assez de force pour transpercer le siège ainsi que la personne qui s’y trouvait. Il leur avait fallu deux semaines pour installer ce procédé ingénieux et ils riaient en repensant au directeur de l’auditorium qui trouvait les orifices placés sous les sièges assez cocasses. Shaun repensait aux cris de ces étudiants, notamment au moment où il dût achever ceux qui avaient survécu d’une balle dans la tête, sauf un évidemment ! Autrement comment les légendes se construiraient-elles sans survivant ? Il ria en se remémorant Dormel débarquant dans la salle et assistant au meurtre de Lapynheart impuissant.

— Dormel est incroyable ! lança Shaun en déplaçant sa tour. Il n’a absolument pas réagi lorsque je suis passé à côté de lui. Tu aurais dû voir son air ébahi !
— Ouais ! répondit Squall en cherchant où placer sa dame. Néanmoins t’aurais dû le voir détaler comme un lapin au moment où il a entendu tous ces hurlements. Il est maintenant au courant de notre jeu. Je sens qu’on va bien s’amuser mec. Echec !

Ils furent interrompus par les cris du propriétaire de la maison appelant au secours. Les deux assassins pensèrent qu’il était parvenu à retirer le bout de chiffon de sa bouche.

— Pff ! Je t’avais dit qu’on aurait dû mettre du scotch ! dit Shaun.
— C’est pas super bon pour la santé tu sais ! Bon à part ça, que faisons nous après ?
— Désolé ma grosse, mais j’ai rendez-vous avec une dame à minuit.
— Un vrai tombeur !
— Tu devrais sortir parfois avec moi ! reprit Shaun. Je t’assure que tu pourrais te trouver une nana sans problème.
— Merci pour le compliment mais je n’ai pas trop la tête à ça en ce moment.
— Tu penses encore à elle ? C’est de l’histoire ancienne tout ça mon vieux ! Elle t’a largué c’est comme ça.
— Tu n’étais pas obligé de la buter pour me faire plaisir !
— Je voulais simplement que tu passes à autre chose rien d’autre. Au moins tu sais qu’elle ne reviendra pas.
— La prochaine fois donne un tranquillisant.
— Bon ! L’autre commence à me casser les oreilles à hurler comme ça.
— Pareil ! dit Squall. Viens on va en finir ! Echec et mât !

3 Juillet 2012, 23h22, hôpital universitaire de Georgetown

Thamieut faisait les cent pas dans la chambre de Dormel.

— Tu as compris les règles ? lui demanda Dormel. Chaque meurtre est un indice sur la prochaine victime.
— Tu en sais des choses ! dit Zellebos. Pourquoi te ferions-nous confiance ? Ce n’est pas avec ta lâcheté que l’on va avancer. Tu aurais pu les buter tous les deux et au lieu de cela tu as à nouveau deux-cent morts sur la conscience. Bravo espèce de jocrisse !

Dormel le détestait déjà et il en fallu de peu pour qu’il ne lui mettre son poing sur la figure. Heureusement, sentant l’atmosphère se tendre de plus en plus, Thamieut reprit sur le message laissé par les tueurs.

— Mais je ne vois pas le rapport entre une balance semblable à l’allégorie de la justice, le dieu égyptien Seth et le mot Origine !
— Peut être qu’ils veulent dominer le monde comme le voulait Seth ! dit Zellebos.
— Egyptologue ? demanda Dormel de manière sarcastique.
— Tu n’as rien dit aux journaleux ? demanda Zellebos visiblement en colère. Car c’est confidentiel monsieur l’amateur.
— Il suffit maintenant ! fit Thamieut. Se quereller nous fera perdre du temps et il nous en manque justement ! Pensez un peu à la prochaine victime qui risque de se faire tuer à tout moment !

Il eut un long silence avant que Thamieut ne reprenne.

— Je ne comprends pas ce que peut bien foutre un drapeau français à côté de la balance.
— Moi non plus ! répondit Dormel. Squall m’a dit que la manière de tuer fait parti de l’indice. Je pense que le fait d’avoir retiré les organes de Lapynheart et de les avoir mis dans un bocal fait référence aux Egyptiens. Ce qui expliquerait le Seth.
— C’est juste ! dit Thamieut.

Il y eut un moment de silence où les trois hommes tentèrent de trouver un sens à cette énigme. Dormel haussa les sourcils.

— Je parle Français.
— Et moi Grec ! dit Zellebos en ricanant.
— Le rapport ? demanda Thamieut furieux que son coéquipier mette de l’huile sur le feu.
— Balance en Français peut signifier dénoncer. C’est de l’argot français, souvent utilisé chez les jeunes, mais également un peu par tout le monde. Je dis ça car Squall a la double nationalité franco-américaine et il est au courant que je maîtrise la langue de Molière. Après on n’est pas plus avancé. Quel rapport entre Seth et l’origine ? Je ne vois même aucun lien entre les cultures françaises et égyptiennes si ce n’est l’obélisque sur la…
— Ta supposition tient la route ! fit Zellebos.
— Quoi donc ?
— Ces deux connards ne te sous-estiment pas ! dit Thamieut. Ils sont en train de jouer avec toi car ils savent que tu peux décortiquer ce qu’ils laissent derrière eux.
— Que voulez-vous dire ? J’ai fait mouche ? Vous connaissez la victime ?
— On a un indic qui travaille pour nous ! dit Zellebos.
— Et son nom est James Seth-Orijin.
3 Juillet 2012, 23h32, maison de James Seth-Orijin, Bethesda

Attaché sur une table avec une perfusion dans le bras, James Seth-Orijin vit les deux tueurs s’avancer vers lui. Il gesticula tant bien que mal avant que Squall ne lui posa la main sur le front et parla d’une voix douce.

— Ne t’en fait pas ! Ca va aller !
— Je vous en prie ! Je n’ai rien fait de mal à personne je vous le jure ! Que me voulez-vous ?
— Bon mec, tu es un indic ! dit Shaun. Tu bosses pour la police et tu balances des clandestins ! Non pas que leur expulsion nous attriste mais tu vois… Les clandestins nous permettent d’assouvir nos pulsions !
— Parce que quand on en bute un, dit Squall, ses potes ne vont pas appeler la police qui risquerait de se rendre compte qu’eux-mêmes sont clandestins ! Tu vois le cercle vicieux que tu brises à chaque fois?
— Merde ! hurla Seth. Relâchez moi je ne le ferais plus.
— Boarf tu sais, reprit Squall, en fait l’inspecteur Thamieut est sur notre affaire. Comme tu travailles pour lui c’est toi qui gagne le gros lot !

Il lui fit une piqûre. Squall lui dit que c’était pour le tranquilliser mais la victime sentit une forte brûlure à travers le corps. Squall lui signifia que c’était une plaisanterie et lui avoua que le produit injecté lui réchauffait le sang.

— Ok ! dit Shaun. Tu sais pourquoi on t’a mis une perfusion ? On veut te maintenir en vie le plus longtemps possible mec. On a gardé le sang de quelques une de nos victimes ayant le même groupe sanguin que le tien. C’était en fait des clandestins. Ils vont te maintenir en vie le temps de notre petite séance de relaxation.

Shaun fit une ouverture dans le ventre de Seth de bas en haut et lui sortit les tripes du ventre. Seth pleura de douleur et vit Shaun en train de casser trois œufs. Ce dernier sépara le blanc du jaune et Squall fut décontenancé par la scène.

— Mais qu’est ce que tu fous ?
— Une petite expérience ! répondit Shaun en versant les blancs d’œufs dans le ventre ouvert de Seth.
— Non ! Non ! Non ! répéta la victime en voyant Shaun s’avancer avec un batteur à œuf.

Le tueur en série actionna le batteur et le plongea dans le ventre de Seth qui hurla à la mort. Shaun s’arrêta au bout de quelques minutes, visiblement déçu du résultat.

— Je voulais simplement voir s’il était possible de faire monter le sang en neige !
— Mais t’es con ou quoi ? lui répondit Squall tandis que Seth gémissait. Le sang est assez lourd et il y en a trop comparé à tes blancs ! C’est de la merde ce que tu nous as fait ! Seth, excuse mon ami je t’en prie ! Il a toujours été nul en chimie !
— Holà là ! s’exclama Shaun prit de dégoût. Attend on va désinfecter tout ça.

Squall remplit un seau d’alcool à 90 degrés et le jeta sur Seth qui hurla à s’exploser les cordes vocales.

— En fait ! dit Squall. Ce n’est pas pour toi qu’on t’a désinfecté nous sommes assez compatissant.
— On a peur que les enquêteurs qui vont t’examiner attrapent une saloperie. Enfin, après plus vite ils te trouveront moins en état de décomposition tu seras.

Shaun demanda à Squall s’il avait bien laissé l’indice sur le pare-brise de la voiture de Seth. Ensuite, Squall alluma une cigarette et jeta l’allumette sur le corps de Seth.

En direct du boulot :
Je n'ai pas pu m'empêcher d'étouffer un rire avec le batteur électrique! C'est juste énorme!
Je sais que tu es en plein préparatif en ce moment, du coup je ne chipoterais pas sur l'episode hospitalier.

Bref, un vrai régal!

Vas y chipote hesite pas de toutes façons aucune situation n est credible dans cette histoire ^^

Hum, disons que tu passes trop vite en besogne sur l'état de Dormel, on aurait aimé des détails (du moins, moi et mes autres personnalités), de plus, outre le fait que le bleu qui me suit soit un casse-couille, je n'aurais pas été contre un peu de pression et montrer quelques photos de Dormel avec son soit-disant associé. Sur le concept, ne sachant pas quel rôle tu destines à qui, ça aurait pu insérer implicitement une complicité de l'agence avec nos deux compères aux nobles activités. Et une petite photos de Kate pour le faire pleurer dès le départ afin que Zellebos (qui la montre) se fasse exploser le nez, c'eut été cocasse (sachant que ces photos auraient pu lui être transmise par notre ami Matt) et par la suite, il serait légèrement sortir de son état de choc, il est trop expressif alors que l'état de choc l'a conduit à une hospitalisation.

Pour schématiser ce que j'aurais trouvé super sympas à voir :

Au pied de l'hôpital : Matt montre à Zellebos les photos compromettant afin de le briefer, il les reprend, et lui tend une photo de Kate "à utiliser en cas de besoin pour le faire réagir"
Refus d'Ouroboros car Dormel est dans un état d'aphasie
Arrive à entrer
Dormel aphasique
Zellebos fait son blabla "t'es mal blablablabla t'es complice blablablablabla suspect blablablabla" et dit un truc en rapport à Kate et lui montre la photo
Dormel lui explose le nez avec la paume de la main
Discussion sur ce qui s'est passé
Après je ne doute pas de tes compétences mythologique, mais outre sa fonction de guerrier, Seth a de multiple facette, Dieu à la tête de chacal (même si ce n'est pas vraiment le cas, mais quelque chose d'inconnu dont les caractéristiques s'approchent de celle du chacal) décrit caractérisé comme un assassin ou plus particulièrement comme s'opposant à toute forme d'harmonie et capable de tuer toute forme de vie. Je trouve qu'il eut été intéressant d'exploiter davantage ce filon qui caractérise à merveille nos "héros". Symboliquement, ça leur va x')

Bref, après j'vais pas m'amuser à chipoter davantage, sinon on ne va plus s'y retrouver (surtout que là je suis assez fatigué par ma journée de travail XD)

Mais j'ai tout de même grandement apprécié la lecture et l'humour décalé dont tu fais preuve!

Oui d accord sur les points que tu soulèves après les chapitres risquent d etrectrop long. Ok pour l état de choc quoique zellebos l a deja titillé sufisamment ^^ j insisterai plus tard sur les personnages, là je voulais résumer ce qui s était passé a l université car je ne voulais pas faire une histoire chronologique c est trop barbant et surtout introduire nos deux tueurs ^^
bon après je n ai pas le temps et pas le talent pour ecrire un vrai polar hehe

Ne te sous-estime pas, c'pour ça que je qualifie mes critiques que de chipotage, j'ai vraiment apprécié.

La suite pour bientot. et je vous previens, prevoyez le taille-bordure!

• Est prêt à la recevoir*

J'te souhaite un bon mariage x')

Merci je suis marié depuis hier je vais me concentrer sur la suite xD

Alors?

Ben je viens de rentrer de voyages de noces xD

Mouhahahaha x') Alors, heureux? XD

Un quinquennat de Hollande plus tard, j'annonce la suite pour bientôt!

Greenbelt, 9h45

Zelleboss se gara sur le parking du Ihop situé plus au Sud à l’embranchement entre le Washington Parkway et la Greenbelt Road. Il ne préta guère attention à la Chevrolet Cruze qui se manoeuvra non loin de la voiture de fonction qu’il avait emprunté. Il pénétra dans l’établissement et commanda une assiette de pancakes avec un long café noir sans sucre. Tony était encore furieux de son altercation avec Dormel. Il exerçait son métier d’agent du FBI avec dévotion et passion. Ses études en droit et en théologie lui avaient permis d’accomplir son rêve d’enfance : protéger les autres au nom de Dieu. Il avait baigné dans le mal depuis sa plus tendre enfance. Quasiment toute sa famille, de sensibilité libérale-catholique, avait été déportée, torturée puis tuée pendant la Dictature des Colonels en Grèce. Il avait assisté aux massacres et avait pu fuir vers le continent américain avec son père et sa soeur alors qu’il n’avait que 4 ans. C’était avant que n’éclate la crise chypriote.
Alors que l’intégration aux Etats-Unis avait été une réussite, il perdit sa soeur lors d’une fusillade dans son collège, tombée sous la folie de deux jeunes lycéens homosexuels qui avaient décidé de se venger de la société. L’évènement le marqua profondément. Zelleboss était convaincu que sa soeur était une sainte qu’on avait martyrisée et que l’humanité était possédée par le Malin qui l’incitait à comettre toute sorte de pêchés. Zelleboss avait décidé de devenir plus tard policier dans le but de protéger les plus faibles mais sa haine envers la communauté gay n’avait cessé de grandir.

Greenbelt, Greenhill Road, scène du crime 9h47

Dormel examina l’exemplaire du Nouveau Testament qui avait été laissé dans un sac en plastique en lieu et place de la tête du cadavre. Il examina avec des gants chaque recoin de chaque page dans l’espoir d’en savoir plus. Rien, aucune piste qui le mettrait sur la voie. Les deux tueurs avaient-ils l’intention de s’en prendre à un pasteur ? Ou bien de commettre une attaque dans une église ?
Thamieut effectua les cent pas, les bras croisés, bien content d’être débarassé momentanément de cette grande gueule de Zelleboss. Soudain, son attention se focalisa sur la cheminée sur laquelle trônait une photo de Kate Canna. A côté d’elle reposait un Ipod que Thamieut prit.

— Dis donc, Madame Canna était quelqu’un de branché ?
— Pas à ce que je sache, pourqu...

Dormel bondit en voyant l’Ipod. Il le reconnut comme étant celui de Kate. Il lui avait été offert par Shaun en 2009 lors de leur voyage à Paris, avant le début du second cauchemar. Dormel le prit des mains de son partenaire et appuya sur le bouton « play ». Une musique connue se fit entendre et il ne fallu que quelques secondes aux deux enquêteurs pour reconnaitre le titre : « Born to be Alive » des Village People. Dormel haussa les sourcils.

— Là, j’avoue que je suis surpris. Que viennent foutre les Village People là-dedans ?
— Pour une fois, dis Thamieut les lèvres tremblantes, ils ne s’adressent pas à toi mais à moi.
— Que veux-tu dire ? demanda Dormel ?
— Zelleboss, nous le surnommons au Bureau « le prêtre ». Il a fait des études en théologie et...d’après ce que je sais, il est profondément homophobe !

Greenbelt, Ihop coffee, 9h48

Une pluie battante tomba tout à coup. Zelleboss savoura ses pancakes avec le sentiment de ne former qu’un avec son petit-déjeuner. Quoi de mieux que des pancakes pour commencer une journée qui allait se terminer par la mise à pied de cet idiot de Thamieut. Zelleboss en était convaincu : il était le seul à même de pouvoir offrir la résolution de l’affaire à ses concitoyens. Mieux, il se voyait déjà reçu à la Maison Blanche pour se voir remettre la médaille présidentielle de la liberté.

Un bruit de verre brisé interrompit soudain les pensées positives de l’agent du FBI. D’un bond Zelleboss se leva et vit un casque de football américain aux couleurs des Redskins de Washington rouler par terre. Zelleboss vit avec effroi qu’une tête décapitée se trouvait à l’intérieur et sut immédiatement qu’il s’agissait de Joanna Canna. Il regarda à travers la fenêtre brisée et vit sur le parking un homme remontant la braguette de son jean avant de lui lancer un doigt d’honneur. Zelleboss le reconnut immédiatement, c’était Shaun en personne. L’homme à la Chevrolet Cruze, c’était lui. Sans hésiter, Zelleboss s’élança à travers la vitre et dégaina son arme de service. Il tira en la direction de Shaun mais manqua sa cible. Il vit le serial killer entrer dans sa voiture et démarrer en trombe. Sans perdre de temps, il monta dans sa voiture et s’élança à la poursuite de son adversaire. Zelleboss le savait, c’était son jour de chance. Il était si euphorique qu’il en oublia d’allumer le girophare.

Shaun regarda à travers le rétroviseur et s’assura que Zelleboss ne perdait pas sa trace afin d’assurer la garantie de leur plan. S’en prendre à Joanna Canna avait permis de briser Dormel mentalement (ou du moins ce qu’il restait de sa force mentale). Depuis la reprise du jeu, Squall et lui-même avaient eu des doutes quant à la réalisation de leur grand dessein et ce dernier ne pouvait réussir s’ils ne lâchaient pas du lest à Dormel. Il fallait introduire de nouvelles règles dans le jeu raison pour laquelle Zelleboss était la véritable cible de ce nouveau carnage. Quoi de mieux qu’un agent du FBI ambitieux au passé émouvant et ayant une animosité poignante envers son partenaire ? Shaun emprunta la 193, prit la première sortie à droite puis remonta vers le Nord via Southway. Il fallait retourner sur Crescent Road, la route adjacente à GreenHill Road, mais un détour s’imposait. Nul doute que la police et donc Thamieut et Dormel étaient déjà en route vers le café Ihop. Pas question donc de prendre l’autoroute. En zigzaguant à travers la circulation, Shaun repensa à Joanna Canna qu’il appréciait déjà de son vivant. Ne pas être allé au bout de son plaisir avant de la lancer à travers la vitre du café fut un immense gâchis.

Zelleboss suivait tant bien que mal Shaun puis s’aperçut, après quelques minutes de course-poursuite, qu’ils étaient de retour sur Crescent Road. L’idée que Shaun et Squall puissent être gays lui effleura l’esprit. Après tout, les serial killers étaient des malades mentaux et rien de guarantissait que des cousins ne puissent souffrir du complexe d’Oedipe. Une image lui revint à l’esprit : pourquoi Shaun rebraguettait-il son jean ? Il n’avait quand même pas ? Zelleboss eut un sentiment de dégoût puis frappa violemment ses mains contre le volant. Une fois calmé, il tourna la tête en direction du siège passager.

— Je vais me les faire ! Ne t’inquiète pas, je vais me les faire et débarrasser le monde de ces pêcheurs !

Zelleboss choisit de ne pas appeler les renfors, convaincu que Dieu en personne lui avait demandé, à lui-seul, de mettre fin à cette histoire.

En passant GreenHill Road, Shaun fut surpris de ne voir aucun barrage de police et comprit alors que Zelleboss n’avait pas contacté la cavalerie. Parfait, cet idiot allait faciliter les choses. Le tueur en série se mit à rire cyniquement. Soudain, la Cruze fit un dérapage contrôlé vers la gauche. Shaun en sortit et se mit à courir de toutes ses forces en direction du lac de Greenbelt. La pluie fit qu’il n’y aurait aucun témoin pour assister à l’affut de Zelleboss.

Greenbelt Lake, 10h

Tony Zelleboss ne se laissa pas désarçonner par la manoeuvre de la Cruze et se gara à son tour sur le parking du Buddy Attic Park qui surplombait le lac de Greenbelt. Il poursuiva Shaun à pied autour du lac. Il était hors de question de lui tirer dessus afin qu’il puisse le mener à Squall et procéder ainsi à une double-arrestation en bonne et due forme. Le chemin passa à travers une mini forêt d’arbres. Tout à coup, l’agent du FBI vit sa cible pénétrer dans l’une des maisons qui dominait le trail. Etait-ce un piège ? Il sortit de sa veste une mini-bouteille de gin qu’il avala d’un trait afin de se donner du courage. Il était hors de question d’appeler Thamieut à la rescousse et encore moins ce Dormel qui était tout juste bon à effrayer les lopettes de la Gay Pride. Il pénétra à l’intérieur et tout semblait normal, illuminé, en ordre et moderne. La maison n’était pas abandonnée, quelqu’un y habitait. Zelleboss passa le salon puis descendit à la cave. A sa grande surprise, la lumière y était allumée, comme si on l’y attendait. Le sang cognait contre les parois de ses tempes et il se mit à esquisser un sourire. Il avait toujours été bon tireur et il savait qu’à ce jeu là, il aurait l’avantage sur Shaun.

Zelleboss fut ébahi par la grandeur de la cave. Ce qui le marqua le plus n’était pas la propreté ou le sentiment de nouveauté mais plutôt l’isolation des murs ne laissant aucun échappatoire à toute forme de son. Au milieu de la pièce se trouvait un homme nu, attaché sur une table. Zelleboss reconnut Squall qui se tenait à côté du prisonnier.

— Agent Zelleboss, lui dit Squall en ouvrant les bras, soyez le bienvenu dans notre modeste demeure !

Un sentiment de frisson remonta l’échine de Zelleboss. Soudain, un claquement de porte se fit entendre. Il se retourna et vit Shaun descendre les escaliers à son tour.

— Bon, alors, on commence ?

Voici quelques photos des lieux du chapitre.

Le J.Edgar Hoover building, quartier général du FBI

Le IHop de Greenbelt, délicieux pour les breakfasts

Le lac de Greenbelt, pour la scène finale

En zigzaguant à travers la circulation, Shaun repensa à Joanna Canna qu’il appréciait déjà de son vivant. Ne pas être allé au bout de son plaisir avant de la lancer à travers la vitre du café fut un immense gâchis.

C'est juste ignoble XD J'ai adoré :p