Après cette entrée fracassante dans le monde des consoles, Sony ne va pas s'arrêter en si bon chemin. Kutaragi et son équipe planchent sur sa petite sœur, logiquement baptisée PlayStation 2 et annoncée en mars 1999 (voir notre news de l'époque, qui montre que le bullshit marketing existe déjà !). Le constructeur s'est toutefois fait griller la priorité par SEGA et sa DreamCast, sortie au Japon. Mais Sony possède deux arguments qui joueront en faveur de son nouveau bébé. Le premier est l'adoption du support DVD, qui commence alors à se répandre dans l'industrie du cinéma.A sa sortie (en octobre 2000 chez nous), la PS2 est un des lecteurs DVD les moins chers du marché, ce qui contribue à son adoption dans les salons. SEGA, qui a fait le choix d'un format propriétaire, s'en mordra les doigts... Le second point est la rétrocompatibilité, la PS2 étant capable de lire les jeux PlayStation. Il y en a alors un demi-milliard dans les chaumières...
D'un strict point de vue technique, la PlayStation 2 n'a rien d'une révolution, malgré les noms grandiloquents dont Sony affuble ses composants – le CPU est ainsi appelé « emotion engine », on croirait du David Cage. Elle est certes légèrement plus puissante que la DreamCast, mais elle sera à son tour dépassée par la GameCube et la Xbox de Microsoft, nouvel acteur du marché. Quant au online, il n'est disponible que par le biais d'un accessoire sur les premières versions de la machine. Il faudra de toutes façons attendre la génération suivante pour que le jeu en ligne prenne véritablement son envol sur consoles. Bref, la PS2 n'est qu'une évolution. Ce qui ne l'empêchera pas d'avoir un succès encore plus grand que la première PlayStation, et encore inégalé à ce jour (voir plus loin).
La machine est en revanche une réussite sur le plan visuel : son design audacieux et la possibilité de mettre la console à la verticale, façon monolithe de l'Odyssée de l'espace, ne laissent personne indifférent. On peut d'ailleurs en dire autant de la communication de Sony. Le constructeur fait appel au cinéaste David Lynch pour réaliser des spots de pub qui racontent tout, et surtout n'importe quoi, sans jamais montrer la console ni les jeux... Le plus célèbre, avec son canard en costard clamant « Bienvenue dans le troisième monde », vaut son pesant de LSD. Génie ou folie ? Quoi qu'on en pense, cette campagne a accompli sa mission : créer le buzz autour de la PS2.
Comme sa grande sœur, la PlayStation 2 a connu un redesign compact, logiquement baptisé PStwo et doté d'un port Ethernet. La production de PS2 a finalement été interrompue début 2013, après presque 13 ans de bons et loyaux services. Mais cela ne signifie nullement la mort de la machine ! Je suis sûr que nombre d'entre vous ont encore le célèbre monolithe noir, et qu'elle fait régulièrement tourner un FFX ou un Shadow of the Colossus chez les nostalgiques. Nous allons d'ailleurs voir les jeux marquants de la console plus en détail.