Chaque année, l’éditeur de Dota 2, Valve, organise un tournoi majeur sur le sol américain : The International. Il regroupe des équipes invitées et d’autres qualifiées, correspondant ainsi au gratin mondial. Aucune équipe au top ne rate un tel événement.
Un cas unique dans l’e-sport
La scène Dota 2 ne vit quasiment pour que The International dès le mois d’avril, avec l’arrivée du compendium et des qualifications notamment. Les autres tournois organisés précédemment sont alors perçus comme des répétitions du grand show, une manière pour les équipes de se préparer. Les spécialistes les étudient pour en tirer de grandes tendances, de possibles favoris pour l’été, les joueurs qui vont marquer, les équipes en difficulté.
Le poids de The International va même plus loin. Pour aller à Seattle, les équipes se doivent d’être régulières toute l’année, afin d’être invitées et ainsi éviter les qualifications. Les autres événements ne sont que des étapes vers ce rendez-vous. Cependant, cela ne veut pas dire que les autres tournois ne sont pas importants, la tendance est même l’inverse : en effet, les joueurs ne négligent aucun rendez-vous pour s’assurer une place au sommet. Toute la scène de haut niveau en profite donc.
The International est donc l’aboutissement d’un an de travail, et est au centre de toutes les pensées d’un joueur professionnel.
Le rendez-vous de tous
Pour les joueurs, il offre le titre le plus prestigieux de l’année, et une reconnaissance non officielle d’équipe championne du monde pour celle qui l’emporte. Offrant également le cash prize le plus fou qui soit, il apparaît comme un jackpot non négligeable pour des joueurs qui y voient une manière de s’enrichir par le biais de leur passion. Briller dans ce tournoi est aussi une belle monnaie d’échange vis-à-vis des sponsors, l’opportunité d’améliorer le quotidien de l’équipe en s’offrant du nouveau matériel ou une gaming house.
Pour les amoureux de Dota 2, les simples joueurs passionnés, c’est l’occasion de voir les plus beaux matchs de l’année dans un emballage spectaculaire. La sortie du compendium leur offre aussi l’opportunité de récupérer dans le jeu des bonus très intéressants.
Pour Valve, The International permet de faire parler de son jeu et de rivaliser médiatiquement avec l’autre MOBA mastodonte : League of Legends , ce qui est très important pour accroître le nombre de joueurs et renforcer son bébé. Le documentaire "Free to Play" sur ce tournoi, sorti cette année, a donné une superbe image du jeu et de sa communauté. C’est aussi une des raisons expliquant ce financement participatif et les sommes folles qui en résultent, car la couverture médiatique a été énorme dans le microcosme de l’e-sport.
Valve fait donc les choses en grand avec son tournoi. L’organisation est impressionnante. Le contenu proposé ne déçoit jamais. Les joueurs sont accueillis comme des princes.
Une expérience personnelle
« Il représente le paroxysme de la saison où toutes les équipes arrivent préparées pour se démonter entre elles, donc les meilleures games de l’année avec une opposition de style entre l’Europe et l’Asie. Pour moi, c’est aussi un marathon éreintant, avec 12 heures de Dota par jour, mais extrêmement plaisant, qui malheureusement ne dure qu’un temps » (Hugo).
« C’est le plus gros événement Dota et celui qui m’intéresse le plus, avec les meilleurs analystes et les meilleures games, et deux semaines à parler de Dota avec les amis, les camarades de jeu, le partage d’une passion, comme la Coupe du Monde avec le football. C’est la même logique » (Kaoru).
« C’est le plus gros tournoi de l’e-sport, tout simplement. La meilleure production e-sport. C’est aussi ce que j’aimerais que l’e-sport devienne, non en termes de Prize Pool, mais d’organisation, de qualifications, de mentalité, le côté ultra festif et événementiel. C’est l’inverse des LCS sur League of Legends qui sont chaque semaine » (Koyuk).
« C’est un objectif, en tant que caster, joueur. C’est le point d’orgue de toute une saison, l’aboutissement de tout ce que l’on a accompli. C’est aussi le rendez-vous le plus intéressant, grâce à la confrontation de toutes les metagames du jeu, en LAN. C’est le meilleur de chaque style de jeu et l’arrivée aussi d’une nouvelle metagame » (LuCiqNo).
« C’est la hype, le tournoi que j’attends, même l’ESL One est passé pour un petit truc à côté pour moi. Je vais regarder tous les matchs, me détruire la santé, peu importe. Beaucoup de styles différents, des équipes préparées, c’est le tournoi de leur vie. Et puis on se retrouve entre potes autour de notre passion. C’est un grand moment » (MarSu).
« Pour les trois premiers, The International était l’aboutissement d’une année avec mon équipe, puisque j’y ai participé en tant que manageur (Virus, mTw et Quantic Gaming). Cette édition a donc une saveur différente pour moi, puisque je ne serai pas sur place. Je vais le découvrir en tant que spectateur, actif et engagé avec la TV pour la diffusion du show. C’est le rendez-vous quoi qu’il arrive. Il se partage. Je ne peux pas le faire seul. J’ai donc invité toute l’équipe de la TV chez moi » (ShiBa).
« C’est un peu le Superbowl de notre jeu, il marque la fin de la saison. L’équipe gagnante marque le jeu, elle n’a plus rien à prouver, on ne l’oubliera pas. C’est aussi un des rares moments avec un affrontement entre toutes les meilleures équipes du monde, occidentales comme asiatiques. On peut ainsi voir qui est vraiment la meilleure, sans que cela soit faussé par des absences significatives » (Yghj).
« C’est un objectif en soi, un rassemblement qui intéresse beaucoup de monde pour différentes raisons. Les équipes ne seront jamais meilleures que cette année, elles n’ont attendu que ça, et nous allons les suivre pour notre plus grand plaisir. L’impatience est totale » (YouYou).