En l'absence de consoles (leur commercialisation est officiellement interdite), le marché chinois est essentiellement un marché PC. Les jeux en ligne cartonnent : MMORPG bien sûr, mais aussi FPS et jeux casual. Bref, sur le plan vidéoludique, on peut rapprocher la Chine de son voisin sud-coréen. D'ailleurs, avant qu'il se dote d'une véritable devscene nationale, le pays importait la plupart de ses jeux de Corée. Les shooters CrossFire et A.V.A. ont ainsi été édités dans l'Empire du Milieu par Tencent, dont nous reparlerons un peu plus loin. Le géant coréen Nexon a également exporté divers titres sur le territoire chinois : MapleStory, Dragonica, Counter-Strike Online... La plupart des jeux adoptent un modèle économique free-to-play.
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Comme beaucoup d'autres pans de l'activité économique chinoise, le marché vidéoludique est marqué par un taux de croissance à deux chiffres, qui ferait pâlir d'envie n'importe quel dirigeant européen... Selon Shi Hai, le fondateur de Snail Game, le secteur des jeux online a généré 53,61 milliards de yuans en 2012 (6,68 milliards d'euros), soit une hausse de 24,7% par rapport à 2011 ! Les jeux mobiles font encore mieux : certes, ils n'ont rapporté "que" 6,51 milliards de yuans (812 M€), mais cela représente un bond de 68,2% ! Et cette progression n'est sans doute pas près de s'arrêter, vu l'essor de la classe moyenne chinoise.
Reste une inconnue : le pays va-t-il s'ouvrir aux consoles ? Il semblerait que oui. Selon de récentes informations, le premier ministre Li Keqiang envisagerait d'assouplir une loi datant de 2000, interdisant la production et la vente de consoles de jeux sur le territoire national. Cela ne concernerait que la future Shanghai "free trade zone", grand projet de M. Li. Une avancée timide, donc, mais ce premier pas sera probablement suivi par d'autres. Dans le contexte global actuel, on voit mal comment la Chine pourrait résister à l'appel de ce juteux marché...