- Supports : PC-PS3-Xbox360
- Date de sortie : Novembre 2011
- Note sur JVC : 13/20
Avec La Guerre du Nord (pour dernier terrain vague), Warner Bros. prend les rênes de la licence du Seigneur des Anneaux, récupérée de chez Electronic Arts en 2009. La cause de cette passation d'anneau de pouvoir vient du fait que le numéro un mondial a enchaîné, sur ses derniers essais, les succès en demi-teinte et a même, en 2007, annulé un projet d'envergure : Le Conseil Blanc.
La Warner confie alors sa nouvelle licence à Snowblind Studios, vétérans du hack'n slash ayant brillé à l'époque de la PS2 avec les mythiques Baldur's Gate : Dark Alliance et Champions of Norrath. On était donc en droit d'attendre un Diablo-like en Terre du Milieu aussi réussi et ambitieux que les deux titres évoqués plus haut. Première surprise, le genre adopté, bien qu'imprégné des rouages du hack'n slash, tend plutôt vers le jeu de rôle action à la manière du TPS Mass Effect dont les deux premiers épisodes cartonnent lors de la conception du titre. La poule aux œufs d'or de Bioware semble d'ailleurs avoir pas mal inspiré les équipes de Snowblind pour ce qui est de la gestion des dialogues.
Le background utilisé pour la réalisation de ce titre découle donc logiquement des œuvres écrites et cinématographiques autour du Seigneur des Anneaux. On y dirige une compagnie fictive incarnée par 3 personnages assez clichés (le rôdeur humain, le guerrier nain et la magicienne elfe) ayant pour mission de voyager vers le Nord afin d'affronter le non moins fictif seigneur Agandaûr, facilitant supposément la tâche de la Compagnie de l'Anneau.
Si l'aventure et les personnages inédits peuvent, sur le papier, en rebuter plus d'un, il nous est toutefois possible de rencontrer des PNJ bien connus des amateurs de l'œuvre : Gandalf, Elrond, Arwen, Aragorn et compagnie. De quoi rassurer les inconditionnels en manque de repères car, malheureusement pour nous, les personnages que nous incarnons manquent cruellement de charisme et l'aventure en elle-même est peu profonde et assez avare en rebondissements.
Passons désormais au système de combat, aspect sur lequel l'expert en hack'n slash qu'est Snowblind est attendu au tournant. L'équipe que le joueur incarne est donc composée de 3 personnages, qu'il est possible de choisir tour à tour à l'occasion des changements de mission. Au passage, une excellente initiative de Snowblind fut de rendre possible la coopération à 3 joueurs, utilisant chacun un héros. Cette fonctionnalité reste de loin la plus appréciable du jeu, étant donné que l'IA remplaçant les joueurs en solo est assez laborieuse.
Techniquement parlant, les combats sont classiques et efficaces, proposant des attaques de mêlée ou à distance, des roulades, contres, ripostes, ou encore, un système d'ordres pour l'IA. L'ensemble a été globalement apprécié pour son bon équilibre en coop. Néanmoins, le manque de variété et de finition des phases de combat les rend assez répétitives au demeurant. On apprécie d'ailleurs la présence des finish moves, malheureusement pas assez nombreux et variés et qui ont, à force de décapitations, fait classer le jeu en M pour Mature lors de sa classification ESRB, un cas unique dans la saga du Seigneur des Anneaux.
Côté progression, outre un level design très linéaire, on salua le travail effectué sur les villes, véritables hub permettant de se reposer, de faire du commerce et de prendre de nouvelles quêtes. Ces phases sont d'ailleurs l'occasion d'exploiter le système de dialogues, très inspiré de Mass Effect, les choix moraux et décisions capitales en moins. Ils permettent toutefois d'avoir accès à des quêtes annexes s'ils sont bien menés.
Pour ce qui est de la durée de vie, elle est rallongée par une rejouabilité des niveaux sans passer par la case « nouvelle partie », permettant ainsi de découvrir des bonus inaccessibles lors de votre première exploration.
Le jeu reste un titre au multijoueur sympathique mais à l'expérience solo entachée par une IA regrettable.
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