- Supports : PC-PS2-Xbox-GBA
- Date de sortie : Novembre 2002
- Notes sur JVC : 13/20 sur PC-PS2-Xbox et 12/20 sur GBA
Tout commença lorsque les droits des grands livres du Seigneur des Anneaux furent acquis par Vivendi Universal Games. Deux versions furent confiées à Surreal Software, sages développeurs déjà à l'origine de l'excellente série des Drakan. Une mouture fut commandée à The Whole Experience, alors novice dans l'art du développement, et une dernière arriva entre les mains de Pocket Studios qui, par-dessus tout, désirait le succès de ses jeux sur consoles portables.
C'est donc en 2002, un mois avant la sortie du deuxième film de Peter Jackson, que paraît cette vision multisupport du premier tome de l'épopée héroïc fantasy la plus célèbre au monde.
Qui dit adaptation de livres, dit forcément parti pris, chapitres évincés, déceptions et massacre de l'imaginaire collectif. Force est de constater que La Communauté de l'Anneau respecte relativement bien l'œuvre originale, retranscrivant de manière agréable son atmosphère, tantôt champêtre, tantôt oppressante. Par contre, les 4 jeux de cette fournée souffrent tous d'un manque flagrant de profondeur et d'un gameplay trop « grand public », les rendant malheureusement ni épiques, ni rêveurs pour un sou.
D'après notre expérience, on se souvient avoir arpenté les passages importants du livre, en tiquant çà et là sur quelques incohérences qu'un fan invétéré relèvera sans doute, enchaînant les quêtes ennuyeuses, elles-mêmes entrecoupées de combats peu mémorables.
Ici, pas de jaloux car chaque version a eu son lot de défauts flagrants. Les versions PC et PS2, par exemple, survolent très largement certaines séquences clés, normalement intenses et marquantes. Elles expédient également les rencontres avec plusieurs personnages mythiques qui, au passage, souffrent d'une modélisation déjà peu honorable pour l'époque. On regrette également le côté confus des combats, une difficulté mal dosée par endroits et le manque d'ambition qui émane du titre.
Pour ce qui est du portage GBA, Pocket Studios s'était, quant à lui, attelé en priorité à traduire graphiquement l'univers du tome aux moyens d'une 3D isométrique plutôt agréable, bien que manquant d'un brin de finesse. De loin la plus critiquée, cette version reste marquée par ses nombreuses imperfections en termes de gameplay et de réalisation, avec notamment un système de combat au tour par tour ennuyeux au possible, une ergonomie des menus catastrophique et des quêtes annexes aussi soporifiques que répétitives. Vous l'aurez compris : les problèmes y sont légion. Pire encore, le jeu souffre de nombreux bugs vivement critiqués dès la réception du jeu par le public, et pour cause, certains étant fatals pour votre progression.
La copie rendue par The Whole Experience sur la console de Microsoft n'est pas non plus exempte de défauts mais s'avère être au final la plus équilibrée. Dotée d'une réalisation assez réussie, tant sur l'esthétique générale que sur la bande-son. Tout est fait pour nous plonger dans l'atmosphère de la Terre du Milieu, pour que nous nous y sentions bien, au coin du feu, dormant aux côtés de la compagnie de l'anneau. Pourquoi dormir, rétorquerez-vous ? Parce qu'une fois encore, l'aventure est molle, lente, répétitive, linéaire et mal construite.
Ces 4 aventures souffraient-elles de limitations techniques pour retranscrire efficacement toute la dimension épique indissociable de l'œuvre originale ? La réponse est « non », au grand dam de Vivendi qui, à quelques jours de la sortie de son titre, voit poindre la jaquette du « Seigneur des anneaux : Les Deux Tours » d'Electronic Arts, réussissant là où, lui, a manifestement échoué. Vivendi n'a cependant pas dit son dernier mot et tentera à nouveau l'expérience en continuant sa saga avec « Le Seigneur des Anneaux : la Trahison d'Isengard », annoncé pour novembre 2003, mais annulé quelques mois avant sa sortie.
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