Et voilà, encore une année de passée. Si celle-ci n'a pas été aussi riche qu'escompté, quelques pépites ont tout de même su me taper dans l'oeil. Premièrement, en tant que grand amateur de séries comme Assassin's Creed ou Mass Effect, je n'ai pu qu'être marqué par la qualité des deux épisodes sortis cette année. C'est toutefois du côté des petits jeux PSN, Xbox Live Arcade et Steam que j'ai pu trouver les titres les plus intéressants, à commencer par l'excellentissime Spelunky. J'ai également bien accroché à l'humour d'un Tokyo Jungle ou au côté extrêmement addictif d'un Legend of Grimrock. Malheureusement, ayant déjà pris du retard l'an passé, je n'ai pas été en mesure de tester quelques titres pourtant très alléchants. Je compte donc bien profiter de l'an prochain pour m'essayer à Journey, à Dust : An Elysian Tail (je suis un fan absolu de Muramasa), à FTL : Faster Than Light ou encore à FEZ. Mais les sorties de la Wii U et éventuellement de la PS4 et de la Xbox 3 me laisseront-elles suffisamment de temps ?
Le top de Lespol :
- Spelunky / 360 - PC
- Assassin's Creed III / PC - PS3 - 360
- Legend of Grimrock / PC
- Mass Effect 3 / PC - PS3 - 360
- Tokyo Jungle / PS3
2012 aura été pour moi une année placée sous le signe des morts-vivants. Si ces derniers ont toujours eu leur place dans notre univers vidéoludique, il faut avouer que depuis quelques années, leur présence semble être une obligation pour beaucoup de développeurs quelle que soit la nature de leur projet. Toutefois, les trois jeux embarquant des macchabées qui ont cette fois attiré mon attention ne sont clairement pas nés de cette tendance. Si une des séries pionnières du genre, Resident Evil, aura affiché un sixième épisode décrié, bien que nettement supérieur à son prédécesseur, je retiendrais surtout Deadlight, véritable plate-former sur fond de fin du monde. Toutefois, ce n'est pas tant le gameplay qui m'a conquis que son scénario parfaitement maîtrisé et offrant deux niveaux de lecture à la manière d'un Braid. Très intelligent dans sa narration, le jeu devient alors incroyablement prenant dès lors qu'on comprend ce qui se cache derrière cette fuite en avant. Très diffèrent mais affichant une intelligence aussi remarquable dans sa conception que celle du soft de Tequila Works, The Walking Dead a tout simplement prouvé à certaines personnes qu'une simple idée de gameplay, même basique, utilisée à un moment précis, peut être beaucoup plus efficace qu'une technologie dernier cri pour susciter l'implication émotionnelle du joueur. Il est ainsi difficile de retranscrire avec des mots ce qu'on peut ressentir en jouant à cette adaptation du comics de Robert Kirkman. Brillamment écrit, ponctué de scènes chocs et autres surprises narratives, le jeu de Telltale aura démontré avec brio qu'un jeu, faiblard techniquement et recelant plusieurs bugs agaçants, peut complètement happer le joueur grâce à une synergie parfaite entre des personnages attachants, leur devenir et l'empathie qu'on ressent pour eux.
Le top de Logan :
- The Walking Dead / PC - PS3 - 360 - iOS
- Assassin's Creed III / PC - PS3 - 360
- Resident Evil 6 / PS3 - 360
- Legend of Grimrock / PC
- Les Simpson : Springfield / iOS
C'est le même couplet qui revient régulièrement, l'année se termine mais je n'ai malheureusement pas encore eu le temps de toucher à tous les titres qui me faisaient envie. Il faudra donc que je prenne mon mal en patience avant de découvrir les charmes de Dear Esther, le sable de Spec Ops : the Line, les missions millimétrées de XCOM ou les parties endiablées de Natural Selection 2... Mettons un instant cette frustration d'enfant gâté de côté et prenons un peu de recul pour avoir une vue d'ensemble de cette cuvée 2012, on se rendra compte que l'année a été particulièrement riche en expériences fraîches et originales. Bref, il ne nous reste plus qu'à souhaiter que 2013 soit à la hauteur en continuant sur cette lancée.
Le top de Miniblob :
- FEZ / 360
- Catherine / PS3 - 360
- Superbrothers : Sword & Sworcery EP / PC - iOS
- Dishonored / PC - PS3 - 360
- Journey / PS3
J'entends dire çà et là que l'année 2012 aurait été décevante. Il en est peut-être ainsi pour un public focalisé sur les productions triple-A, guettant fébrilement la prochaine génération de machines qui lui proposera les mêmes titres avec un 2 derrière et quelques polygones en plus – à moins qu'il ne soit question cette fois de jouer avec la langue. Mais pour peu que l'on considère la création indépendante, notamment sur PC, l'année qui s'achève fut d'une richesse peu commune. Si je devais paraphraser mon top 5, je vous parlerais de mon coup de coeur pour Faster Than Light, rêve de gosse et fantasme de geek, et je me féliciterais du succès de jeux old-school comme Legend of Grimrock et certains projets Kickstarter (Wasteland 2, Project Eternity, sans parler du retour annoncé d'Elite). Je me réjouirais qu'en 2012, on puisse encore sortir un titre comme Dishonored, au nez et à la barbe des diktats du script. Je vous raconterais comment l'envoûtant Dear Esther a redéfini la conception que je me faisais d'un jeu vidéo. Je vous avouerais mon addiction pour FIFA en modes Club et Ultimate Team (plus de 400 heures cette année... ). Et je vous expliquerais pourquoi, parmi les très bons MMORPG sortis en 2012, ma préférence va à TERA. Mais il est grand temps pour moi de prendre un peu de recul et de retrouver, ne serait-ce que quelque temps, le plaisir de jouer sans le prisme de l'analyse, le réflexe du screenshot et la perspective de la note.
Le top de Pixelpirate :
- FTL : Faster than Light / PC - Mac
- Dishonored / PC - PS3 - 360
- Dear Esther / PC - Mac
- Legend of Grimrock / PC - Mac
- FIFA 13 / PC - PS3 - 360
Tous vendus ! C'est ce que nous sommes, nous journalistes, aux yeux d'un public aigri et frustré, qui prône de manière assez angoissante la pensée unique, la note unique. A les croire, un rédacteur ayant un avis sensiblement différent de la masse est de facto corrompu, acheté à coup d'énormes chèques qu'il dépense ensuite en Clio II 3 portes, en montres Flik Flak et en palettes de Granola. J'ignore ce qui m'effraie le plus. Est-ce qu'on peut penser que des éditeurs aient besoin de filer des pots-de-vin à des journalistes pour espérer vendre leur produit, comme si nous détenions la clé du succès et des échecs du marché vidéoludique ? Ou est-ce le fait qu'aujourd'hui, une catégorie de joueurs refuse carrément qu'on puisse penser différemment d'eux, persuadés de détenir le monopole du bon goût ? Cet argumentaire facile, qui consiste à stigmatiser la presse dès lors qu'on n'est pas foutu d'admettre un minimum de diversité dans les sensibilités me fatigue sincèrement. D'autant que parmi nos accusateurs se trouvent souvent des personnes dénuées d'arguments ou en méconnaissance totale de notre métier et à plus grande échelle, du monde professionnel. Malheureusement, je suis convaincu que l'ignorant préfèrera toujours emprunter la voie de la facilité et s'auto-persuader que la presse est pourrie plutôt que d'essayer de comprendre et d'échanger pour finir par admettre... qu'on a simplement pas tous les mêmes goûts. Et heureusement.