Dernier jeu de la trilogie, World of Illusion est considéré par beaucoup comme l'épisode de la synthèse, ne serait-ce que parce que Mickey et Donald s'y partagent la vedette. En pleine préparation d'un spectacle de magie, nos deux héros se retrouvent happés par une boîte mystérieuse qui les envoie dans le monde de l'illusion, dont ils devront déjouer les pièges s'ils veulent un jour retourner chez eux. Première nouveauté, le joueur dispose d'une alternative puisqu'il a la possibilité d'incarner l'un des deux héros. Ce choix n'est pas anodin, car si le maniement des personnages est quasi identique (ils donnent tous les deux des coups de cape pour se défaire des ennemis), certains niveaux sont exclusifs à l'un ou l'autre. La seconde innovation réside dans le fait qu'il est possible de jouer à deux. Dans ce cas de figure, la progression profite non seulement d'environnements différents (ce qui fait donc trois chemins distincts si l'on compte ceux de Mickey et Donald en solo), mais le gameplay du jeu est aussi quelque peu chamboulé puisque les deux compères doivent bien souvent s'entraider. Le meilleur exemple de cette coopération est sans aucun doute le niveau de la mine, où les joueurs doivent sauter sur le chariot chacun leur tour pour le faire avancer.
Au niveau des mondes traversés, le soft laisse de côté l'aspect jovial et entraînant de QuackShot pour renouer avec la féerie et la magie de Castle of Illusion, un titre dont il reprend d'ailleurs les principaux mécanismes. Variés et d'une qualité technique à couper le souffle, les niveaux de World of Illusion sont comme une succession de tableaux de maître, où l'imagination de chacun est libre de vagabonder comme bon lui semble. Que ce soit dans le niveau sous-marin, dans celui de la forêt ou encore dans le stage de la bibliothèque, le joueur est sans cesse plongé dans une ambiance subtile et poétique, sublimée par des musiques tout simplement magistrales. Dommage que le jeu soit si facile et se termine si rapidement, car vu la qualité du soft, on en aurait voulu un peu plus.
Mais malgré ce petit bémol, le jeu restera dans les annales comme l'un des titres les plus enchanteurs de la Megadrive, et il clôt magistralement une trilogie qui constitue une véritable pierre angulaire du jeu de plates-formes sur consoles 16 bits.