On ne peut que louer l'action des médias généralistes et des associations diverses quand elle a pour objectif d'attirer l'attention du grand public, de façon suffisamment documentée, sur des jeux vidéo qui vont trop loin et dont il faut protéger les plus jeunes. Mais il arrive aussi que les procès intentés à certains titres soient totalement à côté de la plaque.
Night Trap / Mega-CD (1992)
Night Trap est l'un des premiers titres réalisés en full motion video. Cette technologie, qui profite de l'émergence du support CD et qui passera de mode, permet d'offrir de véritables films interactifs, incroyablement réalistes pour l'époque. Voilà sans doute ce qui conduira les Sénateurs américains à jeter le haro sur ce jeu où l'on incarne un agent spécial chargé de protéger un groupe de jeunes filles dans une maison truffée de caméras, de pièges et de buveurs de sang. En dépit de ses scènes où des jeunes filles en nuisette se font attraper par des vampires, le titre n'est pas plus violent qu'un slasher lambda. Il sera pourtant jugé malsain et faussement accusé "d'inciter à piéger et à tuer des femmes".
Rule of Rose / PS2 (2006)
Rule of Rose est, à l'évidence, un survival-horror chargé de violence psychologique à ne pas mettre entre toutes les mains. On y incarne une adolescente piégée dans un étrange orphelinat contrôlé par des jeunes filles de son âge, qui se livrent à l'occasion à des maltraitances et autres jeux macabres. Mais lorsqu'il est instrumentalisé par des députés français en croisade contre les jeux vidéo violents, il devient un jeu où "il s'agit de violer dans les plus horribles conditions une petite fille puis de la torturer avant de la tuer dans la pire des souffrances", bref un exemple de "nazisme ordinaire" qui sera même débattu au Parlement. Ou quand diabolisation rime avec désinformation...
Mass Effect / 360-PC (2007)
Dans son jeu de rôle Mass Effect, Bioware a eu l'idée de permettre une romance entre le héros et l'un de ses compagnons féminins (parmi trois possibles), qui culminait dans une scène relativement soft suggérant un rapport amoureux. Sous la plume de Kevin McCullough, un Conservateur américain, le titre devenait toutefois un concentré de dépravations sexuelles, permettant au joueur de violer et de sodomiser n'importe qui en pressant un simple bouton. Et comme le veut la vieille tradition du téléphone arabe, Mass Effect finit par être présenté sur la chaîne de télévision FOX News comme un jeu pornographique, avant qu'EA ne convie les journalistes à y jouer et à retirer leurs allégations.
La fameuse scène de la douche dans Night Trap
Source de la vidéo : Youtube