Très populaires auprès des ados, les jeux de baston et autres beat'em all ne sont pas vus d'un très bon oeil par leurs parents. Alors quand ils se font bien sanglants – décapitations, démembrements et étripages à l'appui – ils créent forcément le scandale, provoquant paradoxalement l'attirance des plus jeunes pour cette violence dont on fait tant de cas !
Barbarian : The Ultimate Warrior / C64-CPC-Amiga-ST-etc. (1987)
Lorsque Barbarian paraît en 1987, il fait l'effet d'une bombe et s'offre deux polémiques pour le prix d'une. La première concerne la jaquette, où la plantureuse Maria Whitakker, une icône érotique des années 80, pose lascivement et à moitié nue aux côtés du héros. Les joueurs se réjouissent, mais les associations féministes et les autorités religieuses montent au créneau. C'est surtout la violence du jeu qui fait scandale, puisqu'il est permis de remporter le combat en décapitant sauvagement son adversaire d'un coup d'épée bien placé – un finish aussi jubilatoire pour l'un qu'humiliant pour l'autre ! Ce cocktail de sexe et de violence vaudra toutefois à Barbarian d'être interdit en Allemagne.
Mortal Kombat / la série (1992 - aujourd'hui)
Avec ses personnages digitalisés et ses fameuses "fatalities", Mortal Kombat marque en 1992 une étape supplémentaire en matière de violence dans les jeux de combats, qui suscitent l'intérêt des joueurs, mais aussi, forcément, l'attention des observateurs extérieurs. Les fatalités, qui permettent notamment d'arracher la tête, le coeur ou la colonne vertébrale de son adversaire, ont beau verser dans le gore grand-guignolesque, elles n'en provoquent pas moins l'émoi des parents. Aux Etats-Unis, le sénateur Joseph Lieberman se fait leur porte-parole et mène une action qui contribuera deux ans plus tard à la création de l'ESRB (l'organisme américain de classification des jeux vidéo).
Thrill Kill / Playstation (annulé en 1998)
Thrill Kill constitue un cas à part dans ce dossier, car c'est un des rares exemples d'autocensure. Ce jeu de combat sulfureux consistait à opposer des psychopathes décédés dans des tournois où ils pouvaient gagner leur résurrection. Les affrontements, qui accueillaient de 2 à 4 joueurs, allaient très loin : démembrements, finishs gore, tenues SM et coups spéciaux sexuellement explicites. C'est en rachetant Virgin Interactive qu'Electronic Arts se retrouva avec ce projet sur les bras. L'éditeur prit peur pour son image et décida d'annuler Thrill Kill à quelques semaines de sa sortie. Ecoeurés, les développeurs ont diffusé le jeu sur Internet, afin que leur travail ne soit pas totalement vain.
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