Alors que jeux vidéo et violence font bon ménage, le sexe a toujours été un sujet tabou. S'il ne pose pas de problème dans les titres explicitement réservés aux adultes comme Bachelor Party, Leisure Suit Larry, Cobra Mission ou The Velvelt Express, la moindre allusion sexuelle dans un jeu grand public ne manque pas de créer le scandale.
Gotcha! / Arcade (1973)
Sorti en 1973, Gotcha! est le troisième jeu à être réalisé par Atari, après Pong et Space Race. C'est aussi le premier titre polémique de l'histoire ! La controverse ne vient pas du jeu en lui-même, qui consiste en une course-poursuite entre deux joueurs au milieu d'un labyrinthe. Mais conscient du symbolisme érotique de ce principe, le fabriquant avait cru bon de remplacer les deux joysticks situés sur la borne d'arcade par des contrôleurs ayant la forme de demi-sphères roses surmontées d'un bouton noir, évoquant explicitement des seins et leur mamelon. Cette allusion sexuelle ne fut pas du goût du public, si bien que la borne fut remplacée un peu plus tard par des joysticks traditionnels.
Duke Nukem 3D / PC (1996)
Un héros aussi badass, macho et imbu de sa personne que celui de Duke Nukem 3D ne pouvait que provoquer des torrents de réaction à la sortie du jeu. Repéré en raison de sa violence, son langage ordurier, ses références irrévérencieuses et l'usage possible de stéroïdes, ce FPS a surtout été épinglé pour ses nombreuses allusions sexuelles et son sexisme omniprésent. Le jeu donne l'occasion de visiter un cinéma pornographique, un peep-show et une boîte hot, de payer des strip-teaseuses pour qu'elles enlèvent le haut, ou encore d'achever des babes captives à moitié nues afin d'abréger leurs souffrances. Il sera interdit à la vente dans plusieurs pays, notamment en Allemagne et au Brésil.
BMX XXX / PS2-Xbox-Gamecube (2002)
Qu'y a-t-il de moins subversif qu'un jeu de vélo ? C'est du moins ce qu'on pouvait arguer avant la sortie de BMX XXX, qui affola la censure de l'époque. Entre la possibilité de créer un personnage féminin topless, vêtu d'un simple string, et celle de se rincer l'oeil en regardant des strip-teaseuses se déhancher dans les séquences vidéo, les ados étaient ravis ! Mais en insistant à l'excès sur le côté sexy de son jeu, l'éditeur s'est brûlé les ailes, les grandes enseignes de jouets américaines refusant de le vendre et Sony America exigeant une censure de la nudité afin qu'il puisse être validé. BMX XXX s'écoulera à moins de 100.000 exemplaires aux USA, précipitant la chute d'Acclaim.