Si vous rêviez de construire un pont ou une tour avec des petites créatures toute mignonnes, sachez que World of Goo satisfera vos fantasmes ! Voire plus, car il vous proposera en outre une recette vidéoludique novatrice, efficace et addictive. Le jeu vidéo indépendant fait parfois des merveilles...
En l'occurrence, les magiciens sont des Américains : Kyle Gabler (direction artistique, game design) et Ron Carmel (programmation), deux développeurs plus qu'expérimentés qui se sont tournés vers la scène indépendante en 2006 et ont fondé leur propre studio du nom de 2D Boy. Après avoir travaillé sur un mini-jeu, un certain « Tower of Goo » dans lequel il faut construire une tour la plus grande possible, Gabler profite de son nouveau comparse pour en faire une version évoluée : World of Goo. Le soft sort sur PC et WiiWare en 2008, et sur iPad en 2010. Il connaît un succès commercial plutôt honorable, mais hélas, malgré son petit prix sur PC, souffre du nombre surélevé de piratages sur la plate-forme. World of Goo remporte les prix de l'innovation en game design et de l'excellence technique à l'IGF 2008.
Le concept du jeu mixe la réflexion et l'adresse. On joue une succession de niveaux, et le but est à chaque fois d'atteindre le tuyau de sortie pour évacuer les Goo, à la manière d'un Lemmings ou d'un Locoroco. Qu'est-ce qu'un Goo me direz-vous ? Eh bien, c'est une sorte de boule noire collante, faite d'encre (ou de pétrole ?), qui n'est pas sans rappeler les boules de suie du Voyage de Chihiro. Au passage, l'ambiance du jeu reste tout de même originale et vraiment enchanteresse... Revenons à nos Goo voulez-vous ? Afin de les faire sortir de chaque tableau, il faut donc les assembler pour réaliser une structure solide qui mènera d'un bout à l'autre de l'écran. Bien surveiller ses fondations si l'on construit au bord d'un gouffre est loin d'être inutile, puisque tout est basé sur l'équilibre et sur la physique. En outre, on peut utiliser des objets du décor pour s'aider tels que les ballons de baudruche.
Mais il faut aussi savoir qu'il existe plusieurs formes de Goo, comme le Goo vert que l'on peut détacher, donc réutiliser à l'infini. En fin de compte, World of Goo tient un système de jeu on ne peut plus accrocheur et qui, grâce à son système de scoring, passionnera quiconque sur la durée. Surtout si l'on s'attarde en plus sur le mode « Corporation », qui nous demande, comme le « Tower of Goo » de Gabler, de construire la plus haute tour de Goo, pour ensuite partager ses scores en ligne.