Quand un jeu est fait avec amour, ça se voit. Avec ses multiples clins d'œil aux plus grands jeux indépendants, Blocks That Matter sent bon la passion du jeu vidéo et fait preuve d'une complicité entre développeurs et joueurs, comme on en a rarement vu. Et comme si cela ne suffisait pas, il redonne même un souffle à plusieurs genres de jeu en les fusionnant, pour finalement donner vie à un concept diabolique et un level design tout simplement parfait.
Blocks That Matter, c'est un peu notre fierté nationale. Pour la simple et bonne raison qu'on le doit aux deux français de Swing Swing Submarine : William David au level design et game design, ainsi que Guillaume Martin à la programmation. Ces deux développeurs indépendants signent avec Blocks That Matter, leur premier titre commercialisé, en l'occurrence sur XNA, PC et Mac en 2011. Après avoir bossé chez Ubisoft Montpellier, le duo se fait connaître par quelques jeux flash tels que Tuper Tario Tros, un mix entre Mario et Tetris mais c'est Blocks That Matter qui révèle pleinement Swing Swing Submarine, puisqu'en plus d'avoir été élu « Grand Prix » du Dream Build Play 2011 (concours organisé par Microsoft avec les meilleurs jeux XNA en lice), le titre se dresse régulièrement en tête du classement XNA.
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Comme dit plus haut, Blocks That Matter rend hommage à ses compères indépendants et il le fait dès le début de l'histoire : Markus Persson, inventeur de Minecraft et Alexeï Pajitnov, créateur de Tetris, travaillent sur un projet révolutionnaire, un robot foreur du nom de Tetrobot. Jusqu'au moment où les deux génies se font kidnapper et se retrouvent prisonniers. Leur seul espoir repose sur nul autre que le petit Tetrobot, encore sous forme de prototype. Le long de cette histoire somme toute agréable à suivre, on contrôle donc le robot foreur sur un plan 2D. Le concept, tout en s'inspirant de Minecraft, Tetris ou encore Boulder Dash, fait se rencontrer la plate-forme, le puzzle-game et la réflexion. Le but est d'arriver à chaque fin de niveau en usant de deux capacités principales, à savoir le crafting qui nous permet de stocker un maximum de blocs de matière pour ensuite les réutiliser, secondé du « Tetris » qui lui nous offre la possibilité de supprimer instantanément tout alignement de huit blocs ou plus.
L'originalité de plus, c'est qu'il nous faut gérer de façon adéquate chaque bloc, en sachant qu'ils sont tous constitués d'un matériau spécifique qui réagit différemment des autres. En outre, Tetrobot évolue au fil du jeu et acquiert des améliorations qu'il faut prendre en compte. Le gameplay est frais, le level design est aux petits oignons, et le coup de génie du jeu réside surtout dans le fait que l'on ait réellement l'impression de modeler soi-même son chemin pour avancer dans les niveaux. La rejouabilité est donc bien là, ce qui nous invite à revenir régulièrement sur le titre. Voilà qui est idéal, car Blocks That Matter est incontestablement un jeu dans lequel on se sent bien. Et pour couronner le tout, on a même droit à des musiques génialissimes. Composées par Yann Van der Cruyssen alias Morusque, les thèmes sont très doux, subtilement rythmés et brillamment harmonisés. En un mot, délectables.