Si l'Europe ne connut Ace Attorney que par le biais de ses rééditions sur DS, n'oublions pas que la trilogie de Phoenix fut premièrement programmée au Japon sur Gameboy Advance. La bande-son du soft, identique sur DS, proposait déjà des airs très entraînants, mais au potentiel réduit par les faibles compétences mélodiques de la GBA. Capcom eut alors la brillante idée de proposer plusieurs albums compilant les meilleurs morceaux de la saga dans des versions réorchestrées pour l'occasion.
A l'instar de nombreuses autres licences au Japon, Ace Attorney eut droit à une édition CD de ses différents OST. Toutes trois disponibles à la vente dès le 31 mars 2004, les bandes-son des trois opus de la trilogie réunissaient l'intégralité des morceaux des jeux, accompagnées chacune d'une dizaine de pistes arrangées en bonne et due forme. Les épisodes Apollo Justice et Investigations ne seront pas privés non plus d'une petite virée dans les lecteurs CD japonais.
Cependant, ce n'est pas tant dans ces OST que repose la force musicale d'Ace Attorney, mais plutôt dans les arrangements symphoniques qui furent par la suite composés. Le premier d'entre eux, datant de 2006, intitulé « Gyakuten Saiban Meets Orchestra » constitue un regroupement de douze mélodies parmi les plus fameuses de la série. Arrangés par Noriyuki Iwadare, les morceaux sont interprétés par un orchestre japonais réputé. Constitué de sorte que chacun puisse retrouver son air préféré, l'album comporte trois medleys des thèmes les plus emblématiques de chaque épisode.
Ainsi, que ce soit par le choix des titres ou encore de leur interprétation, cette première refonte musicale est un grand succès, faisant jaillir entre chaque note l'ambiance si singulière de la série. Quelques représentations live sont encore données, ainsi qu'en témoigne l'album « Gyakuten Special Concert Spring '08 », présentant quelques légères variantes.
https://www.youtube.com/watch?v=IcAPzxlGugYUn an plus tard, un nouvel album voit le jour, dans un style tranchant radicalement avec le précédent. Intitulée « Gyakuten Saiban Meets Jazz Soul », la compilation est un réel cadeau pour les amateurs de jazz (sans doute l'aurez-vous deviné). Composé de dix titres, l'album enchaîne les mélodies bien connues des fans, avec notamment un remix très réussi de Fragrance of the Dark Coffee. Plus langoureux, les morceaux sont ici réellement revisités, sans pour autant détruire la patte de la série.
De manière plus anecdotique, citons aussi un album réalisé par Magical Trick Society, mêlant habilement tendances rock et électro afin d'arranger une sélection de morceaux du premier opus dans des remix pleins de peps.
Enfin, il serait impossible de clore cette parenthèse musicale sans évoquer les thèmes « Cornered ». Chaque épisode disposant du sien, ces morceaux se déclenchent lorsque le coupable, acculé derrière la barre, se débat, poussé dans ses derniers retranchements. Véritables explosions de frissons épiques, ces thèmes promettent aux joueurs un sentiment grisant de puissance et une violente envie d'en découdre ; d'en finir. Inhérents à la série, les voilà donc dans leur version orchestrale.