A sa sortie européenne, Ace Attorney : Apollo Justice soulève déjà une petite polémique auprès des fans de la série. Le jeu débarque en effet sur le vieux continent en mai 2008 alors que Trials and Tribulations, le troisième volet de la série n'arrivera que cinq mois plus tard, en octobre de la même année ! Une décision bien étrange de la part de Capcom et qui ne trouvera jamais vraiment d'explications.
Outre cet « anachronisme » tout à fait remarquable, l'épisode passe un peu pour le clown triste du cirque coloré et magique qu'est pourtant la trilogie de Phoenix Wright. Tel un vilain petit canard, Apollo et ses comparses manquent cruellement de charisme. Beaucoup de fans regretteront l'absence de figures emblématiques de la série. Phoenix fait tout de même une apparition, en demi-teinte et privé de son badge d'avocat.
Si l'épisode laissa de nombreux fidèles avec une désagréable amertume en bouche, il n'en est pas pour autant désagréable. A l'instar du Magatama de notre avocat en costume bleu, Apollo dispose de ses pouvoirs propres. Armé d'un bracelet stimulant ses sens, le jeune homme peut entrer dans une sorte de transe, où les tics nerveux des menteurs se révèlent à son regard affûté. Si l'idée était bonne, elle est cependant peu exploitée, contribuant à cette espèce de frustration émanant du soft. Loin d'être mauvais, Apollo Justice souffre juste de l'absence de cette petite étincelle de folie et d'inventivité qui avait fait le succès des premiers Ace Attorney. Le soft, que l'on espérait plus audacieux, n'apporte au final que très peu à une série qui aurait eu besoin d'un peu d'air pour se renouveler. Un peu moins prenant, un peu moins drôle, des personnages un peu moins attachants, une narration un peu moins bien ficelée... beaucoup de « un peu moins » qui dans leur finalité creusent un petit fossé entre cet Apollo pourtant incroyablement prometteur et les aventures de Maître Wright.