Un instant... Mais non. En fait, le groupe s'est autopromu pour passer de son propre chef Level 70 durant un concert en 2007. Good game les gars, comme disent les kids ! Rappelons que ce quintet est emmené par le lead vocal Sawside Didier. Quand il descend de scène ce chanteur à la voix d'orc en guerre est un directeur artistique employé dans une boîte appelée Blizzard, comme tout ses compagnons de route. D'ailleurs, à la basse, on retrouve Mike Morhaine, président de cette société ricaine qui, paraît-il, aurait trouvé la pierre philosophale. Mais leur boulot ne doit pas être bien passionnant puisqu'ils ont tous choisi la voie bénie du rock et répondu à l'appel du métal. À les voir se démener comme des marcassins sous caféine, on a bien du mal à les imaginer en costard cravate, assistant à une réunion sur les bénéfices annuels. En tout cas, dès les premières minutes du concert, on a bien senti qu'ils avaient besoin de se défouler... C'est du gros son qui tache, mes amis ! On n'avait pas entendu ça depuis Lordi à l'Eurovision !
Ils ont d'emblée mis dans leur poche une salle pourtant déjà acquise à leur cause avec un "Power of the Horde" dévastateur. Entre poésie guerrière version orc et riff destructeur assuré par les doigts agiles du duo de guitaristes Bergrisst et Chris Sigaty, le ton est donné. Les fanboys empilés dans la fosse peuvent beugler les paroles de cet hymne en les suivant au fur et à mesure qu'elles apparaissent sur l'écran géant derrière le groupe. A peine le temps de prendre du galon après cette prestation jugée par eux-mêmes excellente (Ding ! Level 72...) et ils enchaînent avec "Rogues do it from behind", un titre qui sent bien le coup en douce. A l'issue de cette déclaration dont le sens potachement ambigu n'aura échappé à personne, nouvelle promotion (Level 74...) et on change d'univers.
Cette fois, c'est la science-fiction martiale qui est à l'honneur dans "Terran up the night". Le blues cosmique des Terriens devant affronter les Protoss et les Zergs ne génère pas de ralentissement du rythme ni de baisse d'intensité. Les potards à 11, Level 74 (et bientôt 76) Elite Tauren Chieftain tient la salle par les bollocks comme aurait dit mon ami Sid. Et, à nouveau, on saute d'un contexte à l'autre pour se retrouver sous le signe du grand cornu avec "Raise some Hell". Enfin un titre dont on peut percevoir le sens satanique sans le passer à l'envers. Les Beatles et les Stones sont enfoncées ! On sent bien qu'on approche de l'apothéose. Effectivement, Level -nouvellement- 78 fait une pause pour enjoindre les fanboys à pousser le râle du murlock en période de rut. Comme le précise Sawside Didier : "C'est un cri d'amour car, quand vous l'entendez, vous savez que vous êtes bai...". Le public exulte et attend qu'on lui jette en pâture "I am Murloc", le hit international qui a propulsé le groupe tout en haut des charts. C'est immédiatement chose faite avec, comme on est à Paris, une version française du refrain. Gageons que les bootlegs de ce concert vont s'arracher au marché noir rien que pour ça. Ultime promotion et il faudra désormais appeler la bande de Sawside Didier Level 80 Elite Tauren Chieftain. C'est bien justifié car, comme disent les kids : "Ils poutrent grave ces mecs !". Heureux comme un italien quand il sait qu'il aura de l'amour et du vin, le journaliste regagne ses pénates pour transmettre au monde médusé ce message : "Le rock est vivant et il a l'apparence d'un ruminant bodybuildé."<mode Rock & Folk off>
Bon, reprenons notre sérieux... Le concert de Level 80 a été suivi par celui de Videogames Live, la formation symphonique qui interprète les thèmes des jeux vidéo devant des écrans diffusant les images correspondantes. Comme l'ont immédiatement précisé les deux meneurs du show, le public pouvait participer ce qu'il fit en applaudissant et en criant dès que passait les images des jeux qu'il aime. Évidemment, la sélection des morceaux se faisait parmi le catalogue Blizzard. Une manière agréable de clôturer ce week-end entièrement consacré à l'éditeur.
