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Le personnage
Si l'on incarne de bout en bout de l'histoire le même personnage, difficile de s'y attacher, de s'identifier à lui ou de lui octroyer le statut de clé du jeu tant il est dénué de charisme et incapable d'exprimer la moindre émotion. Pour les débuts de GTA en 3D avec ce GTA III, les développeurs ont clairement fait l'impasse sur la psychologie du héros que l'on qualifiera davantage de simple avatar imposé. Pour preuve, celui-ci ne possède aucune identité (il est cependant appelé Fido dans la mission "Le Chaperon" puis évoqué sous le nom de Claude Speed dans San Andreas), n'a pas de vie sociale et ne dit mot durant les cinématiques de dialogues transformées pour le coup en monologues. Il se contente en réalité de faire acte de présence et n'émet jamais d'objection ou de conditions aux missions pourtant souvent périlleuses qui lui sont confiées. En dehors de ses fréquentations "professionnelles", il n'a aucune relation, qu'elle soit familiale, amicale ou sentimentale. Sa dernière expérience tourne court et prend fin dès les premières secondes du jeu, lorsque sa petite amie Catalina le trahit. Son passé ancien est également inconnu, ce qui accentue son côté banal et fabriqué, mystérieux si l'on considère qu'il a eu une existence pré-Liberty City, à San Andreas. Son côté impersonnel rejaillit d'ailleurs sur son look dépassé, très banal, fait de jeans et de vestes en cuir, si l'on met de côté sa coupe de cheveux en pseudo-banane, contrastant avec le contexte temporel en place. On ne peut en effet pas dire que son apparence physique est en tête de ses principales préoccupations. Quoi qu'il en soit, on est finalement bien loin du côté dur à cuire qui impose ses idées par un charisme qui force le respect. Il se contente d'acquiescer par des mouvements de tête et de ne s'exprimer en définitive qu'à travers la violence dont il doit faire preuve pour éradiquer la menace de la mafia dans Liberty City. Un larbin penseront certains, un antihéros efficace affirmeront d'autres.




Le contexte urbain
Liberty City s'inspire de New York. C'est une ville évidemment vaste qui se compose de trois îles, Portland, Stauton Island et Shoreside Vale, liées par des ponts et des axes souterrains. Le passage à la 3D est réussi pour l'époque, une progression technique qui a permis à la série d'être adoptée par un bien plus large public d'autant que l'histoire prend place dans les années 2000, une époque qui touche tout le monde. Le joueur va alors profiter de l'évasion de l'un des détenus de la prison de Liberty City pour se faire la malle à son tour et évoluer dans un environnement des plus malsains. Les contrats vont se succéder, au contact de mafias aux origines variées (italienne, japonaise, chinoise...) et des gangs la plupart du temps sud-américains. Si le jeu possède bien un scénario, un début et un semblant de fin, on évolue comme un yo-yo au milieu de guérillas faisant tomber les têtes les unes après les autres. Les 72 missions, qui emmènent le joueur aux quatre coins de la ville et à effectuer de longs trajets en raison du faible nombre de points de sauvegarde, vont varier de simples livraisons à de véritables assassinats prémédités en passant par des escortes et des protections diverses. Sorti en 2001 un mois après les attentats du 11 septembre, GTA III aurait fait l'objet de nombreuses retouches les derniers jours de son développement, avec la possible suppression de missions nécessitant de piloter un avion. Une rumeur qui ne sera jamais confirmée.




L'évolution de la série
GTA III constitue un véritable bond technique dans l'histoire de la série. Difficile donc de comparer cet épisode à ses aînés tant le choc est important, et pas uniquement visuellement parlant. Le gameplay est radicalement différent, l'introduction du moteur 3D permettant d'adopter une conduite plus réaliste, de pénétrer dans des bâtiments et bien sûr de profiter d'angles de caméra très immersifs. La liberté en ressort logiquement décuplée, à tel point qu'il est impossible de le comparer à ses aînés et de parler d'évolution. Il s'agit plutôt d'une révolution et d'une très bonne exploitation des technologies de l'époque.


