Phénix, l'Oiseau de Feu

Considéré par l'auteur lui-même comme l'oeuvre de sa vie, Phénix (Hi no Tori) est un manga sans équivalent que l'on pourrait se risquer à comparer à une fresque sur l'humanité toute entière. A travers 11 volumes, Tezuka nous présente un ensemble de récits mémorables et visionnaires ayant comme point commun la thématique du Phénix, oiseau de feu légendaire dont le sang conférerait l'immortalité à celui qui le boirait. L'histoire couvre des périodes très diverses, allant du Japon féodal aux temps futurs, en passant par le présent, et s'est vue adaptée dans le film Phénix, l'Oiseau de Feu (Hi no Tori 2772 : Ai no Cosmo Zone) scénarisé par l'auteur lui-même et réalisé par Taku Sugiyama. Compte tenu de l'ampleur et de la richesse de l'histoire du manga original, plusieurs OAV ont également été réalisées (Reimei Hen, Hôô Hen, Yamato Hen et Uchû Hen), chacune étant centrée sur l'une des époques du récit. Une série animée comptant 13 épisodes a même été produite plus récemment en 2004. En France, seul le film est disponible actuellement, ce qui est plus que regrettable.

Enfin, vous serez peut-être étonné d'apprendre qu'un jeu vidéo a bel et bien vu le jour au Japon sur la Famicom, la NES japonaise. Il correspond au chapitre du Phénix (Hôô Hen) et s'apparente à un jeu de plates-formes dans la lignée d'un New Zealand Story...

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Astro Boy

Popularisée en France grâce à la diffusion du dessin animé réalisé au début des années 80, Astro Boy (Tetsuwan Atom) est probablement l'oeuvre la plus connue de Tezuka à travers le monde. Mais il faut savoir que la série animée que nombre d'entre vous ont suivie à l'époque du Club Dorothée est en réalité un remake de la toute première série d'Astro Boy réalisée par Mushi Production dans les années 60, et qui comptait pas moins de 193 épisodes en noir et blanc ! L'histoire reprend la trame du manga original qui nous raconte les péripéties d'un robot doté d'un coeur humain et voué à la protection de l'espèce humaine, le tout sur un ton assez naïf et destiné avant tout au jeune public. En France, les 12 volumes du manga sont parus, et il est possible de redécouvrir la deuxième série animée en DVD. Une troisième série de 50 épisodes a vu le jour en 2003 pour célébrer la naissance d'Astro qui, si l'on se réfère aux dires de l'auteur dans le manga original, devait avoir lieu le 7 avril de cette année-là...

Il aura fallu attendre l'année 2003 et le revival d'Astro au Japon pour que le petit robot de Tezuka daigne s'intéresser au domaine du jeu vidéo. Les adaptations se comptent malgré tout sur les doigts de la main et se résument au final à deux titres développés par Sega et sortis sur GBA et Playstation 2, tous deux distribués en France courant 2005. Le premier, Astro Boy : Omega Factor est un sympathique jeu d'action survitaminé qui séduit par son approche old-school et son respect de l'oeuvre originale. Le second Astro Boy, disponible sur PS2, accumule les erreurs de gameplay et ne fait que ternir l'image d'un héros plein d'humilité qui méritait davantage de considération de la part des développeurs.

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BlackJack

Si Tezuka n'avait pas accompli sa destinée de mangaka, sans doute serait-il devenu un chirurgien de renom. Il faut croire que tout ce qu'il entreprend le passionne, y compris ses études de médecine qui lui ont inculqué une connaissance poussée du corps humain et de la chirurgie dont l'impact se ressent fortement dans BlackJack. Le héros est un médecin "marron" qui exerce dans l'illégalité pour des sommes faramineuses. Mais si ses motivations semblent immorales, un caractère beaucoup plus humain se cache derrière cette façade glaciale et insensible, faisant de ce personnage l'un des plus fascinants de l'oeuvre de Tezuka. Confronté à des cas totalement irréalistes, BlackJack accomplit seul ce que des dizaines d'experts réunis ne sauraient entreprendre, inspirant ainsi le respect et l'admiration de ceux qui refusent pourtant de le considérer comme un des leurs. A travers une succession d'opérations mémorables, le manga se révèle beaucoup plus mature dans le fond que dans la forme, et fascine autant qu'il surprend. Dans notre pays, celui-ci a été édité une première fois de façon inachevée, avant d'être repris plus tard par Asuka dans une collection comprenant les 17 volumes constituant l'intégrale de l'oeuvre. Les adaptations animées sont relativement récentes et surtout nombreuses, puisqu'on trouve notamment une série de plus de 60 épisodes, 10 OAV, un film, des épisodes spéciaux, et une nouvelle série mise en route en 2006. Le long métrage et les OAV sont disponibles depuis peu sur notre territoire.

En septembre 2006, Genki a entrepris le développement d'un jeu vidéo destiné au support DS. Intitulé BlackJack : Hi no Tori Hen, ce soft s'apparente, non pas à un clone de Trauma Center malheureusement, mais plutôt à un jeu de rythme dans l'esprit de Oendan (Elite Beat Agent) où il s'agit de reproduire avec précision une succession de motifs chirurgicaux en respectant un timing précis. Le titre a également le mérite de faire intervenir la plupart des personnages apparaissant dans les autres oeuvres de Tezuka, y compris Phénix, l'Enfant aux Trois Yeux ou même Astro, pour un cross-over assez inattendu.

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Dororo

Comptant parmi les rares oeuvres de Tezuka a avoir été adaptées en jeux vidéo, Dororo est à l'origine un manga basé dans le cadre du Japon féodal fantastique, patrie des "oni", "yôkai" et autres démons de toutes sortes. L'auteur s'inspire allègrement du bestiaire surnaturel de la mythologie japonaise pour nous conter l'épopée tragique de Hyakkimaru, sacrifié à sa naissance conformément au pacte signé par son père auprès des démons pour assouvir sa soif de pouvoir. L'enjeu n'est pourtant pas la vie de Hyakkimaru mais les 48 parties de son corps diséminées aux quatre vents pour satisfaire les caprices du malin. Recueilli, sauvé et élevé par un vieil homme dévoué qui lui greffa des lames à la place des bras, le jeune homme se décidera finalement à partir en quête de chacune des parties de son corps, le seul moyen pour lui de les retrouver étant de vaincre les 48 démons qui s'en sont emparés. Dororo est en fait le nom de son jeune compagnon, un gamin facétieux et voleur qui cache un certain secret et qui prendra de l'importance au fil du récit. L'histoire s'étale sur quatre volumes qui sont disponibles chez Akata, mais la série animée de 26 épisodes réalisée en 1969 est toujours inédite chez nous. A noter qu'un film live est sorti le 27 janvier 2007 au Japon et a connu un tel succès qu'on parle à présent de la possibilité de réaliser une trilogie.

Le 18 février 2005, la France accueillait Blood Will Tell, la seule adaptation vidéoludique de Dororo à ce jour, un jeu d'action édité par Sega et développé par Red Entertainment. A cette date, le manga n'était pas encore distribué chez nous et seuls les inconditionnels de l'oeuvre de Tezuka on pu percevoir cette sortie comme un événement. Disponible sur PS2, le soft n'est toutefois pas un titre d'une exceptionnelle qualité, mais il se parcourt néanmoins avec beaucoup de plaisir, ne serait-ce que parce qu'il s'efforce de rester fidèle au récit original à travers son scénario, son ambiance et le design des innombrables démons qu'il faut terrasser pour que le héros retrouve l'intégralité de ses sens. Ce jeu d'action très perfectible est à faire absolument si vous êtes sensible à l'univers de Dororo, d'autant qu'il faisait intervenir quelques très bonnes idées de gameplay.

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