Osamu Tezuka ayant passé l'intégralité de son existence à oeuvrer dans le domaine du manga, on peut dire que seule une infime partie de ses créations se sont vues transposées sous forme de pixels ou de polygones. Même parmi ses mangas les plus célèbres, les élus sont rares alors que les oeuvres non adaptées sont innombrables, c'est pourquoi seront seulement évoquées ici les séries majeures qui auraient mérité de susciter l'intérêt des développeurs.

La Vie de Bouddha

Constituant sans aucun doute son oeuvre la plus ambitieuse à égalité avec Phénix, le manga Bouddha en 8 volumes relève le défi de narrer l'histoire de Siddhârta selon la vision personnelle de l'auteur. A travers la vie de ce personnage hors du commun et son voyage initiatique, Tezuka nous raconte le destin de l'Homme en imprégnant son récit d'une véritable philosophie qu'il nous fait partager grâce à son talent de conteur hors-pair. Deux éditions sont parues en France, mais le manga n'a, à ce jour, jamais été adapté en anime et encore moins en jeu vidéo.

Princesse Saphir

Autre monument absolument incontournable issu de l'imagination fertile, voire luxuriante, de maître Tezuka, Princesse Saphir (Ribbon no Kishi) prouve, s'il était besoin, que le mangaka savait insuffler dans chacune de ses séries un je-ne-sais-quoi de révolutionnaire. Avec Ribbon no Kishi, l'auteur s'impose comme le précurseur du shôjo manga, ou manga pour filles. L'héroïne est une princesse élevée comme un garçon par ses royaux parents pour cacher l'absence d'un héritier au trône. Partagée entre sa nature féminine et ses devoirs de prince, Saphir devra surtout déjouer les innombrables pièges tendus par le duc Duralumin qui cherche à percer son secret à jour. Le manga compte trois volumes ainsi qu'une suite intitulée en français Les Enfants de Saphir, l'intégrale étant disponible dans notre pays. Une série animée comptant 52 épisodes a été réalisée dès la fin des années 60 par le studio de Tezuka, Mushi Production. Les plus grands auteurs de shôjo ne cachent pas l'influence que cette oeuvre a pu avoir sur leurs propres travaux, à l'instar du Versailles no Bara (Lady Oscar) de Riyoko Ikeda qui aborde des thèmes similaires et plutôt audacieux pour l'époque. Le destin de Saphir n'a malheureusement jamais inspiré les développeurs de jeux vidéo malgré la popularité indéniable de cette oeuvre sur tous les continents.

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Le Roi Leo

Le Roi Leo (Jungle Taitei) est l'une des toutes premières oeuvres de Tezuka puisque le mangaka s'y est attaqué dès le début des années 50. L'histoire s'intéresse au destin de Leo, renommé Kimba en version anglaise, voué à devenir le nouveau roi des animaux dont le rôle est de défendre la nature contre la folie de l'Homme. La parution du manga Jungle Taitei a été suivie par la production de deux séries animées sucessives et d'une OAV musicale. En 1997, le réalisateur Yoshio Takeuchi, connu notamment pour son adaptation de Cobra, rend hommage au travail du maître dans un long métrage de qualité qui vient alimenter la polémique engendrée par la sortie du Roi Lion trois ans plus tôt. Si les studios Disney n'ont jamais voulu reconnaître s'être inspirés de l'oeuvre de Tezuka, les influences paraissent indéniables, même si le mangaka japonais n'a jamais caché non plus sa propre admiration pour le travail du studio américain. En France, le manga, le film et la série animée sont disponibles, vous n'avez donc aucune raison de passer à côté. Compte tenu du fait que les aventures du roi Leo ont connu leur heure de gloire dans les années 60, celles-ci n'ont jamais été transposées en jeux vidéo.

Il existe évidemment un nombre faramineux d'autres oeuvres de Tezuka n'ayant jamais été adaptées en jeux vidéo, mais il fallait au moins mettre en évidence les plus grands classiques de l'auteur.