Une introduction me paraît nécessaire à la justification de cette partie qui pourrait sembler hors sujet à certains. Le fait est que l'Histoire de la Chine antique a beaucoup inspiré les âmes créatrices, qu'elles oeuvrent aussi bien dans le domaine du cinéma que du jeu vidéo ou de l'animation. Ainsi, même s'il est rarissime que les séries qui en résultent soient communes aux trois médias qui nous intéressent, leur influence est à ce point indéniable qu'il aurait été injuste de ne pas en parler. Cette partie et celles qui suivent ont donc pour but de vous expliquer en quoi l'Histoire de la Chine et du Japon ont eu un impact réel sur la production de mangas, d'animes et de jeux vidéo, et de vous présenter les oeuvres les plus représentatives de celle-ci en insistant surtout sur le point de vue historique. J'évoquerai notamment l'influence des quatre grands récits épiques de la Chine Ancienne, à savoir L'Histoire des Trois Royaumes, Le Voyage en Occident, Au Bord de l'Eau et l'Investiture des Dieux, qui comptent parmi les plus grands classiques de la littérature chinoise et dont on trouve la trace même dans les oeuvres les plus récentes.

Le Voyage en Occident

D'origine chinoise, Le Voyage en Occident (Si Yeou Ki/Xiyouji en VO et Saiyûki en japonais) est un roman de Wu Cheng'en (Wou Tch'eng-en), traduit aussi sous le titre Pérégrinations vers l'Ouest. L'histoire se situe au début du VIIème siècle et raconte les pérégrinations en Inde d'un moine en quête des écritures sacrées du bouddhisme. Son périple le mènera à la rencontre de personnages absurdes, dont le fameux roi des singes, mais aussi un cochon et un bonze des sables qui deviendront ses trois compagnons de route pour mériter de retrouver leur apparence humaine. Considéré comme un classique de la littérature chinoise, ce récit fantaisiste a inspiré bon nombre de mangas et d'animes reprenant le mythe du Roi des Singes. C'est le cas du Dragon Ball de Toriyama, mais aussi de la Légende de Songoku imaginée par Tezuka et adaptée en film d'animation en 1960, de Pataliro ou encore de Saiyûki. Cette dernière version, que l'on doit à la mangaka Kazuya Minekura, a connu moult adaptations animées ainsi que plusieurs conversions en jeux vidéo.

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Suikoden, Au Bord de l'Eau

Une autre légende d'origine chinoise à avoir eu des répercussions dans les domaines qui nous intéressent ici est celle que Shi Nai-an nous raconte dans son roman intitulé Au Bord de l'Eau (Shui-hu-zhuan). Transmis par voie orale et compilé par de nombreux auteurs avant d'aboutir à la version de Shi Nai-an qui fait à présent référence, ce récit d'aventures nous relate la révolte d'une bande de hors-la-loi, habiles combattants soudés par une solide amitié. Au fil des rencontres, leur groupe atteindra le total de 108 membres, un nombre chargé de symboles si l'on se réfère aux croyances chinoises. Le mangaka Mitsuteru Yokohama est l'un des premiers à s'être attaqué à cette légende de Suikoden, avant de se lancer ensuite dans une longue adaptation de l'Histoire des Trois Royaumes en manga.

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L'adaptation la plus évidente à notre niveau est celle qu'en a fait Konami dans la série de RPG Gensô Suikoden. On y retrouve en toile de fond, et ce dans chaque épisode, la quête des 108 étoiles de la destinée qui fait référence aux 108 bandits du roman. Les deux premiers opus de la série sont sortis sur PSOne et ont été réédités récemment au Japon dans une compilation PSP. Les trois volets suivants ainsi que l'épisode Tactics sont disponibles en version européenne sur PS2, hormis le troisième volet. Ce dernier a néanmoins fait l'objet d'une conversion en manga par Aki Shimizu, Suikoden III : Les Héritiers du Destin, et est en cours de publication actuellement.

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Etrangement, il n'existe à ce jour aucun anime inspiré directement des jeux vidéo Suikoden, même si on peut considérer que l'OAV intitulée Suikoden Demon Century s'en rapproche un tout petit peu. A l'aube du XXIème siècle, la ville de Tokyo a été ravagée par un tremblement de terre. Les gens se retrouvent livrés à eux-même dans un pays où plus aucune loi n'est respectée. La grande bataille qui s'annonce verra le rassemblement des 108 héros de la destinée.

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L'Investiture des Dieux

On reste dans les dynasties chinoises avec Hôshin, un manga de Ryû Fujisaki inspiré du roman de Tsutomu Anô intitulé Hôshin-Engi, qui est lui-même l'adaptation du livre chinois L'Investiture des Dieux. Cette histoire, qui baigne dans le fantastique, se situe au IXème siècle av. JC dans la Chine mythologique, et raconte le déclin de la dynastie Yin et la fondation de la dynastie Zhou. Le manga compte pas moins de 23 volumes, et il existe aussi une version animée, intitulée Senkaiden Hoshin Engi (Soul Hunter en France), qui s'échelonne sur 26 épisodes, ainsi qu'une adaptation Wonderswan Color de ce manga. Une autre série de Koei fait référence à ce même roman d'origine chinoise, il s'agit de Battle Hôshin, connue sous le nom de Mystic Heroes en Occident. Le soft se présente comme un clone de Dynasty Warriors destiné aux plus jeunes, et est sorti chez nous en 2002 sur GameCube et PS2.

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