Avec Super Robot Taisen, la série des Sakura Taisen constitue le second privilège des Japonais dans le domaine du T-RPG, car totalement inédite en Occident. C'est un peu comme si tous les jeux de rôle nous parvenaient sauf les épisodes de Dragon Quest et de Final Fantasy, je vous laisse imaginer... Et pourtant, les fans d'animation japonaise vous diront qu'ils n'attendent qu'un geste de la part des éditeurs pour se jeter sur ces références du jeu vidéo au Japon. Développée par le studio RED Entertainment sous la tutelle de Ôji Hiroi pour le compte de Sega, la série des Sakura Taisen (ou Sakura Wars) est qualifiée dans son pays de "dramatic adventure", un genre qui combine à la fois trois styles bien différents. Chaque opus est en effet partagé entre des phases d'aventure, des phases de drague relatives aux choix effectués durant les conversations, et des phases de combat de méchas sous forme de T-RPG.
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Le premier épisode est sorti sur Saturn en 1996 et le plus récent est disponible sur PS2, sans compter le remake des deux premiers volets édité il y a peu sur PSP. Le héros principal de la série, du moins dans les premiers épisodes, se prénomme Ichirô Ôgami et se retrouve à la tête du Kagekidan, une troupe théâtrale constituée de demoiselles aussi douées pour piloter des robots de combat que pour chanter et jouer la comédie. Mis en place pour assurer la protection des civils contre des assauts ennemis de toutes sortes, le Kagekidan et les membres qui le composent varient d'un épisode à l'autre, l'histoire pouvant se passer aussi bien à Tokyo qu'à Paris ou même à New York.
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Une vision théâtrale et romantique de la guerre
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A l'évidence, la troupe théâtrale du Kagekidan trouve son inspiration dans le Takarazuka, l'équivalent des spectacles de Kabuki sauf qu'au lieu d'être confiés à des hommes, tous les rôles sont joués par des femmes, y compris les rôles masculins. Moins traditionnel que le Kabuki, le Takarazuka s'inspire beaucoup des comédies musicales américaines et revisite les oeuvres les plus mélodramatiques, telles le Fantôme de l'Opéra, Carmen ou Autant en Emporte le Vent. La référence est d'autant plus frappante que, tout comme le Takarazuka, le Kagekidan de Sakura Wars est réparti en plusieurs troupes qualifiées par leur nom (la division des fleurs, du vent, de la lune, etc).
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Vers le jeu de drague
Si Sakura Taisen a connu un tel succès dans son pays d'origine, c'est aussi parce qu'il appartient à un genre très apprécié des joueurs nippons, le jeu de drague. La dimension romantique prédomine nettement dans la série, chaque conversation étant l'occasion de faire valoir vos qualités aux yeux des membres de la troupe théâtrale. La progression fait donc intervenir de longues séquences d'exploration qui sont davantage tournées vers le dialogue, les discussions pouvant avoir lieu aussi bien au sein du théâtre que dans les alentours. Bien entendu, les filles ont toutes des choses à vous confier, à partager, mais encore faut-il savoir les caresser dans le sens du poil pour ne pas provoquer leur mépris ou leur agressivité.
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Il va de soi que Sakura Taisen reste un jeu grand public et que tout cet aspect-là demeure purement romantique, l'intérêt étant surtout de pouvoir s'amuser des réactions de ces héroïnes au caractère imprévisible. La difficulté réside dans le fait que le degré d'affinité avec les membres du Kagekidan évolue en fonction des choix effectués durant ces fameux dialogues. Un système appelé LIPS dans la série (Live & Interactive Picture System), qui consiste à influer sur les relations entre les personnages en intervenant judicieusement durant les conversations. Mais il faut bien souvent rester vigilant car les décisions doivent se faire rapidement, et on ne peut jamais satisfaire tout le monde à la fois.
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L'aspect tactique et militaire
Bien qu'il soit souvent relégué au second plan derrière la partie aventure, le Tactical-RPG est une composante indissociable de l'univers de Sakura Taisen. Les phases d'action stratégique se déroulent au tour par tour, à la Super Robot Taisen. L'occasion de voir le héros et ses protégées se glisser dans la cuirasse des Kôbu, les robots de combat propres à la série. Très complètes, ces missions n'ont pas grand-chose à envier aux meilleurs T-RPG, surtout que la série sait évoluer intelligemment, comme on a pu le voir avec un cinquième volet techniquement impressionnant et où les Stars, qui remplacent les Kôbu, sont des méchas capables de voler pour participer à des assauts aériens. A noter que l'efficacité des héroïnes durant les batailles dépend en partie des degrés d'affinité que vous aurez réussi à entretenir avec chacune d'entre elles.
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L'anime
Contrairement aux jeux vidéo qui restent malheureusement encore inédits en Europe et aux Etats-Unis, le film, les OAV et la série TV nous sont parvenus sans problème et constituent le moyen le plus facile pour les Occidentaux de découvrir le phénomène Sakura Taisen. Les softs brillaient déjà par la qualité du character design et par la présence de somptueuses images fixes et de nombreuses séquences d'animation. L'anime ne pouvait donc que fonctionner, une grande partie du travail ayant déjà été mâchée par les développeurs de RED Entertainment.
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Parmi les multiples adaptations animées, on remarquera que la grande majorité d'entre elles, dont la série TV, font intervenir la troupe de Sakura, issue des deux premiers jeux. Celle du 3ème et du 4ème opus, avec Erica Fontaine, est reprise dans les OAV intitulées Ecole de Paris et Le Nouveau Paris. Enfin, une nouvelle série "New York New York" est en cours de diffusion au Japon et s'inspire directement du cinquième volet mettant en scène Gemini Sunrise et Shinjirô Taiga, le neveu d'Ôgami.
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