Dans le même ordre d'idées que précédemment pour la Chine, les pages qui suivent ont pour but de vous montrer en quoi l'Histoire du Japon féodal a eu un impact sur les médias qui nous intéressent. Ainsi, même si les séries concernées ont rarement été transposées à la fois en animes, en mangas et en jeux vidéo, il me semble intéressant de les évoquer malgré tout, sans pour autant viser l'exhaustivité. D'une manière générale, les mangas et animes qui traitent de l'Histoire du Japon de façon réaliste appartiennent au registre du gekiga, genre destiné aux adultes mais ne se limitant pas uniquement aux oeuvres à vocation historique. Après un rappel des faits concernant l'époque Sengoku, on fera la distinction entre ninjas et samouraïs, sans oublier de mettre en évidence les liens relatifs aux classiques de la littérature japonaise et aux plus grandes figures de cette période.
La vision épique et guerrière
Située entre le XVème et le XVIIème siècle, l'époque Sengoku est la période qui semble avoir le plus inspiré nos amis les développeurs. Une ère de troubles permanents marquée par des conflits sanglants et des soulèvements de paysans brimés et endettés. Des troubles qui justifient amplement le terme utilisé pour désigner cette période, Sengoku ayant le sens de "provinces en guerre". C'était l'époque des daimyô, puissants seigneurs provinciaux ne cherchant qu'à étendre leurs territoires en dépit de leur allégeance au gouvernement (bakufu) établi par les shogun du clan Ashikaga. Ces derniers finirent par être évincés par Oda Nobunaga, considéré comme étant le premier des trois unificateurs du Japon pendant la période Sengoku, juste avant Hideyoshi Toyotomi et Ieyasu Tokugawa. Déjà bien rodé avec la série des San Goku Shi et des Shin Sangoku Musô, Koei délaissa momentanément la Chine pour le Japon avec Sengoku Musô, saga plus connue chez nous sous le nom de Samurai Warriors. Le principe est le même que celui de Dynasty Warriors, exception faite du contexte historique qui s'inspire cette fois des conflits propres à l'époque Sengoku au coeur du Japon féodal. Pour info, Sengoku est également le nom d'une série de jeux de baston sortis sur Neo Geo dans les années 90, sorte de Final Fight empreint de mythologie japonaise.
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
Avant de verser dans l'action pure, Koei avait également tenté d'appliquer la recette San Goku Shi (Romance of the Three Kingdoms) à une nouvelle saga de jeux vidéo dédiée au personnage de Nobunaga. Très populaire sur le continent asiatique mais totalement inconnue chez nous, la série des Nobunaga no Yabô (Nobunaga's Ambition) existe depuis 1983 et compte facilement plusieurs dizaines d'épisodes déclinés sur de nombreux supports. Elle jouit d'une réputation égale à celle des San Goku Shi auprès des amateurs de stratégie historique.
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
Le sieur Nobunaga est d'ailleurs un habitué du format vidéoludique, puisqu'on le retrouve également dans la série des Onimusha de Capcom qu'il est sans doute inutile de vous présenter et où Nobunaga est carrément diabolisé, mais aussi dans le jeu Sengoku Basara, un autre beat'em all de Capcom sorti en France sous le titre Devil Kings. Les deux épisodes existants s'éloignent toutefois largement de la réalité historique pour privilégier la dimension fantastique des affrontements. Il existe d'ailleurs une adaptation en manga de Sengoku Basara au Japon. Quant à Koei, on attend toujours qu'ils nous donnent des nouvelles du projet Ni-Oh sur PS3, dont on n'entend malheureusement plus du tout parler depuis ces deux dernières années.
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
Pour clore cette vision épique et guerrière de l'Histoire du Japon féodal, il faudrait également évoquer Genji, peu original dans ses grandes lignes mais traitant cette fois de la période de la fin de l'ère Heian. L'histoire s'inscrit donc dans le contexte de la rébellion de Heiji qui entraîna l'entrée de la classe guerrière dans l'influence de la cour, suite aux luttes de pouvoir au sein de la famille Fujiwara pour l'accès au titre d'empereur. Voilà comment deux familles guerrières, les Taira et les Minamoto, en vinrent à s'opposer l'une l'autre pour pouvoir tenir les rênes du pays en installant un gouvernement de samouraïs. Le scénario de Genji démarre à ce moment-là, avec l'intervention de Yoshitsune, le descendant des Minamoto, qui, accompagné par le sohei (moine-guerrier) Benkei, va réussir à renverser la domination des Taira en seulement trois batailles. A ce propos, on citera par ailleurs l'existence de deux autres titres PS2, Yoshitsune Eiyûden (The Story of Hero Yoshitsune) et Yoshitsune-ki (Yoshitsune Chronicles), également inspirés par ce même personnage mais sortis uniquement sur le territoire japonais.
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
Folklore et mythologie
Meilleure représentante des croyances ancestrales nippones, la série des Tengai Makyô (Far East of Eden) de Red Entertainment, n'a malheureusement jamais franchi les frontières de l'archipel pour s'exporter en Occident. Cette série de RPG puise allègrement dans le folklore nippon avec ses "tengu" et autres créatures mythologiques, et se déroule aux alentours du XVIIIème siècle, avec la découverte du Japon (surnommé Jipang à l'époque) par les Occidentaux. Mais la série n'en garde pas moins un pied dans le registre du manga puisqu'elle regorge de touches humoristiques ayant rendu certains de ses protagonistes mémorables, à l'image du Kabuki Danjurô de Tengai Makyô II : Manjimaru. Cet opus a connu plusieurs remakes et est considéré comme l'un des meilleurs de la série. Le volet le plus récent de la saga des Far East of Eden est une refonte de l'épisode Ziria, le tout premier Tengai Makyô (sorti en 1989 sur PC-Engine CD-Rom) et est disponible sur Xbox 360, en import uniquement. Il a même été transposé sous la forme d'une OAV (Tengai Makyô : Jiraiya Oboro Hen) réalisée en 1990.
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
[VIDEO 0 INTROUVABLE]