La notion de Bushidô est la clé de voûte de ce qu'on peut appeler maladroitement la chevalerie japonaise. Le terme Bushidô signifie littéralement "la voie du guerrier" et se rapporte aux différents principes moraux que les samouraïs étaient tenus d'observer. Ses valeurs sont la droiture, la loyauté, le courage, l'honneur, la bienveillance, la politesse et la sincérité. Quiconque échouait à respecter l'une de ces vertus ne pouvait échapper au déshonneur qu'en accomplissant le suicide rituel par éventration (seppuku ou harakiri), symbolisant l'expiation des fautes commises. La lecture du livre de Inazô Nitobe, intitulé Bushidô : l'Ame du Japon, vous en apprendra plus sur le sujet, son intérêt résidant aussi dans le point de vue de l'auteur qui rédigea ce texte alors que l'état japonais venait tout juste de décréter l'abolition de la caste des samouraïs.
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
Dans le domaine du jeu vidéo, les studios Light Weight, Genki et Spike se sont démarqués en traitant le sujet avec un profond respect, comme en témoigne la série des Kengo où le combat est abordé comme un art et où transparaissent de façon évidente les règles du Bushidô. C'est le cas aussi de l'éternel Bushido Blade, et de tous les titres qui suivirent cette mouvance de façon plus ou moins heureuse, à l'instar de Sword of the Samurai, Way of the Samurai, Ronin Blade, 7 Blades, Samurai Western et bien d'autres avant eux. On se souvient notamment de quelques titres mythiques comme First Samurai ou même la série des Samurai Spirits (ou Samurai Shodown en Occident).
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
Le soft Fu-un Shinsen-gumi et d'autres titres sortis exclusivement sur le territoire japonais se sont également intéressés au rôle joué par les membres du Shinsen Gumi. Cette force de police agissait conformément au code du Bushidô et défendait le régime du Bakufu contre les membres du Ishin Shishi, patriotes loyaux envers l'empereur. Surnommés les Loups de Mibu, ils étaient reconnaissables à leur kimono bleu frappé du kanji représentant la sincérité. Le Shinsen Gumi est également au coeur du manga Peace Maker Kurogane.
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
Le thème des samouraïs a bien sûr entraîné des adaptations de toutes sortes, parfois très éloignées du contexte historique pour dériver vers la fantaisie pure. C'est le cas du jeu Seven Samurai 20XX et de la série animée Samurai 7, qui sont tous deux des conversions futuristes du film d'Akira Kurosawa, les Sept Samouraïs, grand classique du cinéma japonais.
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
Le domaine des mangas et de l'animation n'échappe pas non plus à cette volonté d'aborder le code du Bushidô sous toutes ses formes, de la façon la plus réaliste à la plus fantaisiste. On évoquera brièvement ici quelques incontournables, tels Lone Wolf & Cub et sa version cinématographique Baby Cart, ou encore Tengu, Kaze no Shô, Satsuma : l'Honneur des Samouraïs, l'Habitant de l'Infini, ainsi que des séries aussi diverses que Otogizôshi ou Jûbei-chan.
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
Les mangas shônen, destinés principalement aux adolescents, traitent le sujet de manière plus lointaine en se focalisant sur des affrontements où prévaut le dépassement de soi, tout en parsemant l'histoire de références historiques. C'est le cas de Kenshin et de Samurai Deeper Kyo, sur lesquels je m'attarderai plus loin dans ce dossier, tous deux ayant transité du manga vers l'anime avec une ou plusieurs conversions en jeux vidéo. On citera également Samurai Champloo, la série ayant connu une adaptation récente sur PS2, un beat'em all plutôt fidèle à l'esprit déjanté de la série, et développé par les auteurs de Killer 7.
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
Pour survivre dans les mémoires, l'Histoire a surtout besoin d'acteurs dignes d'être érigés au statut de héros. Dans le cas du Japon féodal, la figure qui semble occulter toutes les autres est celle de Musashi Miyamoto (Takezo Shimmen de son vrai nom), samouraï invaincu malgré une vie entièrement dédiée au combat et considéré comme l'un des plus grands épéistes que le Japon ait connu. Son histoire est devenue une légende et a inspiré un nombre incalculable d'oeuvres en tout genre, dont plusieurs longs-métrages.
Un certain nombre d'ouvrages lui sont consacrés, à l'instar des deux célèbres livres d'Eiji Yoshikawa, La Pierre et le Sabre et La Parfaite Lumière, qui offrent une vision romancée de sa vie et qui ont servi de référence au manga de Takehiko Inoue, Vagabond, tout aussi fameux. Ce dernier insiste notamment sur son affrontement inéluctable avec un autre génie du sabre, Kojirô Sasaki, qu'il vainquit avant de mettre fin à cette longue série de duels ininterrompus et de devenir chef d'armée puis fondateur de sa propre école d'escrime. A l'approche de la soixantaine et sentant la mort arriver, Musashi Miyamoto s'exila dans une grotte à l'écart du monde pour rédiger l'oeuvre de sa vie, Gorin no Shô (le Traité des Cinq Roues ou Livre des Cinq Anneaux). Il y explique les fondements de son art sous la forme d'une philosophie guerrière applicable à la vie de tous les jours.
Le personnage a d'ailleurs inspiré le jeu Brave Fencer Musashiden de Squaresoft, inédit en France, et sa suite Musashi Samurai Legend sortie sur PS2. On atteint là une vision bien éloignée du contexte de l'époque, puisque celui-ci ne sert que de vague prétexte à un Action-RPG rythmé mais néanmoins plaisant à jouer et dont le style graphique en cel shading rappelle fortement celui d'un manga.
[VIDEO 0 INTROUVABLE]