Fort des 400 millions de bénéfices amassés grâce au premier Tomb Raider, la Paramount nous offre un second volet un an quasiment jour pour jour après le premier opus. Pour le coup, Simon West se voit remplacé par Jan De Bont (le désopilant Hantise, l'honorable Twister et le Bullockesque Speed) et les acteurs principaux rempilent à l'image de (la) Jolie Angelina et de ses deux acolytes Hillary et Bryce... Vous aurez donc compris qu'on retrouve ce mélange d'humour et d'action qui n'avait pas vraiment mis en valeur le premier épisode. De plus, si le réalisateur et l'actrice s'évertuent à nous assurer que le personnage de Lara a gagné en profondeur, on a bien du mal à ne pas se marrer en voyant le traitement de l'histoire. Cette fois, il ne s'agit ni plus ni moins que de la boîte de Pandore qui est convoitée par les triades chinoises et un certain docteur Jonathan Reiss. Et à notre aventurière préférée de parcourir le pays de Galles, le Kazakhstan, la Chine, la Grèce ou bien encore l'Afrique.

Ce qui ressort le plus de ce Berceau De La Vie est le statut de Lara qui de simple archéologue un brin turbulente passe au rang de super-héroïne. Rien ne lui est impossible et surtout pas le fait de survoler Hong-Kong en parachute, faire de la moto sur la Grande Muraille de Chine, descendre une falaise abrupte la tête la première ou assommer un requin avec un simple coup de poing. A l'instar de James Bond, Lara Croft est une icône et par ce truchement toutes ses acrobaties se doivent d'être acceptées sans broncher. Cet aspect est d'autant plus vrai qu'il est le reflet des jeux vidéo dont moult scènes sont reprises. A ce sujet, on peut douter de l'honnêteté des scénaristes et de Jan de Bont lorsqu'on assiste à plusieurs repompes de pas mal de longs-métrages. Ainsi, la rencontre entre Lara et le MI-6 renvoie au celle du professeur Jones et des services secrets dans le film de Spielberg. Dans le même ordre d'idées, la séquence dans le bateau (avec Lara et Terry Cheridan) fait écho au face-à-face entre Indy et Marion, dans l'Arche Perdue. Mais le plagiat ne s'arrête pas là puisque le gunfight se déroulant dans un immeuble de Hong-Kong est la réplique quasi exacte de celui de l'excellent Piège de cristal (qui lui-même rendait hommage au Hard Boiled de John Woo), la classe et la maîtrise de McT en moins.

Le plus embêtant dans tout ça est que le film dure plus longtemps que le premier long-métrage alors que le scénario est encore plus mince. La relation Lara/Terry est d'une banalité affligeante, le film enchaîne les longueurs et au final Le Berceau De La Vie n'a aucune véritable substance sachant que le remplissage entre les scènes d'action n'est constitué que de vide. On pourra aussi s'amuser à chercher les incohérences d'une histoire qui prend l'eau de toutes parts à l'image de cette scène où les amis de Lara arrivent en hélicoptère au-dessus de l'endroit où se trouve la boîte de Pandore alors que la belle a dû subir les assauts de terribles gardiens en faisant le chemin à pied. Vous me direz, nous ne sommes pas à une erreur près et en définitive seuls quelques superbes matte painting et des effets spéciaux maîtrisés réussissent à tenir le spectateur éveillé. Dommage que malgré tous ces efforts, Tomb Raider : Le Berceau De La Vie ressemble davantage à un épisode de Sydney Fox L'Aventurière qu'à un vrai film d'aventures. A éviter, même dans le cadre d'une soirée bière/chips entre potes.