Rares sont les titres à parvenir à nous interpeller réellement sur un salon tel que l'E3. Au milieu du bruit et de la foule, il est difficile de s'immerger dans un univers qui n'est ni familier, ni issu d'un précédent titre. Lorsqu'un jeu y arrive, c'est qu'il mérite qu'on s'y attarde. C'est le cas de Okami (ou de Shadow Of The Colossus), un titre réellement magique emprunt d'une certaine poésie et d'un esthétisme unique qui lui sied à ravir. On y incarne le dieu du soleil Amaterasu revenu sur Terre sous la forme d'un loup blanc bien décidé à remettre des couleurs à son environnement. De point de vue du joueur, cela se passe par l'intermédiaire d'un pinceau qu'on passe sur l'écran. En balayant un lac, cela peut créer un pont, en entourant un arbre, on le fait fleurir. Evidemment, on ne passe pas son temps à badigeonner l'écran. On dirige bien le loup dans les décors tous plus beaux les uns que les autres. Le style graphique, largement inspiré par l'art traditionnel japonais, nous met face à de véritables peintures animées. Ici plus que n'importe où ailleurs, l'effet d'avoir sous les yeux des tableaux vivants est bluffant. On a même l'impression de voir l'encre baver sur un fond de papier buvard. Vraiment impressionnant. Pour se battre, Amaterasu revient au pinceau. Après avoir mordu ou griffé ses adversaires, le joueur doit rapidement passer au pinceau et tirer un trait sur les ennemis. Innovant et baigné dans une poésie omniprésente, Okami est très certainement l'un des jeux les plus marquants du salon. La démo, trop courte à notre goût, aura tout de même suffit à nous convaincre, et on attend maintenant de pied ferme une version complète pour aider le loup à accomplir sa mission.