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Page Dossier Censure, puritanisme & jeux vidéo

A la lecture des chroniques judiciaires américaines de la dernière décennie, apparaissent de nombreux procès qui concernent des tentatives de censure partielle, voire d'interdiction complète à la vente, de jeux vidéo. Quelques fois, les attaques sont téléguidées par des politiciens ou des procureurs néoconservateurs mais, la plupart du temps, les actions sont intentées par des groupes de pression autonomes, communément appelés « lobbies », voire par des familles victimes conseillées par leurs avocats dans un pays où la judiciarisation de la société est désormais un fait incontestable. Une majorité écrasante de ces procès se solde en faveur de la défense, puisque le 1er Amendement de la Constitution Américaine couvre le jeu vidéo, cet amendement garantissant la sacrosainte Liberté d'Expression aux Auteurs. Cependant, l'intensification des actions judiciaires est doublée, aux Etats-Unis, d'une incroyable vague d'attaques verbales infâmantes contre les jeux vidéo violents et leurs éditeurs, autant par les hommes politiques que par les médias, ce qui démontre une volonté de pression déterminée sur les « publishers ». Le jeu le plus emblématique de cette controverse est évidemment « Grand Theft Auto ». Le premier opus a été le premier jeu à proposer à l'utilisateur d'entrer dans la peau d'un « méchant ». Depuis, la série symbolise le jeu vidéo « bad boy », non seulement violent, mais surtout subversif de par le fait qu'on y incarne un maffieux, qui pratique le car-jacking, cambriole des banques, tue des flics, et gagne des points à chacun de ces méfaits. Le succès commercial de la série a été énorme et les ventes se comptent en dizaines de millions, si bien qu'aujourd'hui, nombreux sont les éditeurs qui se sont mis à surfer sur la vague « Gangsta », créneau décidément porteur (Ex : Mafia, Driv3r, The Getaway) Nombreux sont les films ou les romans qui mettent en avant des héros charismatiques hors-la-loi sans que personne n'y trouve grand-chose à redire. Je fais partie des nombreuses personnes qui aiment regarder les films de maffiosi, ou la série « The Sopranos », sans pour autant être un criminel. Je trouve aussi GTA 3 sur PS2 complètement jouissif, justement parce qu'il est immoral. Il représente sans doute à ce titre une soupape de sécurité de plus pour nos civilisations. Les sociologues et les psychologues s'accordent tous pour affirmer que les « soupapes de sécurité » sont nécessaires pour évacuer nos pulsions. D'ailleurs, après avoir pris mon shoot d'adrénaline sur GTA 3, je ne sors pas de chez moi avec à l'idée de braquer une bagnole. Pas plus que je ne roule à 200 km/h dans les tournants, la main sur le frein à main, après m'être défoulé sur Gran Turismo 3. Cela semble tomber sous le sens mais, pourtant, Grand Theft Auto dérange depuis sa sortie, et, Rockstar/Take-Two, le duo d'éditeurs, est fustigé et harcelé sans interruption.

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Grand Theft Auto est arrivé sur le marché en 1997, programmé par DMA Designs et édité au départ par Rockstar sur PC et sur Playstation. Si le premier comme le deuxième épisodes décevront la critique spécialisée tant sur un plan technique que qualitatif, la série fera beaucoup parler d'elle de par son caractère insolite. Si nombre de productions vidéoludiques avaient déjà été pointées du doigt par les divers réactionnaires pour leur caractère violent, c'était la première fois qu'un jeu était volontairement et foncièrement immoral. Il y a toujours eu des jeux vidéo violents mais ceux-ci n'ont commencé à déranger que lorsque les moyens techniques ont permis un rendu réaliste et humain aux protagonistes en présence, et avec l'arrivée du sang rouge dans les productions vidéoludiques. Mortal Kombat sera un des premiers titres à cristaliser cette chasse aux sorcières. Avec GTA, l'aspect graphique simpliste n'est pas en cause, pas plus que la violence, dont le degré est moindre dans les deux premiers volumes que dans la majorité des productions contemporaines. Le problème vient du fait que vous êtes un gangster qui commet des crimes. En France, le groupe de pression « Familles de France » a porté plainte pour tenter d'interdire GTA à la vente. Non seulement, ils ont été déboutés, mais, effet pervers, la presse qui avait tant décrié le titre pour sa médiocrité, n'a pas arrêté de parler de l'affaire, ce qui n'a pas manqué de doper considérablement les ventes. Ce phénomène de « retour de flammes » s'est reproduit pas plus tard que ces dernières semaines, avec le dernier film de Mel Gibson, « La Passion du Christ », qui après avoir été lancé dans 3.000 salles aux Etats-Unis, était finalement diffusé dans 4.500 cinémas (soit une augmentation de 50%) à cause des fréquentations records, enregistrées une semaine après que la polémique ait éclaté à son sujet. Plus les groupes d'intérêts privés calomnient et font pression, plus les intégristes crient au « vade retro satanas », et plus les gens se déplacent, ou achètent, pour juger sur pièces personnellement.

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Avec Grand Theft Auto III sur Playstation 2, signifiant le passage de la saga à la 3D (donnant un aspect réaliste au jeu de voyous), Rockstar Studios, et son nouveau distributeur « Take-Two Interactive », sont entrés dans une tempête qui ne s'est pas calmée depuis 2001, et qui s'est même solidement intensifiée avec le lancement de la suite plus récente, GTA Vice City. Il y eut bien entendu toute une série de procès pour tenter vainement d'interdire les titres ou pour pénaliser financièrement ceux qui l'éditaient (ou le revendaient puisque Walmart a été cité à comparaître comme complice dans une des affaires). Ensuite, il y eut une ordonnance prévoyant une amende de 500 Dollars US pour tout détaillant qui vendrait le jeu à un mineur d'âge. En effet, la série GTA a toujours été classée M, pour « Mature », ce qui le rendait interdit de vente à des moins de 17 ans. Cependant, ce système de « ratings » (NDLR : ESRB, système de classification américain équivalent au PEGI), bien qu'entré en vigueur en 1994 comme la réponse de l'industrie au Sénateur Lieberman, qui voulait carrément interdire les jeux vidéo violents « puisqu'ils sont destinés aux enfants », n'avait jusqu'alors jamais été appliqué très sérieusement. Suite à la nouvelle ordonnance, le leader de la Grande Distribution mondiale, Walmart, annoncera que désormais les jeunes subiraient un contrôle d'identité lorsqu'ils achèteraient un jeu marqué « M ». Il faut dire que des manifestations privées avaient eu lieu préalablement devant des supermarchés pour que GTA III et GTA Vice City soient retirés des rayons, ce à quoi Walmart n'a pas cédé. Enfin, il y eut plus récemment un torrent de critiques acerbes et d'insultes calomnieuses lancées en direction de Rockstar/Take-Two, provenant d'éditorialistes comme d'hommes politiques. Ainsi, Joe Lieberman, toujours lui, en a remis une couche sur les jeux vidéo il y a deux mois, déclarant, entre autres, pendant la pré-campagne électorale du parti démocrate (qui a vu triompher John F. Kerry, suivi de John Edwards) que « Ce jeu (NDLR : GTA) est horrifiant. Il vous permet de battre des femmes et de gagner des points pour cela. » Omettant de dire que ces femmes étaient des passantes, et que le joueur gagnait des points quand il tapait sur tous les passants, peu importe leur sexe ou leur race. Cette poussée contre les jeux vidéo a d'ailleurs été jugée à ce point conservatrice (domaine normalement réservé aux Républicains, dans un pays où les Démocrates sont censés être les libéraux) qu'il se murmure que c'est sans doute ce qui a valu à Lierberman sa défaite si sévère dans les premiers concuses, et son élimination accélérée de la course à la candidature présidentielle. Pourtant, ce n'est qu'avec un édito hallucinant que le sommet de la démesure est atteint, dans les colonnes du New York Post, en Décembre 2003. Dans son plaidoyer, l'auteur compare la publication de GTA avec des actes pédophiles, estimant, je cite, que « Publier un jeu comme GTA est 10.000 fois pire que ce que l'on soupçonne Michaël Jackson d'avoir fait avec ce petit garçon. » Plus loin, il continue son exhortation en ces termes : « QUE pourrait-il rester d'une organisation comme Take-Two Interactive si ses versions bizarres de Snuff-Porn numérique étaient rendues hors-la-loi ? », proposant dans la foulée une prohibition des jeux vidéo. « J'imaginerais que nous ferons appel à notre bon sens et bannirons ces jeux du commerce public, de la même façon que nous bannissons la pornographie avec des mineurs et les spectacles de divertissement comme le combat de coq ou le lancer de nain. » Il conclut avec des mots très forts, et loin d'être impartiaux ou objectifs : « Tenez-vous à l'écart des actions de Take-Two Interactive. Vous rendrez service non seulement à votre portefeuille mais aussi à votre prochain. »

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Pris dans l'oeil du cyclone, le duo Take-Two / Rockstar a aussi été accusé d'inciter à l'émeute avec son beat'em all à l'ambiance insurrectionnelle, « State Of Emergency » (1), avant enfin d'être accusé par une association de défense des Haïtiens de racisme et d'incitation au génocide pour la phrase « Tuez les Haïtiens ! » prononcée par un des chefs de votre clan au milieu de GTA Vice City. Cette accusation était peu fondée puisque la phrase était prise hors de son contexte : le gang rival était celui des Haïtiens de la ville et il était donc seulement question d'assassiner [virtuellement] les membres du gang, ce qui va de soi pour quiconque a joué à Vice City. Take-Two a d'ailleurs expliqué tout cela dans un communiqué de presse, démontrant par ailleurs que le jeu en soi était violent et immoral et qu'il n'y avait aucun sexisme ou racisme dans le choix des cibles auxquelles s'attaquer. Qu'à cela ne tienne, pour calmer les esprits, la phrase a fini par être retirée du jeu par l'éditeur, dans les productions de réassort. Cette mésaventure était aussi arrivée aux producteurs de Hitman 2, dans lequel il était possible de tuer des Siqhs dans un temple, ce dont s'est saisie une association religieuse pour faire censurer la scène, trop ressemblante à leur goût avec un épisode douloureux de l'histoire nationale de l'Inde, peu importe le contexte général du titre (dans lequel vous incarnez un tueur à gages). Pourtant, tout cela n'empêchera pas Rockstar et Take-Two de garder le cap et de surenchérir dans la provocation avec le récent Manhunt (littéralement, chasse à l'homme), qui à son tour a déclenché un vaste soulèvement, et même une interdiction complète sur le territoire Néo-zélandais. Dans ce jeu à la fois ultra-cruel et réaliste au possible dans sa violence, l'ambiance est pesante et le style à la fois glauque, gore et noir. Très franchement, je suis moi-même resté un peu choqué par ce jeu et ses images très fortes. Je suis incapable d'y jouer plus de dix minutes sans avoir envie de vomir, pour vous dire la vérité. Pourtant, même si personnellement je le trouve de mauvais goût, je ne peux toujours ni comprendre qui voudraient le censurer, ni me ranger à leurs côtés. Voltaire a résumé en une phrase ce qu'impliquait par principe l'immuable Liberté d'Expression : «Je désaprouve ce que vous dites, mais je défendrai à la mort votre droit à le dire.»

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(1) Source : Le Monde Diplomatique - Septembre 2003 - Le jeu vidéo comme arme de propagande (Stéphane Pilet)

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Sommaire Dossier
  • Censure, puritanisme & jeux vidéo
  • Censure internationale
  • Les dérives propagandistes
  • Des nombreux exemples
  • Vers un jeu vidéo moins instrumentalisable
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