Les rapports qu'entretiennent les êtres humains avec ces créatures de légendes demeurent ancrés dans de nombreuses légendes de l'époque arthurienne, dans le cas qui nous intéresse, et plus généralement au sein de mythologies aussi diverses que fondamentalement dissemblables, déifiant chacune cet animal. Source de richesses inavouées dans force adaptations littéraires d'épisodes majeurs de l'histoire complexe du panthéon nordique, ou encore associé à des bienfaits salvateur, tels que la mousson et l'arrivée d'une ère nouvelle, dans la civilisation asiatique, le dragon revêt un aspect ambigu, particulièrement fascinant. Considéré dans la bible, comme incarnation du mal par opposition aux anges, il semble logique que dans un contexte aussi porté sur le monothéisme que l'était le Moyen-Age dans son ensemble, l'imposant saurien ait inspiré la crainte. Mais ce sont ses rencontres face à une race d'animaux évolués qui fondent sa célébrité intemporelle. Selon certains écrits, les dragons, attendant un groupe d'interlocuteurs avec lequel ils pourraient partager leur savoir, se focalisèrent sur l'espèce humaine lorsque celle-ci atteignit un degré de sagesse égale à leurs attentes. Mais comme souvent, les hommes voulurent se servir de ces acquis comme d'une arme épousant la vanité et le goût du pouvoir. Peu concernées par les guerres de toutes sortes, les gigantesques créatures décidèrent d'abandonner ce peuple à son triste sort. Il apparut alors une scission au coeur de l'être humain, qu'il ne put jamais combler. Ce serait par conséquent le point de départ de l'ensemble des histoires mettant en scène le partage d'un bien fort précieux entre un homme et un dragon, équilibrant de ce fait les espérances de chacun. Cette sorte de transmission se ressent aisément dans la possibilité qu'a le héros ayant défait un dragon de parvenir à la quasi-immortalité, en se baignant dans le sang de ce dernier. Il est d'autre part inscrit dans les traditions séculaires que lors du décès d'un dragon, une sphère contenant l'âme du dragon se dévoile aux mortels. Cette impression palpable de délégation d'une partie de soi s'expérimente de manière très forte dans le jeu.