Nécessaire à une immersion au sein d'un univers plongé dans l'héroic-fantasy, l'ambiance se doit de passer par le cap des graphismes et du design général. Si le dernier des deux s'en sort de manière plus qu'admirable, le premier connaît quelques déboires. Errant au sein le plus souvent de décors immenses, on observe un écueil semblable à Dynasty Warriors, c'est à dire des environnements relativement vides, où la brume fait rage. Malgré cela, les textures sont réellement fines, et les divers entités naturelles (arbres, collines, etc...) possèdent une modélisation correcte. Des ralentissements sont également à noter, lors de l'utilisation de pouvoirs magiques, ainsi que certains défauts inacceptables dans l'animation. Rien d'idyllique par conséquent, mais une atmosphère éternellement sombre et maussade, en adéquation avec le propos adulte du titre. Les sorts profitent d'effets de toute beauté, retranscrivant parfaitement la force titanesque en émanant. Mais tout cela s'envole (attention transition) lors du passage aux Sky Missions. De manière incompréhensible, les ralentissements disparaissent malgré le déluge d'effets spéciaux, les graphismes s'avèrent plus léchés, et les animations plus fluides. C'est un délice que de voir défiler le relief sous vos pieds, retranscrivant à l'aide de force détails les moindres parcelles de ces contrées sauvages. Attendez d'expérimenter vos talents de pilotage au ras de l'eau, et vous toucherez à la définition de l'onirisme.
En ce qui concerne l'habillage général, le character-design surpasse tout le reste et s'impose comme principal vecteur artistique du soft. Le travail graphique sur les intervenants, équivaut celui concernant leur psychologie. Il en résulte une galerie de personnages charismatiques, bénéficiant d'une gamme vestimentaire sobre tout en étant originale. Loin de l'inventivité d'un Nomura, du moins dans ce cas précis. Car lorsque l'on aperçoit Furies, Caim, ou encore Inuart, on se dit aisément que la relève va devoir se surpasser afin de ravir la palme des individus les plus travaillés, graphiquement parlant dans un RPG. Et que dire des dragons arborant une classe folle, surpassant de ce fait leurs aînés estampillés Sega. Un travail de titan pour un résultat magnifique. Un soin tout particulier a été également dévolu aux armes. Sans atteindre la qualité de Vagrant Story, leur ligne novatrice et épurée, prend part au plaisir de leur découverte. Mais que dire de la mise en scène et de la qualité des images de synthèse, tout bonnement sublimes. Seuls Final Fantasy 10, et le tant attendu en Europe Baten Kaitos, surpassent Drag-On Dragoon en cet aspect. Il est alors prouvé qu' un cristal puisse posséder des éclats disgracieux.