Peut-on vivre sans hype ?

Si on a vu une année 2017 très forte, 2018 n'est pas loin derrière. Certes, nous n'avons pas eu de période aussi folle que février-mars 2017 avec des jeux incroyables qui paraissaient tous les trois jours, sans compter l'arrivée d'une nouvelle console. Mais quand on fait un bilan de l'année, on se rend compte qu'avec les God of War, Marvel's Spider-Man, Red Dead Redemption II, Super Smash Bros Ultimate et une palanquée de jeux indépendants comme Subnautica ou What Remains of Edith Finch, les joueurs ont largement eu de quoi rester les yeux rivés sur leur écran. C'est peu surprenant quand on sait qu'aucune vraie technologie n'a bouleversé le game design depuis l'avénement de la 3D au milieu des années 90, les développeurs maîtrisant aujourd'hui parfaitement leur sujet ainsi que les hardware existants. Sans surprise, la réalité virtuelle ne s'est pas installée comme une norme même si elle prouve qu'elle sait être une option intéressante avec Astro Bot Rescue Mission ou Beat Saber.

Toutefois, 2018 m'a rappelé qu'aujourd'hui plus qu'hier, ce sont les réseaux sociaux qui font les succès. Pour réussir, il faut être partagé, un constat qui peut paraître évident mais qui n'est pas aussi juste que l'on pourrait le croire. Logiquement, ce sont les open world qui bénéficient le plus de ce type de hype, avec les événements marrants postés sur YouTube et les bugs hilarants sur Twitter/Reddit. Il y a 10 ans, personne ne pensait qu'avoir des glitchs d'animation pouvait faire de la pub à un jeu, mais dîtes ça à RDR II maintenant. Malheureusement, cette hype tournée vers les "memes" ne logent pas tous les jeux à la même enseigne et ceux qui proposent des titres plus fermés dans leur structure, ou dont l'intérêt est partiellement basée sur la non-divulgation de certains éléments de gameplay, disparaissent rapidement de la place public. C'est notamment le cas du mésestimé The Messenger par le studio québécois Sabotage Studios, que je considère comme MON jeu de 2018. Nombreux sont les jeux dont vous n'avez sans doute jamais entendu parler malgré des critiques dithyrambiques, parce qu'ils ne sont jamais apparus dans votre fil Twitter... Espérons juste que cette tendance ne poussent pas davantage les grosses boîtes à verser dans la hype facile à base de récupérations populaires et "d'inclusions loufoques", j'en ai un peu marre des danses de Fortnite personnellement.

Mon Top 5 de 2018

1. == The Messenger ==
2. == Gris ==
3. == Octopath Traveler ==
4. == Subnautica ==
5. == Super Smash Bros. Ultimate ==

Mon Coup de coeur : Hello Games, la vraie rédemption de 2018

Bien que je fasse partie des quelques personnes qui ont pu apprécier No Man's Sky dès 2016, il ne fait aucun doute que la sortie du jeu d'exploration spatiale de Hello Games était couverte d'un voile de honte. Doit-on vraiment refaire le tableau des manques et mensonges des créateurs de Joe Danger ? Toutefois, j'ai rapidement pris le pauvre Sean Murray en pitié, lui qui avait plus l'air d'un gamin incapable d'avouer qu'il ne pouvait pas tenir ses promesses que du requin prêt à tout pour se faire de l'argent au détriment des joueurs.

Avec une telle image, on aurait pu croire l'éditeur mort et enterré... Pourtant, ils ont persisté pendant tout 2017 pour un résultat qui a fini par payer en 2018 avec l'update Next, comme une lettre d'excuse du développeur aux joueurs. S'il n'est toujours pas parfait, No Man's Sky ne ressemble plus à une coquille vide et ne se fout pas de la tête des gamers, avec notamment l'arrivée d'un vrai multijoueur, entre autres choses. Alors oui, c'est peut-être deux ans trop tard pour certains et ceux qui ont acheté le jeu day one ont un peu l'impression d'avoir participé à une early access déguisée, mais combien de développeurs se seraient contentés de fuir avec l'argent engrangée en 2016 ? Et combien auraient insisté alors qu'ils étaient devenus la risée du net ? Aussi soudés sommes-nous quand on pointe du doigt une attitude condamnable, sachons aussi reconnaître ceux qui s'excusent de la façon la plus honorable possible.

Mon Coup de gueule : C'est pas bon ? Sortons-le quand même !

Je parlais de No Man's Sky ci-dessus, et notamment de sa sortie initiale en 2016. Une sortie chaotique, bien au-delà des promesses, qui ne trouvait même pas d'excuses dans la taille réduite du studio Hello Games. Mais alors, comment devrions-nous réagir quand il s'agît de gros éditeurs ? Vous me voyez sans doute venir, mais je parle ici de Fallout 76, qui m'indigne non seulement par l'attitude de Bethesda, mais aussi par la naïveté éternelle des joueurs. L'éditeur n'avait absolument aucun doute sur ses manques à la sortie, bien au-delà des "quelques bugs inhérents au type du jeu" annoncés en amont. Nous parlons de problèmes structurels que mes collègues 87 et MrDeriv n'ont pas manqué de reporter dans leur test. Mais trop tard, engagé, Bethesda a quand même sorti le jeu, comptant sur leur image et une bonne campagne marketing pour passer outre les critiques et ainsi commencer à engranger des bénéfices. Le jeu s'améliorera-t-il par la suite ? Sans aucun doute. Mais peut-on trouver cette attitude respectueuse envers les premiers acheteurs ? Et les joueurs ont également leur part de responsabilité. Pourquoi pardonne-t-on aussi facilement à Bethesda alors que Hello Games, aux moyens bien moindres, était traité comme le studio des suppôts de Satan, il y a deux ans de cela ? Il faut croire que plus la communauté est grande, plus elle est indulgente...