

Spécifications | |
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Compatibilité | Switch |
Type de connexion | Sans fil |
Boutons d’action | 8 |
Sticks analogiques | 2 |
Pad tactile | Non |
Vibrations | Non |
Batterie | Oui |
Poids | 182g |
Réussir à créer une vraie concurrence aux manettes officielles n’est pas une chose aisée. Pourtant, à ce jeu, Hori n’en est pas à son premier essai. Avec son Horipad Wireless, le fabricant japonais tente le face à face contre le Pro Controller de Nintendo. Un pari difficile, surtout avec un tarif élevé (entre 45 et 50 euros selon le marchand) et des fonctions absentes.

Un pad aux couleurs de Mario et l’autre avec le sceau de Zelda, ça donne forcément envie. Deux manettes qui seraient immédiatement qualifiées de “collector” si elles étaient fabriquées par Nintendo. Or ici, c’est bien le fabricant tiers Hori, un habitué des accessoires pour la Switch, qui est aux commandes pour proposer ce contrôleur sans-fil compatible avec la console hybride de Nintendo. Et si le nom “Horipad” rappelle tristement un modèle filaire qui était loin de nous convaincre lors de son test il y a quelques mois, qu’on se rassure : le contrôleur que nous avons entre les mains n’est pas une simple version sans-fil. Déjà, exit la croix directionnelle amovible qui ne nous avait absolument pas convaincus, tandis que l’ensemble du design semble sorti d’un tout autre moule, avec une prise en main qui n’est pas sans rappeler la manette de la Xbox One.


En effet, avec de larges poignées, un stick droit et une croix directionnelle bien rentrés à l’intérieur, le Horipad Wireless se présente avant tout comme une manette pour mains d'adulte, que les plus jeunes auront forcément du mal à apprécier. Son confort, tout à fait réussi, ce contrôleur le doit aussi à sa légèreté. Il faut dire qu’avec à peine 182 grammes sur la balance, il s'oublie assez rapidement. D’autant que la manette ne se rappelle pas à nous avec la moindre vibration, ces dernières étant tristement absentes.

Pour tout le reste, nous sommes bien en face d’un modèle complet, avec des fonctions équivalentes à celles d’un Pro Controller de Nintendo : 2 sticks analogiques cliquables, une croix directionnelle, les touches Home, +, - et capture d’écran, les quatre boutons de façade, les deux boutons de tranche et les deux gâchettes. Non visibles mais bien présents, le gyroscope et l’accéléromètre sont bien de la partie, alors que la manette ajoute un bouton supplémentaire pour la connexion Bluetooth et un autre pour la remise à zéro de sa mémoire interne. Enfin, là où l’on attendait un port USB-C, c’est un port micro-USB qui sert à la charge de la batterie interne. Et en plus de nous faire l’affront de ne pas proposer le même type de port que la plupart des accessoires pour Switch, Hori omet en plus de nous proposer le câble qui va avec. Un peu mesquin tout ça.




Pour le stick de gauche comme celui de droite, nous avons droit à des modèles larges, un plateau copiant les formes et textures de la manette de Nintendo, mais avec des dimensions 20% supérieures en largeur comme au niveau du diamètre de rotation. Ce que l’on gagne ici en précision est donc perdu en réactivité, avec un impact non négligeable sur la vitesse d’enchaînement des directions opposées. On note aussi la forte inertie des sticks et leur retour en position des plus rapides, pour le coup équivalents au Pro Controller. On apprécie enfin que l’adhérence de ces sticks soit excellente et qu’il y ait donc peu de chance qu’on trouve une occasion de se plaindre à propos d'un pouce qui aurait glissé. Au global, ces sticks sont donc particulièrement réussis et agréables à manier, bien qu’assez typés de par leur taille plutôt élevée.

Nous sommes clairement moins enthousiastes quand il s’agit d’aborder la croix directionnelle. Bien que proposant une forme assez typique des produits Nintendo, avec la croix bien marquée et ses angles bien définis, nous sommes assez loin de nos attentes en termes de sensations. Contrairement à ce que propose le Pro Controller, les directions ici sont floues, la croix ayant du mal à marquer ses angles avec précision comme à faire ressentir le point de contact sous le plastique. Dommage car on sait le fabricant capable du meilleur à ce niveau, comme avec la Onyx pour PS4.

On peut d’ailleurs faire le même type de reproche pour les boutons A, B, X et Y tant leur toucher est loin de ce à quoi Hori nous a habitué. Le capot est glissant, son arête trop marquée, et le mouvement sous la pression du pouce nous laisse une impression de camelote assez prononcée, la faute à un bruit de plastique creux doublé d’un rebond un peu mollasson du ressort. Là encore, on est très loin de ce que propose la manette officielle, tant en termes de performances que de confort.


Malheureusement, les boutons de tranche ne sont pas non plus épargnés par ce manque de qualité. Si on retrouve plus ou moins les formes d’une Pro Controller, avec là encore un gain de taille de l’ordre de 20%, c’est surtout au niveau du toucher que l’on sent une différence. Là où le bouton de tranche chez Nintendo marque parfaitement son point d’appui sans pour autant être trop dur sous l’index, celui de la manette Hori manque de précision et de rebond. Peu agréables au toucher, leur course reste néanmoins suffisamment courte pour que le geste reste rapide, et on apprécie que le contact se fasse correctement sur toute la surface. Côté gâchette, on s’approche heureusement un peu plus de l’original, avec une course réduite et un rebond quasi immédiat. Surtout, la forme plus allongée de la touche offre une meilleure préhension que les grandes mains apprécieront particulièrement.



Si la version Zelda que nous avons en mains joue plutôt la carte de la sobriété, elle n’en garde pas moins un aspect très jouet que le logo de la licence de Nintendo n’arrive pas à éliminer. C’est que l’Horipad Wireless joue sur 4 finitions de plastiques, plus ou moins durs ou brillants, sans qu’aucune logique esthétique n’entre véritablement en jeu. Les poignées légèrement translucides ne font d’ailleurs que dévoiler le grand vide qui semble régner dans la manette faute de moteurs de vibrations quand différents bruits et grincements s’ajoutent à nos doutes dès que l’on exerce un peu de torsion sur la manette. Les jointures enfin, sont plutôt correctes bien qu’un peu grossières, tandis que de nombreuses vis tri-wing assurent le serrage de la coque sans se cacher le moins du monde. En clair, c’est correct mais on a déjà vu mieux, même chez Hori.

Terminons avec la connexion en Bluetooth, très stable jusqu’à 6-7 mètres et sans latence ressentie, supportée par une batterie peinant à offrir les 15 heures de jeu annoncées, soit la moitié de l’autonomie d’un Pro Controller. Le problème, c’est que le tarif de cette manette est, à l’heure de ce test, quasiment identique à celle de Nintendo, à 5 euros près. Et là, difficile de ne pas se remémorer toutes les lacunes que nous venons de passer en revue, à savoir une finition en demie-teinte, des boutons qui peinent à convaincre et l’absence pure et simple de vibrations. Pour une manette qui n’offre pas la même connectique que la Switch et qui impose l’achat (et le transport) d’un câble supplémentaire, ça devient difficile à défendre. L’Horipad Wireless n’arrive donc pas à concurrencer le Pro Controller et ne se montre pas comme une alternative sérieuse, à moins d’une baisse drastique du prix de vente.
- Agréable pour les grandes mains
- Les sticks larges, confortables et précis
- La profondeur des gâchettes qui augmente le confort
- 15 heures de batterie seulement
- Pas de mode filaire pour charger en jouant
- Pas de vibrations
- La croix directionnelle est vraiment floue
- Les touches d’action sont peu qualitatives
- Connectique en micro-USB et non en USB-C
- Pas de câble fourni et non compatible avec les câbles Nintendo
- Trop chère pour ce niveau de prestation
Malgré la présence de skin officiels Mario ou Zelda, l’Horipad Wireless n’offre pas le niveau de prestation, ni de finition, d’un Pro Controller de chez Nintendo. Cette manette n’a pas de vibrations, ses différents boutons n’offrent pas un toucher des plus qualitatifs, la connectique n’est pas compatible Switch et la batterie divise le temps de jeu par deux par rapport au concurrent officiel. Vue la différence minime de tarif, il n’y a donc aucune raison de craquer pour ce modèle Hori, plutôt décevants.
