Fer-de-lance de la gamme de processeurs grand public d'Intel, le Core i7-8700K va-t-il remplacer dans nos cœurs de joueurs le vaillant Ryzen 7, à seulement quelques semaines de Noël ? Ses 6 cœurs suffiront-ils par ailleurs à contenter ceux qui seraient également intéressés par de bonnes aptitudes de résistance au stream ? Et Cerseï va-t-elle enfin connaitre le triste sort qu'elle mérite dans la prochaine saison de Game of Thrones ? Pour la série de HBO, difficile de répondre. En revanche, sur la bataille entre Ryzen et Core i7, nous avons maintenant tous les arguments pour statuer.

Si vous avez suivi nos dernières couvertures concernant les processeurs Ryzen 7, vous savez déjà que les puces d'AMD ne sont pas particulièrement à l'aise en milieu vidéoludique. La situation n'est absolument pas catastrophique, mais les Core i7 de génération Kaby Lake avaient nettement moins tendance à limiter les performances d'une grosse carte graphique, même dans des conditions de tests conçues pour mettre en évidence ce type de faiblesse. Et vous vous en doutez, avec une architecture similaire, mais armé de deux cœurs supplémentaires, les Core i7-8700K battent des records de framerate, lorsqu'ils sont associés à des cartes graphiques puissantes. Évidemment, les avancées seront plus nuancées lorsque la partie GPU descendra en gamme, et la sensibilité des jeux au facteur CPU amenera une certaine variablité aux résultats.

On remarque également qu'habituellement, les différences entre les processeurs ont tendance à se niveler, lorsque l'on applique à nos jeux de référence des paramètres graphiques plus lourds (autrement dit, lorsque l'on fait rebasculer le poids de la majorité des calculs générés par le jeu sur le GPU). Pourtant, dans ce cadre, qui se rapproche d'une expérience utilisateur classique, le framerate continue à tirer avantage d'une configuration à base d'i7-8700K. La conclusion de tout cela est limpide : globalement, les joueurs auront tout intérêt à passer sur ce type de processeur à partir du moment où ils sont équipés d'une GTX 1070 ou supérieure.

Au-delà de résultats de performances vidéoludiques qui font plaisir à voir, difficile cependant d'étouffer un sentiment de frustration : il semble en effet évident qu'Intel aurait pu proposer de telles configurations 6 cœurs sur ces processeurs depuis bien longtemps, mais que sans concurrence réelle, le fondeur a préféré s'abstenir et continuer d'engranger un maximum de bénéfice au prix d'un minimum d'investissement, le tout au détriment des besoins en évolution de sa clientèle. Et il est probable que sans le retour d'AMD, la situation des processeurs grand public limités 4 cœurs auraient perduré encore un moment. Une bonne raison d'espérer que la concurrence continue d'être une saine source d'émulation technologique : AMD aura en effet quelques carences à combler prochainement, et la firme devra le faire sans délai, vu la facilité avec laquelle Intel s'est repositionnée sur le marché en termes de performances.

Voilà pour les résultats vidéoludiques. La seconde question qui se posait s'agissant de ce Core i7-8700K était de savoir si 6 cœurs Coffee Lake pourraient faire face à 8 cœurs Ryzen, dans le cadre d'applications impliquant plus directement le CPU. Là encore, quelques éléments de réponses nous avaient été donnés par nos précédents essais sur Ryzen et Threadripper, ces derniers affichant une efficacité moindre par rapport aux architectures Intel lorsque l'on s'appliquait à ne mettre en charge qu'un seul cœur. Ces éléments se sont ici confirmés : le Core i7-8700K tient tête à l'ensemble de la gamme Ryzen 7 dans nos tests applicatifs, faisant parfois un peu mieux, parfois un peu moins bien, que les références 1800X et 1700X d'AMD. Au global, les 6 cœurs hyperthreadés d'Intel sont à égalité parfaite avec le Ryzen 1800X et devance le Ryzen 1700X d'un peu plus de 3%. Ce constat d'égalité se retrouve d'ailleurs au niveau de nos mesures de consommation générale, avec une configuration sous Ryzen 7 1800X qui affiche 178 Watts au compteur en condition de stress CPU, tandis qu'une configuration à base d'I7-8700K monte à 173 Watts.

Enfin, les deux derniers pans de notre évaluation concernaient l'overclocking et le streaming. Dans le premier cas, nous avons pu monter notre exemplaire à 4900 MHz sur tous les cœurs, à 1,38V. Cela représente un gain en fréquence de 14%, et à titre de comparaison, un Ryzen 1800X ne pouvait profiter que d'un bonus de 8%. Quant à la capacité du i7-8700K à assurer la gestion d'un flux vidéo en même temps qu'une session de jeu, elle est plutôt bonne, surtout si l'on considère une fois encore sa configuration 6 cœurs. En termes de qualité d'image, l'expérience sur le processeur d'Intel a été identique à celle que nous avions enregistrée sur notre plateforme Ryzen 7 1800X.

EVALUATION DES PERFORMANCES CPU EN STREAMING

	Ryzen 7 1800X	Ryzen 7 1700	Core i7 8700K	Core i7 7700K	Core i9 7900X
The Witcher 3
Battlefield 1
Watch Dogs 2

(Remarque : La qualité de diffusion est notée sur une échelle à 4 niveaux : rouge, orange, vert clair et vert foncé. La couleur rouge correspond à un stream entrecoupé de nombreuses déconnexions et pertes de frame, tandis qu'une couleur vert foncé indiquera une diffusion parfaite)

Équivalent à du Ryzen 7 en applicatif, et assez nettement supérieur à son concurrent lorsque l'on parle de jeu vidéo... Fort logiquement, le Core i7-8700K s'impose comme la nouvelle référence des processeurs haut de gamme grand public. Une position qu'il sera cependant nécessaire de relativiser en raison d'un contexte assez particulier : à l'heure actuelle, il est toujours assez compliqué de se procurer cette fameuse puce alors que son lancement officiel remonte à un mois et demi. Conséquence logique : les tarifs que l'on constate actuellement sont assez élevés (autour de 420€, dans le meilleur des cas), tandis qu'en face, on trouve des Ryzen 7 1800X à 350€. Par ailleurs, les seules cartes mères capables d'accueillir ce i7-8700K sont des produits en chipset Z370, qui vaudront au grand minimum 120€, tandis que les Ryzen 7 peuvent trouver socket à leur patte pour 80€. Une situation qui ne sera d'ailleurs pas sans poser quelques soucis au second produit Intel de ce dossier, le Core i5 8400.