Deux die Zeppelin au sein d’un seul package… Il ne faut pas réfléchir bien longtemps pour comprendre que tout ce petit monde va se retrouver bien à l’étroit sur un simple socket AM4. En outre, il fallait de toute façon aux puces Threadripper un écrin capable d’exploiter les échanges mémoires sur 4 canaux. Exit donc les cartes mères X370. Place aux nouvelles X399, et à leur socket TR4 assez particulier…

Il faut bien le reconnaître, lorsque nous avons déballé les processeurs Threadripper mis à notre disposition, et les deux cartes mères qui les accompagnaient, il est deux aspects qui ne laissaient pas indifférents : la taille des puces d’une part, et le système de fixation inédit qui leur était associé d’autre part. Ainsi, chaque processeur Threadripper se trouve calé au sein d’un support en plastique orange, tandis que côté carte mère, on trouve deux armatures métalliques destinées à recouvrir le socket. La première permet de bloquer le processeur une fois celui-ci installé, et la seconde fait en vérité office de guide avec rail et détrompeurs, guide dans lequel le support orange va pouvoir se glisser. On notera qu’il faut utiliser une clé spéciale (fournie fort heureusement) pour figer le montage. Par ailleurs, eu égard à la taille des puces et sans doute pour limiter les risques liés à une manipulation hasardeuse, AMD a fait le choix d’une puce LGA : les pins sont donc côté socket.

D’un point de vue plus général, les cartes mères AM4 pourront exploiter toutes les spécificités de puces Threadripper, à commencer par une gestion de la mémoire sur 4 canaux, chaque die Zeppelin étant relié à 4 slots DIMM par 2 canaux. Officiellement, on notera qu’AMD annonce un support de la DDR4 à 2667 MHz sur 4 barrettes, et 2133Mhz sur 8. En pratique, vous constaterez qu’il nous a été assez facile de monter au-delà, sur les deux cartes que nous avons pu essayer.

Et d’ailleurs, ces cartes, arrêtons-nous dessus un instant puisqu’elles auront l’avantage de nous donner deux points de vue assez différents de l’offre qui va entourer ce nouveau chipset X399.

MSI X39 GAMING PRO CARBON AC

Pour commencer, nous avons le modèle MSI GAMING PRO CARBON AC. Commercialisée autour des 390€, elle propose évidemment un niveau de prestation relevé. Outre 8 slots mémoire capables de supporter la DDR4 à 3600 MHz sur 4 canaux (avec support A-XMP), elle affiche 4 slots PCI Express Gen3 x16, ainsi que 2 slots PCI-Express Gen2 x1. Une profusion que l’on retrouve également sur la connectique ou sur les options de stockage : l’utilisateur pourra ainsi compter sur un potentiel de 3 ports USB 3.1 Gen 2 (type C et A), 12 ports USB 3.1 Gen 1 et 6 ports USB 2.0, le tout étant réparti entre panneau arrière, panneau avant et connecteurs internes. On remarquera d’ailleurs que MSI a préféré conserver 2 ports USB 2.0 internes, contrairement à Asus sur le second modèle dont nous allons parler. Cela n’a l’air de rien, mais quelques tours PC, ainsi que certains systèmes de Watercooling, continuent d’utiliser ce type de connecteurs. Il est donc plaisant d’en avoir à disposition. Et pour la partie stockage, pas moins de 8 connecteurs SATA 6 Gb/s seront accessibles, des connecteurs auxquels viendront s’ajouter 3 emplacements M.2 (avec support SATA ou NVMe PCIe 3.0 x4).

Côté audio, MSI ne change pas sa recette : elle fait appel à un circuit Realtek 1220 dont la gestion est assurée par la solution Nahimic 2+ : cette dernière permettra notamment d’accéder à plusieurs filtres et profil d’écoute, ainsi qu’à la possibilité d’émuler un rendu surround sur un casque stéréo. Comme Asus maintenant, MSI intègre aussi un outil « radar » destiné aux joueurs, qui analysera les sons d’un jeu, afin d’en offrir une représentation visuelle. Dès lors, si un adversaire que vous n’avez pas localisé vous tire dessus, le radar devrait vous indiquer la provenance du tir, et par extension, la position approximative du tireur. On vous laisse juge de l’opportunité d’une telle fonction ou pas. Pour terminer sur l’aspect audio, et là encore à l’instar de nombreux concurrents, MSI assure avoir réalisé un travail d’intégration soigné afin de limiter au maximum les interférences qui pourrait venir perturber la qualité des signaux transmis, ou de supprimer les anomalies sonores ponctuelles, lorsque l’on branche ou débranche un casque, par exemple.

Continuons avec tout ce qui touche aux communications : comme vous allez le voir, on reste sur une offre complète et efficace, avec un contrôleur LAN Gigabit Intel I211 sur le panneau arrière pour les liaisons filaires, et une carte fille pour le sans-fil qui offrira un support des communications Wifi 802.11 a/b/g/n/ac sur 2,4 et 5 GHz, et Bluetooth 4.2.

Passons à la partie refroidissement. Sur ce plan, MSI a installé pas moins de 4 connecteurs de ventilateurs PWM, plus de quoi alimenter la pompe d’un bloc watercooling, et tout cela est pilotable soit en passant par le BIOS, soit en utilisant le logiciel MSI command Center sous Windows. Dans l’un ou l’autre des cas, vous pourrez définir vous-même tous les paramètres de fonctionnement du refroidissement, ou vous en remettre à une évaluation automatique des performances de refroidissement, qui va alors déterminer le niveau de ventilation adapté à chaque sollicitations de composant. C’est également par ces deux systèmes (MSI CC et BIOS) qui vous permettront de modifier le fonctionnement du processeur. A ce titre, on notera que le fabricant a intégré à sa carte un certain nombre d’outils pour monitorer sa carte et la débugger le cas échéant : Afficheur LED debug, système de flash du BIOS machine éteinte mais alimentée, ou boutons de contrôle accessible directement sur le PCB.

Enfin, une carte “Gaming” ne mériterait pas ce titre en 2017 si elle n’intégrait pas son lot de LED RGB. Le modèle GAMING PRO CARBON AC comprend 3 zones lumineuses de ce type, pouvant renvoyer différents effets, ainsi que plusieurs connecteurs internes visant à accueillir d’autres systèmes d’éclairage.

	Références mémoire	Fréquences testées	Configuration	Boot	Stress applicatif	Stress jeux
	G.Skill Ripjaws V	2133 MHz	4x4 Go
	G.Skill Trident-Z	2133 / 3200 MHz	4x8 Go
	Crucial Ballistix Elite	2133 / 3000 MHz	4x8 Go
	Corsair Dominator Platinum	2133 MHz (CAS10)	4x4 Go
	Corsair LPX Vengeance	2133 / 3000 MHz	4x8 Go

Vous l’aurez compris, la carte de MSI repose sur une offre de fonctionnalités classique, mais complète et haut de gamme. Toutefois, notre expérience sur ce produit aura mis en évidence deux points qu’il convient de remonter : le premier concerne l’option CPU Boost Performance activée par défaut dans le BIOS (section CPU) et qui provoquait une instabilité chronique de notre système. Nous avons d’ailleurs trouvé plusieurs threads sur le sujet sur les forums d’aide MSI. Et le second concerne notre test de compatibilité mémoire (oui, c’est nouveau), qui a essuyé un semi-rejet. Nous avons eu des difficultés à booter sur notre jeu de barrettes Corsair Dominateur Platinum 2133 MHz Cas 10.

ASUS ROG ZENITH EXTREME

Place au second modèle de carte mère que nous avons pu tester, cette fois en provenance d’Asus. Un modèle qui ne boxera pas tout à fait dans la même catégorie que la Gaming Pro, puisque reposant sur un format E-ATX, et lancé sur le marché à un tarif (accrochez-vous bien) autour des 650€. Et qu’a-t-on pour ce prix-là ? Eh bien on a envie de dire : tout. Sur ses caractéristiques de base, la ROG Zenith offrira à peu de choses près les mêmes prestations que la Gaming Pro : support de la mémoire DDR4 3600 MHz sur 4 canaux avec prise en charge des profils XMP, un ensemble de ports PCI-Express comprenant 4 interfaces Gen 3 x16, une interface Gen 2 x4, et une interface Gen 2 x1, 6 connecteurs SATA 6 Gb/s, et une flopée de ports USB de tout type (22 au total potentiellement). Comme stipulé plus haut, on regrettera simplement qu’Asus n’ait mis qu’un connecteur USB 2.0 à disposition sur le PCB, ou n’ai pas glissé dans son package un adaptateur USB 3.0 vers 2.0, afin de pouvoir gérer par exemple, notre système de refroidissement Thermaltake et les deux ports de notre panneau frontal. Un détail nous direz-vous, mais à ce tarif, tout est dans les détails.

On passera également rapidement sur l’aspect audio : les dénominations marketing changent (‘ici on parlera de Supreme FX 8) mais les prestations sont au final assez identiques à celles que nous décrivions plus haut. Là où la Zenith va commencer à se démarquer, c’est sur l’aspect stockage. Ainsi, outre un premier emplacement M.2 situé derrière une plaque rétroéclairée RGB, Asus a laissé la possibilité à l’utilisateur de connecter deux autres unités, via une interface mémoire dédiée. Par ailleurs, toujours sur le PCB, un connecteur U.2 est disponible si besoin, sachant que sa bande passante sera partagée avec celle du premier connecteur M.2.

Autre point de raffinement : pour ceux qui auraient le besoin d’exploiter une connexion ultra rapide, Asus a ajouté à son bundle une carte réseau 10G, la ROG Areion. A côté de cela, la carte mère sera à même de gérer tout type de communications classiques, via son contrôleur LAN Intel i211-AT ou grâce à son support des normes Wifi 802.11ad (WiGig) ou Bluetooth 4.1.

Egalement, qui dit format E-ATX dit large tour, et potentiellement, un certain nombre de ventilateurs à gérer. Là encore, Asus n’a pas fait dans la retenue, et propose non seulement 5 connecteurs PWM sur son PCB, mais aussi une carte d’extension, qui permettra à l’utilisateur de brancher 3 autres ventilateurs. Enfin, le dernier élément qui va caractériser ce modèle ROG Zenith sera la présence d’un écran OLED en lieu et place des habituels afficheurs QLED. Ce dernier sera bien entendu avant tout dédié à renseigner l’utilisateur sur le fonctionnement de la carte, mais pourra aussi être personnalisé via des animations plus triviales.

	Références mémoire	Fréquences testées	Configuration	Boot	Stress applicatif	Stress jeux
	G.Skill Ripjaws V	2133 MHz	4x4 Go
	G.Skill Trident-Z	2133 / 3200 MHz	4x8 Go
	Crucial Ballistix Elite	2133 / 3000 MHz	4x8 Go
	Corsair Dominator Platinum	2133 MHz (CAS10)	4x4 Go
	Corsair LPX Vengeance	2133 / 3000 MHz	4x8 Go

Nous pourrions sans doute continuer à dérouler les fonctionnalités de cette Zenith sur plusieurs pages, mais nous n’allons pas alourdir une section qui l’est déjà bien assez. Retenez simplement que la carte mère d’Asus ne souffre d’aucun oubli (exception faite de la question USB2.0 que nous soulevions plus haut). On notera qu’elle s’est aussi montrée exemplaire en termes de fonctionnement, que ce soit dans un cadre classique, ou lors de nos tentatives d’overclocking des puces Threadripper. Et nos tests de compatibilité mémoire sont tous restés dans le vert, comme l’indique le tableau ci-dessous. C’est d’ailleurs ce modèle qui nous a finalement servi de base de travail pour tous nos essais sur Threadripper.

Notre configuration de test "Threadripper X399"

	Type de Composant	Référence
	== Mémoire RAM ==	== Crucial Ballistix Elite DDR4 3000 MHz ==
	== Cartes mères ==	== Asus ROG Zenith Extreme==
	== Stockage ==	== Corsair Force LE 480 Go + Seagate Barracuda 2 To ==
	== Refroidissement ==	== Thermaltake Floe Riing RGB 360 TT Premium Edition ==
	== Boitier ==	== Thermaltake Core P3 ==
	== Alimentation ==	== Corsair RM1000X ==
	== Carte graphique ==	== MSI GTX1070 Founders Edition ==

Et puisque l’on en parle, peut-être serait-il justement temps de voir ce que les nouvelles puces d’AMD ont à offrir… Les réponses à cette question ne sont maintenant à portée de clic, disséminées dans la page suivante de ce dossier.