Mais pourquoi aller lâcher des sommes folles dans des joysticks de marque quand on trouve sur le net des modèles hyper abordables, qui ne semblent pas démériter, et qui offrent en plus une compatibilité aussi large que ce F300 ? Et bien, oui, pour ce modèle précisément, la question mérite d’être posée. Mais prenez bien le temps d'en lire le test, car le diable se cache dans les détails et vous pourriez tout autant être ravi que déçu.

Le F300 se présente comme un stick de taille et de poids moyens, à mi chemin entre les Mad Catz Fightstick Alpha et TES+. A ce titre, il se montre évidemment un peu moins performant que les gros modèles lorsqu’il s’agit de jouer avec le joystick sur les genoux, mais sans que la différence soit réellement handicapante. Sur une surface plane, ses 4 patins en caoutchouc suffisent à lui assurer une belle stabilité, sans mouvement latéraux. L’espace pour les mains se présente grosso modo comme sur le Hori RAP4, avec la paume qui peut se caler sur la pente douce de la calandre. Et comme c’est la norme actuellement, nous avons aussi affaire à une implantation de type Vewlix, avec deux rangées de quatre boutons, offrant un espacement à peine plus réduit que sur les TE2+ et TES+. La position du stick est d’ailleurs identique à celle des modèles Mad Catz, et donc un peu plus haute que chez Razer ou Hori. On note simplement que le plateau, comme toute la partie haute de la bestiole, est entièrement fait de plastique. Point de plaque de métal pour assurer la rigidité, et l'on peut craindre sur le long terme que cet élément montre quelques faiblesses vues les pressions qu’il subira au fil de vos combats.

En termes d’équipement, on ne s’attendait évidemment pas à voir du Sanwa sur un modèle à ce tarif. Mais, contrairement à ce que propose le Mad Catz Fightstick Alpha, les boutons donnent ici le change de manière tout à fait honorable. Leur course est comparable à des OBSF30, et même leur réponse en termes de point de contact ou de retour du ressort, semble correspondre à ce que l’on a chez le fabricant japonais. La copie n’est pas parfaite à 100%, mais il faut vraiment chercher la petite bête pour s’en rendre compte. Du côté du stick, c’est pratiquement le même résultat. L’angle maximal est légèrement plus élevé qu’avec un Sanwa JLF, avec un point de contact à peine plus bas, mais on est là encore bien au dessus du ressenti dégradé du Fightstick Alpha et la plupart des joueurs ne feront pas la moindre différence. Reste évidemment à voir comment réagiront ces éléments à long terme.

Dans tous les cas, le F300 permet des modifications internes assez poussées, pour peu que l’on prenne le temps de retirer les 6 vis qui maintiennent le fond. Les boutons, de taille standard, sont équipés de cosses identiques à celles des Sanwa et autres Hori, et ne poseront donc aucun problème. Côté Joystick, c’est tout aussi facile, Mayflash ayant eu la bonne idée de placer un connecteur 5 broches en plus des JST-NH d’origine, sur lesquels le joystick de base est branché. Quant à l’espace dans le boitier, il est suffisamment grand pour y ajouter des cartes additionnelles, mais sans offrir de solution autre que le collage pour leur fixation.

Vous ne le savez peut être pas, mais la spécialité de Mayflash reste le domaine des adaptateurs, du genre de ceux qui permettent de connecter une manette sur un autre système que celui qui a été prévu d’origine. Avec le F300, le fabricant a mis à contribution son expérience dans ce domaine pour proposer un joystick compatible avec de très nombreuses plateformes : PS3, PS4, Xbox 360, Xbox One, Windows, Android … rien que ça. Et le tout sans la moindre licence officielle vu que Sony et Microsoft refusent de voir le nom de leurs consoles affichés sur une même boîte. Le truc, c’est qu’à part une véritable compatibilité PS3/Direct Input et Xinput, la carte de gestion s’appuie sur le branchement d’une manette d’origine pour fonctionner sur le système correspondant. Ainsi, pour jouer sur PS4, il vous faudra connecter une manette PS4 à l’aide du câble fourni. Idem avec la Xbox One et la Xbox 360. On peut évidemment sourciller quant au côté pratique, où sur le fait qu’on soit obligé de “sacrifier” une manette qui aurait pu servir à un autre joueur, mais le fait est que ça fonctionne parfaitement. Tous les jeux testés, tout comme les menus des différentes machines, se sont volontier prêtés à l’exercice, sans montrer aucune latence ni aucun autre type de désagrément.

On profite alors de l’intégralité des touches disponibles sur chaque plateforme, avec en bonus un turbo à deux vitesses, assignable à n’importe quelle touche, et qui aurait mérité au passage un petit affichage pour signaler son activation. Notons aussi l’absence de lock pour les touches de contrôle, ce qui, vue leur position au dessus du Joystick, ne devrait pas causer de problème. On apprécie en tout cas le positionnement de la touche Start/Option/Menu, certes proche des touches d’action, mais suffisamment enfoncé pour éviter les fausses manipulations tout en restant très accessible.

Pour résumer, Mayflash nous propose ici un modèle tout terrain, bien construit et qui devrait faire le bonheur des débutants comme des joueurs rétro. Il n’a certes pas l’étoffe des meilleurs modèles de ce comparatif mais au regard de son prix, son niveau de prestation est plus qu’appréciable, surtout lorsqu’on le compare au MadCatz Fightstick Alpha. Reste cette compatibilité étrange, à la limite du bricolage mais qui, si on en accepte les contraintes, se montre tout à fait fonctionnelle.

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