Si les processeurs Ryzen 7 cherchaient avant tout à séduire les acheteurs à la recherche de performances haut de gamme, les produits Ryzen 5, eux, vont embrasser une clientèle plus pragmatique. Une clientèle à la recherche du meilleure rapport qualité prix possible, et pour respecter cette orientation, il nous fallait effectuer nos tests dans un cadre leur correspondant.
Vous le savez déjà si vous avez parcouru notre dossier sur les processeurs Ryzen 7 : ces derniers sont associés à des plateformes X370 certes très complètes, mais aussi particulièrement onéreuses : autour des 150€ pour les écrins les plus abordables, et les prix peuvent rapidement grimper jusqu’à plus de 200€. Considérant le positionnement tarifaire des puces Ryzen 5, il est peu probable que leurs acquéreurs envisagent des investissements aussi élevés sur leur carte mère. Plus surement, ils se rabattront sur des plateformes de type B350, et c’est donc tout naturellement sur ces cartes que nous avons effectué nos évaluations techniques.
Plus précisément, MSI nous a fait parvenir deux modèles correspondants à cette gamme : la B350 Tomahawk, disponible autour des 120€, et la B350 Mortar, dont les tarifs navigueront autour des 90€. D’un point de vue général, les deux cartes seront évidemment moins dotées que les modèles X370 que nous avions étudié précédemment. Par exemple, le circuit audio des produits B350 sera pilotée par une puce Realtek ACL892, contre une puce ACL1220 sur notre X370 XPower Gaming Titanium. Dans le même ordre d’idée, le circuit réseau reposera sur une base Realtek plutôt qu’Intel et on oubliera la connectivité sans fil, mais les différences les plus notables seront évidemment à chercher du côté des entrées / sorties disponibles. Le chipset B350 ne pourra ainsi gérer « que » 10 ports USB, répartis entre les normes 2.0, 3.1 Gen1 et 3.1 Gen2, 6 lignes PCIe Gen2, et 4 lignes SATA, qui viendront donc en complément des entrées sorties disponibles sur les CPU Ryzen (qui sont aussi des SoC, rappelons-le).
Quant à nos deux cartes, elles se différencieront principalement par leur format, la Tomahawk affichant des dimensions ATX tandis que la Mortar se destinera à des boitiers plus discrets, de type micro-ATX. Rien ne vous empêchera toutefois d’utiliser cette dernière sur des boitiers de grande taille, afin de réduire la facture de votre configuration, sachant qu’il vous faudra faire l’impasse sur quelques éléments de connectique : par rapport à la Tomahawk et pour d’évidentes raisons d’encombrement, la Mortar devra ainsi se contenter de 4 ports PCI Express. On notera toutefois que l’utilisateur conservera la possibilité de coupler deux cartes graphiques AMD en CrossFire, grâce aux ports PCI Express 3.0 16x et PCI-Express 2.0 16x. La Mortar proposera également moins de connecteurs internes pour gérer le refroidissement : elle conserve 3 ports 4broches PWM et un port CPU Fan, là où la Tomahawk offrira un branchement pour un quatrième ventilateur, et de quoi gérer une pompe de watercooling.
MSI B350M Mortar | Références mémoire | Fréquences testées | Configuration | Boot | Stress applicatif | Stress jeux |
---|---|---|---|---|---|---|
G.Skill Ripjaws V | 2133 MHz | 4x4 Go | ||||
G.Skill Trident-Z | 2133 / 3200 MHz | 2x8 Go | ||||
Crucial Ballistix Elite | 2133 / 3000 MHz | 2x8 Go | ||||
Corsair LPX Vengeance | 2133 / 3000 MHz | 2x8 Go |
MSI B350 TOMAHAWK | Références mémoire | Fréquences testées | Configuration | Boot | Stress applicatif | Stress jeux |
---|---|---|---|---|---|---|
G.Skill Ripjaws V | 2133 MHz | 4x4 Go | ||||
G.Skill Trident-Z | 2133 / 3200 MHz | 2x8 Go | ||||
Crucial Ballistix Elite | 2133 / 3000 MHz | 2x8 Go | ||||
Corsair LPX Vengeance | 2133 / 3000 MHz | 2x8 Go |
Derrière, et sur la question de la configuration des périphériques ou du système de stockage, les deux cartes se montreront aussi complètes l’une que l’autre : chacune disposera de 4 ports SATA, 1 port M .2, 4 ports USB 3.1 (dont un type C) et 2 ports USB 2.0 sur le panneau arrière, tandis que sur le PCB, l’utilisateur aura accès à 4 connecteurs internes pouvant chacun gérer jusqu’à 4 ports USB 2.0 / 3.1. Nous avons rassemblé l’ensemble des caractéristiques des deux cartes dans le tableau ci-dessous.
Caractéristiques | MSI B350M Mortar | MSI B350 TOMAHAWK |
---|---|---|
Chipset | AMD B350 | AMD B350 |
Mémoire | 4 slots Dual Channel DDR4, support jusqu'à 64GB | 4 slots Dual Channel DDR4, support jusqu'à 64GB |
Support Multi GPU | Max 2-Way CrossFire | Max 2-Way CrossFire |
Slots d'extension | 1 PCIe 3.0 16x, 1 PCIe 2.0 16x, 2 PCIe 2.0 1x | 1 PCIe 3.0 16x, 1 PCIe 2.0 16x, 2 PCIe 2.0 1x, 2 PCI |
Stockage | 4 x SATA 6Gb/s, 1 x M.2 | 4 x SATA 6Gb/s, 1 x M.2 |
Communication | Ethernet Realtek 8111H | Ethernet Realtek 8111H |
Audio | Realtek ALC892 Codec + Nahimic 2 | Realtek ALC892 Codec + Sonic Suite |
Entrées / Sorties USB | 8 USB3.1 Gen1, 6 USB2.0 | 8 USB3.1 Gen1, 6 USB2.0 |
Entrées / Sorties vidéo | 1 x VGA, 1 x DVI-D, 1 x HDMI | 1 x DVI-D, 1 x DisplayPort,1 x HDMI |
Prix moyen | 90€ | 120€ |
D’un point de vue pratique, on notera que nous n’avons pas rencontré de difficultés techniques particulières, que ce soit avec la Tomahawk ou la Mortar. Les deux ont supportés l’ensemble des barrettes mémoires que nous y avons installées, et tous les profils XMP que nous avons testés. Seul petit bémol à signaler : si l’utilisateur pourra modifier à sa convenance les courbes de ventilation des différentes turbines connectées, les profils personnalisés ne seront sauvegardés que si les modifications sont effectuées via le BIOS. En utilisant le logiciel de gestion MSI sous Windows 10 (le MSI Command Center), les profils devront être rechargés à chaque redémarrage.
Enfin, dernier point à noter : AMD nous a fourni un nouveau profil d’alimentation pour Windows 10, spécifique à Ryzen. En effet, les tests opérés par certains de nos confrères ont mis en évidence une gestion par défaut handicapante des cœurs des processeurs Ryzen 7 par Windows 10. Plus précisément, l’OS de Microsoft utilise une fonctionnalité nommée Core Parking, qui va se charger de mettre certains cœurs en veille, lorsque le système est peu chargé, et de les réveiller lors d’une activité plus soutenue. Problème : cette fonctionnalité gère mal le mode SMT des processeurs Ryzen, entrainant des baisses de performances lorsque ce dernier est activé. Pour solutionner la chose, AMD conseillait jusqu’à présent de passer sur un mode d’alimentation de Windows 10 dit « hautes performances », qui désactivait le Core Parking, en échange d’une gestion de la consommation du CPU moins mesurée. Avec le nouveau profil « Ryzen », il est possible de conserver un profil d’alimentation équilibré, tout en désactivant le Core Parking. Pour ceux que cela intéresse, et en attendant une intégration de ce correctif par Microsoft, le patch est disponible à cette adresse.
Notre configuration de test "Ryzen 5"
Type de Composant | Référence | |
---|---|---|
== Mémoire RAM == | == Geil EVO X RGB 2x8 Go DDR4 == | |
== Carte mère == | == MSI B350 Tomahawk et MSI B350M Mortar == | |
== Stockage == | == Corsair Force LE 480 Go + Seagate Barracuda 2 To == | |
== Refroidissement == | == AMD Wraith Max (RGB) + 3 x Corsair ML120 == | |
== Boitier == | == Corsair Carbide AIR 740 High Airflow == | |
== Alimentation == | == Corsair RM1000X == |
Ça, c’était pour les changements qui ont touché notre plateforme de test. En revanche, notre protocole n’aura pas été modifié : la partie applicative de notre étude consiste donc toujours en quelques benchmarks synthétiques et pratiques : deux tests de compression sous Winrar, puis 7Zip, un test d’encodage (sous Handbrake), et trois tests visant à caractériser les performances générales de nos CPU, sur chaque cœur et/ou sur l’architecture dans son ensemble (FritzChess, Cinebench, et Geekbench). Parallèlement, nous avons testé la consommation de nos différentes plateformes de test (à la prise), lors d'une forte sollicitation du processeur, sous Prime95 (Test In Place Large FTTs). Enfin, nous avons effectué quelques essais d'overclocking, afin de mesurer si une marge intéressante de performances restait disponible, pour ceux qui souhaiteraient l'exploiter.
> Tests applicatifs
Applications | Type de tests | Version |
---|---|---|
7Zip | Décompression de fichiers | 16.04 |
Winrar | Décompression de fichiers | 5.40 |
Handbrake | Encodage x264 | 1.0.2 |
Fritzchess | Simulation IA | 4.3 |
GeekBench | Généraliste | 4.0.4 |
Cinebench | Rendu / imagerie | R15.038 |
> Configurations de nos tests vidéoludiques
Jeux / Benchmarks | Configuration partie 1 (CP1) | Configuration partie 2 (CP2) | Type |
---|---|---|---|
Total War Warhammer | DX12, Preset "Moyen" | DX12, Preset "Ultra" | Outil intégré |
Deus EX Mankind Divided | DX12, AA 2X, Preset "Moyen" | DX12, AA 2X, Preset "Moyen" | Outil intégré |
The Witcher 3 | Preset "Moyen" | Preset "Ultra" | Séquence jouée |
Rise of the Tomb Raider | DX12, AA 2X, Preset "Moyen" | DX12, AA 2X, Preset "Moyen" | Séquence jouée |
Battlefield 1 | DX11, Preset "Normal" | DX11, Preset "Ultra" | Séquence jouée |
Watch Dogs 2 | NA | DX12, Preset "Ultra" | Séquence jouée |
For Honor | NA | Preset "Extrême" | Outil intégré |
Star Wars Battlefront | NA | Preset "Ultra" | Séquence jouée |
The Division | NA | Preset "Ultra" | Séquence jouée |
Hitman | NA | DX12, Preset "Ultra" | Outil intégré |
Gears of War 4 | Preset "Moyen" | Preset "Ultra" | Outil intégré |
Ensuite, concernant l'aspect vidéoludique, nous avons d’abord apprécié les performances des Ryzen 5 dans différents jeux, qui ont été configurés de manière à mettre en lumière d’éventuelles limitations du CPU. Ce faisant, nous avons voulu vérifier dans quelle mesure un CPU donné était en mesure de limiter les performances d’un GPU donné. À ce titre, chaque CPU a été testé avec différentes cartes graphiques NVIDIA et AMD, de la GTX 1050 Ti à la GTX 1070, en passant par la RX 480. Egalement, nous avons comparé nos deux Ryzen 5 au Core i5 7500 dans des configurations de jeux plus réalistes, moins limitatives côté CPU, afin de voir si les éventuelles constatations relevées dans les tests précédents avaient un impact réel pour l’utilisateur. Enfin, nous avons voulu voir ce que les Ryzen 5 avaient à offrir côté streaming, et avons mesuré les capacités de chaque processeur à gérer un flux d’encodage en parallèle d’une session de jeu. La gestion du stream sera alors confiée au logiciel OBS, que l'on configurera sur des paramètres d'encodage relativement lourds : résolution 720p, encodage x264, birate max = "4000", preset d'encodage = "Slow". Quant à l'évaluation, elle sera plus qualitative que quantitative, puisque nous jugerons visuellement et en temps réel de la tenue du stream, qui sera notée sur une échelle de 1 à 4 : une note 4 correspondra à un flux parfait, tandis qu'une note de 1 reflètera une perte de frame ingérable, voire, des déconnexions.