Note de la rédaction
Spécifications | |
---|---|
Compatibilité | PS4, Xbox One, Switch, PC, Smartphones et tablettes |
Transducteurs | 2x50 mm |
Réponse en fréquence | 10 Hz à 30 kHz |
Impédance | 28 ohms @1kHz |
Sensibilité | 112 dB SPL/mW |
Type microphone | Bidirectionel ECM, rotatif |
Atténuation bruit micro | Oui |
Zones éclairées | Non |
Rendu 7.1 | Non |
Poids | 405 à 415 g |
Connexions disponibles | Jack 4 pôles ou 2 mini-jack 3 pôles |
C’est mercredi soir, vous sortez d’un entrainement aussi rugueux qu’épuisant, et vous n’avez qu’une envie à cette heure tardive : vous enfilez une bonne grosse calzone, avec son lot de sauce tomate, de jambon, et de parmesan frais. Vous foncez vers votre restaurateur préféré, passez commande… L’assiette arrive 10 min plus tard, elle a l’air parfaite, mais à la première bouchée… Bordel, l’œuf niché au cœur de la pâte est presque dur, et non liquide comme vous l’aimez… ça n’a l’air de rien, mais ça vous gâche cette dégustation tant attendue… Eh bien le GSP600, c’est pareil. Il avait sur le papier tout pour être parfait, mais au bout du compte, un petit défaut frustrant est venu pourrir notre plaisir d'écoute.
649 signes pour une introduction… Fut un temps où on nous aurait embroché vif pour un tel sacrilège, mais l’internet a cela de beau qu’il permet de temps en temps quelques sorties de cadre, tant qu’on n’en fait pas une habitude, et à condition que le propos reste pertinent… Et quoi de plus pertinent que la comparaison entre un produit audio haut de gamme et une pizza calzone, je vous le demande ? Mais trêve de digression ! Nous sommes donc là pour parler de casque gaming, et pas de n’importe quel casque, puisque celui qui va nous servir de base de travail n’est autre que le nouveau fleuron de la gamme GSP de Sennheiser, le GSP 600.
Et autant le souligner tout de suite : dès la phase de déballage, le périphérique envoie du rêve, portée par une fabrication absolument irréprochable. Entre les ajustements sans défaut, et l’alternance judicieuse de surfaces tantôt métalliques, tantôt plastiques, mais toujours de qualité, le GSP 600 réussit à intégrer les codes couleurs historiques des produits gaming (rouge / noir) dans un ensemble robuste et élégant. Une robustesse et une élégance qui n’empiètent par ailleurs pas sur l’aspect fonctionnel : si elles offrent une certaine résistance, les pièces en mouvement que sont la molette de volume sur l’écouteur droit et la tige du micro sur l’écouteur gauche se manipulent avec plaisir et précision. On note à ce propos que la commande de volume agit comme un potentiomètre et vient s’ajouter aux réglages Windows, quand la position du micro influera sur son état : activé lorsque la tige est baissée, ou éteint lorsqu’elle est relevée.
Le GSP 600 dispose aussi de ses particularités, à l’image de ses deux curseurs coulissants situés sur la partie supérieure de l’arceau. Ces éléments vont avoir pour rôle de rigidifier ou d’assouplir la structure porteuse du casque, et si sur de nombreux modèles concurrents, ce réglage aurait pu paraître dispensable, il ne l’est pas du tout sur ce GSP. En effet, nous en venons au point qui nous a le plus chagriné durant notre test : le casque est lourd, très lourd (415 grammes sur la balance), et il propose un serrage qui, s’il n’est pas inconfortable, reste ferme. Dès lors, la possibilité de réduire la tension appliquée au niveau de l’arceau devient incontournable, puisque cela permet de réduire d’autant la pression appliquée sur le haut du crâne. En pratique, impossible de garder le casque plus d’une heure sans le retirer ou le changer de position avec des curseurs même positionnés à mi-parcours. Et ce n’est vraiment qu’avec le réglage le plus souple possible que la gêne sur le haut du crâne devenait acceptable. Problème : soulager le haut du crâne signifie aussi libérer de la force de serrage, avec ce que cela implique de perte de stabilité… Vous l’aurez compris, trouver un bon compromis niveau confort ne sera pas simple, et on parlera bien de compromis, et non de position idéale.
Et c’est bien dommage… Oui, c’est bien dommage parce que cet argument malheureusement fondamental est bien le seul que l’on peut développer en défaveur du GSP. Sur l’aspect audio, Sennheiser signe un produit maitrisé de bout en bout : les basses sont profondes et précises, les aigus sont bien définis et dénués de toute agressivité, et les voix profitent d’une belle dynamique, pour un rendu finalement très équilibré, très agréable et parfaitement modulable si besoin. D'ailleurs, signalons que le GSP 600 se connecte à sa source soit en utilisant le duo de connecteur jack 3 pôles, soit en passant par un adapteur jack 4 pôles fourni, qui sert également de rallonge puisque d’une longueur confortable (2,5 m). Un gage de compatibilité avec de nombreuses plateformes de jeu, des consoles aux tablettes en passant par le PC.
En l’absence de solution logicielle ou de carte son intégrée, le GSP 600 ne propose pas d’émulation surround. Toutefois, Sennheiser commercialise en parallèle du casque des systèmes d’amplification à même de proposer ce type de service. Nous avons ainsi pu tester le comportement du GSP sur un amplificateur GSX 1200 Pro (voir notre encadré), et comme en stéréo, le casque s’est montré particulièrement convaincant : pas de surenchère d’effets qui viendraient dénaturer le rendu. La spatialisation est cohérente et apporte une belle plus-value, que l’on soit devant un jeu ou un film.
Audio toujours, mais cette fois côté micro : notre ressenti ne sera pas moins enthousiaste puisque la restitution est propre et naturelle, faisant parfaitement la part des choses entre voix de l’utilisateur et bruit environnant. D’ailleurs, s’agissant de la notion de bruit, ceux qui apprécient d’écouter leur musique au calme seront bien servis : les coussins d’oreille offrent un excellent niveau d’isolation passive, en plus d’être très doux au contact.
A l'image de Turtle Beach et de son TAC, Sennheiser propose également un boitier amplificateur pour accompagner ses produits les plus aboutis. Et ce dernier se montre parfaitement à la hauteur de sa tâche. Niveau connectique, il dispose d'une entrée / sortie casque évidemment, mais aussi d'une entrée pour des enceintes, ce qui permettra le basculement d'un système à un autre à la volée. On trouve aussi un duo de connecteurs "chat link", qui vont autoriser la liaison avec d'autres boitiers GSX. Sur le dessus, le GSX 1200 Pro intègre un large anneau dédié au contrôle du volume général, et au centre duquel on trouvera un écran tactile. Ce dernier va représenter la pièce maitresse du dispositif, aussi bardé de fonctionnalités qu'efficace. Pour l'activer, il suffit de le survoler de la main (oui, oui !!), auquel cas on peut alors modifier l'égalisation selon 4 profils prédéfinis, déclencher et ajuster le mode surround, régler le retour micro, gérer la balance chat / jeu et sauvegarder ses préférences sous 4 profils accessibles à la volée. Très réussi, le GSX 1200 Pro a pourtant un bémol : impossible de définir soi-même l'égalisation.
Nous vous le disions en introduction, Sennheiser avait toutes les cartes en main pour faire de son produit la nouvelle référence de sa catégorie, et notre nouveau compagnon audio pour la vie. Sauf que la marque opte finalement pour un confort un peu clivant, qui sans remettre en cause d'excellentes prestations par ailleurs, le fait descendre de son podium. Retenez donc ceci : le GSP 600 est un casque qu’il vous faudra à l'évidence essayer avant achat. Si son poids et son serrage vous offrent le compromis qui vous convient, foncez : vous aurez alors un produit qui vous comblera en tout point. Sinon, et considérant l’investissement élevé, il vaudra mieux vous orienter vers un produit au confort plus affirmé, comme l’A40 d’Astro Gaming ou l’Arctis Pro chez SteelSeries.
Points forts
- Superbe qualité de fabrication
- Sonorité remarquable
- Le micro efficace en jeu comme en stream
- Un réglage de la tension de l'arceau qui n'est pas du luxe
- Compatible avec de nombreuses plateformes
- Isole bien des nuisances sonores extérieures
Points faibles
- 415 grammes le casque filaire, bordel !
- Un confort discutable, notamment en raison du point ci-dessus
- Pas de support logiciel (et donc, pas de 7.1)
- Le prix, toujours un peu élevé
Avoir un produit design qui arbore de beaux matériaux, c'est forcément gratifiant. Mais nous restons convaincus que le fonctionnel doit toujours primer sur l'esthétisme. Ici, nous avons un produit qui aurait été en tout point remarquable, s'il ne présentait pas un poids très conséquent pour un produit filaire stéréo. Evidemment, la douceur des différentes zones de contact atténue la présence du casque, mais on n’est clairement pas sur la ligne d'un RIG500 qui disparait de l'esprit sitôt posé sur les oreilles. Si vous êtes sensibles à ce critère, le GSP 600 n'est sans doute pas pour vous. Sinon, foncez et laissez-vous porter par ses indéniables qualités sonores.