Les processeurs Ryzen 7 vont-ils venir concrétiser les promesses avancées par AMD depuis des mois, et remettre enfin en mouvement un marché sur lequel Intel s'était légèrement endormi ces dernières années ? C'est dans cette page consacrée aux performances sur les traitements applicatifs qu'une partie du suspense va être levée.
Et soyons francs : nous devons bien accorder à AMD un bel effet de surprise. Ainsi, et dès le lancement des premières routines de test, nous avons ressenti ce que les Jedi auraient surement pu considérer comme "une perturbation dans la Force". Non seulement les résultats qui défilaient devant nos yeux confirmaient la plupart des arguments avancés par AMD, mais ils allaient même bien au-delà de ce que nous escomptions à titre personnel.
Plus précisément, et comme vous pourrez le constater dans les graphiques qui jalonnent cette page, nos différents exemplaires de processeurs Ryzen se sont montrés souvent très à l'aise dans nos tests applicatifs. Une aisance qui doit sans doute autant à la nouvelle architecture qu'à la volonté de proposer 8 cœurs physiques au sein d'un même package. Certes, la promesse d'offrir une alternative de choix au Core i7 6900K d'Intel n'est pas tout à fait tenue, et si le Ryzen 7 1800X, nouveau fer de lance d'AMD, se défend bien, il ne parvient à devancer la puce d'Intel que sur le test d'encodage H.264.
Toutefois, il convient de préciser deux points très importants : tout d'abord, si le Core i7 6900K conserve effectivement l'avantage sur la puce Ryzen 7 1800X, celui-ci demeure contenu, de 5 à 15% selon que l'on parle de FritzChess, Cinebench, ou GeekBench. Par ailleurs, cette différence est très vite relativisée lorsque l'on compare les tarifs des deux produits : le processeur Ryzen 7 1800X se négocie ainsi autour des 550€, tandis que le tarif d'un Core i7 6900K tourne plutôt autour des 1200€ ! Et ces remarques demeurent tout aussi valables lorsque l'on s'intéresse au cas des deux modèles les moins onéreux d'AMD : les Ryzen 7 1700 et 1700X offrent ainsi des performances quasi équivalentes au Core i7 6850K, et souvent très supérieures au Core i7 7700K. Deux processeurs Intel qui affichent des tarifs respectifs de 700€ et 410€, là où les Ryzen 7 1700X et 1700 navigueront plutôt autour 450€ pour l'un et 350€ pour l'autre.
Clairement, AMD frappe fort, et au-delà des compromis très intéressants proposés par ces nouveaux processeurs, On mesurera dès lors tout le chemin parcouru par AMD, en jetant un oeil sur les résultats obtenus par le processeur FX 8370. Ce dernier arrive en effet difficilement à se hisser au niveau des Core i3 concurrents.
Pour autant, tout n'est pas rose pour la firme de Sunnyvale : on mentionnera en particulier une réserve, au milieu de ces constatations très positives et elle concerne la variabilité des résultats obtenus. En effet, sur des tests tels que Cinebench, GeekBench ou Handbrake, les puces Ryzen 7 1700X et 1800X se positionnent en termes de performances, entre les CPU 6850K et 6900K. Sur FritzChess, en revanche, les deux puces AMD se retrouvent plutôt régulièrement au coude à coude avec le modèle 6850K. Enfin, sur nos deux tests de compression, le trio Ryzen 7 se fait même surpasser par les deux Core adverse, ainsi que par le 7700K, qui ne profite pourtant que de 4 coeurs physiques.
Lorsque l’on configure Cinebench et GeekBench afin que ces tests ne tirent parti que d’un seul cœur de chaque CPU, on constate qu’Intel reste globalement dominant sur la génération Kaby Lake, ce qui tendrait à montrer que le fondeur continue d’afficher une meilleure efficacité sur les applications mono-threadées. Par extension, la domination du processeur Ryzen sur son concurrent serait alors dépendante de l’exploitation de ses différents cœurs (fort heureusement, dans le domaine applicatif, cette exploitation reste très bonne). Toutefois, un autre élément d’explication a été avancé par certains de nos confrères, dont Hardware.fr, qui ont constaté les mêmes irrégularités. Selon les essais qu’ils ont menés (et que nous vous conseillons de consulter à cette adresse), le système mémoire de Ryzen ne serait pas optimal, et serait affecté par des problèmes de latence, et un sous-dimensionnement du lien unissant Data Fabric et CCX.
Et si en pratique, ces constatations n'enlèvent rien à l'intérêt général que l'on pourra porter aux CPU Ryzen 7 sur un plan applicatif, on se pose évidemment la question des conséquences de ces problèmes en jeu, un domaine sur lequel les dernières générations de processeurs AMD n’ont jamais vraiment su briller… Ça tombe bien, ce sera l’objet de la partie suivante.