Avant d’entrer dans le vif du sujet et de vous abreuver de considérations techniques et de graphiques colorés, il convient de rappeler en quelques paragraphes le contexte très particulier, et assez exceptionnel même, dans lequel cette nouvelle génération de cartes graphiques va s’inscrire. Un contexte qui se caractérisera avant tout par de fortes évolutions technologiques.
En effet, voilà maintenant 4 ans que les GPU grand public, AMD ou NVIDIA, reposent sur une gravure 28 nm. Quant à la GDDR5, elle est la mémoire de référence en matière de cartes graphiques depuis bien plus longtemps : son arrivée sur le marché remonte ainsi à 2008. Or, comme on le savait déjà depuis quelque temps, ces deux moteurs de performances vont connaître simultanément une évolution majeure, puisque l’architecture Pascal repose sur un nouveau process de gravure 16 nm FinFET, tandis que la mémoire associée passera au standard GDDR5X, avec l’avantage de conserver un format d’intégration similaire à la GDDR5 (comprenez, pas besoin d’interposer comme pour la mémoire HBM), tout en offrant une bande passante théorique presque doublée (10 à 14 Gbps, contre 8 Gbps maximum aujourd’hui avec la GDDR5 « classique »).
Début 2012, et avec le simple passage d’une gravure de 40 nm à 28 nm, la génération Kepler portée à l’époque par la GTX 680 avait déjà permis au constructeur de proposer des bonds considérables en termes de performances pures, d’efficacité énergétique, et de fréquences de fonctionnement. On comprend dès lors mieux les attentes qui s’accumulent autour des cartes Pascal. Des attentes d’autant plus fortes, qu’il existe par ailleurs une vraie demande en matière de puissance GPU ces derniers mois, et ça aussi, c’est quelque chose d’assez inédit.
En effet, jusqu’à présent, les constructeurs de cartes graphiques donnaient plus ou moins le la, en matière de puissance GPU, leur seule contrainte se limitant, si l’on peut dire, à assurer un bon support des nouvelles fonctionnalités DirectX, au fur et à mesure qu’elles arrivaient. Aujourd’hui, avec le déploiement sans cesse grandissant des écrans 4K, et l’avènement des appareils de réalité virtuelle ou de réalité augmentée, NVIDIA (comme AMD, d’ailleurs) se trouve devant un défi de taille : celui de se montrer à la hauteur des nouveaux besoins en puissance de calcul 3D, imposés par les technologies que nous venons de citer. Un défi que la génération Maxwell n’a jamais vraiment réussi à relever.
(Crédit : Hardware.fr)
Enfin, troisième et dernier élément qui fait de l’arrivée de cette GTX 1080 un événement : la situation économique contrastée dans laquelle se trouvent les deux principaux acteurs de ce marché des cartes graphiques. Durant des années, les produits concurrents se sont succédé, chacun reprenant tour à tour au camp d’en face, le titre de GPU le plus rapide du monde. Aujourd’hui, NVIDIA présente sa nouvelle architecture du haut d’une confortable place de leader, et le succès de cette dernière, ou pas, impactera notablement les chances d’AMD de revenir sur son concurrent de toujours. Au-delà des performances brutes de la GTX 1080, il conviendra donc d’observer avec attention où NVIDIA va fixer la barre du haut de gamme pour les quelques années à venir.