Si vous avez bien connu les années 80 ou au moins grandi avec certaines des plus grosses productions hollywoodiennes de cette période, vous n'avez pas pu passer à côté de la filiation évidente entre Uncharted et certains blockbusters de l'aventure. En tête de file, Indiana Jones : charismatique, drôle et toujours prêt à partir à l'aventure, il fut une influence plus qu'évidente dans la création du personnage de Nathan Drake et le ton global insufflé dès le premier épisode, mais également dans ses aventures. Point admis par Amy Hennig elle-même, l'une des scénaristes majeures du studio et de la série qui s'était confiée à notre site juste avant la sortie du premier épisode en 2007.

Une Pub Japonaise d'Uncharted 3 avec Harrison Ford en vedette

Ainsi, le troisième épisode nous emmène dans des contrées orientales évoquant Indiana Jones et la dernière croisade : la course-poursuite à cheval, le contexte désertique mais aussi le ton général de l'aventure sur fond de quête de la vérité du personnage principal, tout semble coïncider au cœur de ce troisième épisode qui est sans doute le plus fourni en termes d'inspiration directe. La scène d'introduction avec le combat dans le bar n'est pas sans évoquer les excellentes phases entre deux parties de cartes de Casino Royale, la fuite de Drake face à la vague fait écho à une séquence du Godzilla de 1998 tandis que la présence d'autres phases désertiques ne manquera pas de nous rappeler au bon souvenir de Lawrence d'Arabie, du 4è épisode de Star Wars et surtout de Tintin et le crabe aux pinces d'or.

Si le premier opus a posé les bases des influences cinématographiques de la série, c’est bien le second qui a véritablement accentué cet état de fait. Montage, mise en scène, cadrage, tout est pensé pour que le joueur ait l'impression de vivre au cœur d'un film d'action, le tout sans jamais lui faire lâcher la manette pour autant. La recette du succès d'Uncharted tient en 2 idées fortes directement tirées du septième art : tout d'abord, la mise en scène reliant gameplay et cinématiques avec des transitions fluides. Ensuite, l'utilisation de la motion capture pour assurer des animations réalistes.

Sur le premier point, Naughty Dog a su habilement appliquer la recette pour Uncharted 2 : Among Thieves et Uncharted 4 : A Thief's End, monstres de mise en scène ou l'enchaînement entre le jeu et les séquences contemplatives est quasiment invisible pour le joueur. Les temps de chargement sont habilement masqués et le joueur peut donc parcourir l'aventure d'une traite, d'autant plus que le rythme des différentes séquences s'avère maîtrisé. Seul petit point noir, le troisième épisode propose tellement d'action et de références qu'il en vient parfois à moins laisser le joueur aux commandes, signe évident de la difficulté de trouver une alchimie parfaite entre le jeu et le cinéma. Sur le second point, Naughty Dog a indéniablement fait progresser l'industrie en faisant partie des studios précurseurs de la démocratisation de la motion capture, procédé qui consiste à capturer les mouvements de véritables acteurs pour les intégrer fidèlement dans le jeu, qu'il s'agisse des émotions véhiculées par les visages de ces derniers ou des animations au sens plus large.

Débarqué quelques années après ses aînés, Uncharted 4 est un cas particulier puisqu'il est en partie le fruit d'une influence interne, matérialisée par l'expérience emmagasinée par le studio sur The Last of Us. L'ajout de séquences d'infiltration, de scènes plus intimistes entre les personnages principaux et une écriture globale qui gagne en qualité sont autant de points directement imputables au titre sorti en 2013 sur PlayStation 3. Plusieurs éléments de gameplay peuvent d'ailleurs évoquer certains blockbusters, comme les mécaniques d'infiltration et de glissades qui rappellent certains épisodes d'Assassin's Creed ou le pilon, dont la fonction primaire fait écho à l'indispensable piolet des récents Tomb Raider. Plusieurs scènes évoquent également d'autres œuvres externes, mais nous prendrons le temps de revenir dessus une fois que le titre sera à portée de tous. Inutile de gâcher votre plaisir.