Note de la rédaction
Spécifications | |
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Technologie de touche | Mecanique Cherry MX Red, Silver |
Rétroéclairage | Oui, RGB |
Raccourcis multimédia | Oui |
Raccourcis macro | Non |
Anti-ghosting - Prise en compte simultanée des touches | Oui, N-Key |
Connectique requise | 2 ports USB |
Port(s) USB | 1 port USB pass-through |
Fréquence d'interrogation max. | 1000 Hz |
Port(s) audio | non |
Principalement connu pour ses cartes mères et cartes graphiques, le constructeur MSI s'attaque depuis quelques temps au marché des périphériques destinés aux joueurs : souris, manettes, casques, mais aussi claviers. Et dans cette dernière catégorie de produits, le Vigor GK80 se présente comme un fleuron, armé comme il se doit d'une fiche technique et d'un prix haut de gamme. Et armé, il vaudra effectivement mieux qu'il le soit, puisqu'il va prendre quelques coups dans les paragraphes qui vont suivre.
Un plateau en métal brossé, des touches Cherry MX RGB fixées directement dessus, un carénage ultra discret... Indéniablement, ce GK80 a un air de “déjà vu”. Ce n’est pas un problème en soi puisque ces trois points sont en général plutôt appréciés, le premier pour la rigidité, le second pour la confiance dans la marque et le troisième pour la compacité de l’ensemble. Mais face à cette première impression, on a forcément en tête quelques questionnements : Qu’est-ce qui va distinguer ce modèle de ses concurrents ? Comment le fabricant taiwanais va-t-il marquer sa différence et nous donner envie d’acquérir ce produit plutôt qu’un Corsair K95 RGB Platinum ou un Alloy Elite RGB de HyperX ?. Et vu le tarif annoncé, on s’attendait forcément à quelque chose de plus marquant.
Mais avant toute chose, signalons que le Vigor GK80 est disponible en deux versions. L’une équipée d'interrupteurs mécaniques Cherry MX Red, offrant une action de 2 mm et une course maximale de 4 mm, l’autre dotée de Cherry MX Silver, plus rapides avec leur déclenchement à 1,2 mm et leur butée à 3,4 mm. Un choix qui permet d’obtenir deux rendus de frappe assez différents, offrant plus ou moins de réactivité selon les goûts, mais qui ne laisse aucune chance au silence. En effet, combiné avec le plateau métallique et la zone creuse qu’il protège, le bruit généré par les interrupteurs est élevé, soumis à une petite réverbération, comme c’est souvent le cas avec ce type de configuration.
Très classique dans son approche, donc, le Vigor GK80 se présente comme un modèle plutôt compact, avec pavé numérique, mais sans touches macro additionnelles. Sa profondeur de 14,1 cm sans repose poignet lui permet de trouver facilement une place sur le bureau, surtout qu’il ne met pas son départ de câble directement sur la façade arrière mais sous le châssis, avec la possibilité de choisir une sortie à droite, à gauche ou au centre. C’est malin et pratique surtout que le câble lui même, assez épais pour transporter le signal de deux ports USB 2.0, l’un pour le clavier et l’autre pour un port passthrough, reste finalement assez souple. On aurait tout de même apprécié que la gestion de l’audio soit aussi de la partie, avec une entrée/sortie pour micro casque. Ce ne sera pas le cas.
En vérité, c'est toute la gestion de la partie multimédia qui n’est pas vraiment le fort de ce Vigor GK80. MSI a en effet choisi de rattacher ce type de commandes à quatre petits boutons placés au fond à droite du clavier, sur la partie descendante de la face arrière, ce qui pose plusieurs problèmes. D’une part leur manipulation demande de l’attention pour ne pas appuyer malencontreusement sur le pavé numérique, et d’autre part on voit très difficilement quel bouton correspond à quelle action, la faute à une sérigraphie placée sur le bouton et non devant, avec un angle trop prononcé pour qu’on n’ait pas à se pencher en avant. On ajoute à ça le manque d’espace entre ces touches qui créé une confusion à l’appui, et nous voilà avec des fonctions qui se montrent limite inutilisables dans le feu de l’action et bien peu pratiques au quotidien. On est sur le coup très loin de ce que propose le Alloy Elite RGB, et l'ergonomie se montre même inférieure à celle du Cougar Attack X3 RBG, lui qui n'offre même pas de touches dédiées.
A y regarder de plus près, on peut aussi froncer les sourcils au regard de la finition du clavier, particulièrement avec le tarif en tête. Si le plateau en métal brossé semble inattaquable, avec en prime une belle rigidité, les autres éléments plastiques sont beaucoup moins convaincants. L’effet jouet est assez prononcé sur deux zones en particulier : l’arrière avec sa pièce rouge vif brillante, et les deux filtres lumineux blancs placés à l’avant, de part et d’autre du clavier, avec des jointures grossières. Ces derniers présentent en plus un défaut de fixation donnant un léger jeu lors de nos manipulations, assez indigne d’un clavier dans cette gamme de prix. Enfin, côté repose poignets, on souffle un peu le chaud et le froid. On apprécie qu’il soit totalement autonome puisque qu’il n’a aucune fixation au clavier, ce qui permet un placement efficace en fonction de vos goût avec en prime une très bonne stabilité assurée par 6 patins en caoutchouc. Par contre, son grip nous semble trop élevé pour assurer une bonne mobilité des mains en jeu, les déplacements de paumes étant au final un peu “rapeux”. Sur ce point, c'est toujours le Razer BlackWidow Chroma V2 qui sert de référence.
Heureusement, le Vigor GK80 se rattrape avec une bonne qualité de frappe, assurée évidemment par les mécaniques Cherry MX mais aussi par une forme de touches et un placement en courbe montante classique mais efficace. A l’arrière, deux pieds rotatifs peuvent augmenter la hauteur d’un bon centimètre, une valeur élevée mais qui, combinée à l’épaisseur du repose poignet, se montre cohérente. A noter que le clavier est aussi fourni avec une belle quantité de capots de touches alternatifs. 4 modèles de couleur chrome pour faire ressortir les touches Z,Q,S,D, mais aussi 12 chapeaux de différentes tailles avec un grip plus caoutchouteux, et une pince pour changer tout ça sans difficulté. Le fabricant a d’ailleurs intégré un rail pour glisser les touches que vous n’utilisez pas sous le repose poignet, mais pas pour y laisser la pince. Une idée qui n’est donc pas forcément très utile, ces chapeaux étant tout aussi bien dans leur logement en mousse, avec l’outil justement, plutôt que se frottant et se rayant au contact un peu trop serré du métal du repose-poignets.
Bien qu’il ne possède pas de touches macros dédiées, MSI a prévu un maximum de raccourcis pour son Vigor GK80, en combinaisons avec sa touche fonction marquée du sceau du dragon. Il est ainsi possible de sélectionner son profil, de changer son mode d’éclairage, d’en contrôler la luminosité, la palette de couleurs, mais aussi de modifier le taux de répétition d’une touche enfoncée. Les possesseurs d’une carte mère et/ou d’une carte graphique de la marque apprécieront de pouvoir d’une part synchroniser l’éclairage de leur carte, avec le logiciel Mystic Light, mais aussi d’avoir accès à des réglages supplémentaires depuis leur clavier avec 3 profiles, Silence, Jeu et Overclocking, chacun appelant un niveau de performance différent. Les fonctions accessibles depuis le clavier sont donc assez nombreuses, mais aussi un peu déroutantes de par la complexité des manipulations pour obtenir des résultats. Il faudra en tout cas garder la notice à proximité pendant un certain temps pour en profiter pleinement, surtout que la sérigraphie n’est pas des plus explicites et que côté logiciel, on est encore loin de la grande réussite.
C’est d’ailleurs là que le manque d’expérience de MSI dans cette gamme de produits se fait le plus ressentir. S’il est assez facile de profiter des effets lumineux pré-enregistrés tirant parti de l’éclairage à LEDs touche par touche, l’interface se montre aussi plus lourde, souvent incomplète, avec même quelques bugs totalement bloquants pour l’utilisation du clavier. Entre l’impossibilité de sélectionner plusieurs touches par zone, de renommer ses profils, d’importer ou exporter ses réglages, nous sommes surtout tombés nez à nez avec un enregistrement des macros qui ne fonctionnait simplement pas, sans solution alternative pour rentrer nos commandes. En clair, nous nous sommes retrouvés dans l’obligation de faire l’impasse sur les macros, le temps que le fabricant corrige ce problème majeur. On est donc à l’heure actuelle bien loin de ce que proposent au hasard Logitech, Razer, Steelseries ou Corsair, même si cet aspect devrait, on l’espère, grandement s’améliorer avec le temps.
Il faut que jeunesse se passe. MSI est un petit nouveau dans le monde des claviers et son GK80 fait clairement les frais d’un certain manque d'expérience, tant sur le plan matériel que logiciel. Certes le choix de contacteurs de marque permet d’obtenir des résultats très corrects en termes de frappe mais dès que l’on aborde les choix ergonomiques comme esthétiques, la finition, ou encore le fonctionnement de son pilote, le compte n’y est pas. En sortant son clavier si près des 200€, le fabricant se frotte aux plus grandes références du marché et sans aucun doute, se trompe de catégorie.
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Points forts
- Solide et stable
- Confort et vitesse de frappe
- Un port USB déporté
- Le cordon épais mais souple
- Le rétro-éclairage efficace et suffisamment discret
- Des fonctions intéressantes accessibles au clavier
- La sélection du passage de câble
- Plein de capots de touches alternatifs
Points faibles
- Trop cher au vu de ses prestations
- Frappe bruyante et résonnante
- Quelques ratés sur la finition
- Les touches multimédia sont vraiment mal pensées
- Les macros qui ne fonctionnent pas
- Le logiciel incomplet et peu ergonomique
- Pas de port micro-casque