Entre aventure mélancolique, expérience psychée au royaume du rock et divagations rêveuses , la sélection des campagnes à suivre en ce mois de mars ne manque pas de folie. Que vous décidiez de les soutenir ou non, les projets suivants méritent qu'on s'intéressent à eux.

Le succès à suivre : Knights and Bikes, Donjons et Vélos

Des chevaliers et des vélos, Knights and Bikes est un nostalgique rappel à l’enfance. On retrouve derrière ce projet deux têtes connues de l’industrie : Moo Yu, l’un des développeurs de LittleBigPlanet et de Ratchet & Clank, accompagné pour ce projet de Rex Crowle, le directeur creatif de Media Molecule. De quoi conférer au projet une patte artistique aussi originale que son scénario.

Knight and Bike nous raconte l’histoire de deux jeunes filles, Nessa et Demelza, parfois accompagnées de leur oie de compagnie (oui, vous avez bien lu). Elles habitent sur l’île de Penfurzy, archipel fictif au large des côtes anglaises. Chargé d’histoire, l’île attire chaque année de nombreux touristes curieux d’y visiter son riche patrimoine. Mais ses origines médiévales sont remises en questions et des fouilles viennent perturber ce qui dormait dans ses profondeurs depuis des centaines d’années. Les démons sont lâchés parmi les habitants et finissent par en posséder certains. N’écoutant que leur courage, nos deux héroïnes en herbe enfourchent leurs vélos et se lancent à l’aventure sur l’archipel.

Dans un style emprunté aux RPG puisant de manière tout à fait ouverte dans les classiques du jeu d’action-aventure de l’époque SNES, Knights and Bikes présente les premiers éléments de son gameplay. Les deux développeurs citent entre autres références EarthBound et Secret of Mana pour ce qui est du jeu vidéo, mais aussi les Goonies ou encore le dessin animé Gravity Falls pour ce qui est du cinéma ou des séries TV. Son cadre eighties ainsi que ses multiples références rétro au jeu vidéo font forcément vibrer la corde nostalgique du public visé par ce projet, des trentenaires gamers dont l’âme d’enfant n’aura pas oubliée ces escapades à vélo où le moindre obstacle se transformait par l’imaginaire en aventure épique.

Seul ou à deux en coopération locale, Knights and Bikes proposera donc de libérer les habitants de l’île de la mystérieuse malédiction issue des profondeurs de la terre. Le thème de la destruction de la nature par la main de l’homme ainsi que celui du combat opposant les folies d’un monde adulte face à l’innocence enfantine. Preuve en sont les outils donnés au joueur pour se défendre : lancé de frisbee à la face des démons, sauts à pieds joints dans les flaques d’eau pour éclabousser les ennemis, le tout sur une bicyclette qu’il sera possible d’améliorer en y ajoutant des pièces. Avec son style fait main forcément inspiré des travaux précédents des deux créateurs à l’origine du projet et sa bande-son signée signée Daniel Pemberton (à l’origine des BO de LittleBig Planet 1 et 2) Knight & Bike nous intrigue déjà.

Avec plus de 126 447 £ récoltées pour un objectif affiché de 100 000 £, Knights and Bikes vient tout juste de terminer sa campagne de financement avec succès. Le titre est prévu pour 2017 sur PC, Mac et PlayStation 4 et a aussi été Greenlighté sur Steam. On garde un oeil dessus pour vous !

Le projet un peu barré : the Artful Escape of Francis Vendetti

Comment qualifier the Artful Escape of Francis Vendetti ? Disons que ce projet Kickstarter prend la forme d’un jeu d’aventure narratif tout droit sorti de la psyché rêveuse d’un hipster américain. Le titre nous met dans la peau de Francis Vendetti, neveu frictionnel du grand musicien Jonhson Vendetti considéré comme une véritable légende du rock en son temps. En tant que jeune musicien, Francis a bien du mal à se défaire de l’héritage de son oncle et à se créer un univers propre. Il fera néanmoins la rencontre de Violetta, une artiste electro lui ouvrant les portes d’autres dimensions où le pouvoir de la musique semble plus fort que tout.

Un jeu sur la musique à l'esthétique planante.

Vision fantasmée de l’industrie de la musique, the Artful Escape est une oeuvre très personnelle pour son créateur Johnny Galvatron. Musicien du groupe Australien The Galvatrons, l’homme aura étudié l’animation et le développement de jeu durant ses études avant de devenir musicien, écrivain, journaliste dans le jeu vidéo et même réalisateur de court-métrage. Un touche à tout de retour à ses premières amours, la programmation.

L’une des choses que je souhaite vraiment viser avec The Artful Escape est ces moments importants de crescendo que seul le jeu vidéo peut conférer. Grâce à un mélange de gameplay, de musique, d’histoires et de cinématiques, vous pouvez atteindre cet état précis.

Doté d’une esthétique théâtrale très colorée, The Artful Escape s’annonce comme un projet atypique, réservé on s’en doute à un public de niche amateur de musique et d’art. Lors de ses voyages hallucinés, Francis fera la rencontre d’un étrange animal alien, musicien fou lui proposant sa propre vision du rythme. Le joueur sera régulièrement appelé à créer et composer ses propres morceaux grâce à un système de mixage présenté sur le site officiel du jeu . Bref, un projet fou comme on les aime à suivre de près au cours des prochaines semaines

L'angoisse à la Lovecraft : A Place for the Unwilling

Amateur d’ambiance à la H.P Lovecraft, il est temps de jeter un coup d’oeil du côté de la campagne de A Place for the Unwilling. Il s’agit d’un jeu d’aventure sandbox et open world dans lequel vous incarnerez un simple habitant d’une sombre cité. Vivre dans cette ville n’est pas gratuit et il est nécessaire de travailler pour payer votre loyer. Vous avez la chance de ne pas trimer à l’usine comme la plupart des autres habitants, vous êtes un “trader”, ce qui implique de nombreux aller-retours en ville pour visiter vos clients et faire des affaires. Mais attention, chaque jour se termine à une heure précise et qui sait ce qu’il pourrait vous arriver si vous gêrez mal votre emploi du temps.

A Place for the Unwilling est avant tout une histoire d’immersion, l’interface ne devrait proposer que peu d’indications, le joueur ne disposera pas de journal de quête, s’il souhaite se rendre quelque part, il lui faudra demander son chemin ou se débrouiller avec une carte très rudimentaire. De jour en jour, vous découvrirez que la ville cache de terribles mystères et qu’une conspiration se trame dans l’ombre.

Inspiré de jeux tels que The Legend of Zelda : Majora's Mask, Sunless Sea et par les jeux d’aventure de la grande époque LucasArts (Grim Fandango, Monkey Island) cette aventure nous charme tout autant par son esthétique fait-main que par ses promesses de monde vivant rempli de personnages énigmatiques à au background travaillé. Il reste encore une dizaine de jours au projet pour atteindre son objectif plus que raisonnable de 20 000 $

La peur organique : Inner Chains

Mélange d’action et d’horreur, Inner Chains promet de nous filer les chocottes dans un monde surréaliste à nul autre pareil. La seule façon de survivre dans ce monde impitoyable sera de découvrir ses multiples secrets. L’action se déroule ici sur une planète libérée de l’emprise des humains depuis des millénaires à tel point que la nature y a repris ses droits. Mais dans leur nouvelle évolution, les plantes ont assimilées les vestiges de la technologie des humains pour peu à peu muter en des aberrations biomécaniques.

Les graphismes sont déjà très travaillés.

Toutefois l’humanité refait surface sur cette étrange planète et doit désormais composer avec une nature qui la dépasse totalement. Oprrésé par une caste dominante, nous incarnons dans Inner Chains un simple être humain obséder par l’idée de briser ses chaînes pour fuir ce monde maudit. Il faudra donc se battre pour survivre, faire face à une faune et une flore hostiles tout en dépassant ses peurs.

Superbement mis en scène grâce à l’Unreal Engine 4, ce projet semble avoir les reins assez solides pour parvenir à remplir son cahier des charges. Si les phases en mode FPS manquent pour le moment de nervosité, c’est avant tout pour son ambiance très organique que cette sombre aventure nous attire. Cerise sur le gâteau, Inner Chains s’annonce comme compatible VR pour nous procurer encore plus de sueurs froides.

Rock Band 4 gratte de l'argent sur FIG

Disponible depuis le 6 octobre 2015 sur PlayStation 4 et Xbox One, Rock Band 4 ravivait la flamme des jeux musicaux du genre dans le coeur des amateurs de riffs endiablé. Les joueurs PC, laissés pour compte sur cette version du jeu, peuvent toutefois reprendre espoir puisqu'un Rock Band 4 PC vient de devenir de l'ordre du possible.

Si vous étiez déçu de ne pas avoir l'occasion de brancher vos guitares factices directement sur votre PC et que vous avez un peu de sous de côté, sachez qu'une campagne de financement participatif Fig vient d'être annoncée pour aider Harmonix à concrétiser son projet.

La somme demandée est plus que rondelette, puisqu'il faudra réunir 1.500.000$ pour réussir la campagne, qui court encore sur une trentaine de jours. Pour cette somme, à laquelle s'ajoutera 500.000$ de financement de la part d'Harmonix, vous obtiendrez naturellement sur PC l'équivalent des versions consoles, avec ce qu'elles contiennent de mises à jour et de modes de jeu.

C'est surtout le retour du Rock Band Network qui est assez alléchante. Ce système, déjà présent sur une itération antérieure de la licence et désormais fermé, permettra aux utilisateurs d'intégrer leurs propres morceaux dans le jeu et de les partager à l'ensemble de la communauté via le Steam Workshop. Belle opportunité pour les artistes de diffuser leur musique, donc. Toutefois, aucune mention de la répartition des bénéfices entre l'artiste, Valve et Harmonix n'a pour l'heure été communiquée. L'ensemble est prévu pour une sortie à l'automne 2016.