Nous espérions un jeu intéressant sur un plan technique : nous avons été comblés bien au-delà de nos espérances… Cette version PC de Rise of the Tomb Raider aura été un véritable casse-tête, entre benchmarks difficiles à reproduire et à exploiter, et expérience de jeu qui pouvaient varier du tout au tout, d’une machine à l’autre. Heureusement pour nous, toutes les pièces du puzzle ont fini par s’assembler.

Il faut le dire : ce Rise of the Tomb Raider nous a dans un premier temps impressionnés, nous rappelant tout à fait l’expérience que nous avait offert le précédent opus en son temps : un jeu bien rythmé, bien mis en scène, et surtout, beau à tomber par terre. Nos premières aventures, qu’elles se déroulent sur le flanc d’une montagne, ou dans des ruines oubliées en Syrie, étaient visuellement très réussies, tout comme l’héroïne du jeu, d'un naturel saisissant. Une impression qui ne dura toutefois que deux ou trois heures, le temps pour nous d’atteindre la Sibérie et ses décors un peu plus ouverts. Là, clairement, les choses ont commencé à se gâter.

C'est peu de dire que les 2 premières heures de jeu vous en mettront plein la vue.

D’abord parce que la maitrise technique que nous venons de décrire a commencé à s’estomper doucement, laissant la place à un jeu certes beau, mais pas dénué d’imperfections, comme si les développeurs s’étaient un peu plus laissés aller : cela passe par des décors moins aboutis, des textures bas de gamme de temps à autre, ou des effets d'anti-aliasing mal appliqués. Mais surtout, cette première zone large de Sibérie aura été pour nous le début de gros problèmes de framerate.

Configuration minimum :

Configuration recommandée :

Passé ce point, notre GTX 970 4 Go, pourtant la carte conseillée en configuration recommandée par Square Enix peinait à dépasser les 30 FPS en résolution Full HD, lorsque tous les détails étaient poussés au maximum (exception faite de l'anti-aliasing, de l'occlusion ambiante et du traitement PureHair). Pire, la moindre de nos courses se retrouvait ponctuée d’importantes saccades. Un syndrome qui nous a immédiatement rappelé de mauvais souvenirs (oui, Batman Arkham Knight, c'est dans ta direction que notre regard se porte), et qui nous a poussés à examiner rapidement l'état de la consommation mémoire du jeu. Bingo : à l'image du titre édité par Warner, Rise of the Tomb Raider est un véritable gouffre à mémoire, que l'on parle de celle installée sur notre carte mère, ou de celle dédiée aux calculs graphiques.

La consommation mémoire de notre PC au repos, puis une fois ROTTR lancé

Concrètement, en résolution Full HD, et avec un préréglage Très élevé, nos 4 Go de VRAM se sont rapidement remplis, tandis que le process du jeu saturait nos 8 Go de RAM, affichant une consommation cumulée entre mémoire physique et virtuelle de 8 à 12 Go, selon les zones explorées... En passant notre système sur 16 Go, les problèmes de saccades se sont faits moindres, sans pour autant disparaître complètement. En parallèle, MrDeriv, qui testait le titre de son côté, et avec une configuration assez similaire à celle qui nous a servie pour nos essais préliminaires, nous a fait remarquer que non seulement ses performances étaient un net cran au-dessus des nôtres, mais que les fluctuations intempestives de framerate restaient rares. La mémoire, et plus globalement, la configuration hardware ne seraient donc pas les seuls éléments problématiques ? En effet, il s'est avéré que la version de Windows installée a également son importance.

Comme le montre les graphiques ci-dessus, sur une même machine, Rise of the Tomb Raider offrira une variation de framerate de 20 à 30% selon que vous soyez sous Windows 8.1 ou Windows 10 (à l'avantage de ce dernier). Un résultat que nous avons pris soin de vérifier sur 4 PC différents, et qui semble applicable aussi bien sur des configurations de GPU AMD ou NVIDIA. D'autre part, les problèmes de saccades étaient moins récurrents, en échange de temps de chargement plus long : clairement, l'installation du jeu sur un SSD ne sera pas un luxe pour ceux qui pourront se le permettre. Derrière ce constat, le pourquoi d'une telle différence de traitement reste obscur : problème au niveau du support de l'OS ou du moteur de jeu, différence de gestion de la mémoire ... Impossible à dire. Quoi qu'il en soit, la mention "Windows 10" seule dans la configuration recommandée officielle a soudainement pris tout son sens. D'ailleurs, pour revenir sur la pertinence des spécifications matérielles publiées par Square Enix, force est de constater qu'elle tombe globalement plutôt juste.

Si vous êtes sous Windows 10, et que vous envisagez une expérience "sans compromis" ou presque, il vous faudra une GTX 970 ou une R9 290X afin d'assurer un framerate moyen de 45 FPS. Sous Windows 8.1, en revanche, seule la GTX 980 Ti 6 Go (parmi les cartes que nous avions à notre disposition) nous aura permis d'atteindre une vraie expérience fluide. Et n'espérez pas trouver un compromis plus favorable avec un système bi-GPU : côté AMD, le mode CrossFire n'est tout simplement pas supporté, tandis que le SLI fonctionne effectivement côté NVIDIA, mais pour un gain qui reste anecdotique par rapport à une carte simple (Remarque : AMD a publié hier de nouveaux pilotes, qui intègrent un profil pour les configurations CrossFire. Nous n'avons malheureusement pas pu le tester et l'intégrer dans ce guide, mais tâcherons de le mettre à jour rapidement). Sur la question de la mémoire, Square Enix recommande 8 Go, mais eu égard aux remarques présentes plus haut, nous conseillons plutôt 12, voire 16 Go. Enfin, pour la partie CPU, sachez que le jeu ne posera pas de restrictions sur le nombre de coeurs disponibles. En revanche, toujours dans le cadre d'une expérience optimale, il vaudra disposer d'un Quad Core, afin de ne pas limiter les performances du GPU. Attention toutefois : nous ne l'avons pas précisé, mais les benchmarks ci-dessus parlent d'eux-mêmes : ces recommandations s'appliquent pour une expérience Full HD. En 4K, seule la 980 Ti nous aura proposé une solution viable, au prix d'un certain nombre de compromis visuels toutefois.

Et du côté de ceux qui cherchent simplement à faire tourner le jeu, le tableau est-il moins grisonnant ? Oui et non. Nous avons ainsi réussi à lancer Rise of the Tomb raider avec les réglages graphiques positionnés au minimum sur la configuration suivante : Intel Core 2 Duo E6850, 4 Go de RAM, et GTX 560 Ti 1 Go, sous Windows 7 (sachant que le titre demande un GPU compatible DX11 au minimum). Le framerate moyen sur notre séquence de référence était alors de 21 FPS. Dès lors, et comme souligné précédemment, les recommandations de l'éditeur paraissent plutôt pertinentes, même si nous viserions pour notre part une solution graphique un poil plus performante : GTX 750 Ti ou Radeon HD 7790 (soit des cartes dont l'indice 3DMark 11 tourne autour de 5500-6000 points, à titre indicatif).

Deux remarques pour conclure ce premier chapitre : nous n'avons pas eu de soucis particuliers sur notre portable utilisant la technologie Optimus, de même que la technologie G-Sync fonctionnait sans soucis (et c'est plutôt une bonne chose, compte des difficultés à atteindre les 60 FPS en configuration graphique maximum). D'autre part, nous parlions d'un match AMD vs NVIDIA en introduction, eu égard à l'utilisation de technologie Gameworks dans le jeu : cela aura été un match nul, puisque selon nos mesures, les Radeon fonctionnent à leur niveau normal de performances, par rapport à leurs concurrentes GeForce.